lundi 14 novembre 2016

Siaynoq, La fête de (également appelé « Le Grand Partage » ou « Le Festin de Leto »)



Siaynoq, La fête de (également appelé « Le Grand Partage » ou « Le Festin de Leto »)
  Tenu tous les dix ans, ce festival politico mythique renforçait  le lien entre l’Empereur-Dieu et ses Truitesses. De tous les aspects du service des Truitesses, c’était le plus important et le plus sacré; il était, selon les mots de Leto, le « rituel » qu’il leur donnait. En tant que tel, il gardait jalousement à l'extérieur les étrangers - les hommes, en particulier - avec des occasions particulières où il acceptait la présence d'un ghola Duncan Idaho qui, pour plaire à Leto, admettait le rite.
  Les aspects religieux du Siaynoq étaient bien antérieurs à l'adoration de l’Empereur-Dieu. Leurs racines pouvaient être vues plus clairement dans le rituel Zensunni de siayla, pratiqué par ce culte des mystiques sous une forme ou une autre depuis leur formation. Siayla, qui se traduit à peu près par "Lumière de la Vérité», était organisé chaque année parmi les Zensunni; c’était un rassemblement de tous les membres disponibles de la secte pour discuter des progrès réalisés en vue de réaliser leurs objectifs religieux au cours de l’année écoulée. A l'origine, avant la Bible catholique Orange un siayla était réalisé à la manière d'une rencontre silencieuse entre les membres de la congrégation, où chaque contribution était jugée opportune. Comme le Zensunni était devenus plus nombreux, cependant, et surtout après leurs migrations forcées répétées, le rituel changea : la majeure partie de la rencontre se déroulait en présence de leur Sayyadina ou de leur Ulema qui épiloguait sur le sujet. Ce qui avait été un rituel participatif devint, par la suite, un rituel présidé.
  Après que les Zensunni furent transplantés sur Arrakis, ils devinrent les Fremen, et le siayla changea à nouveau. Il devint « le partage », l'orgie d'épices dans laquelle des doses d'eau de vie modifiée, donnaient au peuple un sens aigu de la conscience de l'autre et renforçaient leurs liens tribaux. Ces changements devinrent, plus tard, le noyau du Siaynoq, même pour l'ingestion rituelle de mélange, bien que les doses fussent très réduites.
  Le premier Siaynoq eut lieu en 10576 après que Leto II ait annoncé sa divinité, mais avant la construction d’Onn, sa Cité Festive, et plus tard, le site du rituel. Une grande partie du rituel était fermement établi et resta inchangé pendant plus de trois mille ans.
  Le Seigneur Leto – initialement en personne, plus tard sur le chariot Royal – paradait au centre de ses Truitesses assemblées. Les femmes se massaient alors étroitement autour de lui, avec celles qui quittaient le service actif au premier rang, et qui déclaraient leur loyauté éternelle et leur dévotion à leur Dieu. Leto, en retour, s’adressait à elles comme ses « « épouses » et les félicitait pour leur courage et leur fidélité. Il donnait sa bénédiction à celles qui continuaient en service actif, à celles qui étaient devenues mères et qui quittaient le service pour rejoindre ses prêtresses ou travailler en tant que mères à plein temps jusqu'à ce que leurs enfants soient plus âgés, et à la progéniture des Truitesses. L'accent était mis sur la relation spéciale que les femmes entretenaient avec l’Empereur-Dieu. Globalement, cela induisait des sentiments de loyauté intense parmi les femmes militaires et favorisait leur sentiment de supériorité par rapport à des sujets plus communs.
  L’étape suivante du rituel était la distribution de gaufrettes contenant de petites doses d’épice. Chaque participant du Siaynoq, des bébés dans les bras de l’Empereur-Dieu lui-même, consommait tout ou partie d'une gaufrette; cette ingestion rituelle liait le Siaynoq au rituel fremen, plus vieux, et c’est pour cette raison qu’il était appelé le « Festin de Leto ». Il convient de noter, cependant, qu'il n'y avait eu aucune tentative de lier le Siaynoq au rite de transsubstantiation pratiqué auparavant par l'Église catholique Orange, peut-être parce que la forme particulière du culte pouvait être rendu moins efficace par la présence réelle du dieu. Après que les gaufrettes furent consommées et le sentiment d'affinité parmi les troupes massées atteignait son point culminant, Leto sortait alors le krys qui avait appartenu à Paul Muad’Dib Atréides et le maintenait en l’air pour que ses Truitesses le vénèrent. Ce moment, plus que tout autre dans le rituel, touché la foi religieuse des Truitesses. Une grande partie de ce qui avait précédé pouvait être interprété comme une promotion militaire; le mystère du krys ne donnait lieu à aucune interprétation. C’est seulement à cause de la bravoure (on pourrait dire la témérité) de Duncan Idaho qui servit Leto entre 10895 et 10941 et qui avait réussi à se cacher dans la chambre sacrée où le Siaynoq se déroulait, qu’il avait pu enregistrer les paroles du rituel. Comme observateur caché il décrit la scène :

