Suk,
L’école de médecine
Fondée
sur Kaitain en 2401 par un groupe de praticiens Tsai et financée par l’Empereur
Kenric J.H. al-Kam. Initialement créée comme le Collège Impérial de Médecine
Suk, il fut plus tard renommé l’Ecole de Médecine Suk pour rendre hommage au Dr
Faisan Suk, médecin de la famille Impériale sous le règne de Corrin VIII
(2727-2756). L’école fut accusée de former des médecins auxquels on pouvait
faire confiance pour soigner la famille impériale et les familles des Grandes
Maisons. La fondation de l’école fut suivit d’un complot d’assassinat contre
toute la famille impériale du grand-père Ismal Kenric II, par le médecin de la
Cour, Sharoni Silifant. Le Dr Silifant maltraita délibérément les blessures
« accidentelles » et administra de subtils poisons de la propre
composition.
Les
médecins fondateurs de l’école Suk furent formés à la pratique de la médecine
Tsai, dont le principal mode de traitement était l’administration de remèdes
naturels à base de plantes. Les praticiens Tsai étaient si habiles à
reconnaître les plantes comme médicaments ou poisons, que l’on pouvait rendre
une planète étrange avec leurs seules possessions personnelles et produire une
pharmacopée avec l’ensemble des produits naturels de la planète. Les praticiens
furent formés à reconnaître des composés pharmaceutiques à travers l’odorat, le
goût et des tests chimiques simples.
Cependant,
l’école Suk produisait juste assez de praticiens Tsai. Pour répondre à la
charge impériale, le concept de conditionnement impérial fut développé. Ces
praticiens Tsai reçurent avec succès le conditionnement impérial, qui était
censé les rendre incapables de prendre la vie humaine. Le conditionnement
approfondi était coûteux mais, comme l’Histoire le montra, inefficace.
Le
niveau de conditionnement le plus complet était coûteux et formait un médecin à
une loyauté envers la famille impériale en particulier. Les autres Grandes
Maisons étaient généralement attachées au deuxième niveau de conditionnement
des médecins, c’est-à-dire ceux ayant un conditionnement complet à ne pas
prendre la vie humaine et les valeurs de loyauté à celui qui était leur
employeur. L’école Suk produisait également de nombreux praticiens Tsai non
conditionnés, durant cette période. La plupart d’entre eux étaient des
personnes qui ne pouvaient pas passer la rigueur du conditionnement impérial.
Les
adeptes pour le conditionnement impérial étaient sélectionnés avant l’âge de
deux ans, sur la base de critères stricts intellectuels et physiques. Les
parents des enfants qui échouaient au cours de leur formation avaient le choix
de les retirer e l’école pour suivre d’autres formations, ou de leur permettre
de rester pour être formés en tant que praticiens Tsai sans conditionnement
impérial.
Le
conditionnement impérial n’était pas tant la création d’une « conscience
pyrétique », mais il était un triomphe de la tromperie de soi et des
relations publiques. Sans aucun doute, l’administration de l’école Suk était
sincère dans sa croyance en l’efficacité de leur formation ; ils furent
victimes de leurs propres techniques de vente. Le programme commençait avec des
leçons de maîtrise de soi depuis la petite enfance, des cours de modifications
environnementaux dans lesquels on pendait autour du coup de l’enfant un baklava
recouvert de sucre en poudre afin que même un coup de langue furtif puisse être
détecté, et on lui interdisait de la manger. En trois ou quatre ans, il
apprenait à réduire ses tensions en plaçant la douceur dans un casier et en
détournant son attention avec un jeu. En un an ou deux d’altération de soi,
l’étudiant pouvait revenir à son domicile après une journée de travail et
constater que s’il avait mangé ou s’il était à jeun dépendait de la chute d’un
dé. Sous étroite surveillance, les réactions de l’élève étaient évaluées :
les plaintes ou la colère étaient punis, la démission ou l’humour récompensés.
L’idée était de diriger toute agression contre le hasard lui-même, plutôt que
contre la chance.
