vendredi 29 juillet 2016

Landsraad (Histoire et structure)


Landsraad (Histoire et structure)

  La plus ancienne des institutions qui formaient l’imperium. L’imperium n’existait pas jusqu’à ce que toutes ses institutions se combinent : la CHOM, les Grandes Maisons, la Guilde et le Landsraad. La CHOM et la Guilde devinrent une partie de la structure de l’économie et des partisans du gouvernement, mais le Landsraad existait déjà depuis plus de deux millénaires. Compte tenu de cette longue histoire, il n’est pas surprenant que la nature du landsraad ait changé durant les siècles chaotiques qui virent la montée du Jihad butlérien, la naissance des gouvernements féodaux sur la plupart des mondes habités et, enfin, le développement de l’imperium.

  Le landsraad pré-butlérien était une organisation des représentants des gouvernements à qui ces gouvernements accordaient certains pouvoirs restreints. Il ne recevait aucuns impôts et n’entretenait aucune armée propre. Il pouvait faire appel à la force militaire de ses membres pour faire appliquer une décision prise au cours d’une de ses sessions, mais même dans ce cas, la participation à ces expéditions était volontaire de la part des gouvernements.

  Le landsraad avait servi, à ses débuts, d’organe pour délibérer dans les débats et les règlements des différents entre deux ou plusieurs de ses gouvernements membres, ou lors de prétendues violations d’un accord entre les parties. Dans des cas exceptionnels, il pouvait interférer de lui-même dans une querelle, si l’une des parties pouvait prouver que les dispositions du droit international avaient été violées.

  Avant même la Grande Révolte, le nombre de mondes représentés au Landsraad était important, mais pas aussi grand qu’il allait le devenir sous l’Empire. Même les 13.000 planètes de la période du jihad auraient créées un problème insurmontable si chacune d’elles avaient eu droit à un délégué. Au lieu de cela, le Landsraad reconnut les gouvernements et non pas les planètes, et ceci était nécessaire. Chaque gouvernement n’envoyait qu’un seul représentant aux réunions de l’organe. Les délégués avaient un nombre de voix proportionnel au volume de la population pour laquelle ils parlaient, avec un minimum d’une voix pour les planètes indépendantes. Avec les informations limitées actuellement disponibles, les chercheurs n’ont pas encore déterminé la formule qui fut utilisée pour l’attribution des votes aux délégués, mais il est certain qu’il y en avait une.

  Dans les années qui précédèrent l’expansion de l’Empire, le nombre de votants dépassait 4.000. Un si grand nombre de personnes prenant des décisions graves au nom de millions de personnes, créait beaucoup de problèmes. La grande variété des gouvernements représentés causait des différents insurmontables. Avec les problèmes liés à une assemblée de ce type, des règles strictes furent adoptées pour le vote. Les consultations avec le monde natal étaient interdites. Alors que chaque délégué pouvait amener avec lui un important, quoique limité, corps de conseillers, seul le délégué était autorisé à voter. Les délégués pouvaient s’entretenir avec leurs conseillers avant d’exprimer leur voix, mais le vote devait se faire dans la journée suivant l’annonce du problème  devant le Landsraad.

  Dans ces circonstances, les délégués votants devenaient pratiquement des ministres indépendants. Ils arrivaient à des réunions avec des instructions claires et complètes que leur gouvernement pouvait fournir, mais ils savaient que des problèmes pouvaient se poser pour des sujets dont leur gouvernement ne les avait pas informés. Pour cette seule raison, une règle stricte avait été adoptée et appliquée par le Landsraad : a chaque délégué devait être accordée une immunité totale de toutes formes de poursuites ou sanctions au sein de son propre état, résultant de toute les actions que le délégué avait réalisé en séance.

  Comme il était impossible pour un tel organisme de traiter toutes les questions qui lui étaient présentées, il y avait des structures subsidiaires. Les plus importantes d’entre elles étaient les divisions régionales du Landsraad, les Sysselraads, habilitées à examiner toutes les questions et pouvaient se référer à la réunion plénière du corps supérieur seulement si ces questions affectaient d’autres membres du sysselraad en question. Mais essayer de transmettre les questions qui devaient être traitées à ce niveau n’était pas bien vu par le Conseil Supérieur du Landsraad ; chaque sysselraad représentait au moins deux, mais pas plus de cinq, districts.

