mardi 25 octobre 2016

Salusa Secundus


Salusa Secundus

En tant que planète-prison

  L’expansion de l’Empire Corrino fut atteint par des moyens qui stoppèrent net l’anéantissement des vaincus cela se solda par un flux important et régulier de prisonniers de guerre, réfugiés et mécontents. Saudir al-Harkonnen III (r. 388-389), qui avait usurpé le trône à la fin de la rébellion de la Conférence de Lishash, se retrouva obligé de devoir face au problème des prisonniers de guerre de son prédécesseur, le Régent Henli al-Quair I, qui avaient été épargné.

  Saudir III règna pendant un an à peine, mais sa désignation de Salusa Secundus comme planète-prison fut si utile que cette pratique se poursuivit plus tard. Les motifs de Saudir n’étaient pas humanitaires : il avait estimé que Salusa Secundus était un bourreau pas cher. Les premières colonies pénitentiaires sur la planète furent des camps de concentration ne fournissant que le strict nécessaire. Leur population était composée de personnes de tous âges et de tous horizons, mais pour la plupart des soldats, avec une poignée de dirigeants municipaux, commerçants, académiciens et clercs. Ils étaient généralement robustes, comme c’était nécessaire pour affronter le climat de Salusa, et ils remplacèrent les tribus en maraude sur la planète, par les sardaukars.

  Wallach I (r. 362-369 ; 390-416 ; 451-453), lorsqu’il fut restauré sur le trône après l’assassinat de Saudir III, le premier jour de l’an 390, décida d’utiliser le bagne comme un laboratoire expérimental. Il savait que les prisonniers ne survivraient pas longtemps s’ils étaient exposés à la déprédation des tribus indigènes. Mais que ce passerait-il si on leur donnait des armes et une formation ? Ceux qui réussiraient à se tailler une place se seraient pas abandonnés, mais utilisés. Depuis que l’économie était un élément important de la règle efficace, pourquoi gaspiller des prisonniers alors qu’ils pouvaient finalement être au service de l’Empereur ?

  Wallach en joignit donc les prisonniers à avoir une formation sur les techniques de combat les plus impitoyables avec un approvisionnement suffisant en armes ; dans l’intervalle, ils étaient protégés pae les troupes de sardaukars. Bien que les sardaukars furent retirés par la suite, les prisonniers n’oublièrent jamais ces hommes ces hommes froids, durs, qui leur avait tellement bien enseigné et leur avait sauvé la vie en les formant. Les descendants des prisonniers admirèrent plutôt que détestèrent les sardaukars. Et quand les colons eurent la possibilité de se joindre à eux, et ainsi quitter Salusa Secundus pour toujours, le choix leur fut facile.

  Le programme de développement pénal continua et augmenta pendant le règne de Sheuset costin II (r. 416-445), qui gardait un œil attentif sur le taux de mortalité qui fut élevé dans un premier temps. C’est la curiosité scientifique de Sheuset, cependant, qui l’incita à mener plusieurs campagnes dans le seul but de recueillir des prisonniers afin de compenser les pertes. Les nouveaux transporteurs étaient féroces, les captifs semi-civilisés venant de planètes éloignées, ils défièrent et testèrent les descendants des camps de concentration originaux. Les barbares prirent le contrôle de la colonie après des luttes terribles mais brèves. Les populations carcérales furent donc en grande partie composées de « hors-monde », comme on les appelait.

  Lorsque les colonies pénitentiaires semblèrent s’être stabilisées, la force protectrice des sardaukars se retira et les colons furent assaillis de toutes parts. Leur procès sanglant fut des plus sévère, car ils n’étaient plus en formation, ils faisaient maintenant face à la réalité de la planète. Finalement, les colons, dirigés par les plus forts et constamment renforcés par des captifs de guerre désespérés, réussirent à repousser les incursions tribales. Dans le processus, ils devaient devenir plus frustes et plus impitoyables que leurs agresseurs, pour finalement lancer leurs propres raids de préemptions ou de pillages. Ce ne fut pas un accident, mais un plan soigneusement administré, ce qui faisait des colons, comme les sardau avant eux, la force la plus importante sur Salusa Secundus. Ce fut précisément  l’anarchie contrôlée de la planète qui produisit des guerriers supérieurs. Ainsi, les agressions tribales devinrent des écoles impériales. Pour les anciens et les nouveaux de Salusa Secundus, l’Impérium pouvait ainsi ne pas avoir existé dans leur vie quotidienne. L’impérium n’avait permis à aucune autorité centrale d’évoluer sur la planète, le maintien de l’anarchie avait tempéré les sardau. La religion des sardaukars fut promue, insufflant son esprit martial aux colons et en encourageant la conviction qu’il s’agissait d’une élite qui avait souffert, comme un test de leurs aptitudes à gouverner.

  Les meilleurs guerriers forgés dans cette forge entraient dans les sardaukars, remplissant le besoin impérial de soldats durant des milliers d’années. L’ironie principale de ce plan très réussit était qu’à terme, les colons soutenaient, avec leur vie, la même monarchie que celle qui avait emprisonné leurs ancêtres. S.T.

 

Autres références :

  • Sardaukars, Histoire des ; Otto Aramsham, Sardaukars victorieux, tr. Sir Daiwid Gwilivz (Kaitain : Varna) ;
  • Nestor Haiyarzol, Le poing de Varna : de Trove au trône de Salusa, tr. Kiitpar Milag (Salusa Secundus : Gravlak).

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