mardi 19 juillet 2016

Jamis (10159-10191)



Jamis (10159-10191)
  Né au sietch Tabr ; fils de Deioces, connu pour sa férocité au combat, et de Madai, une femme douce et intelligente qui surveilla attentivement l’éducation de son fils. C’est elle qui insista pour que le jeune Jamis assiste aux conférences de Pardot Kynes sur « l’alphabétisation écologique ». Cette exposition précoce au charismatique Kynes, avait pu enflammer Jamis ; avec Pardot et, plus tard, Liet Kynes, le rêve de faire de la planète un paradis, devenait réalité. Peut-être que Jamis avait ressenti une affinité particulière pour l’homme qui avait sauvé la vie de son père ; en effet, Deioces avait été l’un des trois jeunes gens que Pardot avait secouru alors qu’ils étaient pris au piège des soldats Harkonnen. Jamis consacra alors sa vie à la vision de Kynes, celle de voir de l’eau livre, de plantes vertes poussant et d’un peuple marchant sans distille.
  Pour hâter le jour édénique promis, (dans les centaines d’années à venir), Jamis adopta avec enthousiasme les connaissances et les compétences nécessaires pour résoudre le problème de l’eau. Dans le sietch et dans le désert, il apprit vite à reconnaître avec précision les sables ; à lire le langage du vent ; à reconnaître les signes, qu’ils soient fait par l’homme ou l’animal, peu importe qu’ils soient fait sur les roches ou le sable ; de marcher silencieusement sur le sable ou sur la roche ; il apprit à distinguer les signaux des fremen, le chant d’un oiseau, ou le léger sautillement sourd d’une souris des sables.
  Cependant, tout ne fonctionnait pas. Jamis aimait les habituels jeux d’enfants – le jeu du caillou, les recherches dans le sable, les cercles et les carrés – mais son plus grand plaisir était la musique. Il avait essayé le tambour et la flûte à deux trous, mais il se fascina – et devint un habile joueur – pour le plus difficile de tous les instruments : la balisette à neuf cordes. Il la maîtrisa (il jouait le son des fougueux tourbillons du vent et le complexe chant des oiseaux). Et comme il s’appliquait à ses efforts, jamais fixa les prophéties et les légendes fremen, comme un distille absorbe l’eau du corps.
  Dans le système rigide des Faufreluches les fils étaient formés pour prendre la suite de leurs pères, et Jamis avait largement dépassé son père, à la fois dans ses compétences et ses connaissances. Même si, ce n’était qu’un jeune garçon, Jamis montrait des qualités qui pouvaient faire de lui un chef : la bavoure, la débrouillardise et, peut-être la plus importante, l’ambition – ainsi qu’un défaut majeur qui lui interdisait pour toujours d’avoir la charge d’un peuple : la mauvaise maîtrise de soi. Les dossiers du sietch traduits montrèrent que des mesures disciplinaires avaient été prises contre Jamis pour des infractions mineures concernant les pratiques tribales, toutes apparemment motivées par la colère ou l’impatience.
  Bien que les comptes rendus des activités de Jamis soient fragmentaires, on en conclue qu’il était un membre précieux de la tribu. Jamis avait eu la chance, pendant une courte période, de travailler avec Liet Kynes, probablement dans des expéditions à la recherche de d’essences végétales dans les régions peu connues du Sud. Et selon toute probabilité, il prit son tour parmi ceux qui livrait le pot-de-vin d'épice à la Guilde pour garder les cieux au-dessus Arrakis sans satellite.
  Sans aucun doute, la plus grande utilité que Jamis avait pour la tribu réside dans sa supériorité au combat ; comme raider, il était formidable. Stilgar, dans sa chronique, rend hommage à la bravoure et à la compétence de Jamis. Même si Stlgar avait battu une fois Jamis en combat, ce dernier n’hésita pas à sauver la vie de Stilgar au Trou-dans-la-Roche. Stilgar parle aussi de Jamis qui partagea son eau lors d’un siège à la Grotte des deux Oiseaux et de son vaillant sacrifice à l’Anse de la Falaise. Quand une patrouille surprit une troupe du sietch Tabr, Jamis enleva les blessés et fit en sorte qu’ils puissent être sauvés. D’autre part, la fureur qui l’animait lors des batailles l’avait aussi handicapée, Stilgar écrit : « Il y a trop de violence en Jamis pour qu’il puisse jamais faire un bon leader – trop de ghafla ».