  Chaque district, à son tour, était composé de délégués provenant de pas moins de deux, ni plus de cinq systèmes solaires. En fait, seul un très petit nombre de districts incluaient seulement deux systèmes solaires, en particulier après l'élévation des taxes des États féodaux.

  Comme les systèmes solaires avaient rarement plus de deux planètes habitables (généralement sous le contrôle d'un gouvernement), ils constituaient les districts de seulement deux systèmes qui étaient généralement inefficaces. Les réunions des districts étaient habilitées à traiter des questions touchant leurs propres membres et à arbitrer leurs différends. Si cette médiation échouait, le Sysselraad approprié devait arbitrer.

  Occasionnellement, une circonscription était assez grande pour être divisée en sous-districts, composés d’un ou plusieurs systèmes. Ces entités se réunissaient pour décider des ordres du jour. Leurs délibérations étaient semi-formelles. Les questions non abordées lors d’une réunion d’un sous-district pouvaient encore être soumises à une session de district. Les organismes de sous-district, quand ils existaient, se réunissaient chaque année. Les réunions de district avaient lieu tous les deux ans, tandis que les réunions des Sysselraads étaient organisées tous les cinq ans, un an avant la réunion de l'ensemble du Landsraad, également organisées tous les cinq ans.

  La dernière étape entre les Sysselraads et le Landsraad lui-même, c’était le Haut Conseil du Landsraad. Les présidents étaient élus par chaque session des délégués, mais les secrétaires étaient des bureaucrates, des employés du Landsraad, et servaient au gré du Landsraad. Les meilleurs d'entre eux restaient à ces postes plusieurs années. Le Haut Conseil du Landsraad était composé de ces deux types de fonctionnaires et des membres votants du Conseil supérieur, qui étaient au nombre de 100. Les secrétaires des Sysselraad servaient de conseillers auprès des membres votants, qui étaient sélectionnés par tirage au sort parmi les délégués de la dernière session du Landsraad.

  Cet organisme établissait l'ordre du jour de chaque réunion de l'ensemble du Landsraad. Tout litige entre les mondes ne relevant pas du même gouvernement pouvait être renvoyé devant le Landsraad si le problème en question n'avait pas été arbitré à un niveau inférieur. En outre, le Landsraad agissait dans certains cas comme une Cour de justice, comme pour les changements de gouvernement dus à une révolution ou à l'invasion par un gouvernement interstellaire étranger. Les règles du Landsraad ignoraient les rebellions, elles étaient définies comme un changement d’identité des gouvernants, sans un changement dans le système de direction : ceci était  traité comme une question interne. Une tentative avait été effectuée pour faire une distinction entre les guerres avec des causes raisonnables et les simples expansions impérialistes ; le Landsraad avait tenté de dissuader ces derniers, mais en vain.

  Telle était la structure et la fonction du Landsraad avant la Grande Révolte. Le
Jihad n’avait pas détruit le Landsraad, ni provoqué de changements majeurs dans la structure de l'organisation. Il avait, cependant, changer la nature de la plupart des gouvernements participants. L’étude historique du Jihad concentre l'attention sur le mouvement comme un phénomène religieux, et a tendance à négliger les résultats politiques de cette épée qui provoqua la mort et la destruction.

  Les pertes de vies dues à la famine, la maladie, et autres causes qui résultaient de la
destruction des ordinateurs et des machines pensantes étaient impossible à évaluer. Mais le carnage ne pas prit fin qu’avec la cessation des combats. Les gouvernements, la médecine, les affaires et les entreprises commerciales des mondes touchés en étaient venus à dépendre des ordinateurs et des machines pensantes pour leur propre existence. Les diffèrent aspects du gouvernement, du vote à l’assainissement, pouvaient être définit par les machines que les croisés avaient détruit. Les seules planètes qui échappèrent à la destruction de leur gouvernement étaient ces quelques états anarchiques qui n’avaient aucun gouvernement. Mais pour d’autres populations, le résultat fut la diminution de la cohésion et de l’organisation de leur tissu social, revenant à un niveau inférieur de celui d’univers anarchiques. Pour la plupart, le jihad signifiait l’anarchie, sans aucune préparation à cet état. Des milliards de morts eurent lieu après le jihad.

  Dans de telles conditions, l’augmentation des entrepreneurs militaires et économiques était inévitable. Une complète répartition de tous les aspects de la structure sociale créa un vide dans lequel les relations personnelles s’installaient, et quand les liens personnels remplacent le fonctionnement normal d'un Etat dans des domaines tels que l'organisation militaire, la fiscalité et les systèmes juridiques, la féodalité émerge. Cette forme de gouvernement avait  toujours surgi quand un état n’était pas assez forte pour maintenir l'ordre et incapable de protéger les faibles contre les forts.

