mercredi 30 novembre 2016

Tleilaxu



Tleilaxu
  Habitants du Tleilax, seule planète de l’étoile de Thalim, une source d’immoralité tolérée des produits technologiques après le jihad butlérien. Par conséquent, les énigmatiques tleilaxu étaient une menace potentielle pour les délicates interdictions technologiques de l’Impérium féodal. Toutefois, le tleilax n’était pas une simple machine à fabriquer des produits. Il avait aussi des produits humains, génétiquement modifiés à des fins spécifiques.
  De tous les peuples qui auraient dû être purgés par le jihad, le Bene Tleilax aurait dû l’être car la technologie sans restriction poursuivait leurs intérêts spécifiques. Le fait que la Grande Révolte ait manqué ce monde isolé contraste ironiquement avec la rigueur autrement énergique du jihad. En effet, le tleilax existait dans un vide moral et éthique à l’extrême périphérie de l’univers connu. La recherche scientifique initiale et la curiosité insatiable s’exprimèrent dans ce vide par l’auto-expérimentation des tleilaxu, une pratique encouragée par un approvisionnement suffisant de sujets de classe inférieure, dans une société fortement stratifiée. Cette disposition fondamentale perdura à travers les millénaires qui suivirent.
  Quand ils furent découverts par un vaisseau de reconnaissance de la Guilde Spatiale en 23 av.G., la science et la technologie de Thalim ne pouvaient plus profiter de leur dissimulation. Cependant, le Tleilax fut en mesure de convaincre la Guilde de se transformer en pourvoyeur pour leurs produits dans l’Impérium nouvellement formé. Plus tard, ils furent encore protégés de toutes les peines prévues par la Grande Convention, par des décrets de la Guilde et de la Maison Corrino, qui garantissaient leur sécurité, et leurs produits furent accueillis par la majorité la moins fanatique de l’Impérium. La fécondité amorale et moralement débilitante du Tleilax, qui définissait tout comme des outils ou des produits, se répandit sur la noblesse qui avait grandi dans une insensibilité causée par les monstruosités psychologiques et éthiques qui avaient entrainé le jihad butlérien.
  Il n’y a aucun document sur l’histoire ancienne des tleilaxu. Situé dans le onzième secteur de l’ancien impérium, la planète avait toujours été difficile à atteindre. Même la Guilde, qui avait découvert la Tleilax, n’avait pu fournir que peu d’informations sur son passé. La bibliothèque du Bene Gesserit sur Wallach IX fut tout aussi inutile. Une fois qu’elle sut que le Bene Tleilax était un rival dans la formation physique et mentale, la Communauté des Sœurs mit son réseau d’espionnage en mouvement, mais trop tard, pour découvrir toutes les informations utiles. Le Tleilax avait judicieusement négocié ses engagements de sécurité. Pendant un certain temps, ces engagements furent mutuellement bénéfiques : le Tleilax savait qu’il était en sécurité, et la Maison Corrino et la Guilde Spatiale pensaient qu’elles sauvegardaient l’univers de la technologie tout en l’exploitant elles-mêmes.
  Ces mesures étaient nécessaires étant donné que le Bene Tleilax avait toujours considéré la guerre, la pauvreté et la religion comme de simples produits ou des marchés. Comme la plupart de leurs engagements, dans ces domaines, impliquaient une exploitation humaine, la technologique tleilaxu insista sur la fabrication de génériques et d’adeptes psycho-neuraux. Ils fournissaient des outils humanoïdes sensibles, danseurs-visage, gholas, jouets sexuels, des généraux, mentats tordus, médecins suk perverti, navigateurs de la Guilde et mélange artificiel furent les principaux exemples de leurs marchandises. Le kwisatz haderach tleilaxu, à cause de leurs manipulations en archétypes et essences pures, aurait pu être autre chose s’il n’avait pas voulu sa propre mort. Leur plus grand succès fut, bien sûr, les gholas Duncan Idaho.
  Tout au long de leur implication dans l’Impérium, depuis sa découverte jusqu’à la chute de l’Empereur-Dieu Leto II et l’ascension de l’union Siona-Duncan, le Tleilax fut un objet de dégoût quasi universel, de peur et d’incrédulité. Même dans les affaires et la politique, à l’époque des Corrino et des Atréides, ils furent connus pour leur avarice.
  Une interprétation naïve aurait pu trouver cette révulsion surprenante, mais les offres technologiques des tleilaxu aux Maisons Majeures et Mineures n’étaient-elle pas des armes et des jouets ? Ce qu’ils vendaient avait un prix, mais la culpabilité était inhérente à l’offre, et venait des acheteurs qui violaient les lois butlériennes. La fréquence de l’épithète « sale » tleilaxu démontrait que les gens se sentaient sales à la suite de leur commerce péché avec les habitants du Tleilax, et tout un cortège de superstitions et de phobies découlaient des angoisses qui en résultaient. Les fremen, par exemple, rejetaient généralement les yeux métalliques tleilaxu, parce qu’ils estimaient que l’utilisateur pouvait être asservit et sombrer dans l’esclavage en « portant le collier du mal ». Sur Gamont, on croyait que les danseurs-visage étaient des démons érotiques capables de devenir des incubes ou des succubes, et les Bene Gesserit identifiaient les tleilaxu comme un ordre inférieur avec des spermatozoïdes donnant des enfants déformés et retardés.
  Parmi les plus instruits et les moins superstitieux, les tleilaxu étaient considérés comme trop cruels pour être humains et les Révérende Mères du Bene Gesserit raillaient fréquemment les danseurs-visage en les menaçant de leur gom-jabbar. Les « distrans humains » étaient une des causes de cette attitude, et ces êtres étaient généralement considérés comme impurs, une dégénérescence des humains en machines. De plus, les gholas étaient souvent considérés comme des morts réanimés et de nombreuses Maisons pratiquaient la crémation par crainte d’une possibilité de ghola. Les danseurs-visage, à cause de la duplicité essentielle de leur nature, étaient rarement dignes de confiance et étaient généralement méprisés.
  Même l’Empereur-Dieu Leto II, qui se distingua généralement pour sa tolérance, détestait le Tleilax. Certes, les Atréides avaient de bonnes raisons pour les détester, à cause de leur constante agressivité. Les menaces du Tleilax contre les Atréides incluent l’équipement pour conditionner les Tigres Laza qui essayèrent d’attaquer le jeune Leto II et Ghanima ; la tentative de faire des ghola esclaves de Chani et Paul Atréides, et la tentative d’assassinat des jumeaux et de Paul ; deux agressions directes contre Hwi Noree, dont l’une s’exprima contre Leto lui-même ; et le retard crucial de ghola pour remplacer le dernier Duncan. Cependant la profonde haine de l’Empereur-Dieu était le résultat de sa propre dépendance à la compagnie des gholas Duncan, un besoin qu’il ne put jamais vaincre avec succès malgré au moins une tentative sérieuse de le faire.
  Alors que les nombreuses actions et les produits particuliers généraient une mauvaise volonté, il est plus probable que le Tleilax fut généralement détesté pour une raison plus primordiale. Leurs manipulations génétiques se focalisaient sur la vie et la nature. Le Bene Gesserit pouvait être toléré, admiré même, pour leur prétention à améliorer l’humanité, mais les distorsions du Bene Tleilax n’inspiraient qu’une horreur primitive. S.T. et R.S.

