Guilde
Spatiale, le tourisme
La
Guilde recevait avait un côté rentable comme une agence de voyage, un fait
souvent perdu dans la vision de l’histoire Impériale. Les recettes du tourisme
n’avaient jamais été négligeables, et sous l’Empire des Atréides, lorsque les
pèlerinages devinrent à la mode et la demande des fidèles s’accrue, les revenus
devinrent stupéfiants. Un dépliant publicitaire illustrait cet accompagnement,
distribué par le département du tourisme de la Guilde, durant la dernière
partie du règne de Leto II. La publicité de la Guilde était destinée aux
Maisons Mineures et aux gens du commun. Des brochures similaires étaient
accessibles à tous les niveaux des services de la Guilde et incluaient les
horaires, les prix… avec une subtile dose de propagande pour la Guilde.
La
ligne d’Or
Les
long-courriers summums des voyages modernes, offraient des passages réguliers
sur les routes indiquées. Consultez votre bureau local du département du
tourisme pour les horaires et les tarifs. Le ministère du tourisme de la Guilde
Spatiale proposait des tarifs spéciaux aller-retour sur la ligne d’or :
achtez un passage vers l’extérieur à deux ou plusieurs escales à un taux
normal, et payez la moitié du prix pour le voyage de retour.
Les
effets de l’épice sur le développement polymathématique
Pour
comprendre les changements qui eurent lieu dans la poursuite des connaissances
humaines à l’époque du jihad butlérien et l’introduction de l’épice, il est
nécessaire d’examiner les origines des polymathématiques et la nature des
polymathématiques avant l’épice. Selon les documents de Terra, à Dar-es-Balat,
l’ancienne méthode d’éducation (avant les α, β et γ de base) impliquait une
séparation chaotique des savoirs. Les individus étudiaient des domaines,
appelés « disciplines », séparément de manière artificielle. Les
érudits devenaient « spécialistes » et évidemment évitaient les
contacts trop étroits avec les spécialistes d’autres secteurs.
Apparemment
la raison pour laquelle les éduformateurs de l’époque, appelés
« enseignants » ou « éducateurs », n’avaient pas réussi à
atteindre la vérité polymathématique holistique était due à la méthode
« d’éduquer » les jeunes.
Rappelons
tout d’abord, la nature exacte de notre éduformation. Le niveau α est la
classification génétique de l’embryon, qui sert à identifier la vitesse
optimale et une forme d’apprentissage adaptée à l’enfant à naître. Le niveau β
est la programmation du cortex entre les 6 et 8 mois du fœtus. La capacité
d’information est augmentée afin que l’apprentissage soit plus facile à
réaliser. Une formation similaire était entreprise chez les enfants entre 8 et
9 ans après la naissance. Enfin, notre formation de niveau γ fournissait une
sensibilisation spatiale et des informations générales que le fœtus âgé de 8 à
9 mois continuait à utiliser jusqu’à la fin de la troisième année après sa
naissance. L’enfant était alors doté de la quantité de connaissances qui
normalement aurait prit environ 18 ans après la naissance. Cette énorme perte
de temps empêchait toute tentative d’approcher une théorie holistique
polymathématique de compréhension.
Des
milliers d’années avant le jihad butlérien et l’introduction de l’épice, la
mise en place des niveaux fut introduite. La théorie polymathématique grandit
selon une trajectoire prévisible. Plusieurs individus exceptionnels
contribuèrent à cela. Un des polymathématiciens les plus doués, avant l’épice,
fut Karlmn Cautz qui fonda la célèbre école clexiane.
La
croissance de la théorie stagna, mais la dépendance à l’égard du calcul devint
plus forte. En fait, dans les 500 ans qui précédèrent immédiatement le jihad
butlérien, aucune contribution mathématique purement théorique importante ne
fut apportée. Les seuls résultats intéressants furent dans le domaine de la
modélisation de la navigation, et même ces derniers se firent sur ordinateur.