  Dans la plupart des régimes féodaux, les pouvoirs commençaient par de petites unités économiques ou militaires ; à quelques exceptions prés, ceux qui résistaient au temps étaient une combinaison des deux. De telles exceptions, comme les sardaukars, qui tiraient leur pouvoir de leur seule force physique, ou la planète Dendros, dont les énormes forêts fournissaient une source permanente de richesse à une poignée de citoyens militairement organisés, étaient très rares ; en effet, les sardaukars étaient uniques. Dans la majorité des cas, le système féodal était un succès, en particulier pour ceux qui réussissaient à prendre le contrôle d’une planète, ils fondaient leurs pouvoirs sur la combinaison d’une domination économique et le contrôle des forces militaires de la planète.

  Certains mondes réussissaient à échapper à un assujettissement trop long au pouvoir féodal, qu’il soit étranger ou mis en place par la Maison au pouvoir. Les deux cas les plus célèbres sont Tupile et Tleilax, mais elles étaient autorisées à survivre en tant que planètes non féodales, simplement parce qu’elles avaient rendu certains services spéciaux à l’Imperium ce qui exigeait qu’elles restent en dehors de l’Imperium ; le Tleilax qui fournissait des produit et une technologie interdits, tandis que pout Tupile, l’Entente fournissait un refuge aux Maison vaincues. Sans un tel refuge, ces maisons auraient été détruites. La Maison Corrino dura aussi longtemps qu’elle l’avait fait en évitant de tels extrêmes chaque fois que c’était possible.

  Les états féodaux étaient impérialistes, dans la mesure où leurs pouvoirs et leurs adversaires le permettaient, et ces nouveaux gouvernements ne faisaient pas exception. Les plus riches ou les plus puissant militairement, pouvaient repousser leurs frontières aussi rapidement qu’ils le pouvaient, et les plus faibles devenaient des proies pour les plus forts. Mais il y avait certaines limites à cette expansion. Pendant un temps, la possibilité d’un empire interstellaire disparut, avec les machines qui faisaient l’objet d’une destruction par le jihad butlérien. Les voyages interstellaires étaient devenu lents, limités à de petits vaisseaux à grande vitesse qui transportaient des cargaisons de produits précieux de luxe. La lenteur des flottes d’invasion sur des distances aussi lointaines interdisait les invasions longue distance.

  Une fois que les plus absorbèrent les plus faibles, un équilibre approximatif des pouvoirs émergea dans les différents secteurs majeurs des mondes habités. Certaines planètes très riches ou exceptionnellement habiles militairement, se séparèrent et établirent leur position parmi les grandes forces dans les rangs des grands états féodaux. La rivalité était intense, mais futile ; aucune d’entre elles ne pu se démarquer comme étant clairement supérieure au reste de ses semblables, peu importe comment chacune avait essayé. Cela resta en l’état jusqu’à l’avènement des sardaukars.

  Dans de telles circonstances, les soupçons tout à fait compréhensibles qui surgirent entre
les grands États féodaux facilitèrent la conquête par les légions de Salusa Secundus. Leur antagonisme empêcha ce qui aurait pu être leur seule chance de survie: il était impossible pour eux de s'unir rapidement. On peut douter que même leurs forces réunies auraient suffi, mais ce point restera discutable, car les efforts de résistance unifiée commencèrent beaucoup trop tard.

  Pour le Landsraad, cependant, la montée des Sardaukar et la création de la Maison
Corrino causa le deuxième grand changement dans une époque relativement récente. La montée des puissances féodales avait fondamentalement changé la nature de la plupart des gouvernements constitutifs; l'émergence de Maison Corrino unie au Landsraad comme il ne l'avait jamais été. Enfin, les pouvoirs féodaux étaient capables de percevoir un danger plus grand, et les avantages du Landsraad qui avait un pouvoir d’anoblissement devint évident. C’était la seule organisation qui fournissait un moyen de canaliser les intérêts communs des milliers de mondes contre les Sardaukars. La domination de la puissance militaire se trouvait, à cette époque, déclarée ; ainsi la force des Grandes Maisons au Landsraad se trouva  augmentée.