Les Truitesses, plus tôt criaient fort leurs louanges pour leur Dieu, elles étaient calmées par la vue de la lame. Comme Leto le soulevé au-dessus de sa tête, il leur parlait, sa voix était plus modérée qu'elle ne l'avait jamais été.

« Le talisman de nos vies », l’appela-t-il. « Le couteau de Muad'Dib. La dent de
Shai-Hulud. » Il leva sa voix, très légèrement. « Est-ce que Shai-Hulud reviendra ? » «Oui, Seigneur », répondirent  les Truitesses.
 « Qui est Shai-Hulud ? » demanda-t-il
 « Toi, Seigneur. »

Après l'échange, il remit la lame dans sa boîte et se déplaça parmi les femmes l’adorant. Je profitai que leur attention était fixée sur lui et je fuis; Je frémis même maintenant de penser à ce qui serait advenu de moi si les truitesses avaient eu vent de ma présence sans y être invité.

  Sa crainte était fondée. Beaucoup plus tard, lors d’un Siaynoq, l'époux de l'une des truitesses avait été découvert caché dans la chambre pour découvrir la nature du rituel dont sa compagne avait refusé de discuter. Moins habile pour se cacher que le Duncan Idaho l’avait été, il avait trouvé avant que le Siaynoq commence, cela ne le sauva pas : un groupe de femmes, dirigé par la compagne du malheureux homme, tomba sur lui sauvagement, le tuant avec leurs mains nues.
  Comme les rangs des truitesses s’élargissaient en s’étendant aux garnisons sur chaque planète de l’Imperium, la pratique du Siaynoq changea légèrement. Le rituel lui-même resta le même, mais il n’était suivi que par les truitesses stationnées sur Arrakis. Cependant, il comprenait trois représentants de chaque garnison hors-monde. Même avec ces restrictions, la Chambre sous la Cité Festive Sacrée était comble à chaque décennie par les adeptes adoratrice du Seigneur Leto.
  Le rituel se répéta tous les dix ans, jusqu'à la chute de l'Empereur-Dieu, il fut officiellement abandonné. Même après la chute et le chaos qui l’avait provoqué, une version du Siaynoq – impliquant alors l’adoration de « l’esprit » de l’Empereur-Dieu, par opposition à sa personne – était célébrée par certaines truitesses restantes, dispersées. Le nouveau rituel était particulièrement populaire parmi les truitesses retraitées qui avaient été stationnées sur Arrakis, et on pense qu’il fut inventé par un ancien membre de la Garde de la Citadelle de Leto.
  Sans l’Empereur-Dieu lui-même comme point focal pour le culte, le Siaynoq ne pouvait pas durer longtemps. Il était devenu un geste vide (parfois dangereux, si les pratiquants étaient sur un monde particulièrement hostile aux truitesses) et disparu complètement dans la génération qui suivit la chute. C.W.

Autres références :
-          Truitesses ;
-          Onn ;
-          Migrations zensunni ;
-          S. Gwalles, ed, Les Papiers Idaho. (Yorba: Rose) ;
-          Youzheen Pursewarden, Histoire des Truitesses (Centralia: Johun UP).

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