mardi 19 avril 2016

Harkonnen, La Maison


Harkonnen, La Maison

  Successivement Colonels Bashar des Sardaukar, Ducs d'Eluzai, Empereurs de l'univers connu, Comtes de Hirtius, seigneurs Tupelo, Ducs Chamizai, Barons de Saugus, siridars-Comtes de Touro, Barons de Plynimon et Siridar-Barons d’Arrakis ; les titres matrilinéaires incluent seigneurs Rabban, Comtes de Lankiveil, Barons Rautha, seigneurs Feyd et seigneurs Montilla. Les Harkonnens revendiquent leur  descendance du comte Palaigo Corrino, grand-père de Sheuset I, fondateur et premier souverain de l'empire ; selon leurs traditions, le père de Sheuset, le Comte Costin, était un demi-frère de Harkonnen Obeshev, le première Harkonnen mentionné dans les documents historiques ; cette revendication n'a, cependant, pas été prouvée. Certains historiens prétendent qu’Obeshev était en fait le fils d'un éboueur qui avait séduit l’une des filles ou sœurs de Costin. Les Harkonnens font encore valoir une ascendance commune avec les Corrino par les Palaiologoi, la dernière Maison régnante  de l'Empire Byzantin, via le plus jeune frère de Constantin XI, Thomas Palaiologos. Enfin, grâce à l'épouse de Harkonnen Obeshev, Lisia Pozzo di Borgo, cette famille prétend descendre de Kiril' Romanov, cousin de Nikolai II, dernier tsar de Russie et héritier du trône vacant.

  Comme pour beaucoup de Grandes Maisons, la fortune des Harkonnen connu de nombreux hauts et bas au cours des siècles. Le fils d’Obeshev, Abulurd Harkonnen, un colonel Bashar dans les Sardaukar, reçut le commandement de l'une des cinq flottes qui constituaient la force principale de Sheuset I à la bataille clé de Corrin, en 88 av.G. Quand il apparut que la bataille tournait en défaveur de Sheuset, Harkonnen retira sa flotte pour la poster en arrière-garde, en attendant le résultat ; seule l'intervention opportune de Demetrios Atréides donna l'impulsion qui permit à Sheuset de l’emporter, aboutissant à la création de l'empire. A cause des relations étroites de Harkonnen avec la famille royale, il ne fut pas exécuté ; cependant, lui et sa famille furent bannis indéfiniment de l'Imperium. Abulurd Harkonnen tint Demetrios Atréides pour responsable de sa disgrâce, et jura vengeance pour lui et pour sa Maison.

  Le demi-frère d’Abulurd, Ivan Harkonnen, fut épargné de la honte de la famille par le biais d’un acte de courage désintéressé qu’il fit en donnant sa vie pour sauver ceux qu'il commandait ; son fils, Nikolai Harkonnen, fut fait Duc d'Eluzai en 82 av.G. et reçu plusieurs monopoles lucratifs sur le vin. Descendant de Nikolai, Saudir Harkonnen, usurpa le trône du régent Henli al-Qair en  388, devenant Saudir III ; il fut lui-même renversé et assassiné lors d’une révolte de palais par le Sardaukar qui sauva l'ex-empereur aveugle, Wallach I, de sa cellule de prison et le rétabli à son ancien poste. La famille de Saudir fut massacrée par les gardes déchaînés, qui violèrent et étranglèrent sa veuve, battirent trois de ses enfants contre les murs de sa chambre et allèrent même jusqu’à tuer ses oiseaux de compagnie. Saudir avait fait le descendant d’Abulurd, Yevgeny Harkonnen, Comte de Hirtius, le réintégrant ainsi dans l'espace civilisé, et en lui donnant une petite propriété sur la planète Powys, dans le secteur de Mandalay. Yevgeny retourna la faveur en abritant  Saudir II des troupes lancées à sa recherche et en l’élevant comme l'un de ses fils. Le jeune Saudir eut sa revanche dans 445, quand il organisa une révolte des Sardaukar des provinces et prit le trône dans une brève bataille qui destitua et exila Sheuset II. Saudir IV, comme il fut désormais appelé, gouverna six brèves années avant de succomber à une morsure de singe qui s’était infectée. Il ne se maria jamais, et le Duché d'Eluzai s’éteignit à sa mort.

