jeudi 10 novembre 2016

Semuta ou « Chant étoilé »



Semuta ou « Chant étoilé »
  Un narcotique hautement addictif dérivé, par extraction de cristal, de la drogue d’elacca (le résidu produit par la combustion du bois d’elacca à grain de sang d’Ecaz). Bien qu'il existe des preuves que la drogue d’elacca était utilisée communément dès 9751, le processus d'extraction qui avait produit le Semuta ne fut pas découvert avant 10092.
  Crédit pour ce développement fut attribué à Pavón Harle, un médecin / pharmacien Caladanien. Harle, était spécialisé dans la médecine de champ de bataille, il connaissait bien les effets produits par la drogue d’elacca ; comme il affaiblissait la volonté de survivre, il était souvent utilisé comme une arme chimique, introduit dans l'approvisionnement en eau d'un camp adverse. Face au grand nombre de blessés, comme tout médecin militaire était si souvent confronté, pour lesquels il n'y avait tout simplement aucun espoir d'aide, Harle commença des expérimentations avec divers dérivés d’elacca, dans l'espoir d'en trouver un qui pourrait être utilisé pour faciliter la mort de troupes. Sa recherche l’amena, finalement, au Semuta.
  La drogue était tout ce qu'il voulait ; les cristaux, pouvaient être pris soit en capsule, soit dissous dans le vin, ils produisaient un sentiment « d’extase intemporelle », ils effaçaient toute douleur et le mal. L’accentuation de ce sentiment irrésistible de bien-être se faisait à travers la « musique sémuta » - des vibrations atonales rythmiques mises en place dans le système nerveux sympathique - qui accompagnaient l'expérience de la drogue. (C’est cet aspect qui donna au Sémuta son nom le plus poétique). « Aucun soldat drogué au sémuta, nota Harle dans ses mémoires, n’avait jamais montré de peur face à la mort, il est, en effet, peu probable que la plupart d'entre eux aient réalisé que la mort les touchait ».
  Une facette malheureuse du Semuta était sa forte dépendance ; le plus souvent, une dose unique suffisait à provoquer une grave dépendance physiologique. Dans le cas d’une blessure mortelle, cela n’était bien sûr pas une considération ; pour celui qui l’avait découvert, cependant, ce fut un regret sans fin. Harle avait testé une dose de cristaux Semuta sur lui-même, et il continua à utiliser la drogue le reste de sa vie de façon constante et contre-productive.
  Une fois que les méthodes utilisées pour la fabrication du Semuta furent connues, l'utilisation massive du narcotique augmenta dans les diverses armées à travers l'Imperium. Dans les services commandés par les Maisons les plus bienveillantes, l'utilisation ou la possession de Semuta était généralement un motif de rejet. Pour ceux dans les services plus rigoureux, les conséquences allaient du chantage par le retrait forcé (il y avait un pourcentage notable de décès dans ce cas) à l’exécution immédiate.
  Que les toxicomanes au Semuta faisaient de piètres combattants était incontestable. En plus de leur inutilité pendant leurs extases, les toxicomanes étaient sujets à de telles ces crises de dépression entre les doses, qu'il y avait des cas où les soldats préféraient aller dans le feu de l’ennemi plutôt que de faire face aux affres de leur manque.
  La drogue fit rapidement son chemin dans la population civile. À un moment, au sommet de sa popularité, on émit l'hypothèse que, cinquante pour cent du bois d’elacca d’Ecaz vendu hors de la planète finissaient par devenir des cristaux de Semuta. En 10185, la dépendance au Semuta en était venue à être considérée comme l'un des problèmes de santé les plus insidieux de l'Imperium, dont les effets se faisaient sentir sur chaque planète. Les dirigeants et les fonctionnaires de Shaddam IV, parlaient publiquement de contrôle, mais en privé ils désespéraient de ne jamais pouvoir contenir la menace.
  Contrairement à la législation, le trafic de la drogue continua sans relâche jusqu'aux alentours de 10380. A partir de cette année, et jusqu'à la fin du siècle, deux tendances se combinèrent pour réduire le flux de Semuta en un filet défaillant.
  Tout d'abord, dans la décennie qui fit suite à 10380, la production du bois d’elacca diminua de près quatre-vingt-dix pour cent. Une certaine forme de peste botanique, jamais diagnostiqué de façon satisfaisante, en fut la raison. Comme toutes les tentatives - et il y en eut beaucoup - pour relancer la croissance du bois d’elacca hors de la planète avaient échoué, la quantité de matériau de base disponible pour la conversion en Semuta diminua en conséquence.
  Deuxièmement, les mœurs de l'époque avaient changé. Là où les anciens toxicomanes étaient auparavant traités, ignorés ou même pris en pitié, ceux dont la dépendance à la drogue était connue, risquaient un emprisonnement des plus durs, couplés avec un sevrage complet du sémuta, sans aide. Ce traitement sévère des toxicomanes connus, combinée à l’augmente considérablement de la rareté de la drogue (qui s’accompagnait d’une flambée des prix) fit que l’expérience devint de moins en moins attrayante.
  En 10410, il n’y avait plus aucune trace dans l’Impérium, de sujet souffrant de dépendance. Alors qu'une quantité limitée de bois d’elacca bois poussait à l'état sauvage sur Ecaz il n’y eut aucun regain d’intérêt pour relancer la fabrication de sémuta. C.W.

Autres références :
-          Ecaz ;
-          Drogue d’elacca ;
-          Pavón Harle, Notes d'un médecin (partiellement traduit, Work-in-Progress, études Arrakis, Temp Ser Ill, lib Conf.).

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