Autres références :
-          Duncan Idaho ;
-          Idaho, Duncan-Hayt ;
-          Idaho, Duncan 10208 ;
-          Idaho, Duncan 10232 ;
-          Idaho, Duncan11099 ;
-          Idaho, Duncan 11181 ;
-          Idaho, Duncan 12117 ;
-          Idaho, Duncan 12122 ;
-          Idaho, Duncan 12143 ;
-          Idaho, Duncan 12212 ;
-          Idaho, Duncan 12280 ;
-          Idaho, Duncan 12301 ;
-          Idaho, Duncan 12613 ;
-          Idaho, Duncan 12720 ;
-          Idaho, Duncan 12921 ;
-          Idaho, Duncan 13004 ;
-          Idaho, Duncan 13015 ;
-          Idaho, Duncan 13381 ;
-          Idaho, Duncan13663 ;
-          Idaho, Duncan 13724 ;
-          Scytale ;
-          Anonyme, Le livre de Dieu du Tleilax, Rakis ref. cat. 3-1142 ;
-          Shao Lu Minh, Haine de soi et tleilaxophobie, Journal de psychologie et Histoire, 50 :99-118 ;
-          Itiina Grezharee, Tleilax, produits et plans dans l’Impérium Atréides (Chusuk : Salrejina).

mardi 29 novembre 2016

Marteleur



Marteleur
  C’est l’appareil fremen utilisé pour attirer les vers des sables. Une aide indispensable pour les voyages et, souvent, pour la survie ; le marteleur fremen était fabriqué, d’un côté en plastique d’épice, et de l’autre, on attachait un clapet qui entraînait un ressort. Les dossiers zensunni attribuent cette invention au naib Trekam du sietch Alraab.


