dimanche 26 juin 2016

Idaho, Duncan-13015 (d. en 13021)


Idaho, Duncan-13015 (d. en 13021)


  Selon la légende, il fut tué par Leto en colère lorsqu'il lui posa une question. Beaucoup voulurent connaitre la question, amis les curieux comme les ambassadeurs évitèrent de le demander. Avec la découverte de Rakis, nous sommes en mesure de résoudre le mystère.
  Le programme d'élevage de Leto intéressait Duncan-13015 et son enthousiasme faisait le plaisir Leto, qui lui permit l'accès à ses livres généalogiques. Alors que sa compréhension de la génétique grandissait, Duncan prit sur lui de partager avec l’Empereur les quelques renseignements qu’il avait sur les dossiers d’élevage du Bene Gesserit. Malgré la masse de matériaux à sa disposition, Duncan se trouva bloqué dans sa progression par une question à laquelle il ne pouvait pas répondre. Il apprit la tentative infructueuse du Bene Gesserit à produire un kwisatz haderach avec Hasimir Fenring. Il savait aussi que la mère de Paul, Jessica, avait désobéi aux ordres de la Communauté, qui lui avait demandé de donner une fille afin de pouvoir l’accoupler à Feyd-Rautha Harkonnen. Duncan compara la réalité avec la généalogie qui avait été prévue : Fenring fut un eunuque génétique à cause d’une faille dans l’héritage ou de son père, le vieux comte, ou de sa mère Bene Gesserit. Quel que soit le problème, il n’avait pas été prévu, Fenring était une naissance masculine préméditée – le Bene Gesserit pensait qu’avec lui ils auraient leur messie tant attendu. La question que se posa Duncan fut la suivante : le programme d’élevage repoussa la naissance du kwisatz haderach de trois génération plutôt qu’une ?
  Duncan commença à enquêter. Leto semblait heureux de cette coopération inespérée, au point même de permettre à Duncan d’ajouter les notes de ses recherches dans le journal de l’Empereur. Citons maintenant le début d’une note de 13018 :


« L’enquête sur la mère de Fenring fut stérile. Une nouvelle hypothèse fut avancée, supposons qu’il n’y avait pas un mais deux anomalies génétiques. Une venant du père qui devenait évidente au fur et à mesure que Fenring mûrissait ; le Bene Gesserit compta donc une génération de retard. Comme la Communauté avait la moitié du potentiel génétique pour le kwisatz haderach, la mère de Fenring, les Sœurs avaient surement l’intention de l’utiliser à nouveau. Or, l’accouplement suivant fut Harkonnen et Mohiam. Qu’est-ce que cela pouvait dire ? A supposer qu’elle était la seconde moitié de l’équation, où cela menait-il ? Si le Bene Gesserit découvrait le second défaut dans l’intervalle entre les deux naissances – le défaut était insoupçonné chez la mère et ils n’avaient aucun moyen de le deviner. Je peux à peine le croire – Bon Dieu, imaginez que vous regardiez un duel entre votre fils et votre petit-fils, sans que personne ne connaisse cette relation, à part vous.
  Non, elle ne pouvait pas avoir de faille : la structure génétique de la personne qui avait été soigneusement cartographiée, l’était comme le monisme-Helen. A moins que le deuxième père n’apporte une seconde faille. Ceci explique cela ! L’Harkonnen fut sélectionné pour s’assurer que la crainte concernant le Comte ne se répète pas, mais il n’était qu’un second choix, et plus tard, ils découvrirent qu’il amenait un nouveau problème. Maintenant, le Bene Gesserit avait besoin d’une génération supplémentaire au moins, pour fixer un gène dominant et masquer ce second gène défectueux. Ainsi ? Jessica naquit femme et pas homme, par conséquent, les services du Duc Leto furent obligatoires. Mais quel était le problème avec les Harkonnen ? »

  Plus tard, en 13018, Duncan commença une tournée d’inspection dans les garnisons des truitesses à travers l’Empire. Le voyage couvrait idéalement ses investigations, et parmi les planètes qu’il visita, c’est sur Wallach IX qu’il écrivit les notes précédentes et sur Giedi Prime qu’il écrivit ce qui suit.