  Toutefois, cette exubérance n’avait pas toujours jouée à son détriment ; elle lui avait valu d’être remarqué par une magnifique femme fremen, Harah, qui devint sa femme. Tout d’abord, il rencontra Harah lors d’une orgie tau, Jamis apprit que son compagnon s’appelait Geoff, et il le défia et le battit haut la main. Assez curieusement, la vie domestique de Jamis était tranquille, et c’était l’antithèse de la tumultueuse vie publique. Harah parle de lui avec amour, dans ses mémoires. Elle admet que « Jamis était prompt à la colère », mais il était un tendre amant et il savait s’enrichir, il ramenait beaucoup d’anneaux d’eau après ses sorties pour traquer les Harkonnen. Elle dit qu’il aimait leurs enfants ; Kaleff, fils de Geoff et Orlop, leur propre fils. Il ne faisait aucune différence entre eux et leur accordait la même attention pour leur éducation. Il enseigna à ses fils les règles de la discipline de l’eau et la façon dont les fremen combattaient ; puis il leur donna fièrement, le moment venu, comme son père avant lui, leur premier kys.
  Comme membre important du sietch Tabr, Jamis fut naturellement informé, comme le reste de la troupe qui avait été envoyée dans le désert, par un message distrans de Liet Kynes, qu’ils devaient rechercher les étrangers : Paul Atréides et Jessica. Quand la troupe les trouva au Bassin de Tuono, Jamis se méfiait des hors-monde et exhorta Stilgar à accomplir son devoir tribal : éliminer ceux qui n’étaient pas formés à vivre dans le désert. Bien que Stilgar ait été d’accord avec Jamis pour Jessica, il vit la valeur de Paul – « les possibilités », fut le terme qu’il utilisa dans son journal.
  Malheureusement, Jamis ne vit pas l’ampleur de cette possibilité ; il attribua son désarmement par Paul et la maîtrise de Stlgar par Jessica, à la « force de la sorcière ». Jamis avait du ressentiment à avoir été battu par un simple « enfant », il invoqua la règle de l’amtal dès qu’ils auraient atteint la Grotte aux Oiseau. Pas convaincu par les performances mystiques de Jessica, il revendiquait le droit de la tester dans la légende par le biais du combat avec son champion : Paul.
  Jessica et Stilgar essayèrent la persuasion et la ruse pour le convaincre autrement, mais Jamis persista. Bien que Jamis ait été un expert au krys avec l’une ou l’autre main, il n’avait pas été trempé aux manières détournées du Bene Gesserit et formé par des pointures comme Gurney Halleck et Duncan Idaho. Il n’avait aucune idée de la finesse exquise de l’habileté de Paul ; la mort de Jamis acheta à Paul son nom de sietch, Usul, et fit de lui un membre de l’ichwan bedwine avec le nom d’adulte de Paul Muad’Dib.
  Comme il convenait à un homme de sa position, Jamis eut des obsèques rituelles pleines. Paul reçut l’eau de Jamis, selon la coutume (à l’exception des dons funéraires), et la femme, Harah ; la tribu entière pleura correctement le passage de Jamis, car en effet, ils avaient tous perdu un membre en ce jour malheureux qui, par son caractère l'avait poussé à défier Paul Atreides. Les divers dossiers de sietches divers certifient la valeur de Jamis dans la société Fremen et son incarnation des meilleures qualités Fremen : la force, la superbe capacité de combat, la sagesse du désert, la loyauté tribale et le dévouement des rêves et idéaux fremen.

Les Chants de Muad’Dib, par la Princesse Irulan, préservèrent pour nous Le Chant pour Jamis sur la plaine funèbre :

Lutter avec des rêves
Ou contenir des ombres
Et marcher dans l'ombre d'un sommeil ?
Le temps s'est écoulé
Et la vie fut volée
Tu remues des vétilles.
Victime de ta folie
(O.K.)

Autres références :
-          Harah ;
-          Stilgar ;
-          Harah, Mémoires d’une femme de sietch, tr. Steewan Duunalazan (Topaz: Carolus UP);
-          Princesse Irulan Atreides-Corrino, Les chants de Muad'Dib, ed. J. Ruuverada Gabryel (Chusuk; Salrejina);
-          Stilgar ben Fifrawi, La chronique de Stilgar, tr. Mityau Gwulador, Etudes d’Arrakis 5 (Grumman: Les mondes unis).

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