  Pendant des siècles, par la suite, les Harkonnen, alors qu’ils n’étaient pas officiellement déshonorés, remplirent le rôle d'hommes  d'affaires et de châtelains planétaires et restèrent hors de la politique impériale. Le Comte Abulurd III fut déchu de son titre lorsqu'il refusa de soutenir les aspirations impériales du Régent Harmon II al-Qair en 601 ; il le regagna deux ans plus tard, quand Audrii I s’empara du trône, mais fut disgrâcié une seconde fois lorsque son fils, Iosif Harkonnen, fut découvert dans un  lit avec le fils de l'empereur. Les Harkonnen furent rétrogradés à leur titre de moindre importance, seigneurs Tupelo et furent tenus de payer une importante amende au Trésor Impérial. Le Seigneur Aleksandr IV Harkonnen (règne : 966-1029) pris en charge les ambitions de son demi-cousin, Feyd al-Feyd, en manigançant son élection au trône en 1027 ; Feyd retourné la faveur en exécutant  Aleksandr en 1029, et en plaçant son jeune  fils, le comte Vladimir II, dans une famille d'accueil. Vladimir fut élevé sans connaitre les antécédents de son père ; quand Feyd II fut assassiné par ses officiers en 1099, le nouvel empereur, Josif I de la lignée Alman Corrino, publia un édit rétablissant tous les titres perdus, terres et propriétés à leurs propriétaires d'origine avant l'accession de Feyd I ; lorsque les familles avait cessé d'exister, les terres revenaient à la Couronne et de nouveaux titres de noblesse et de propriétés  étaient distribués aux partisans de Josif. Vladimir Harkonnen devint le Duc de Chamizai.

  C’est à cette époque que l’adhésion des Harkonnens aux Grandes Maisons fut, pour la première fois, proposée ; la famille Harkonnen avait toujours été entreprenante, se spécialisant dans le commerce de biens, l’offre de mercenaires et le secteur d’activité des luxes exotiques pour le bienêtre. Traduire leurs actifs en pouvoirs, nécessitait  l’acceptation politique de leur famille comme faisant partie de l'élite. Vladimir Harkonnen persuada la Comte Ernst von Wikkheiser de parrainer une résolution au Landsraad proposant les Harkonnens comme une Maison avec droit de vote ; la requête échoua à un petit nombre de voix après que les Atréides s’y soient opposés.

  À la mort de l'empereur Henoor en 1604 sans héritiers immédiats, le Duc Abulurd VI tenta  de s'emparer du pouvoir lui-même, en soudoyant le commandant des Sardaukar, le colonel Bashar Nadab Nadar, pour instituer un « projet » populaire des Harkonnen sur les autres successeurs possibles et potentiels parmi les cousins Corrino. Abulurd réussit à  acheter le soutien des Grandes Maisons pauvres, mais aussi plusieurs des autres prétendants ;  la guerre civile semblait certaine, avec une possible dislocation de l'empire, jusqu'à ce que le Comte Philippos Atreides persuade une session extraordinaire du Landsraad que du temps était nécessaire pour régler les diverses prétentions des héritiers, et qu'une Régence contrôlée par le Landsraad serait le moyen approprié pour permettre de régler les revendications opposées. Abulurd déplaça ses objections de l'Assemblée à sa flotte, postée en attente et qui était sur le point d'attaquer le site de la réunion du Landsraad, lorsque l'Atréides le défia en un kanly. Abulurd accepta le défi, et la rencontre se  déroula devant les Maisons assemblés, avec l'Imperium en jeu. L’Harkonnen fut défait après un duel qui dura plus d'une heure, le Landsraad présenta alors un décret de confiscation pendant que le corps d’Abulurd se vidait de son sang sur l'estrade d'honneur ; les Harkonnens furent dépouillés de leurs titres et possessions et exilés de nouveau. Beaucoup de membres de la famille furent  tués dans le kanly et dans les défis provenant des autres Grandes Maisons ; tous les enfants d’Abulurd furent tués de cette façon avant qu'ils aient pu s'enfuir, tout comme beaucoup de ses frères, cousins et cousines ; un de ses petits-fils, Iraklii Harkonnen, vendit plusieurs de ses bijoux précieux avant qu'ils puissent être confisqués, utilisa l'argent pour acheter le passage sur un vaisseau vers les planètes de la bordure et il acheta un déguisement et un nouveau nom, puis il établit une entreprise de vente d'armes aux mondes frontaliers.