Par
conséquent, l’effet de la décision de la Grande Convention sur les ordinateurs
fut dévastateur pour les polymathématiciens. Rien n’avait été accompli pendant
des années. Les polymathématiciens vivants étaient inutiles sans ordinateur et
aucune théorie polymathématique ne fut trouvée – (c’est l’ère que le Seigneur
Leto appela « l’après maths » du jihad butlérien).
L’introduction
de l’épice, avec le retour à la formation la plus basique, provoqua une
augmentation immédiate des théories nouvelles. La prescience, connue sous
l’influence de l’épice, révolutionna l’approche de la recherche ainsi que sa
philosophie.
Avec
l’épice, on avait une carte à suivre. L’épice ne fournissait pas une réponse
complète à un problème, mais elle suggérait plusieurs panneaux de signalisation
à l’avant-garde. Les chercheurs pouvaient voir les lignes à suivre et pouvaient
souvent emprunter ces lignes pour voir certaines conséquences particulières des
chemins de recherche.
Les
esprits les plus influents que l’humanité ait connus vécurent pendant l’ère de
l’épice et produisirent la théorie du modèle polymathématique sociologique dont
nous apprenons et sous laquelle nous vivons aujourd’hui. Deux des plus grands
esprits et les plus productifs furent, le célèbre Bei Alenga (10712-10821) et
le plus grand esprit kurill S. Suag (14071-14204).
Suag
revêt une importance particulière. Son intellect était très puissant et ses
lèvres étaient toujours rubis, du au sapho, il vivait à l’époque de l’épice, il
était en mesure de produire d’avantage de recherches que n’importe quel
individu avant lui. Il découvrit le secret de la dépendance au temps-lumière
comme une hypervariable qui permit aux ixiens de développer des machines de
prescience. En dehors des découvertes intellectuelles qui se poursuivirent,
mais qui ralentirent, l’épice devint inexistante. Cependant, avec la
possibilité d’une interface de l’esprit humain et un ordinateur prescient, de
nouvelles frontières de la connaissance, dont on n’avait jamais rêvé,
s’ouvrirent devant nous.
Les
théorèmes suagasien-alenga pour les transports transluminiques donnent une
indication des progrès récents dans la théorie des polymathématiques :
Formules de transport tranluminique
·
Théorème
1 : G étant un espace plein cohérent, incluant des mesures de masse
invariables {Wa : a étant lambda}. Si T a un débit intrinsèque lisse
contractuel avec
G ʆ GT wa (t) il
converge vers l’emplacement de masse unique.
·
Théorème
2 : l’interface de localisation de masse minimale est donnée par
Autres références :
-
Holtzman,
I.V. ;
-
Machines
de navigation, Le développement des ;
-
Th.
B.L. Alenga, Introduction aux
hypervariables suagasiennes avec les applications de Holtzman (Richèse :
nouvel état caledonien ; Up).
L’exploitation
de l’épice
L’extraction
du mélange était, techniquement, une opération qui se faisait en groupe sur une
surface déterminée ; cela obligeait à perturber l’écosystème de la planète
à une profondeur d’au moins un mètre et pas à plus de douze mètres. L’épice
elle-même se trouvait dans des lits, généralement à quelques centimètres de la surface,
mais la profondeur moyenne pouvait être de
cinq mètres, avec un écart de 1,623m. Les lits d’épice pouvaient
exceptionnellement être riches et se trouver occasionnellement à des profondeurs
moyennes de dix mètres. Les veines inhabituelles d’une telle origine n’étaient
pas connues.
L’extraction
de l’épice était une profession des plus dangereuses et, par conséquent, les
mieux payées de l’univers. Les opérations minières étaient soumises à des
dangers constants dûs aux tempêtes de sable, aux marées des bassins de
poussière, aux coups d’épice et, toujours, aux vers. D’où la nécessité d’avoir
des transports rapides, le transport d’énormes pièces d’équipement, ajoutaient
aux risques, et en raison de ces risques, les membres de l’Union des Mineurs
d’Epice (UME) développa une société restreinte avec une forte philosophie de
l’éthique de travail.
