mercredi 23 décembre 2015

Cevna, Norma (148-78 av. G.)



Cevna, Norma (148-78 av. G.)
  Constructrice et navigatrice ixienne, elle fut la mère fondatrice de la Guilde Spatiale. Norma Cevna fut la plus originale et la plus brillante des réfugiée qui quittèrent la planète Ix pour aller à la recherche d’un monde sur lequel elle pouvait résoudre le problème primordial de l’humanité : inventer et élaborer un système de navigation interstellaire sans ordinateur, seulement avec des esprits humains. Le bon sens et l’intelligence de Cevna, alliés à l’énergie féroce de son amant, Aurélius Venport, rendirent possibles l’organisation qui devait devenir, plus tard, la Guilde Spatiale, avec tout ce que cela a pu avoir comme impact sur l’humanité.
  Lors d’une des escales d’Aurélius, Cevna accepta parmi eux une femme qui prétendait être une ex-Révérende Mère, nommée Dardanius Leona Shard. L’identité, le but et les pouvoirs de la prétendue ex-Révérende Mère, sont l’un des nombreux mystères qui entourent les débuts de la Guilde Spatiale, mais il est clair que Leona et Cevna devinrent des amies proches ; cette amitié servit plus tard à orienter le cours des recherches des éxilés.
  En arrivant sur Tupile, les exilés commencèrent à développer un système de navigation en tentant de surmonter le plus grand handicap laissé par le jihad butlérien – la perte des ordinateurs – et Cevna consacra son temps à concevoir des vaisseaux pouvant franchir l’hyperespace ; elle devint également le premier navigateur connu, ayant expérimenté l’utilisation du mélange pour diriger un vaisseau. Grâce à son amitié avec Leona, elle apprit les techniques Bene Gesserit, mais seulement celles concernant la transe d’épice induisant la prescience et le potentiel de navigation lié à cette technique. Durant ces recherches, sa relation avec Venport se dégrada légèrement, comme le rapportent les anonymes Mémoires d’Aurélien. Venport aurait dit : »Vous passez beaucoup trop de temps avec la sorcière Bene Gesserit, elle travaille contre nous », ce à quoi Cevna répondit : « Non, elle travaille pour nous et nous aide, je vais non seulement vous donner votre vaisseau, le vais vous montrer comment le guider à travers les étoiles les plus lointaines, mais je vais aussi l’amener là-bas et le ramener ». (p. 166)
  Elle tint presque toutes ses promesses en utilisant la société industrielle créée par Venport ; elle construisit le premier vaisseau de la Guilde, L’Apparition d’Or (la légende veut que Cevna baptisa le navire d’après le rêve que Venport fit lors du voyage de retour en son honneur, en jouant sur la signification de son nom ; toujours selon la légende, Venport aurait voulu l’appelez le « Soyez Damnée Jehanne »). Lorsque le vaisseau fut achevé, en 84 av. G., sa conception s’avéra ambitieuse et révolutionnaire, Norma Cevna partie pour son voyage inaugural, mais elle ne pu respecter cette partie de sa promesse, elle avait trop misé sur les traditions technologiques et ne revint pas.
  Cevna, en tant que concepteur et pilote, devait accomplir à la fois les taches de capitaine et de navigateur, mais elle se méfiait de la fiabilité du mélange et fut incapable de se libérer de l’engrenage homme/machine. En bref, elle voulu court-circuiter les nombreux problèmes qui jalonnaient son chemin en remplaçant les ordinateurs par son propre cerveau et l’épice qui l’accroissait. Des électrodes furent implantées dans les deux hémisphères du cortex cérébral de Cevna ; elle était donc physiquement enchaînée aux sous-systèmes d’orientation reliés aux générateurs de Holtzman qui faisaient fonctionner le vaisseau. L’hémisphère droit laissa tomber le vaisseau dans le vide, au moment exact où elle prit de l’épice pour le diriger, l’hémisphère gauche compensa en se branchant en dérivation sur un compensateur de la masse, montée sur un mécanisme universel. L’Apparition d’Or acheva son test en atteignant sa destination dans les temps, mais Cevna souffrait de plus en plus (en silence), à cause de la tension que lui imposait son rôle, comme les autres le pensaient à bord. La cause réelle était bien pire : les « mini charges électriques » induites dans son cerveau par les électrodes qui y étaient implantées et l’épice qui induisant une prescience, même si elle était inconsciente, causaient un traumatisme important. Les effets psychologiques, d’après les conjectures médicales et les expériences sur les animaux de laboratoire, suggèrent que dans une telle situation, la conscience provoquée par l’épice shuntait les fonctions d’un hémisphère à l’autre, dans une tentative de maintenir les fonctions et de minimiser les dommages. Mais la connexion constante de Cevna faisait une boucle de rétroactions inévitables qui entrainait une spirale d’intensité de plus en plus forte. Le voyage de retour touchait presque à sa fin lorsque Cevna eu des convulsions similaires à celles d’un Grand Mal épileptique. Venport dû alors abandonner le contrôle du vaisseau et terminer le voyage à l’aide des systèmes de secours.
  Les médecins de Tupile diagnostiquèrent finalement un état d’épilepsie corticale induite, mais les crises continuèrent en dépit de tous les traitements. En dernier recours, ils durent séparer les deux hémisphères en coupant le corps calleux pour stopper les déplacements continus des fonctions. Les crises cessèrent, mais les capacités de Cevna furent paralysées de manière permanente. Elle sombra dans la dépression et se retira de la vie active ; lorsque Venport ne revint pas de son vol test en 79 av. G., elle déclina rapidement et mourut l’année suivante.
  Les contributions de Norma Cevna à la création de la Guilde Spatiale ne doivent pas être surestimées. Bien qu’il reste peu de ses conceptions originales, elle a pu démontrer que le mélange pouvait stimuler l’esprit humain pour remplacer les ordinateurs interdits. Pour acquérir cette connaissance elle dû le payer au prix le plus fort.

Autres références :
-          Guilde Spatiale, Fonction de la ;
-          Guilde Spatiale, Les opérations de la ;
-          Vol interstellaire, pré-Guilde ;
-          Venport, Aurélius ;
-          Anon, Mémoires d’Aurélien, lib. Conf.temp.série 684.

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