samedi 16 juillet 2016

Jacurutu


Jacurutu

  Un légendaire sietch, déclaré tabou par les fremen de la génération d’avant le début de la transformation écologique de Kynes. Jacurutu était, du temps de la Régence Impériale d’Alia, devenu un mythe, son existence historique réelle, doublé de son nom invoqué comme une terrible leçon de chose dans la discipline de la conservation de l’eau, imprégnaient la société fremen.

  Le sietch Jacurutu fut habité par une tribu appelée les Iduali, « Insectes d’eau ». On l’appelait ainsi parce que ses membres n’hésitaient pas à voler l’eau des autres fremen – le plus odieux des crimes de droit, qui menaçait non seulement la survie de l’individu, mais celle de la tribu et, en fin de compte, celle des fremen en tant que peuple. Pour eux, c’était « adenb alaguil gual quibir » - le premier et le plus grand pêché. La gravité du crime était directement proportionnelle à la rareté de l’humidité sur le monde rude d’Arrakis. Cette rareté peut facilement être sous-estimée. Pour l’apprécier, il faut comprendre ce que Jacurutu représentait dans les mythes fremen : la trahison ultime.

  Les réponses multiples des fremen, à la rareté de l’eau, sont bien documentées. La conservation de l’eau était au cœur de la culture fremen – le centre de leurs lois, le rituel, les obligations sociales et les aspirations religieuses. Aucun aspect de la vie des fremen n’était affecté par ces derniers. Pour les fremen, l’eau était la vie. Par leurs crimes, les Iduali de Jacurutu violaient les valeurs fremen à tous les niveaux. La gravité de la transgression était, bien sûr, aggravée par le fait que les Iduali étaient également des fremen.

  Selon la légende, Jacurutu avait et agressé et son peuple anéanti, par l’alliance générale des tribus fremen. Par la suite, les Iduali furent chassés et leur sietch fut déclaré tabou. C’est sans doute à cause d’une certaine psychologie fremen que seuls les habitants de Jacurutu furent détruits, alors que les pièges-à-vent et autres appareils utilisés pour la collecte et le stockage de l’eau restèrent intacts.

  Au cours de la lutte pour le pouvoir qui précéda l’avènement de Leto II sur le trône impérial, il devint évident que Jacurutu n’était pas un mythe et que les « insectes d’eau » n’avaient pas été complètement anéantis. Bien que dispersés, le reste des Iduali s’étaient regroupés après de nombreuses années et ils devinrent des passeurs de mélange et de vers des sables dans des expéditions hors-monde. Avec la fausse fierté des gens justement persécutés, ils jurèrent vengeance à tous ceux qui n’étaient pas des Réprouvés. Tous ceux qui avaient le malheur de découvrir leurs sanctuaires étaient assassinés et leurs corps envoyés au distille de mort. Ces sanctuaires se trouvaient à deux endroits : Jacurutu lui-même, alors connu sous le nom de Fondak – un lieu de « passeurs » à la localisation incertaine ; et Shuloch. Tous les deux jouissaient d’une certaine sécurité – Jacurutu, parce que c’était un lieu tabou ; Shuloch, parce que, comme un autre sietch mentionné dans l’histoire, son existence réelle était sujet à caution et sa localisation inconnue.

  Jacurutu émergea du mythe pour retrouver une place dans l’histoire contemporaine pour deux raisons, durant les derniers jours de la Régence Impériale. On découvrit que Muad’Dib, Paul Atréides aveugle, avait trouvé le sanctuaire. Et Leto II, fils de Muad’Dib avait subi le terrible jugement pour possession.

  Muad’Dib et les réprouvés de Fondak fondèrent une alliance contre nature. Paul Atréides, aveugle, était partit dans le désert pour y mourir, du moins en apparence, mais il réapparu comme le Prêcheur, dont les sermons avaient pour but de purifier la religion fanatique fondée sur son propre mythe et que, plus tard, Alia et son clergé transforma en un instrument cynique du pouvoir politique. Lorsqu’il arriva à Fondak/Jacurutu, Paul était presque un homme brisé. Les Réprouvés reconnurent sa valeur et lui permirent de rester en vie dans l’espoir de l’affaiblir d’avantage et de l’utiliser comme un instrument de vengeance. Paul, comme les Réprouvés, étaient des rebelles contre le gouvernement impérial et Jacurutu, Paul encouragea le trafic illégal de vers des sables vers des climats désertiques similaires, dans l’espoir qu’ils se développeraient et casseraient le monopole d’Alia sur l’épice. Mais, selon ses propres termes, Paul « ne leur donna jamais une seule de ses visions » qu’ils auraient pu utiliser pour leurs propres desseins. Pourtant, en tant que Prêcheur, il avait besoin d’un refuge, et seul Jacurutu pouvait lui offrir ce lieu.

  Leto II, selon ses propres visions, se rendit à Jacurutu, à la recherche de son père. Il trouva Gurney Halleck qui, sur ordre de Dame Jessica liguée avec le Bene Gesserit, le força à se soumettre au jugement de Possession par administration de surdoses d’essence d’épice. Leto survécut à l’épreuve et, ironiquement, ce fut le jugement lui-même qui lui ouvrit la voie du Sentier d’Or. Par la maîtrise de ses voix intérieures, Leto fut en mesure de passer à l’étape suivante sur le Sentier, fusionnant avec un ver des sables pour devenir l’incarnation humaine de Shai-Hulud et porter dans sa conscience le spectre entier de l’histoire humaine. M.T.

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