  « Rak Kharn, » comme il s'appelait lui-même, constata très vite qu'il pouvait vendre plus d'armes là où les armes étaient activement utilisées ; au lieu d’investir dans la publicité, comme les autres hommes d'affaires aurait pu le faire, il utilisa une partie de son capital pour fomenter des désobéissances civiles, des révoltes, de petites guerres civiles, des troubles politiques, des vengeances et des pogroms religieux. Les résultats furent étonnants ; Iraklii découvrit qu'il pouvait augmenter ses profits en vendant une arme avancée à une faction, négocier des informations sur cette arme aux espions de l'autre faction, puis se débarrasser  de l'arme chez les ennemis du premier groupe. Avec de telles manigances, il devint un homme riche et déterminé à rétablir l'honneur de sa famille. Il utilisa son talent pour créer le chaos à l'échelle interplanétaire, il créa tellement de troubles que la Régent Maria Mustami, fut contrainte de démissionner de son poste en 1680 ; son successeur, Damiano Fulgencio, lui emboîta le pas dans les deux semaines qui suivirent, laissant le Landsraad dans la situation malheureuse d'avoir une Régence sans aucun régent. Pendant l'interrègne qui s'ensuivit, le seul gouvernement qui exista au niveau de l'Imperium était un Comité de Grandes Maisons approximativement organisé.

  Iraklii dénicha un lointain héritier Corrino, Prince Corrin bin Alman bin Henoor et se fit le promoteur de la restauration des Corrino comme une solution aux maux de l'Imperium. Cet espoir solitaire au milieu du chaos semblait une solution divine dans les rangs pressés des Grandes Maisons, et ils élurent le prétendant Empereur Corrin IV en 1701. Un des premiers actes de Corrin fut d'introduire le nom des Harkonnen au rang des Grandes Maisons, nommant Iraklii Baron Saugus, dans le secteur de Colton et en pressant le Landsraad pour confirmer ses actions, ce qu'ils firent en 1717.

 

Les Harkonnen remarquables au cours des siècles et des millénaires qui suivirent sont :

 

  • Baron Vasilii IV, qui affirma avoir eut une vision de Dieu au cours de l'année 1988 et fonda l'église Islambahai, parfois appelée la Dernière Eglise du Christ ;
     
  • Siridar-Comte Konstantin II, qui renonça à son titre en 2444, renonça à toutes ses possessions et devint un ermite sur la planète désertique d’Arrakis. Il retourna à son domicile un an plus tard, prétendant avoir été trompé lorsqu'il avait signé son abdication et poursuivit son fils, le Siridar-Comte Pavel VIII, pour la restitution de ses terres et titres, mais ce dernier refusa. Le Landsraad, en tant que Cour de dernier ressort,  décida finalement de diviser les possessions et les fit conjointement Siridar-Comtes, seule exemple de ce genre dans l’histoire impériale ;
     
  • Siridar-comte Aleksei Harkonnen, assassiné par son épouse en 2829 quand il la quitta pour l'un de ses cuisiniers mâles ;
     
  • Baron Pimen Harkonnen-Rabban, qui utilisa sa fortune pour monter de gigantesques reconstitutions d'anciens combats de gladiateurs où hommes et bêtes s’affrontaient jusqu’à la mort. Il fut finalement jeté dans l'arène par sa femme et son fils quand il menaça de les déshériter et fut tué par l'un des gladiateurs avant que ses gardes aient pu intervenir ;
     