Equipement
L’ère
de l’épice vit peu de changement dans le matériel d’exploitation minière. Les
opérations sur des lits standards consistaient en un ou deux portants, une
moissonneuse et une usine qui étaient souvent attachées ensemble, quatre robots
des sables et quatre ornithoptères.
·
L’aile
portante (ou portant).
C’était un engin à aile unique avec un
aérodynamisme standard et une ascension remarquable. Il ne possédait presque
aucune capacité de cargaison à l’intérieur du fuselage, son objectif principal
était de transporter la moissonneuse-usine sur les lits d’épice et une fois là,
de rester proche d’elle pour procéder à une évacuation rapide si un ver
survenait. Un système complexe de treuils sous l’aile permettait une rapide
ascension. Les dossiers montrent que 96,7% des opérations étaient interrompues
par un ver.
·
La
moissonneuse.
La moissonneuse fut la pièce d’équipement qui
changea le plus radicalement au fil des années d’extraction de l’épice. Les
premières moissonneuses étaient des machines à benne trainante apportée au
début par des écologistes impériaux. L’usine était ancrée sur place avec les
deux tours de la moissonneuse établies environ à 300m de l’usine, à 100m de
distance l’une de l’autre. Une grande benne était fixée sur un filin menant
directement à un treuil de l’usine. Sur le dos de la benne était fixé un filin
de halage relié à une poulie menant à la première tour et une poulie sur la
seconde tour qui était reliée à un second treuil sur l’usine. La recolte
d’épice obtenue se faisait par glissement de l’usine sur le sable, elle se
remplissait au fur et à mesure de sa progression. La benne se vidait et était
« transportée en retour » par le filin de halage pour prendre une
autre benne. Quand la zone était épuisée, les tours étaient déplacées autour de
l’usine jusqu’à une autre zone alentour à exploiter.
Cette méthode était lente et avait des effets
secondaires négatifs. Le bruit de la benne trainante appelait toujours un ver
et les tours et les dragues étaient perdues lorsque l’usine était évacuée. En
outre, la profondeur de dragage ne pouvait être contrôlée, provoquant des
impuretés dans l’épice. Le dernier inconvénient, et le plus important, était la
chaleur due à la friction que générait la traine dans le sable, ce qui
provoquait des effets indésirables sur l’épice.
La moissonneuse de deuxième génération fut
utilisée sur une plus longue période. Elle était habituellement attachée à
l’avant d’une usine qui, à son tour, était montée sur un système de bras et de
socle, ce qui rendait la moissonneuse-usine mobile. La moissonneuse était
formée d’un cône inversé et un tube menant à l’usine. Le cône pouvait être
réglé en hauteur au-dessus du sable et pouvait être basculé de 45° à gauche ou
à droite. Une pompe centrifuge géante créait un vide presque parfait dans le
cône au-dessus du sable. Le vide séparait le sable de l’épice dans la
moissonneuse et l’envoyait dans l’usine. L’avantage de ce deuxième type de
moissonneuse était qu’elle glissait et que la vitesse d’extraction était plus
grande, son transport et son évacuation également. Les marges de profit
augmentèrent de façon exponentielle et la sécurité des mineurs était
sensiblement améliorée. Le problème de l’effet de la chaleur sur l’épice était
éliminée et les impuretés réduites, mais de nouveaux problèmes apparurent. La
moissonneuse à vide fonctionnait dans les sables à épice habituels, mais elle
était inefficace dans les poches d’épice compact. Dans le cas de ces poches,
les mineurs étaient contrains d’utiliser des robots de sable équipés de herses,
pour casser les paquets d’épice. Mais cette procédure, encore une fois,
appelait toujours un ver.