  Cette augmentation de la force des Grandes Maisons fut complétée par l’arrivée de la Guilde Spatiale et la création du CHOM. L’affrètement de la société en développement qui donna aux pouvoirs féodaux un monopole sur l’accès aux services de la Guilde, avait effectivement détruit le peu de gouvernements non-féodaux qui restaient dans le Landsraad. Peu de temps après le développement du monopole de la Guilde, le Haut Conseil du Landsraad cessa d’être choisit par tirage au sort. Le vieux corps élu fut dissout et un nouveau groupe de membres fut élu en réunion du Landsraad. La composition resta de cent ; après la première élection, les membres furent remplacés par un vote du Conseil Supérieur : dès lors, le Conseil se renouvelait par cooptation.

  La chute de la Maison Corrino après dix millénaires de règles et le triomphe de la Maison Atréides après les ravages du jihad fremen, n’affectèrent pas la structure ou la fonction traditionnelle du Landsraad comme centre du pouvoir contre la Maison Impériale. Compte tenu de la domination de la Maison Atréides dans la CHOM et les ravages du jihad, le pouvoir du Landsraad diminua beaucoup, mais il ne regagna jamais la position d’un pouvoir presque égal au pouvoir impérial. E.M.

 

Autres références :

  • CHOM ;
  • Jihad butlérien ;
  • Administration Impériale ;
  • T.B. Jones série d’articles dans le journal de l’économie antique (Lagash VII) ;
  • T. Eboyane, Les faufreluches, la chaîne de moustique de l’être et des sciences naturelles (Yorba : Rose).

samedi 23 juillet 2016

Kynes, Pardot (10121-10175)


Kynes, Pardot (10121-10175)

  Premier écologiste planétaire d’Arrakis ; cerveau de la transformation écologique de la planète. Né sur Paseo, Kynes était le seul fils de Tarik et Marique Kynes, les membres les plus éminents de la communauté scientifique paseane. Tarik était botaniste, spécialiste dans le transfert interplanétaire ; Marique était une biologiste dont les pouvoirs impressionnants comprenaient cinq années d’études secrètes de troisième cycle avec le Bene Gesserit. Le domaine de prédilection de Kynes pouvait être considéré comme une synthèse de ceux de ses parents, lui-même, comme écologiste, il écrivit dans l’introduction de son chef-d’œuvre :

 

Ecologie de Dune : « J’ai choisi de devenir un planétologiste – même si cette position n’était pas entièrement un choix personnel – ce qui me permis d’avoir une liberté de recherche. L'écologie d’un monde n’est pas composée uniquement de sa flore et de sa faune ; elle englobe la météo, la géologie, de même que l’histoire telle qu’elle s’applique sur le monde présent. Aucune zone n’est au-delà des considérations écologiques ».

 

  Kynes cherchait à atteindre son objectif avec une grande précision, comme s’il appliquait la méthode scientifique à sa propre vie. Il s’inscrivit, dès qu’il eut l’âge d’admission (15 ans) à l’université impériale inégalée de Kaitain ; le garçon se plongea dans l’étude de l’écologie planétaire. Au cours des six années suivantes, il se lança dans une quête altruiste qui excluait tout autre intérêt ; Kynes ne retourna pas sur son monde natal durant cette période, il avait vu ses parents, juste avant de se rendre à l’université.

  Son isolement avait peut-être sauvé la vie de Kynes. S’il était resté sur Paseo et s’il avait été étudié à l’université planétaire, il est presque certain qu’il aurait été présent à la tristement célèbre Conférence de Milberne en 10141, quand un conférencier invité lâcha volontairement quelques spores écaziens dans le hall principal du campus. Des trois mille étudiants, membres de la faculté et participants invités – les parents de Kynes étaient parmi eux – personne n’échappa à l’exposition aux spores mortels.

  En 10142, suite à l’obtention de son diplôme comme major de promotion, Kynes entra au service impérial comme assistant de recherche dans une station d’étude écologique sue Ecaz. Puis, à la fin de cette période, il fut transféré dans une station similaire sur Topaz, mais cette fois en tant que chercheur à part entière. Il continua à progresser au cours de son mandat sur ce monde et fut nommé chef de la plus grande installation sur Topaz en 10147

  Avec ses promotions, Kynes gagna une réputation grandissante parmi ses collègues. Professionnellement, il était considéré comme l’un des phares, étonnamment compétent pour quelqu’un d’aussi jeune. Socialement, même pour ceux qui l’aimaient et l’admiraient, il restait froid et distant. En réalité, ce n’est pas sa réserve qui incita Kynes à se mettre si souvent à l’écart de la compagnie des autres ; il avait plutôt un sentiment aigu du temps qui passe, et il avait trop de choses à accomplir pour qu’il puisse se permettre des distractions. Ses amis acceptèrent cette attitude, ses ennemis ne le firent pas et Kynes lui-même refusa de se laisser déconcentrer.