  • Siridar-Comte Petr III, qui était hanté par la peur de sa propre mort, et qui fit usage de drogues artificielles et de moyens mécaniques interdits pour  conserver son corps desséché pendant quatre cents ans, finalement il mourut au cours d'une orgie lorsque ses faibles tremblements délogèrent accidentellement un de ses tubes vitaux ;
     
  • Baron Stepan Harkonnen-Montilla, qui, lorsqu'il omit de se porter volontaire pour représenter l'empereur dans un kanly, il fut condamné à être la cible lors du combat ;
     
  • Dame Irina Harkonnen-Lankiveil, l'une des rares scientifiques de la lignée Harkonnen, qui découvrit le moyen de rendre le tabac inoffensif ;
     
  • Le Seigneur Andrei Harkonnen, héritier du Comté de Harkonnen Touro, un célèbre joueur de cheops, auteur de sonnets, amant et beau-parleur, dont l’élégance et les manières raffinées firent de lui la coqueluche de la haute société  impériale et un sujet de jalousie pour l'empereur Destrym. L’assassinat ignoble d’Andrei par des tueurs à gages de Destrym créa un tel tollé parmi les Grandes Maisons, et la population en général, que Destrym fut déposé et exécuté par le Landsraad ; et le troisième protectorat fut mis en place pour garder les prétendant royaux loin du trône ;
     
  • Le frère d’Andrei, le Siridar-Comte Dmitrii Harkonnen IV et le fils de Dmitrii, Vsevelod II et fils de Vsevelod, Sviatopolk, tous étaient connus pour leur implication dans les institutions caritatives et les bonnes œuvres, traits peu typiques des Harkonnens.
     
  • Le Baron Vladimir Harkonnen XIX, dont la querelle avec les Atréides est si habilement relatée dans les chroniques officielles d'Harq de cette période, était le 228e chef de la Maison Harkonnen avant son assassinat en 10193 par Alia Atréides, sa petite-fille. Le successeur de Vladimir, Feyd-Rautha II, ne régna que quelques minutes avant sa mort dans un kanly contre l'Empereur Paul I. Ensuite, le titre Harkonnen aurait dû échoir au frère aîné de Feyd-Rautha, le Comte Glossu Rabban, mais comme le père de Glossu, Abulurd, renonça à ses droits sur  le titre Harkonnen en acceptant le comté de Lankiveil, l’Empereur Paul I décréta que le titre serait transmis à la fille du Baron, Dame Jessica Atréides et lorsqu’elle-même renonça aussi au titre, il fut transmis à l’héritier suivant, c’est-à-dire lui-même et donc subsumé au trône. Les Comtes Harkonnen-Rabban, généralement connus sous la seule appellation de Comtes Rabban, survécurent comme Maison Mineure pendant encore plusieurs siècles durant le règne de Leto II, mais perdirent progressivement leur statut noble, tout comme les autres Maisons Mineures. Aucune mention du nom de Rabban n'apparaît dans les registres locaux  après l'année 10884. R.R.                                                                                                 
     
    Autres références :
  • Harkonnen, Gunseng ;
  • Harkonnen, Vladimir ;
  • Rezhinaud Sagi, Le diable et la profonde mer bleue : mes années dans la Maison Harkonnen, TR. Leewi Stiin (Giedi Prime : Trammel) ;
  • Marya von Wikkheiser, La Maison Harkonnen, tr. Arazrii Pezh, Etudes de l’histoire Atréides 76 (Paseo: institution de la Culture des Galacto-Fremen) ;
  • Le travail moderne standard est la peur de mon pouvoir, de Klevanz D. Kiinar, Respectez mon nom : dix mille ans des Harkonnen (Giedi Prime : Trammel) :

lundi 18 avril 2016

Harkonnen, Gunseng (10079-10130)



Harkonnen, Gunseng (10079-10130)
  Siridar-Baron de Giedi Prime, père de Vladimir Harkonnen. On trouvera le compte rendu le plus coloré de cet homme exceptionnel, dans les journaux du Sil, Reeve Bénin, dans lesquels ce mystérieux vagabond poétique livre ses observations sur plusieurs Grandes Maisons. Dans le second volume, Des Perles pour les pourceaux, il raconte sa première visite à la Cour Harkonnen :

