mardi 12 juillet 2016

Ix



Ix
  La neuvième planète du système Eridani A, connue avant le jihad butlérien sous le nom de Komos ; son diamètre à l’équateur est de 40.000 km, la superficie des terres est de 50%, les lacs d’eau douce couvrent 10ù, les océans salés 40ù et la glace aux pôles est très restreinte ; la température annuelle moyenne est de 22°, la moyenne la plus basse est de 2° et la moyenne la plus élevée est de 34°. L’assiette au sol est exceptionnellement profonde : 5 à8 mètres en moyenne. La pluviométrie moyenne annuelle est de un mètre. La planète est idéale pour la production de cultures de céréales sur une grande partie de sa surface ; les sections sèches sont aptes à recevoir de grands troupeaux d’animaux de pâturage. La production annuelle est estimée dépasser les cent milliards de boisseaux de différents grains ; le bétail est de 200.000 têtes par an. Après le jihad butlérien, Ix devint la source secrète des technologies sophistiquées.
  Avant la Grande Révolte, la planète Komos était une province de son voisin, Richèse, qui nommait un gouverneur planétaire, ou « Exarque », selon une règle laissée à la discrétion du gouverneur de la Maison. L’Exarque recevait une petite garnison, mais la domination de Komos ne dépendait pas de la force militaire réelle. Au contraire, Richèse contrôlait Komos par la menace de la force : la population de Richèse était de près de 500 millions d’habitants et leur armée était plus importante que la population totale de Komos. Richèse interdisait les vaisseaux spatiaux sur Komos, tout en maintenant une importante armée (numériquement parlant) pour ses propres besoins.
  L’Exarque était chargé de quelques responsabilités, mais celles-ci étaient spécifiques :
1.      Assurer le tribut
2.      Maintenir la paix.