  L’éclosion du champignon catha sur Ecaz en 10148, fourni à Kynes une possibilité de pousser sa position encore plus loin. La culture de bois-brouillard, qui représentait une des exportations les plus importantes d’Ecaz, se trouva en danger d’être complétement détruite par la croissance rapide de la propagation ; Kynes, déjà familier des freins et contrepoids de ce monde, recommanda l’importation de spores du champignon kuenn (du nom de son découvreur, Christofer Kuenn), l’équivalent le plus proche d’un catalyseur organique connu, pour enrayer le fléau. La tactique fonctionna, avec les champignons importés, l’éviction de la croissance maligne se fit sabns nuire aux précieux bois-brouillard et Kynes fut officiellement félicité par la Maison Xitan,qui administrait Ecaz.

  Cette citation lui valu l’attention de l’Empereur Elrood IX. La place de planétologiste impérial sur Arrakis était disponible et Elrood l’offrit à Kynes en récompense. L’écologiste, qui avait longtemps considéré la planète déserte comme l’un des endroits les plus fascinants et les moins étudiés de l’imperium, accepta aussitôt.

  Les partisans de Kynes estimaient que sa nomination aurait due intervenir depuis longtemps, alors que ses détracteurs pensaient qu’il était trop jeune et trop inexpérimenté pour avoir une position si importante. Encore une fois, Kynes refusa de se laisser entraîner par leurs arguments, préférant se concentrer sur l’apprentissage des possibilités écologiques arrakeen.

  La ferveur quasi-religieuse qui envahit le nouveau planétologiste impérial – et finalement les fremen arrakeen – à la suite de ses études, est relatée plus loin dans cette étude. Donc, la transformation écologique d’Arrakis conçue par Kynes, avec ses fremen, commença (voir La transformation écologique d’Arrakis), l’écologisation d’Arrakis fut perçue comme un cadeau de l’écologiste aux gens du désert, mais il fut loin d’être le seul cadeau que Kynes laissa derrière lui. Ses divers écrits, dont beaucoup furent conservés et redécouverts dans le Trésor de Rakis, servent à préserver sa mémoire.

  L’Ecologie de Dune, publié en 10150 est considéré comme l’ouvrage fondateur de l’écologie arrakeen, et son œuvre la plus célèbre, mais il y a un certain nombre d’autres œuvres, toutes aussi intéressantes à étudier. Notes d’un écologiste planétaire, par exemple, offre une comparaison détaillée des systèmes écologiques d’une douzaine de mondes, soulignant les similitudes qui sous-tendaient les différences rendues nécessaires par les modifications de paramètres régionaux. Les Systèmes dépressionnaires et leurs effets, fournissait aux lecteurs une analyse perspicace des principales conditions météorologiques sur toutes les planètes impériales, avec un accent particulier sur le rôle des tempêtes dans l’accélération de l’érosion et des dommages du sol. Les livres de Kynes et ses articles avaient fourni à des générations de chercheurs des idées et des informations non disponibles à partir d’autres sources.

  Le fremen qui avait accepté la direction de l’écologie, avait fourni à Kynes un inventaire de leurs propres moyens. En 10175, Kynes et une partie des fremen furent piégés dans un glissement de terrain lors de l’excavation du Bassin de Plâtre – il contenait l’une des caches secrète d’eau, établie sous la direction de Kynes – il s’écroula, tuant tous ceux qui y étaient. Les corps furent déterrés et leur eau récupérée, selon la coutume fremen, mais un changement radical s’effectua en traitant la zone de la catastrophe elle-même. D’ordinaire, les fremen auraient creusé un tunnel dans le système d’exploitation, où l’eau recueillie était soigneusement scellée, au point que même les tonnes de roches et de sable qui étaient autour d’elle n’auraient pas pu l’atteindre, au lieu de cela, une cérémonie eu lieu lors de laquelle l’eau cachée fut consacrée à l’esprit de Pardot Kynes. On pensait, selon un récit de cette loi inhabituelle, que l’eau ne reviendrait dans le système du sol que lorsque la transformation écologique serait presque complète. De cette façon, Kynes était un participant dans le processus qu’il avait commencé, longtemps après que ses actions dans le monde réel aient été brusquement interrompues. C.W.