Gunseng, je l'ai vu une fois, ce n'était pas le cinglé Harkonnen dont sa Maison était se productive. A la place, il ressemblait à autre chose – léger, juste, avec de grands yeux larmoyants. Mais le vieux salaud de Granuk, son père, avait su tirer le meilleur de lui ; il avait tué tous ses fils sauf Gunseng pour augmenter  ses chances de mourir tranquillement dans son lit. Cet heureux événement ne pouvait être très éloigné, car Granuk avait suffisamment de vices dans son sac. Je n'ai jamais senti une telle puanteur morale que dans son château. D’où Gunseng — une fleur parmi les mauvaises herbes — provenait, seul le Bene Gesserit le savait.
Et le garçon était un musicien ! Comme il n’avait rien d’autre à faire, il étudia la balisette et le corpedal dans sa chambre tandis que la danse macabre continuait en bas. Il savait ce qui se passait, mais il regardait les choses comme il avait appris, pour survivre. Quand le sang cessa de couler et qu’il devint le Baron Harkonnen, il s'engagea à améliorer la Maison. Pauvre fou ! Rien de moins qu'un brûle-pierre ne pouvait améliorer la Maison Harkonnen. Je fus juste reconnaissant de pouvoir m’enfuir, avant qu’un ignorant sycophante avec des inclinaisons aux arts martiaux, ne m’ait tué.

  La mention de « sang qui coule » se réfère à la circulation sanguine de Granuk, et non au carnage d’après sa mort. La transition fut rapide. Granuk succomba à une maladie nerveuse qui le réduisit à l’état de squelette, il se  barricada alors, dans sa chambre, derrière des protections que seul un tyran trouvait insuffisantes. Gunseng, à vingt-trois ans, semblaient incapables de contrôler sa tapageuse Maison. Mais comme tous les héritiers peu engageants de l’histoire, peu avenant de dont les histoires, Gunseng trompa les apparences. Alors même que son père était couché sur son lit de mort, Gunseng sut que sa survie était menacée. Profitant de la paranoïa du palais, il réussit à atteindre et à amadouer l’oreille de son père pour lui demander d’exécuter certains officiers et commandants de la garde d'élite. Il est impossible de prouver ce possible coup d’état, mais Gunseng était au courant plus de choses que même son père ne l’avait soupçonné, et sa carrière ultérieure démontra sa capacité à s’immiscer dans les jeux de pouvoir. Quand Granuk mourut, dans les jours suivant, Gunseng plaça ses propres hommes aux postes vacants, et assura ainsi sa succession.
  Gunseng épouse Muertana, Dame Sarobella, pour cimenter une union avec cette Maison. Elle lui donna trois fils, le premier mourut en bas âge ; le second, Araskin, un géant au pied-bot et Vladimir. Il eut aussi Abulurd (Rabban) avec  sa concubine Gunella Sorvag.
  Gunseng se mit à établir une base solide de placements financiers et des alliances politiques, avec l'aide de son mentat, Chardin Klees puis, dès l'âge de douze ans, son fils favori Vladimir. En dehors de Klees, choisit autant pour ses sentiments humains que pour ses capacités de mentat, Gunseng était le seul ami que Vladimir eut. Entre ces trois personnages existait une confiance et une affection unique dans l'histoire de la Maison Harkonnen.
  A quarante-neuf ans, Gunseng fut impliqué dans un kanly officieux avec la Maison de sa femme, Sarobella, qui finit par provoquer sa mort. Grâce à d’habiles manipulations de marché, il avait acquis plusieurs franchises du CHOM pour laquelle Sarobella avait été son principal rival. Ce succès signifiait la domination d'une Maison sur l'autre, de sorte que Gunseng eut sérieusement peur que Sarobella déclare  la guerre ouverte. Mais il savait qu’il lui faudrait finalement éliminer Sarobella. L'ingénieux Chardin orchestra un procès verbal contre la maison rivale, démontrant que le Duc Fernandez conspirait pour augmenter ses avoirs du CHOM au détriment de la Maison Corrino. Les arguments de Klees étaient audacieux mais convaincants. Le Duc Fernandez fut découvert mort un matin, et sa planète occupée par les Sardaukar comme une « force de stabilisation ».
  La mort de son père se tourna les sentiments de Muertana vers ginseng de l'indifférence
à la haine. Dans le Sil, Reeve Perrin fut de nouveau sur la scène pour le dernier acte du drame :