  L’ordre de ces charges, énoncées par le gouverneur de Richèse, excluait toutes les autres priorités ; rien n’était plus important que le travail du grain et le bétail sur Komos. Puisque Richèse ne produisait aucune denrée alimentaire, l’existence de la population dépendait de la générosité des Provinces.
  Au-delà de l’office de l’Exarque, la planète était divisée en dix districts administratifs dont les chefs bureaucratiques étaient appelés des « Légistos ». Chaque légisto était choisit parmi la population de la circonscription qu’il administrait. Sa principale responsabilité était de fournir au gouvernement central de Pylos, la ville-capitale de Komos, des estimations précises des récoltes de sa région chaque année, et de superviser la collecte des tribus sur lesdites récoltes.
  L’emprise de la domination de Richèse sur Komos était lâche. Il n’y avait aucune tentative pour appliquer le système juridique de Richèse sur Komos, la religion ou la langue n’étaient pas imposées aux komans. A l’exception de la collecte du tribut, Komos était livrée presque entièrement à elle-même. Les citoyens de Richèse, lorsqu’ils pensaient à Komos, ils considéraient leur exploitation de la planète sur des êtres doux et bienveillants. S’il est vrai que le contrôle de Komos était beaucoup moins impitoyable qu’il aurait pu être, la population de Komos ne considérait pas leurs suzerains comme bienveillants. En fait, sans la contrainte que Richèse exerçait dans ses relations avec sa Province, la révolte qui a finalement vaincu Richèse aurait probablement eu lieu plus tôt.
  Mais la présence limitée de Richèse dans la vie des komans contribua à rendre le fardeau de leur servitude plus supportable. La majorité de la population n’avait aucun contact, quel qu’il soit, avec le gouvernement de Richèse, à moins qu’elle n’accompagne les convois du tribut dans l’une des capitales de district après la révolte. Même lors de la collecte du tribut, la majorité de la population restait à la maison, dans les ranches ou les fermes. Les komans étaient obstinément ruraux.
  Le seul état que connaissaient les komans, était Richèse, ils n’en connaissaient aucun autre. L’unité politique la plus importante sur Komos était également le chef du groupe social : la famille.
  Les komans considéraient la famille comme une entité organique. Elle devait être soignée de la même manière qu’ils s’occupaient de leurs bêtes ou cultivaient leurs terres. Les adultes et leurs ancêtres fournissaient les ressources sur lesquelles l’avenir de la famille se créait, et cet avenir affectait la forme et la vie de leurs enfants. Les pères conservaient le contrôle de la vie de leur progéniture durant toute leur vie ; quand un père mourait, chacun de ses fils adultes, qu’il soit marié ou pas, devenait une personne totalement indépendante pour la première fois.
  Les femmes sur Komos, bien qu’elles ne jouissaient d’aucun statut juridique, car elles ne pouvaient pas comparaître devant une cour de justice ou hériter sans la nomination d’un tuteur possédaient, néanmoins, une grande puissance au sein de la famille et de la société dans son ensemble. Etant donné que la religion de Komos était contrôlée par les Prêtresses, la vie religieuse de la famille était aux mains de l’épouse du père. Tout comme tous les mâles espéraient être à la tête de leur propre famille un jour, chaque jeune femme espérait guider le bien-être sacré de sa famille.
  La seule autre entité sociale digne d’être mentionnée est la tribu. Les membres d’une tribu remontaient leur ascendance à un ancêtre mâle commun. Ils partageaient certaines pratiques religieuses et un lieu de sépulture commun.
  Les rites religieux, de la naissance à la mort, étaient centrés sur l’adoration de la Déesse Kubebe. Elle était une déesse-mère, considérée comme la source de toute vie animale et végétale. Elle avait en commun avec des religions similaires, le fait que ses disciples croyaient que chaque année, le monde mourait à la suite de l’absence de leur déesse.
  Alors que les explications pour ce départ pouvaient varier d’une religion à l’autre, le résultat était constant : « la mort du monde ». Cette mort expliquait le passage des saisons et l’infertilité de l’automne et de l’hiver.
  Naturellement, les komans savaient que ces croyances ne pouvaient pas se concilier avec les faits astronomiques de leur système d’étoile. Les histoires étaient considérées comme ayant une signification en ce qui concernait les actions de leur divinité. Si Kubebe choisissait de créer l’hiver par la révolution de leur planète autour de leur étoile, qu’il en soit ainsi – si elle le désirait, elle pouvait aussi décider de se changer en hiver, là, maintenant, plutôt que de se transformer en printemps. Que pouvait signifier changer le cours de l’orbite de la planète, et elle ne le pouvait pas – qui sait ?
  Comme l’absence de Kubebe tuait leur planète, seul son retour pouvait la ressusciter. Pour s’assurer du retour, les rituels les plus sérieux de deuil, le nettoyage, la redynamisation, et enfin la réjouissance, devinrent un cycle annuel. Ces rites étaient dirigés par la Prêtresse d’une tribu qui était considérée comme le lien entre la déesse et les komans.
  Les Prêtresses étaient formées dans plusieurs centres de formation primaire, mais une seule école de niveau supérieur délivrait le diplôme de Prêtresse Là, elles avaient une introduction sur la formation du Bene Gesserit. Toutes les Prêtresses étaient qualifiées pour être au moins des membres de l’Ordre ; il est probable que les Prêtresses en chef étaient toutes des Révérendes Mères.
  Compte tenu de leur rôle vital dans l’histoire sociale de Komos, il n’est pas surprenant que les Prêtresses de Kubebe aient joué un rôle essentiel dans le jihad Butlérien, la Grande Révolte commencée en 200 av.G. (voir Jihad butlérien et Jehanne Butler). Après des siècles d’une existence bucolique sous le joug de Richèse, la population de Komos se réveilla et, presque à l’unanimité, se rendit sur Richèse comme une armée conquérante.
  En 198 av.G., avec le jihad qui quittait Richèse pour les confins de la galaxie, Jehanne Butler ordonna que les richèsiens qui n’avaient pas choisit de rejoindre sa croisade, soient transportés sur Komos, alors presque déserte. Puisque la technologie de production agricole de Komos n’avait été informatisée qu’à un niveau très élémentaire, elle n’avait pas été détruite dans les premières étapes de la Grande Révolte. La survie de ces machines, ainsi que la fécondité étonnante de la planète, permit à beaucoup de nouveaux colons de survivre. Un nombre important de techniciens et de mécaniciens de Richèse qui avaient survécu à la guerre, choisirent de rester en arrière, sur Komos. La plupart de ces hommes et femmes, qui étaient capables de penser et d’agir par eux-mêmes, vécurent et servirent de base à la nouvelle population de Komos. Ainsi commença la transition entre la Komos agraire et l’Ix hautement technologique.