 

Autres références :

  • Arrakis, La transformation écologique ;
  • Fremen ;
  • Kynes, Liet ;
  • Pardot Kynes, Ecologie de Dune, Tr Ewan Gwatan, Etudes d’Arrakis 24 (Grumman : les mondes unis) ;
  • Idem, Notes d’un écologiste planétaire, lib. Conf. Temp. Série 287 ;
  • Idem, Les systèmes dépressionnaires et leurs effets, lib. Conf. Temp. Série 289.

vendredi 22 juillet 2016

Kynes, Liet


Kynes, Liet

  Deuxième écologiste planétaire d’Arrakis, à l’ère pré-Muad’Dib. Né au sietch Tabr, de Pardot Kynes et de son épouse fremen, Mitha ; la vie de Liet Kynes servit de point focal pour la plupart des perturbations historiques de son temps. Ce ne fut pas un rôle qu’il avait délibérément cherché, mais qui fut sans cesse choisit pour lui. Même son nom – Liet – l’attachait à des événements sur lesquels il n’avait aucun contrôle ; Uliet, ou « Liet l’ancien », avait une fois reçut l’ordre de tuer son père, Pardot Kynes, et il avait choisit le suicide au lieu du meurtre. Cette mort fixa le cap que suivirent des générations de fremen par la suite, un fait reconnu des parents de Liet Kynes dans leur choix du nom de leur fils.

  Pardot Kynes désirait un fils, principalement pour consolider sa position parmi les fremen. Il était assez intelligent pour se rendre compte que même s’il dirigeait le peuple du désert, il n’était pas l’un d’eux. Ainsi, il épousa l’une de leurs femmes et engendra un fils qui pourrait continuer son travail. L’aîné des Kynes se retrouva veuf peu de temps après la naissance de son fils, et bien qu’il porta le deuil de Mitha  quelques dix-neuf ans, il ne se remaria jamais. Il avait fait son devoir et était libéré de ses responsabilités domestiques.

  Liet Kynes avait peu vu son père durant son enfance. Plusieurs des fonctions qui auraient normalement dues être comblées par son père, furent prises en charge par Stilgar, un fremen de 15 ans son ainé, que Pardot Kynes avait vu se joindre à son fils dans la fraternité de sang en 10158. Elevé avec le reste des enfants du sietch, on lui enseigna les voies du Bled et du sietch, les palmeraies et les déserts. Il apprit l’histoire des fremen comme la racontait les sayyadina ; la discipline et les coutumes de l’eau ; la haine fanatique que les fremen vouaient à tous ceux qui étaient attachés à la Maison Harkonnen, et ce depuis le jour où Rabban la Bête avait prit le contrôle d’Arrakis en 10162. Pour toute personne qui ne connaissait pas sa filiation, le garçon ressemblait à n’importe quel autre jeune fremen, le produit de générations de vie sur la planète désertique.

  Cette situation convenait parfaitement à son père. Pardot Kynes fut obligé de prendre des mesures particulières et risquées, afin de se faire une place parmi les gens du désert ; il était essentiel que son héritier soit reconnu comme tel. Quels que soient les sentiments paternels qu’il avait pour son fils, ils s’éclipsaient devant son désir d’accélérer le travail, dans les palmeraies, sur l’écologie Arrakeen.

  L’éducation de Liet Kynes s’adapta ainsi. A l’âge de cinq ans, il accompagnait ses camarades dans les zones périphériques des plantations, et bien qu’il ne montrait pas encore le brio qui caractérisait l’œuvre de son père, le jeune Kynes était aimé et respecté par les autres jeunes fremen.

  Ces égards n’étaient pas seulement dus à sa compréhension des rouages de la transformation écologique. Comme les autres garçons de son âge, Liet Kynes passa une grande partie de son temps à apprendre et à maîtriser d’autres compétences pour lesquelles les fremen étaient connus : la traque, la chasse et le combat sous plusieurs formes. Il prouva son talent dans les combats au couteau, et au moment où il monta son premier ver des sables, il ne craignit rien de ses autres camarades de sietch et, par extension, il n’eut rien à envier aux plus habiles des combattants hors-sietch.