Je ne comptais pas revenir à Giedi, mais la longévité surprenante de Gunseng me donna des doutes. Tout le monde savait que  Sarabella s’était uni avec les Harkonnen par  mariage pour absorber et à renverser Gunseng. Mais ils l'avaient sous-estimé, et quand il réussit à éviter le chaumurky et les aiguilles empoisonnées dans ses vêtements, je décidais que la relative stabilité de son règne était une bonne occasion de lui rendre visite.
Je ne saurai jamais pourquoi Gunseng n'a pas exécuté Muertana de sa main après le renversement de Sarobella. Peut-être, pensait-il que son impuissance venait non d’un penchant pour la mère de son fils, mais simplement par pitié ou lassé par les intrigues meurtrières. Qui sait ? Mais il déprima, son jugement s’éroda et son commandement commença à faiblir.
Vous n’aviez alors, qu’à visiter les abreuvoirs de Harko pour entendre parler des exploits d’Araskin dans l’arène, de ses affaires personnelles avec des esclaves drogués poussés au le combat contre le géant estropié  alors que Muertana regardait avec délectation, le Conte Gunseng arranger ces mortels menuets, pour satisfaire la frustration tueuse de Muertana et les fantasmes martiaux d’Araskin. Il étripait ses ennemis dans la fureur ; elle était la première à pleurer pour venir. J'ai vu un de ces « jeux » moi-même, et j’ai pensé que la Maison Harkonnen faiblissait et qu’un nouveau nadir ne tarderait pas à venir.
Gunseng organisa un dîner officiel pour célébrer les dépouilles de Sarobella, avec tous les aristocrates mineurs présents. Dans sa dégénérescence, il permit à Muertana de s'asseoir à l’une des extrémités de la table, mais étant donné l'occasion c’était la plus cruelle des humiliations. Vladimir et Araskin étaient assis à sa droite et à gauche.
J’étais présent comme poète de passage, pour  réchauffer la soirée avec des vers pour Vladimir, mais cela ne s’est jamais produit. Gunseng porta un taost à la prospérité future de sa Maison, après quoi tous vidèrent leurs gobelets. Puis Araskin, déjà ivre et peut-être incité par un signal de sa mère, se retourna et asséna sa tasse sur la tête de son père de toutes ses forces. Gunseng tomba mort et Araskin se jeta sur son frère, serrant la gorge de Vladimir avec ces mains énormes.
Deux personnes seulement sont restés calmes, Muertana et Chardin Klees. Se déplaçant avec résignation auprès des personnes qui se battaient, Klees toucha le cou d’Araskin avec une aiguille, le tuant instantanément. Puis il commença à se tourner vers la Baronne quand Vladimir cria « Tenez ! » Le garçon respirait fortement en regardant son père. J'ai pu alors voir que les doigts sur sa gorge et le meurtre de Gunseng avaient achevés leur transformation. Le nouveau Baron était l'image de son grand-père Granuk.
 « Ne la tuez pas » dit-il.
« Cela aurait dû être fait avant » répondit  Klees. (Muertana devait être folle à ce moment-là,  elle eut un petit rire).
« Non » dit Vladimir, « je m'occuperai de — mère. Gardes, voyez pour les corps, maintenant ! »
Muertana riait alors qu’ils l’emmenaient, et ce fut la fin du banquet. On entendit les rumeurs les plus folles sur les événements qui suivirent ; je donne ici les conjectures et les ragots.
Après la crémation immédiate de ces deux corps, selon le rituel sardaukar,  Vladimir rendit visite à sa mère dans sa chambre. Certains disent que la veuve noire s'offrit tout bonnement à son fils. Vladimir fut prit de frénésie. Durant les longues heures avant l'aube, personne ne sait comment il traita sa mère. Certains disent qu'il succomba ; d’autres qu’il la tortura ; d’autres encore qu’il fit les deux. Quelle que soit la vérité, Muertana fut retrouvée étranglé dans son lit le lendemain matin. Maintenant Vladimir avait eu sa chance d'être Granuk ou Gunseng. M.T.

