mercredi 16 novembre 2016

Sietch, structure d’autorité



Sietch, structure d’autorité
  La tribu elle-était la source ultime de l’autorité parmi les Fremen. Ainsi, toute figure d’autorité était englobée sous l’autorité du groupe. Le naib servait et parlait au nom de la tribu, mais ne commandait pas directement ses membres. Commander n’était pas nécessaire ; n’importe quelle force interne pouvait le faire. Aucune police n’était nécessaire pour garantir le respect. La déviance aux normes standards était rare et était réglée  par le groupe familial. La mère d’une famille humiliée pouvait mettre à mort son enfant, si elle était possédée, ou folle. Tous les Fremen connaissaient leur devoir et ce n’était pas la fonction du naib qui définissait ce que l'on entend par « obligation ».
  L’autorité pour les Fremen dénotait le respect et, plus important, la puissance d’un message personnel. Le meilleur exemple de ceci est reflété dans la dévotion des Fremen à Pardot Kynes. Il fut le premier chef de tous les Fremen, comme le révèlent les cristaux riduliens. Il fut le premier à unifier les tribus avec une vision globale. Pardot Kynes n’avait pas et ne pouvait pas imposer sa vision au le peuple, ni utiliser le lien de sa position d’autorité pour imposer son message. Lui-même étranger, Kynes ne pouvait transmettre son message aux Fremen qu’en le basant sur son respect pour eux et leur mode de vie. Sa projection des changements écologiques à long terme, modérés, sur la planète qu’ils appelaient Dune, permettait aux Fremen de respecter les principes fondamentaux de leur ordre social. Bien qu’il les ait persuadé de l’avantage de son message et qu’il ait gagné leur dévouement, Kynes ne contrôla jamais les Fremen comme un peuple tout entier, il ne contrôla pas non plus tous les sietchs. Chaque sietch maintenait son autonomie sous l’autorité de ses propres naibs.
  Le Naib personnifiait les vertus idéales du peuple et il peut être mieux illustré par Stilgar. Tel qu’il est représenté dans les cristaux, Stilgar manifestait les qualités ascétiques, militaires des Fremen. Sa force de certitude morale et une dévotion totale au Sietch Tabr transparaît avec force. Il obéissait aux nécessités de la préservation de la tribu et évaluait toutes les possibilités en ce qui concerne son devoir pour son peuple. Des décisions importantes furent prises par lui, mais étant donné que les critères permettant de décider étaient clairement et fermement établis, il est probable que n’importe quel autre Fremen servant de naib aurait prit les mêmes décisions. La responsabilité première du Naib était de fournir l’eau et la sécurité au sietch. Ces deux obligations englobaient toutes les autres exigences, et toute autre responsabilité était englobée sous elles. Il semble y avoir eu un consensus implicite de tous les actes spécifiques dirigés par ces deux dispositions. Si le défi en combat singulier était largement utilisé pour sélectionner un naib, un examen plus approfondi révèle que toute contestation pour renverser un naib était précédée par un vote de défiance implicite.
  Quand un naib s’acquittait correctement de ses responsabilités, il restait incontesté.  Si un naib maintenait sa vigueur et sa sagacité, aucun mâle ne pouvait le défier. Seulement quand il chancelait un autre prétendant pouvait prétendre au titre de naib, avec le soutien populaire. Les chercheurs contemporains affirment de façon convaincante que les prétendants étaient des hommes de taille à combiner les qualités de chef potentiel avec un fort sentiment d’engagement pour les vérités de la vie de Fremen. Ils n’étaient pas simplement les meilleurs combattants au corps à corps, mais ils étaient des hommes qui croyaient qu’ils pouvaient orienter efficacement la tribu dans ses luttes éprouvantes.
  Chaque sietch avait son conseil des sages qui conseillait le Naib. Sans être une la source convaincante d'autorité, le conseil avait une influence importante parce qu'elle incarnait et exprimait les mythes et les traditions que partageaient les Fremen. Comme tous les Fremen s’identifiaient profondément à l'histoire de la douleur de leur peuple, les interprétations du conseil étaient presque toujours acceptées, et on ne trouve aucune preuve de litiges graves non résolus entre le Naib et le conseil. Les actions nécessaires étaient généralement claires : les circonstances se combinaient avec les précédents consensus, et un nouveau consensus informel était trouvé. Tous les Fremen avaient le droit de s’exprimer devant le Conseil et la force de persuasion de l’orateur n’avait pas d’importance. Des déclarations qui comme des alanguissements collectifs gagnaient en force auprès du Haut Conseil. Les orateurs, avant le conseil, cherchaient à lier leurs déclarations avec l’imagerie des coutumes fremen. On dit même Paul Muad'Dib aurait pu influencer le conseil et vaincre sa réticence quant aux coutumes, en dénonçant la complexité et le dynamisme des coutumes.
  Le rôle de la Révérende Mère dans le sietch n’est pas encore bien défini même dans la littérature trouvée à Dar es-Balat. Comme chef spirituel de la communauté, la Révérende Mère exerçait une autorité historique. Elle était profondément et intimement en contact avec tous les fremen qui l’avaient précédé. Aucun ne pouvait la contredire et le conseil ne pouvait pas égaler sa sagesse. Alors que la Révérende Mère pouvait établir et donner du sens au cadre général dans lequel les décisions étaient prises, elle ne cherchait jamais à usurper les pouvoirs du naib ou du conseil.
  Les schismes et les luttes de pouvoirs entre le naib, le conseil et la Révérende Mère étaient théoriquement possible, mais il ne semble pas que cela se soit produit. Chaque constituant de cette structure d’autorité assumait sa fonction dans le but de préserver les fremen comme un peuple qui faisait face à la politique génocidaire des Harkonnen, ainsi qui subissait les atteintes de la vie sur la planète Dune.
  Comme chaque sietch sefforçait de maintenir son autonomie tout en cherchant à assurer la coordination avec les autres sietches dans l’intérêt de la lutte commune, le Conseil des chefs finit par jouer un rôle important. Sous la direction de Muad'Dib, le Conseil réunit les forces puissantes qui finalement réussirent à vaincre les oppresseurs. Cependant, une fois que la victoire fut obtenue, le système d’autorité Fremen se transforma totalement sous la domination absolue de Paul et de la régence qui suivit. M.O.

Autres références :
-          Fremen, L’agriculture ;
-          Fremen, Vêtements et textile ;
-          Fremen, La cuisine ;
-          Fremen : développement culturel en l’an 10190 ;
-          Fremen, L’enseignement (éducation) ;
-          Fremen, Le jihad ;
-          Fremen, La langue ;
-          Fremen, Histoire de la langue ;
-          Fremen, Attitude envers le langage ;
-          Fremen, Philosophie de la langue ;
-          Fremen, Menstruation ;
-          Fremen de musée, Les ;
-          Fremen, Poésie (10196-10208) ;
-          Fremen, Sculpture – Les yeux de Muad’Dib
-          Fremen, Sculpture – Gravure de vent ;
-          Fremen, Les coutumes de l’eau ;
-          Révérende Mère ;
-          Daiwid Kuuan, Les Monuments des Migrations Zensunni (Salusa Secundus : Morgan et Sharak) ;
-          Defa l-Fanini, Taaj Les fremen, en particulier. Vols. 5, 6 (Salusa Secundus : Morgan et Sharak).

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