Les
désagréments et les frustrations étaient augmentés. Beaucoup d’étudiants
craquaient sous la pression ; ceux qui étaient récupérables étaient
rétrogradés au deuxième niveau de conditionnement ; les autres étaient
rejetés. La loyauté au groupe – qui commençait par la plus petite unité, la
classe – était favorisée en cours comme un partage où, pendant une semaine,
l’étudiant avait l’interdiction de se nourrir : il dépendait des autres
pour sa subsistance. Beaucoup d’ingéniosité entrait dans ces cours : en
partage, l’étudiant s’asseyait à une table au milieu de laquelle s’étendait un
grand écran. Deux trous de chaque côté de l’écran se démarquaient ; la
nourriture et le camarade de classe se tenaient de l’autre côté. En guise de
plaisir sensoriel, les étudiants recevaient des instructions et une pratique en
groupe de jeux sensuels. Le sexe solitaire ou à plusieurs n’était pas interdit,
mais il était soumis à la dérision de manière intense et constante et, bien
sûr, avec les adolescents, la pulsion sexuelle était un véhicule puissant
d’enseignement de la maîtrise de soi.
Les
étudiants travaillaient à des tâches communes dès leur plus jeune âge, et les
emplois étaient conçu pour soutenir la communauté afin de renforcer des
comportements souhaitables et de transmettre également une connaissance
spécifique. Par exemple, les élèves apprenaient l’anatomie en deux
endroits : à l’abattoir, un hangar sombre et malodorant dans lequel
parfois il y avait de grands accidents, des hurlements de sirènes, où des cris
de douleur faisaient écho ; et à l’hôpital, un bâtiment calme et aéré dans
lequel il y avait de la musique douce. Les instructeurs hospitaliers étaient
patients et conciliants ; les instructeurs de l’abattoir étaient brutaux
et sujets à des crises de rage pour convaincre.
Dès
leur plus jeune âge, les élèves apprenaient à associer le plaisir à la famille
impériale et aux Grandes Maisons. « Les nourrices des enfants en âge
préscolaire étaient sélectionnées pour leur gentillesse et leur ressemblance
physique avec les plus jeunes membres de la famille impériale. Toutes les récompenses
étaient décernées en présence de l’hologramme de l’Empereur et du na-Empereur.
Bonbons et cadeaux étaient distribués à l’occasion de fêtes sous le label de la
« Maison Wikkheiser », « Maison Afanan », et autres.
Vers
l’âge de seize ans, les stagiaires au conditionnement impérial croyaient
sincèrement qu’ils étaient incapables de prendre la vie humaine. A cet âge,
l’éducation médicale des étudiants continuait avec l’étude de l’anatomie et de
la physiologie, suivie par des cours d’immunologie, de psychologie et de
pharmacologie Tsai. Des cours spéciaux optionnels, en physiologie de secours
spéciaux, en pharmacologie Tsai avancée, en maladies infectieuses exotiques et
en détection de poisons, étaient également proposés. Une autre partie
importante de la formation était celle du Fai-Kai, une forme de prise de
conscience du corps, qui ressemblait à la formation prana-bindu du Bene
Gesserit, bien que pas aussi étendue. Cette partie importante de la formation
d’un médecin Suk conditionné, fournissait la technique harqi, la possibilité
d’arrêter son cœur et son mécanisme respiratoire, entraînant la mort. Ainsi, un
médecin Suk avait les moyens de se suicider s’il subissait des pressions
intolérables pour prendre une vie ou pour trahir une fidélité. Il était au fait
des tortures physiques, et elles étaient inefficaces pour ifléchir le
conditionnement impérial d’un médecin Suk (voir le cas d’Alidan Ben Gozar et
Stanley Wing Ling, dans l’Histoire de
Fanna Jahid et l’Ecole de la médecine Suk).
Après
le stage, le jeune médecin retournait à l’école Suk pour le test final ;
si le conditionnement était jugé terminé, le médecin était tatoué d’un diamant
sur le front. Les quatre pointes du diamant représentaient les quatre principes
de l’école de médecine Suk, tels qu’exprimés par leur serment : « Je
vais accorder ma fidélité, je vais chercher des connaissances, je vais
pratiquer la guérison, je vais prolonger la durée de la vie ». Le
tatouage, en plus d’identifier le médecin comme un médecin Suk, était ingénieux
dans sa complexité. Chaque tatouage pouvait être regardé par un observateur
occasionnel, mais sous des lumières et des microscopes spéciaux on pouvait
identifier de subtiles différences pour chaque médecin Suk. Les archives de
l’école tenaient des dossiers complets sur chaque tatouage. Comme garantie
supplémentaire contre les « contrefaçons » de médecins Suk, une
réponse spécifique à un stimulus hypnotique spécifique était implantée. Une
fois de plus, le stimulus-réponse individuel était unique pour chaque médecin.
Cette réponse hypnotique révéla qu’un médecin Suk était une contrefaçon
produite par les tleilaxu, en 10131. Bien que le Tleilax ait pi produire le
modèle d’un tatouage d’un médecin Suk, ils ignoraient l’existence de la
suggestion hypnotique, un hommage à la sécurité de l’école Suk.