Autres références :
-          Harkonnen, Vladimir ;
-          Rabban, Glossu ;
-          Sil, Reeve Perrin, Notes d’un testament feu-follet, TR. T. H. Erussus (Fides : Manx).

samedi 16 avril 2016

Harkonnen, Feyd-Rautha (10174-10193)



Harkonnen, Feyd-Rautha (10174-10193)
  Fils d’Abulurd Rabban (né Harkonnen) et de la concubine Thora Rabban ; petit-fils du Bashar Gunseng Harkonnen ; neveu de Vladimir Harkonnen, Siridar-Baron ; frère cadet de Glossu Rabban, dit « La Bête ».
  Il est connu que Feyd-Rautha était une pièce importante dans le programme génétique du Bene Gesserit, dont l'intention était qu’il se reproduise avec la fille du Duc Leto Atréides et de sa concubine Dame Jessica pour aboutir enfin à la création du Kwisatz Haderach. Jessica Atréides, cependant, désobéi aux ordres du Bene Gesserit et enfanta un fils, fermant pour toujours la possibilité de cette possibilité. L'ensemble de ce programme génétique est encore inconnu. Toutefois, la découverte d'une partie d'une monographie (RRC #6094a) concernant que le Baron Vladimir Harkonnen trouvé sur les cristaux de riduliens jette une lumière partielle sur les possibilités de l'ascendance de Feyd-Rautha.
  Le Baron Harkonnen avait choisi Feyd-Rautha et son frère aîné Glossu pour devenir membres de sa Maison quand une directive du Bene Gesserit indiqua que l'un d'entre eux développerait le génie militaire manipulateur de l’idole de leur oncle, l’Empereur Avelard XVII. Avelard entretenait un certain nombre de concubines dans sa Cour sur Gamont, dont l'une était membre du Bene Gesserit et engendra pour Avelard sa fille unique, la Dame Kai-Seran, qui fut également formée par le Bene Gesserit.
  Durant les deux siècles suivants, toutes les femmes descendantes du couple d’Avelard et de sa concubine furent membres du Bene Gesserit, dont deux qui devinrent Révérende Mères. Une fille, la Dame Theresa du Gate, qui épousa l’Empereur Josif VII.
  Josif fut si bien formé par sa femme, dans la  manière Bene Gesserit, qu’une plaisanterie populaire se répandit durant son règne les surnommant « nos Révérends Père et Mère ». Ensemble, ils se perfectionnèrent tant dans  la manipulation impitoyable de leurs sujets avec l’aide des techniques Bene Gesserit que la richesse produite au cours de leur règne ne fut jamais égalée. La monographie laissait supposer que cette union d’Avelard et de sa concubine Bene Gesserit fut d'un grand intérêt pour Vladimir Harkonnen et joua un grand rôle dans son adoption de ses neveux dans sa Maison. Peut-être le Baron conclut-il que les garçons étaient des descendants en  ligne directe d’Avelard et de deux siècles de planification génétique du Bene Gesserit.
  Feyd-Rautha fut non seulement un pion génétique qui échoua pour le Bene Gesserit, mais aussi un pion politique qui échoua pour son oncle ; le Baron voulait voir Feyd-Rautha sur le trône. Dès ses débuts dans la Maison du Baron, Feyd-Rautha fut formé dans la sophistication et les subtilités du combat au corps-à-corps, y compris les techniques peu orthodoxes comme tuer ses partenaires d'entraînement. Mais la chose la plus importante qui lui fut enseignée, fut de  haïr la Maison Atréides.