  En 10168, après son initiation comme cavalier des sables, Liet Kynes retrouva son père qui lui offrit une formation plus spécialisée. Au cours des sept années suivantes il servit d’intermédiaire pour le vieil homme, cheminant vers les palmeraies et rapportant des rapports sur les progrès accomplis à son père. De peur d’attirer une attention non désirées sur l’existence de ces zones, Pardot Kynes ne les visitait que rarement. La position de lieutenant de Liet Kynes pour Kynes-l’Umma, ne le dispensait pas de ses obligations en tant que membre du sietch Tabr et, Forad, le naib de Tabr, veillait à ce que l’héritier présomptif du leader ne l’oublie pas.

  Il faisait tellement partie du sietch Tabr qu’on supposa qu’il essaierait de prendre la burda à Stilgar, après que son frère de sang ait battu Forad en 10175. Le défi de Stilgar avait été l’un des nombreux faits qui survint dans les sietchs fremen après la disparition de Pardot Kynes au Bassin de Plâtre ; et Liet s’était absenté de Tabr au moment où Stilgar avait défié Forad comme Naib. Mais lorsque le jeune Kynes revint, ce fut pour transmettre ses intensions de continuer l’œuvre de son père dans les palmeraies. Pardot Kynes avait simplifié la tâche de son fils en envoyant une demande à Shaddam IV, pour avoir la permission pour son fils de lui succéder au service impérial, et il reçut l’approbation.

  Un an après la mort de son père, Liet Kynes retourna au sietch Tabr pour un séjour plus prolongé que de coutume. Au cours des mois de son séjour, il épousa Falra, une femme de Tabr avec qui il avait été élevé. Liet Kynes poursuivit une autre pratique de son défunt père, en quittant Tabr quelques semaines après son mariage, et en y revenant que trois mois plus tard.

  Chani, la fille du couple, naquit l’année suivante. Lors d’une de ses rares visites, Liet assista à la cérémonie où Stilgar et sa femme Misra furent parrains et marraine de l’enfant. Liet Kynes passa plus de temps avec l’enfant que son père ne l’avait fait avec lui, et il avait une approche de son éducation très différente. Alors que Pardot Kynes était vivant, il avait vu son héritier comme la personne qui pourrait mener les tribus fremen et continuer la transformation écologique comme prévu, Liet Kynes n’envisageait aucun futur pour Chani ; influent, elle pourrait vien le devenir, à la manière des femmes fremen – notamment celle des sayyadina – mais elle ne serait jamais acceptée comme nassim ou chef de toutes les tribus. Sous la tutelle de Falra, puis sous celle de Stlgar et Misra, après la mort accidentelle de Falra en 10180, Chani élevée uniquement comme une fremen, sans interférence avec ses liens impériaux ou hors-freyn.

  Liet Kynes continua les travaux de son père, aidé par les fremen ; échappant aux Harkonnen, dans la mesure du possible, il continua sa vie et son travail en douceur, jusqu’au changement de fief d’Arrakis en 10190. Comme les gens qu’il menait, le serviteur impérial accueillit le départ de la Harkonnen et l’arrivée de la Maison Atréides avec un optimisme prudent. Contrairement à eux, cependant, il connaissait assez le conflit Atréides/Harkonnen pour se rendre compte que la passation ne serait pas facile ; il avait également l’avantage de sa position à la Cour comme arbitre du changement, chargé de superviser le trtansfert de pouvoirs, ce qui pouvait lui fournir plus d’informations. Lorsqu’il reçut une communication secrète de l’Empereur, lui ordonnant d’ignorer toutes les violations des Harkonnen, sauf les plus flagrantes, il décida que sa seule option était ce que son père aurait fait : mener la transition et la destruction éventuelle de la Maison Atréides, sans s’impliquer ou se mettre en danger, lui-même ou ses fremen.

  Cette résolution fut brisée et Liet Kynes se retrouva encore une fois être le pion des forces autour de lui, quand il fut impliqué, au lendemein de l’attaque combinée Harkonnen/Sardaukars contre les Atréides. Le Duc Leto était déjà mort, Paul Atréides et Dame Jessica avaient désespérément besoin d’un refuge contre les forces qui voulaient les tuer. Liet Kynes leur offrit ce refuge en les envoyant à l’abri auprès de ses fremen, parce qu’il avait senti que le garçon était sensible au rêve fremen et qu’il était capable de l’aider à le réaliser. A l’encontre de sa formation, et presque contre son gré, Liet Kynes se trouva incapable de refuser de l’aide au leader potentiel qu’il avait vu en Paul Atréides.