La moissonneuse la plus récemment mise au
pont fut conçu pour une utilisation dans le désert profond, après que les
veines près du Mur du Bouclier soient épuisées. C’était un engin monté sur un
coussin d’air avec un gros ventilateur dessous. Cette moissonneuse était de
forme circulaire avec deux arrimeurs diamétralement opposés, longs et
rétractables, avec une aile attachée sur chacun d’eux. L’engin volait au-dessus
du lit d’épice à cinq mètres au-dessus du sable, étendait ses arrimeurs et
abaissait les ailes, ainsi, il semblait « voler » sur la sable,
maintenant la stabilité de la moissonneuse au travail. Ces moissonneuses
pouvaient aussi être utilisées sur de l’épice compacte. Le ventilateur était
suffisamment puissant pour souffler l’épice, les paquets d’épice et la fibre
d’épice, et même les éléments à l’extérieur de l’engin. Les impuretés, plus
lourdes, restaient à la surface. Lorsque l’engin était plein, il revenait
systématiquement à l’usine fixe.
·
L’usine.
L’usine à épice était un séparateur de
l’épice et des sous-produits de l’épice, des impuretés et une zone de stockage
pour ces produits. La machine était conçue avec des sections fonctionnant de
façon indépendante, reliées entre elles par des flextubes. L’extérieur était un
composé de métal, de plastique et de plastacier bleu dont la forme était conçue
pour réduire les dommages causés par le vent et le sable. Ses dimensions
étaient de 127 par 41 mètres. La forme, la couleur et la longueur des bras et
des unités faisaient que la machine ressemblait à un grand scarabée bleu, à la
carapace dure.
Le minerai entrait dans une chambre de
soufflage où les éléments les plus lourds étaient secoués sur un convoyeur et
les fibres d’épice, plus légères, étaient arrachées et rassemblées pour être
traitées. Le minerai était transporté dans la deuxième section, une énorme
centrifugeuse puissante. L’épice, plus légère, et les morceaux d’épice étaient
isolés des impuretés du sable, plus lourdes, et étaient transformés et éjectés
par un bec en haut de l’usine, provoquant un nuage qui pouvait être vu à des
kilomètres. L’épice et les morceaux d’épice compacte étaient ensuite dirigés
vers une troisième section, un bain composé d’un certain nombre de solvant
organiques. Ces derniers dissolvaient les paquets d’épice mais laissaient le
mélange pratiquement sous sa forme pure. Les solvants s’évaporaient et l’épice
était compactée dans des containers de transport à la queue de l’usine. Les
solvants étaient distillés et réutilisés, et l’épice compacte recueillie et
stockée pour être utilisée comme un puissant pesticide écologiquement sûr.
Logistique et organisation de
l’exploitation minière de l’épice
Les
opérations minières étaient menées sous la direction d’un Maître des sables.
Pendant la période de récolte, une « fouille » était en moyenne de
deux jours et se terminait généralement avec l’arrivée d’un ver. Une fouille
commençait à partir d’une veine d’épice. Les mineurs et les équipes de soutien
effectuaient une fouille, et l’usine, la moissonneuse et les chenilles étaient
transportées par une aile portante jusqu’aux sables à épice. Sous la domination
des Atréides, deux fouilles à la fois étaient assignées aux ailes portantes
afin d’augmenter la fiabilité de l’évacuation de manière significative, sans
perte de temps pour l’équipement. Ainsi, deux ailes étaient disponibles en
permanence pour l’évacuation, à chaque fouille, à moins que les deux
nécessitent une évacuation simultanée, mais cela n’avait qu’une probabilité de
0,025 de se produire.
En
arrivant sur un site de fouille, des sondes sismiques étaient placées aux
quatre coins de la mine, l’usine-moissonneuse était portée en état de
fonctionnement, et lorsque les ornithoptères portants étaient positionnés,
l’exploitation de la mine pouvait débuter. Les ailes se positionnaient aux
endroits où l’évacuation pouvait se faire, en un minimum de temps.
Une
fois qu’une fouille était interrompue ou terminée, l’aile portante transportait
l’équipement et le fret vers le centre d’épice pour le stockage et
éventuellement une réaffectation.
Le
Maître des sables avait le contrôle complet de sa fouille et de ses produits.
Il était également responsable de la perte de vie ou de l’équipement sur la
fouille. Le paiement du personnel de fouille était habituellement divisé en
trois catégories, le personnel de soutien, la Maître des sables qui recevait un
pourcentage de la production totale, et le prospecteur qui avait localisé le
lit.