Les
médecins, avec le conditionnement de second niveau, liaient leurs longs cheveux
dans une bague en argent. L’anneau des médecins de premier niveau était en or.
Seulement un ou deux diplômés de deuxième niveau étaient produits chaque année.
Un diplômé de premier niveau sortait environ tous les cinq ans.
La
méthode de conditionnement, telle que prévue par l’école, déterminait le prix
que l’école pouvait demander pour placer le médecin dans une famille ou dans un
groupe. Bon nombre de Maisons mineures ou de groupes d’hommes d’affaires
regroupaient leurs moyens pour obtenir et partager les soins d’un médecin avec
le conditionnement Suk. Les employeurs versaient une somme forfaitaire,
toujours exorbitante, à l’école pour signer un contrat avec le médecin.
Bien
que l’école de médecine Suk existe toujours, elle a bien changée depuis
l’époque où elle produisait des médecins pour la famille impériale. Le déclin
de l’école commença quand le mythe du conditionnement impérial inviolable se
brisa. Le cas le mieux documenté est celui de l’infâme Dr Wellington Yueh, que
le Baron Harkonnen força, et réussit, à retourner, sans doute à sa propre
surprise, et à trahir son employeur. Le cas de Yueh est connu, mais nous
pouvons nous demander si d’autres Dr Suk avaient pu trahir avec succès et
rester inconnu à ce jour.
L’existence
de leviers pour subvertir le conditionnement impérial devait être connue des
responsables de l’école, car les médecins Suk avec le conditionnement impérial
étaient encouragés à ne pas se marier, même si ce n’était pas un interdit
strict. Après que les faits concernant la subversion de Yueh furent dévoilés,
l’école interdit à ses diplômés de l’Ecole Intérieure de se marier.
Malheureusement, cette démarche n’empêcha pas que d’autres médecins Suk avec le
conditionnement impérial soient retournés. Une fois qu’il n’y eu plus la foi
universelle, une fois que les médecins eux-mêmes se soient rendu-compte de leur
vulnérabilité, ils ne différencièrent plus le bien du mal, par la suite.
Ce
qui contribua à la disparition du conditionnement impérial, fut la découverte
que le Tleilax avait produit des médecins Suk tordus. Le coup de grâce fut
porté par l’ascension de Leto II sur le trône impérial. Comme Leto II n’avait
pas besoin de médecin, il retira son soutien financier à l’école.
Au
milieu des maux financiers, les responsables de l’école furent approchés par un
groupe de praticiens Ming, en 12953 av. G. Le groupe Ming s’était vu refuser la
permission impériale d’établir une école médicale, et bien que les formations
Tsai et Ming furent deux formes très différentes de la médecine, techniquement
et philosophiquement, les deux groupes convinrent d’unir leurs forces pour
rajeunir la faculté de médecine Suk mourante. La rivalité entre les deux avait
toujours été importante, et il fallut de dures négociations pour établir un
compromis, mais de nombreux praticiens Tsai refusèrent de faire partie de la
fusion.
La
principale différence entre l’école Tsai et l’école Ming concernait le mode de
traitement. Les praticiens Tsai étaient des herboristes et leurs traitements,
sauf dans les cas chirurgicaux, impliquaient l’administration de plantes
médicinales, habituellement concoctés par le médecin lui-même. Les praticiens
Ming, eux, se reposaient principalement sur la manipulation de la structure
musculo-squelettique du corps, et l’utilisation de « points de
pression » vitaux pour stimuler le système immunitaire de l’organisme.
Lorsque
les deux groupes de médecins commencèrent à envisager l’école ensemble, tous
les élèves reçurent la même formation de base, ensuite ils pouvaient choisir la
spécialisation Ming ou Tsai. Beaucoup d’étudiants commencèrent à prendre
conscience des avantages de chaque type de traitement, et demandèrent à avoir
les deux formations. La plupart des étudiants de l’école Suk, maintenant,
optent pour ces formations en alternance, et pour cette raison, l’école est
actuellement en plein essor. M.S.
Autres références :
-
Yueh,
Wellington ;
-
Yueh,
Wanna ;
-
Fauna
Jahid, Guérir et blesser : les
vilains de la médecine (Zimaona : Kinat) ;
-
Fauna
Jahid, Histoire de l’école de médecine
Suk (Grumman : Les mondes unis) ;
-
Kamila
Vanstonan, Médecine Ming - Acupuncture
et ostéopathie, une étude comparative (Richèse : nouvel état
calédonien : satte UP).
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