  Cette impulsion lui coûta la vie. Capturé par les Harkonnen que se souciaient peu de son poste de fonctionnaire impérial, Liet Kynes fut sévèrement battu et laissé dans le désert pour y mourir. Ses ravisseurs l’avait privé d’eau, d’équipement et de distille, apparemment très amusés par l’idée que le désert, qu’il connaissait si bien, serait la cause de sa mort. L’écologiste est censé avoir péri dans l’explosion d’une masse d’épice, prit dans l’échange de sable qui se produisait lorsque la masse d’épice atteignait son point critique.

  Ni sa vie, ni sa mort, n’avaient été vaines. En servant d’intermédiaire entre son père et Paul Muad’Dib Atréides, Liet Kynes fit en sorte que les fremen survivent à cette période ; par sa paternité de Chani, qui allait devenir la mère de Leto II, il avait contribué à la continuation de la lignée Atréides ; et en faisant que le nouveau Duc Atréides et sa mère, trouvent une place parmi les gens du désert, il changea le cours de l’histoire pour les millénaires à venir. C.W.

 

Autres références :

  • Atréides, Paul Mund’Dib ;
  • Arrakis : la transformation écologique ;
  • Kynes, Pardot.

mercredi 20 juillet 2016

Krimskel, Fibres de (également appelée « Fibre croc »)



Krimskel, Fibres de (également appelée « Fibre croc »)
  Une corde légère, tissée à partir de brins de la tige de la vigne d’al-Hufuf, originaire d’Ecaz et qui fut, plus tard, transplantée avec succès sur Yorba. C’était la corde de prédilection pour des liens sûrs, les collets et les utilisations similaires, durant de nombreux siècles, en raison des propriétés particulières de cette vigne à partir de laquelle la fibre était produite.
  Dans l’ouvrage le plus connu sur le sujet, Les vignes étrangleuses d’Ecaz, écrit en 6854, Holjance Vohnbrook décrit l’al-hufuf comme l’un des plus grands dangers naturels sur ce monde. Ou, selon ses mots :

« …pièges pour l’imprudent et l’insouciant ». La croissance de ces vignes pouvait variée de 50 à 100 mètres, et les diverses ramifications de la vigne principale pouvaient s’étendre sur un rayon égal à la longueur totale ; les malheureux humains ou animaux qui erraient au cœur d’une zone envahie de vigne pouvaient s’attendre à ce que ces dernières réagissent violemment à la plus légère perturbation, et elle s’agrippait aux membres des responsables en serpentant. Une fois que la plante exerçait sa poigne, sans aide, l’évasion était impossible, comme les nombreux squelettes, trouvés au milieu des hufuf, peuvent en témoigner ».

  Les gousses de graines de la plante, très prisées pour leur huile, s’étendant sur la longueur de la vigne, étaient si précieuses, que des groupes entreprenaient de s’aventurer dans ces régions, malgré les dangers. Une fois coupées du tronc de la vigne, les ramifications pouvaient être divisées et tissées pour en faire du krimskel : la corde conservait assez de caractéristiques naturelles de la plante pour qu’un nœud fait continue à se resserrer de lui-même, toujours plus étroitement (au moyen de petites « griffes », des petites protubérances comme des cornes), quand on tirait dessus.
  Les avantages inhérents à de telles cordes étaient évidents. Les captifs liés avec du krimskel pouvaient choisir entre rester immobiles ou bouger et s’exposer au resserrement des liens de manière insupportable. La fibre était aussi bien employée dans des pièges que dans des collets. Placer une boucle de krimskel où un voleur ou un intrus potentiel pouvait marcher, était une méthode éprouvée pour s’assurer que l’intrus resterait à cet endroit.
  La fibre de krimskel tomba en désuétude quand la shigavrille fut introduite, mais on continua à l’utiliser tant que les dangers de l’utilisation de la shigavrille ne furent pas totalement connus. En raison de son extrême finesse et de sa résistance à la tractation, la shigavrille était capable de couper la chair liée à la moindre pression. La fibre de krimskel, bien qu’elle fût pénible pour ceux qui avaient lutté contre elle, était  rarement fatale ; la shigavrille l’était souvent. Le krimskel est toujours considéré comme extrêmement utile sur un certain nombre de mondes, et utilisé, principalement, comme moyen d’entraver ou de sécuriser le bétail.

Autres références :
-          Ecaz ;
-          Objectifs à huile ;
-          Shigavrille ;
-          Holjance Vohnbrook, Les vignes étrangleuses d’Ecaz (Grumman : les mondes unis).

Komos



Komos
Voir Ix.