·
La
prospection de l’épice.
La prospection s’effectuait avec les chenilles
des sables et à pied, en utilisant uniquement des paracompas et des diagrammes
de puits. Pour des raisons de sécurité, les recherches se limitaient à la zone
du Mur du Bouclier. Les lits d’épice étaient localisés par de subtils
changements dans la texture et la couleur du sable, la forme des dépressions
dans le sable, et l’odeur caractéristique, et la couleur des gaz au-dessus d’un
lit. Quand on trouvait un possible lit, on prélevait un échantillon dans
quelques centimètres de sable. Les premiers prospecteurs analysaient cet
échantillon en le goutant. Cependant, ce test était souvent fatal à cause de la
forte concentration de l’épice dans l’échantillon. Les autres facteurs pour le
dosage étaient la texture, la couleur (plus le bleu était profond, meilleure
était l’épice), et l’odeur. Plus tard, les prospecteurs utilisèrent des
solvants organiques pour prélever les échantillons d’épice avant la
dégustation. Quand le désert profond fut aménagé, les prospecteurs commencèrent
à utiliser les vols stationnaires pour le transport rapide. Les clappets furent
également populaires, de petits animaux à fourrure, à quatre pattes, de Sammel,
experts pour flairer les lits d’épice. R.C.S.
·
La
Famine et la Dispersion.
La Famine fut une conséquence prévisible de
l’effondrement d’un empire qui contrôlait les mondes habités depuis plus de
trois mille ans. Un tel effondrement politique eut des effets bien au-delà du
domaine politique, dont certains se firent sentir dans les aspects économiques
élémentaires de la vie.
L’économie de l’Impérium de Leto II était en
fait une myriade d’économies d’un pouvoir politique. Certaines de ces économies
se limitaient aux planètes ou aux systèmes, tandis qu d’autres contrôlaient
plusieurs secteurs. Ces réseaux régionaux étaient tous proches les uns des
autres, cependant, le ciment qui les unissait était le voyage rapide dans
l’espace, rendu possible grâce à l’épice. La perturbation de la distribution de
l’épice causa la famine.
Avant le développement tleilaxu du mélange
artificiel ou celui des machines de navigation ixiennes, les quantités d’épice
disponibles dans tout l’univers, exception faite d’Arrakis, était très faibles.
Les deux plus grands magasins, hors Arrakis, étaient entre les mains du Bene
Gesserit et de la Guilde. De petites quantités étaient détenues par quelques
unes des Grandes Maisons, mais cela était à peine suffisant aux membres de ces
familles. Sur le plan de la santé économique de l’Impérium, seules les caches
de la sororité, de la Guilde et de l’Empereur étaient importantes.
Les réserves de l’Empereur éclipsaient celles
de la Guilde et du Bene Gesserit. De ces grandes quantités, l’Empereur
distribuait quelques bribes qui étaient attendues avec une mortelle anxiété par
les bénéficiaires. Même la Guilde et le Bene Gesserit assistaient à ces
audiences et espéraient qu’elles leurs seraient généreuses.
Avec la mort de Leto II, cette solde disparue
définitivement. Les magasins de l’Empereur furent découverts par Duncan Idaho
et Siona Atréides, mais ils ne furent pas en mesure de les garder. Un grand
raid de la Guilde, qui avait clairement prévu depuis longtemps une telle
éventualité, à savoir la mort de l’Empereur, réussit à s’emparer d’une part
importante de l’épice de Leto, assez pour maintenir la Guilde comme une puissance,
jusqu’à l’élaboration de l’épice artificielle. Il ne fut jamais prouvé que le
Bene Gesserit ait été impliqué dans cette action, mais il est bon de remarquer
qu’il semblait moins se préoccuper de leur stock d’épice que précédemment, et
cela dura jusqu’au développement de l’épice artificielle de substitution.