  Un des événements les mieux documentés de la courte vie de Feyd-Rautha fut son dix-septième anniversaire, quand il tua son centième esclave-gladiateur durant les jeux  familiaux. Le meurtre de l'esclave caractérise la désobéissance de Feyd-Rautha à toutes les règles ou lignes directrices établies dans le Fair-Play en combat. Pour satisfaire son propre ego, Feyd - Rautha conspira, avec un plan conçu par le Mentat du Baron, Thufir Hawat (voir Thufir Hawat). Alors que l'esclave était traditionnellement drogué, cette fois, ce ne fut pas le cas. Tout aussi traditionnel, le port d'un gant blanc se faisait sur la main qui tenait le couteau empoisonné et un gant noir sur la main qui qui tenait une lame sans poison ; Feyd-Rautha inversa les deux. En outre, l'esclave était conditionné pour répondre à un mot-clé verbal qui le rendait impuissant. Ce qui rendit l'événement remarquable fut que, malgré tous les désavantages, l'esclave réussit presque à le tuer ; ce fut ce qui se rapprocha le plus du seul combat équitable que Feyd-Rautha ait jamais pu voir.
  On peut penser que Feyd-Rauth avait appris plus que des techniques de combat perverses dans la Maison de son oncle. Des mentions répétées ont été trouvées dans les biographies standards du Baron Harkonnen, établissant que ses objets sexuels préférés étaient les garçons adolescents, son favori étant son jeune neveu. Feyd-Rautha était lui-même homosexuel, avec seulement à de rares occasions, des liaisons hétérosexuelles avec les femmes esclaves. Il y a, dans une documentation, faisant référence à une relation sexuelle avec Dame Margot Fenring, mais tout semble indiquer que ceci s’était déroulé grâce aux manipulations expertes du Bene Gesserit, exécutées par Dame Fenring, dans une autre tentative pour produire le Kwisatz Haderach, plutôt qu’une relation sexuelle désirée par Feyd-Rautha avec un membre du sexe opposé (voir Dame Margot Fenring).
  Grâce aux enseignements minutieux du Baron,  Feyd-Rautha détestait son cousin et rival, Paul Atréides, plus que tout dans l'univers (il existait des raisons de penser que cette animosité fut exacerbée par l'attraction sexuelle que le Baron avait pour Paul). Cette haine enracinée poussa Feyd-Rautha à défier Paul en duel lors de la confrontation, chargée d'émotion, entre Paul et l'empereur Shaddam IV lors de la tentative de prise de contrôle de la planète Arrakis par l'empereur.
  Les deux jeunes hommes avaient été formés intensivement dans diverses méthodes de combat, mais Feyd-Rauth avait été formé, en plus, pour être impitoyable et profiter de toutes les ruses disponibles. Paul avait appris à prendre en compte ces ruses, mais son sens de l'intégrité ne lui permettait de les utiliser. Bien qu'il ait sut que la formation de Feyd- Rautha incluait un mot-clé qui pouvait l’affaiblir momentanément, Paul ne l’utilisa pas, même quand il vit que Feyd-Rautha tentait de le tuer avec  une aiguille empoisonnée. Au cours du duel, Paul profita de l'aiguille saillante pour immobiliser Feyd-Rautha contre le sol, et enfonça sa propre lame dans la mâchoire de Feyd-Rautha jusqu’à son cerveau. À l'âge de dix-neuf ans, Feyd-Rautha mourut, aussi ignoblement qu’il avait vécu.
 
  (Outre les références ci-dessous, un aperçu de la personnalité de Feyd-Rautha Harkonnen peut-être être obtenue à partir de la lecture d’une pièce de Harq al-Harba, Shaddam IV, dans laquelle Feyd-Rautha est un des personnages principaux. Bien que ce soit une œuvre de fiction, la pièce propose ce que beaucoup considèrent comme des révélations historiques et psychologiques valables concernant la vie et la personnalité d'un jeune homme mal utilisé et abusé). L.L.

Autres références :
-          Harkonnen, Vladimir ;
-          Rabban, Glossu ;
-          Klevanz D. Kiinar, Peur de mon pouvoir, respectez mon nom : Dix mille ans de domination des Harkonnens (Giedi Prime : Trammel) ;
-          Marya Von Wikkheiser, Maison Harkonnen, TR. Arazrii Pexb, Studies in History Atreidean 76 (Paseo : Institut de Galacto-Fremen Culture).