Sietch, structure d’autorité
La
tribu elle-était la source ultime de l’autorité parmi les Fremen. Ainsi, toute
figure d’autorité était englobée sous l’autorité du groupe. Le naib servait et
parlait au nom de la tribu, mais ne commandait pas directement ses membres.
Commander n’était pas nécessaire ; n’importe quelle force interne pouvait
le faire. Aucune police n’était nécessaire pour garantir le respect. La
déviance aux normes standards était rare et était réglée par le groupe familial. La mère d’une famille humiliée
pouvait mettre à mort son enfant, si elle était possédée, ou folle. Tous les
Fremen connaissaient leur devoir et ce n’était pas la fonction du naib qui définissait
ce que l'on entend par « obligation ».
L’autorité pour les Fremen dénotait le respect et, plus important, la
puissance d’un message personnel. Le meilleur exemple de ceci est reflété dans
la dévotion des Fremen à Pardot Kynes. Il fut le premier chef de tous les
Fremen, comme le révèlent les cristaux riduliens. Il fut le premier à unifier
les tribus avec une vision globale. Pardot Kynes n’avait pas et ne pouvait pas imposer
sa vision au le peuple, ni utiliser le lien de sa position d’autorité pour imposer
son message. Lui-même étranger, Kynes ne pouvait transmettre son message aux
Fremen qu’en le basant sur son respect pour eux et leur mode de vie. Sa
projection des changements écologiques à long terme, modérés, sur la planète
qu’ils appelaient Dune, permettait aux Fremen de respecter les principes
fondamentaux de leur ordre social. Bien qu’il les ait persuadé de l’avantage de
son message et qu’il ait gagné leur dévouement, Kynes ne contrôla jamais les
Fremen comme un peuple tout entier, il ne contrôla pas non plus tous les
sietchs. Chaque sietch maintenait son autonomie sous l’autorité de ses propres
naibs.
Le
Naib personnifiait les vertus idéales du peuple et il peut être mieux illustré
par Stilgar. Tel qu’il est représenté dans les cristaux, Stilgar manifestait
les qualités ascétiques, militaires des Fremen. Sa force de certitude morale et
une dévotion totale au Sietch Tabr transparaît avec force. Il obéissait aux
nécessités de la préservation de la tribu et évaluait toutes les possibilités
en ce qui concerne son devoir pour son peuple. Des décisions importantes furent
prises par lui, mais étant donné que les critères permettant de décider étaient
clairement et fermement établis, il est probable que n’importe quel autre
Fremen servant de naib aurait prit les mêmes décisions. La responsabilité
première du Naib était de fournir l’eau et la sécurité au sietch. Ces deux
obligations englobaient toutes les autres exigences, et toute autre
responsabilité était englobée sous elles. Il semble y avoir eu un consensus
implicite de tous les actes spécifiques dirigés par ces deux dispositions. Si
le défi en combat singulier était largement utilisé pour sélectionner un naib,
un examen plus approfondi révèle que toute contestation pour renverser un naib
était précédée par un vote de défiance implicite.
Quand un naib s’acquittait correctement de ses responsabilités, il restait
incontesté. Si un naib maintenait sa
vigueur et sa sagacité, aucun mâle ne pouvait le défier. Seulement quand il chancelait
un autre prétendant pouvait prétendre au titre de naib, avec le soutien populaire.
Les chercheurs contemporains affirment de façon convaincante que les prétendants
étaient des hommes de taille à combiner les qualités de chef potentiel avec un
fort sentiment d’engagement pour les vérités de la vie de Fremen. Ils n’étaient
pas simplement les meilleurs combattants au corps à corps, mais ils étaient des
hommes qui croyaient qu’ils pouvaient orienter efficacement la tribu dans ses
luttes éprouvantes.
Chaque
sietch avait son conseil des sages qui conseillait le Naib. Sans être une la source
convaincante d'autorité, le conseil avait une influence importante parce
qu'elle incarnait et exprimait les mythes et les traditions que partageaient
les Fremen. Comme tous les Fremen s’identifiaient profondément à l'histoire de
la douleur de leur peuple, les interprétations du conseil étaient presque
toujours acceptées, et on ne trouve aucune preuve de litiges graves non résolus
entre le Naib et le conseil. Les actions nécessaires étaient généralement
claires : les circonstances se combinaient avec les précédents consensus, et un
nouveau consensus informel était trouvé. Tous les Fremen avaient le droit de
s’exprimer devant le Conseil et la force de persuasion de l’orateur n’avait pas
d’importance. Des déclarations qui comme des alanguissements collectifs gagnaient
en force auprès du Haut Conseil. Les orateurs, avant le conseil, cherchaient à
lier leurs déclarations avec l’imagerie des coutumes fremen. On dit même Paul
Muad'Dib aurait pu influencer le conseil et vaincre sa réticence quant aux coutumes,
en dénonçant la complexité et le dynamisme des coutumes.
Le
rôle de la Révérende Mère dans le sietch n’est pas encore bien défini même dans
la littérature trouvée à Dar es-Balat. Comme chef spirituel de la communauté,
la Révérende Mère exerçait une autorité historique. Elle était profondément et
intimement en contact avec tous les fremen qui l’avaient précédé. Aucun ne
pouvait la contredire et le conseil ne pouvait pas égaler sa sagesse. Alors que
la Révérende Mère pouvait établir et donner du sens au cadre général dans
lequel les décisions étaient prises, elle ne cherchait jamais à usurper les
pouvoirs du naib ou du conseil.
Les schismes et les luttes de pouvoirs entre le naib, le conseil et la
Révérende Mère étaient théoriquement possible, mais il ne semble pas que cela
se soit produit. Chaque constituant de cette structure d’autorité assumait sa
fonction dans le but de préserver les fremen comme un peuple qui faisait face à
la politique génocidaire des Harkonnen, ainsi qui subissait les atteintes de la
vie sur la planète Dune.
Comme
chaque sietch sefforçait de maintenir son autonomie tout en cherchant à assurer
la coordination avec les autres sietches dans l’intérêt de la lutte commune, le
Conseil des chefs finit par jouer un rôle important. Sous la direction de
Muad'Dib, le Conseil réunit les forces puissantes qui finalement réussirent à
vaincre les oppresseurs. Cependant, une fois que la victoire fut obtenue, le
système d’autorité Fremen se transforma totalement sous la domination absolue
de Paul et de la régence qui suivit. M.O.
Autres références :
-
Fremen,
L’agriculture ;
-
Fremen,
Vêtements et textile ;
-
Fremen,
La cuisine ;
-
Fremen :
développement culturel en l’an 10190 ;
-
Fremen,
L’enseignement (éducation) ;
-
Fremen,
Le jihad ;
-
Fremen,
La langue ;
-
Fremen,
Histoire de la langue ;
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Fremen,
Attitude envers le langage ;
-
Fremen,
Philosophie de la langue ;
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Fremen,
Menstruation ;
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Fremen
de musée, Les ;
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Fremen,
Poésie (10196-10208) ;
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Fremen,
Sculpture – Les yeux de Muad’Dib
-
Fremen,
Sculpture – Gravure de vent ;
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Fremen,
Les coutumes de l’eau ;
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Révérende
Mère ;
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Daiwid
Kuuan, Les Monuments des Migrations
Zensunni (Salusa Secundus : Morgan et Sharak) ;
-
Defa
l-Fanini, Taaj Les fremen, en
particulier. Vols. 5, 6 (Salusa Secundus : Morgan et Sharak).
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