La Famine ne fut pas causée par un manque
d’épice. Au contraire, elle était due à l’état socio-politique des planètes
habitées après la disparition de Leto II. La mort de l’Empereur, après plus de
trois millénaires sur le trône, jeta son gouvernement dans un état de chaos
dont il ne se remit jamais. Depuis que Leto avait été victime d’un assassinat
par des conspirateurs qui n’avaient rien prévu au-delà de la mort de leur
ennemi, aucun successeur au trône n’était prêt à aller de l’avant. Duncan Idaho
avait réussi à garder les garnisons des Truitesses sur Arrakis, et parfois
certaines hors de la planète. Siona avait pu garder un certain pouvoir sur
Arrakis par ses liens avec les mouvements de résistance, son alliance avec
Duncan Idaho, sa propre intelligence et son sens du gouvernement.
Tant que Duncan et Siona gardaient le
contrôle d’Arrakis, la situation dans toute la galaxie resta fluide. Au début,
la lutte pour le pouvoir eu lieu entre deux adversaires – les Truitesses,
dirigées par Duncan et Siona et ceux qui soutenaient la Guilde. Dans le
processus de cette longue guerre, de nombreuses régions dont la survie
dépendait de l’économie liée aux réseaux commerciaux de l’ancien Impérium
furent tout simplement ignorées par les combattants. La séparation d’avec la
vie commerciale produisit la Famine.
Les systèmes Essen et Tolua semblent avoir
été les premiers à succomber. Les deux étaient fortement industrialisés, ils
dépendaient de leurs richesses en minerai et minéraux pour produire des biens
qui pouvaient être négociés pour acheter des denrées alimentaires provenant
d’autres systèmes. Chacun d’eux avait également mis au point un réseau
commercial, relativement faible, que la Guilde pu mettre au rebut à peu de
frais… Après qu’elles aient été abandonnées, les populations des deux systèmes
furent finalement réduit à moins de 10% de leur niveau sous l’Impérium. Les
histoires de cannibalisme, racontée par les commerçants qui commencèrent à
visiter ces systèmes après la Famine, se répétèrent encore et encore.
Cet effondrement du vieil oikoumène ne fut
pas soulagé par les premières utilisations des machines de navigation par
l’homme. Au contraire, les causes de la guerre changèrent. Une fois que l’épice
ne fut plus nécessaire pour la navigation le statut de la Guilde diminua. Mais
avec la fabrication des machines de navigation et surtout après l’élaboration
de l’épice artificielle, les guerres vinrent se concentrer sur les questions
religieuses.
Comme le culte de Leto II en tant que Dieu
avait été ancré dans la population pendant plus de trente siècles, il n’est pas
étonnant que sa religion vint former le point focal des luttes, bien que
transformée dans une certaine mesure. Leto n’était plus considéré comme un Dieu
mais comme un messie, comme son père l’avait été. Il y avait également un
mélange d’éléments provenant d’autres religions antérieures avec le culte du
moi des Atréides et de leurs fremen.
Mais en dépit de ces tentatives d’adaptation
aux croyances des autres, beaucoup refusèrent de poursuivre la reconnaissance
de la sainteté de Leto II, Paul Muad’Dib, ou l’un des rites de la théologie qui
leur était associée. Seulement, l’équilibre même exceptionnel, évident pour
tous, entre les puissances des deux groupes, ceux qui visaient à maintenir la
loyauté à l’ancienne « vraie » foi et ceux qui insistaient sur une
rupture avec le passé, « les Dieux imposés », empêchèrent une guerre
qui aurait aboutit à l’extinction de l’humanité. Les régions immédiatement
autour des raids furent laissées aux « traditionnalistes » tandis que
celles qui insistaient sur la fondation même de leur vie religieuse quittèrent
leurs compagnons. Avec l’aide des machines ixiennes et les formules de l’épice
artificielle, ils partirent de la galaxie et entrèrent dans la Dispersion.
Les réactions après la majorité des
découvertes de Rakis soulevèrent une nouvelle fois les vieilles accusations
formulées par ceux de la Dispersion. Qu’adviendra-t-il de nous qui sommes
restés en arrière, c’est encore à voir. F.M.
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