  Les prédécesseurs du marteleur comprenaient un autre outil appelé le marteau à percussion, utilisé par les géologues impériaux avant l’invention des échographes qui étudiaient les structures souterraines des roches. En apparence similaires, ces deux outils produisaient un son rythmique, des ondes sonores à basse fréquence. Ces sons semblaient déclencher la destruction, au grand malheur des équipes de sondage géologique d’Arrakis, comme le montre le rapport de Trekam. Le seul survivant qui fut sauvé par la tribu du naib Trekam, quelques instants après l’activation du marteau à percussion, dit qu’ils avaient été attaqués par un « serpent géant ». Le passage à l’échographe commença peu de temps après l’accident et, les marteaux à percussion passèrent dans un usage commun. Mais Trekam comprit la valeur de l’événement fortuit.
  Un marteleur faisait partie de chaque fremkit et était utilisé pour deux raisons. Tout d’abord pour appeler un vers des sables. L’appelant plantait son marteleur sur le versant le plus compact d’une dune, face au vent. Il déclenchait le mécanisme du clapet qui produisait un son analogue à un « battement de tambour ». Un long ressort était maintenu en position par un lien en tissu étroitement enroulé. En donnant un petit coup, on ôtait le lien et on permettait au ressort de se libérer pour se dérouler. Quand il battait, le ressort se plaquait contre un tube creux qui avait une saillie sur la partie supérieure avec un petit conduit juste au-dessus du ressort (voir schéma). Le tube participait au raisonnement et ensemble ils envoyaient des ondes sonores à basse fréquence qui mettaient en furie les vers des sables.
  Le deuxième but du marteleur était d’être un leurre pour attirer un vers loin d’un fremen. Lorsque cela était nécessaire, un shunt était mis en place dans un trou près du ressort, empêchant son déroulement jusqu’à ce qui le lien se détache. Le fremen coincé pouvait alors s’échapper pendant que le shunt se consume, et les vers en maraude s’attaquaient au marteleur.
  Les marteleurs étaient des adaptations simples et plutôt archaïques d’outils passés de mode. Mais cela fut un triomphe dans leur efficacité et ils furent donc utiles aux fremen lorsqu’ils voulaient monter ou éviter un grand ver. J.H.G.

Autre référence :
-          Fremkit.

lundi 28 novembre 2016

Thorse (thorsus thorsensis)



Thorse (thorsus thorsensis)
  Un animal à six pattes, utilisé comme bête de somme dans tout l’empire. Inconnu à l’époque de Muad’Dib, il fut introduit par les caladaniens sur Arrakis, après la transformation écologique de la planète. Les phylogénéticiens et autres biologistes sont partagés quant à ses origines et ses ancêtres. Ses six pattes étaient uniques, et bien que très peu d’espèces de mammifères que l’on ne trouve que sur Ecaz aient eu des organes rudimentaires semblables à ceux des thorses, ces créatures, plus particulièrement les slandai et les plaké, n’avaient aucune ressemblance avec les thorses ; donc, la ressemblance n’était qu’accidentelle et seul le thorse était un véritable animal à six pattes.
  Longtemps élevé pour sa force et sa robustesse, le thorse était particulièrement bien adapté sur les planètes qui avaient un large éventail de climats. Les thorses furent chassés pour leur fourrure (thorsus thorsensis meyersei) jusqu’à leur extinction ; après que Leto II ait interdit le commerce de fourrure de baleine, mais Leto étendit l’interdiction aux thorses et à tous les autres animaux à fourrure.
  Certaines éminentes autorités, en particulier Noah Arkwright, maintenaient que Leto lui-même était responsable de l’introduction du thorse dans tout l’Impérium. Arkwright suggérait, avec une force probante, que la lenteur du thorse – même la bête la moins rapide était capable d’aller à un peu plus de 10 km/h – rendait son utilisation difficile pour le transport, voire impossible, et comme faisait remarquer une citation cynique non attribuée à Arkwright « une population qui marche est plus facile à contrôler ».
  La description physique de la bête était une tâche beaucoup plus simple que celle de retracer sa phylogénie. Les membres adultes de la race étaient connus pour peser plus de 2.000 kg et atteindre près de 6 m de long. Malgré leur grande taille, leurs besoins nutritionnels étaient relativement faibles, et les multiples estomacs de la créature permettaient l’ingestion de n’importe quel type de matière végétale. Ce fait, à lui seul, permettait l’emploi de ces bêtes sur plusieurs planètes.
  Sur le plan phylogénique, il semble que le thorse ait été unique. Aucun reste fossile de thorse n’a jamais été retrouvé et beaucoup de biologistes se sont interrogés sur son introduction, apparemment soudaine, dans l’Impérium tout entier, quelques centaines d’années après le début du règne de Leto II. Il fut découvert sur Bela Tegeuse, mais très vite, il fut introduit sur des centaines d’autres planètes où ses caractéristiques communes « d’animal de bât de choix », surpassèrent les autres espèces plus anciennes comme le cheval, le rhino-zèbre et le fandor. Un universitaire de l’ère letonienne, dont le nom fut supprimé des dossiers impériaux, suggéra que Leto lui-même avait ordonné au tleilax de produire un animal selon ses spécifications. Si cela avait été effectivement le cas, cela montrerait que c’était la première fois, en dehors de la préservation de Duncan Idaho, que les scientifiques biologiques tleilaxu étaient subordonnés aux caprices impériaux.
  Le thorse variait en couleur, alors que ses caractéristiques physiques étaient toutes uniformes. Sa période de gestation était d’environ210 jours standards, et les naissances multiples étaient nombreuses. Certaines personnes tuaient le thorse pour leur fournir de la nourriture. Même filandreuse, la viande était savoureuse et sa saveur ressemblait à celle d’autres quadrupèdes. W.M.