  Cette population possédait deux grands avantages. Tout d’abord la position d’Eridani A, dans les mondes habités, fut un grand avantage. Le système était curieusement isolé dans la galaxie, et se trouvait aussi sur les franges du peuplement humain. Les ravages du Jihad, particulièrement sévères dans le secteur d’Eridani A l’avait conduit à un isolement encore plus grand. En effet, pendant plusieurs siècles après le jihad, les habitants de Komos furent coupés de tout contact avec le reste de l’humanité. Au début, cet isolement fut volontaire ; après cela, ce fut un choix. En second lieu, la richesse immédiate du vaste développement agricole de Komos avait produit une vie de facilité pour les habitants qui avaient donc du temps libre pour penser et expérimenter.
  Les techniciens et les mécaniciens réinstallés sur Richèse, se tournèrent naturellement vers la technologie et les machines, comme un moyen d’occuper leur temps, en prenant bien soin d’éviter le développement du contrôle de la population par les machines. Il y eu une certaine résistance pour cette technologie, au début, mais les décennies qui s’écoulèrent et l’isolement de la planète dans un coin oublié de l’univers, permirent de pendre des mesures décisives quant à la renaissance d’une technologie vraiment sophistiquée.
  En l’an 110 av.G., Aurélius Venport et Norma Cevna furent des pionniers dans le domaine des voyages interstellaires, ils allèrent au-delà des capacités de la nouvelle technologie, et ils furent donc obligés, à contrecœur, de diriger leurs recherches d’ailleurs. Maoins d’un siècle après leur départ, les richesses de Komos, désormais appelée Ix par ses habitants – dérivé d’un ancien système de calcul qui identifiait le symbole IX comme étant le chiffre 9 – avaient combiné les avantages des meilleurs travaux scientifiques menés dans un univers dévasté, sur le plan technologique, pour faire de la planète quelque chose d’unique. En effet, Ix était devenue un centre de recherches scientifiques. Une extrême diligence fut exercée pour maintenir l’apparence d’un monde bucolique consacré à l’agriculture. Les centres de tous les scientifiques et les quelques complexes de fabrication autorisés furent cachés sous terre. Au-dessus du sol, tout ce que l’on voyait était la vie des agriculteurs et des éleveurs.
  En 25 av. G les ixiens commencèrent à s’aventurer dans les mondes sédentarisés. Leurs déplacements étaient uniquement exploratoires, afin de juger de l’état de la civilisation dans le reste de la société humaine et de vérifier s’il y avait une menace contre leur anonymat. La possibilité d’une commercialisation des éléments technologiques fut discutée, mais elle fut fermement rejetée lorsque la profondeur des sentiments au sujet du jihad et des machines informatiques fut déterminée.
   L’isolement volontaire d’Ix se maintint jusqu’au premier siècle de l’établissement de la Maison Corrino. Une fois que l’imperium fut crée et que la Guilde ait rendu les voyages dans l’espace d’une utilisation courante, la situation d’Ix changea. Il devint évident, qu’avec le temps, le système attirerait l’attention d’une société expansionniste transportée à travers les étoiles par la Guilde : une fois que les machines seraient découvertes, comme elles le seraient inévitablement, les ixiens seraient détruits. Afin d’éviter l’anéantissement, les ixiens firent le premier pas. Avec une attention qui n’eut d’égal que le premier contact de la Guilde avec la Maison Impériale, les ixiens envoyèrent un ambassadeur à Saudir I, en 55.
  Une fois que le choc de la nouvelle fut assimilé, les possibilités qu’offrait la situation devinrent évidentes. Si une source contrôlée de technologie était disponible pour la Maison Impériale, la Guilde et les Grandes Maisons, cela pouvait avoir les avantages des machines sans leurs dangers pour le système socio-politique. Toute autre solution, comme la prise de contrôle d’Ix par l’un des pouvoirs de l’imperium. Un accord fut conclu : Ix resterait isolée ; la Guilde pouvait s’assurer qu’aucun visiteur non autorisé n’atteigne le système d’Eridani A. Les ixiens continuaient d’exploiter Richèse et Richèse devint le centre de fabrication d’Ix. Les intérêts de toutes les parties furent assurés par des concessions équilibrées, typiques de l’impérium.  Cet état continua tout au long des millénaires de la domination de la Maison Corrino.
  Après la défaite de la maison Corrino par les Atréides, et l’ascension ultérieure de Leto II, Ix changea peu, sauf qu’elle devint de plus en plus publique. Au cours des derniers siècles du règne de Leto, la politique de l’Empereur à l’égard d’Ix subit de subtils mais cohérents changements. Leto cessa d'appliquer strictement l’interdiction contre les machines pensantes et commença même à utiliser lui-même certains produits ixiens, ce qui aurait été un anathème dans les premières années de son règne. Ix eut aussi l’autorisation tacite pour commencer les recherches et l’expérimentation avec des machines qui avaient le potentiel pour remplacer les Navigateurs de la Guilde. Les scientifiques d’Ix croyaient que Leto n’était pas au courant de leurs progrès sur ces constructions ; Mais en fait, il les aidait clandestinement en leur fournissant certains minerais nécessaires et les alliages, par le biais de canaux privés que les ixiens croyaient être leurs propres découvertes.
  L’attitude de Leto envers Ix était au moins aussi ambiguë que celle des autres puissances autorisées par Leto. Toute la question du maintien d’une puissante civilisation interstellaire sans l’utilisation d’ordinateurs ou autres machines pensantes, troubla l’humanité depuis l’époque du jihad butlérien, quelle que soit la solution ultime au problème, l’une des plus grandes ironies de l’histoire résida surement dans le fait que, la planète avait conçu l’anti-machine du jihad, donna naissance à la technologie d’Ix. E.M.

Autres références :
-          Jihad butlérien ;
-          L’imperium, les habitudes féodales, RC neltan, l’identité des planètes Komos et Ix à la lumière du Trésor de Rakis (Jeremy : Lothat).

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