« J’ai vu le rapport sur le Baron Harkonnen aujourd’hui, et je peux voir, avec surprise, le défaut qui est en lui : un bon stock génétique, une bonne santé et quelques mauvaises herbes – le fer dans le sang est remarquablement élevé. Si je ne me trompe pas, la détection d’un défaut, ici, serait bien caché – je ne trouverais jamais. Mais s’il était lié à Giedi prime, je pourrais être en mesure de mette la main sur d’autres spécimens. Et je sais ce qu’il faut chercher : une maladie héréditaire, qui tuerait un enfant si les deux parents lui transmettaient, mais produirait seulement une affection bénigne si une seul des parent en était porteur – dominance incomplète. »

  Giedi Prime était la dernière étape de la tournée, les notes suivantes furent rédigées sur Arrakis, après le retour de Duncan.

« Ce devait être la maladie d’Addison – une hérédité sanguine, et si l’un des parents transmet le caractère, l’enfant souffre d’un léger manque d’oxygénation dans le fonctionnement de l’hémoglobine. Giedi Prime est humide et riche en oxygène, son oxygène atmosphérique est bien au-dessus de celui des autres mondes habités. Le régime alimentaire de la classe élevée était riche en viande rouge, et particulièrement en abats. Aucun doute qu’au fil des générations, la sélection s’était portée sur des individus avec de fortes concentrations en fer dans le sang.
  Donc tout contribuait à masquer la présence d’une maladie d’Addison chez les Harkonnen : une hémoglobine élevée ; beaucoup de fer dans leur régime alimentaire ; une oxygénation atmosphérique élevée. Mais même ainsi, combien d’entre aux étaient fous, et regardez ce qui arrivait lorsqu’ils quittaient leur monde natal : quand Rabban devint gouverneur d’Arrakis, il se déplaça sur une planète sèche à faible teneur en oxygène atmosphérique (ce qui aggrava sa maladie), avec un régime pauvre en fer. Il n’était déjà pas très stable avant, mais il ne fait aucun doute que son cerveau souffrit de ce manque d’oxygène. Ces dommages augmentèrent progressivement sur Arrakis, et il devint « Rabban la bête », le « Souverain Démon ». Bien sûr, il avait amené avec lui sur Dune, ses propres tendances à la cruauté, mais beaucoup de ses excès doivent être mit sur le compte de la maladie qui le conduisait à la folie.
  Si cette hypothèse est correcte, alors Jessica avait le même caractère et elle l’avait transmit à ses enfants. Heureusement qu’elle n’était pas un homme durant les quelques années qu’elle passa sur Arrakis. Pour une raison inconnue, la maladie progressait plus lentement chez les femmes, et le mélange retardait ses effets. Mais la Jessica qui revint au Bene Gesserit ne ressemblait pas à ma Jessica. Cela pouvait-il être un symptôme ?
  Mais pauvre Paul ! Vingt ans sur Arrakis, et durant tout ce temps ses cellules cérébrales mouraient ! Comment avait-il pu lancer un jihad, tuant des centaines de milliers de personnes ? Empereur de l’Univers, pourtant tous ses écrit si puissants le montraient passif. Il voyait l’avenir, mais il marcha tête la première dans le piège de la qizarate, puis dans le désert. Et quand il revint, il n’était plus Paul Atréides. Pour Rabban, sa maladie l’avait conduit à se montrer comme une monstre de vice ; pour Paul, elle l’amena à porter sa culpabilité jusqu’à l’aberration d’accepter une ferveur religieuse.
  Alia aurait pu être en mesure de résister : le régime chargé d’épice d’avant sa naissance ; son sexe ; l’hérédité atténuée par le Duc Leto. Mais la lutte avec les voix devait être continue ; peut-être que juste la perte légère dans sa capacité mentale avait suffit à faire pencher la balance en faveur de ses démons intérieurs.
  Ghanima avait peut-être été épargnée da la maladie, mais cela importait peu. Celui qui importe et qu’il faut mettre au courant, c’est Leto II ».

  Le Duncan Idaho fut tué le lendemain. Il croyait que les voix de Leto et ses visions étaient les fantômes d’un esprit qui se détériorait, que les apparitions de plus en plus fréquentes du « ver » étaient l’un des signes de la progression de la maladie, et cette révélation lui coûta la vie. Etant donné ce que nous savons maintenant de ses notes dans son journal et étant donné ce qui lui restait à éclaircir du puzzle, il travailla la question sans relâche, question qui rendit Leto furieux. Quelle pouvait-elle être ? Etait-ce : la Révérende Mère Gaius Helen Mohiam était-elle la mère de Hasimir Fenring ? Peut-être Leto avait-il répondu, nous ne le saurons jamais. W.E.M.

Autres références :
-          Leto II, Journal (notes de Duncan Idaho-13015), Rakis Réf. Chat. 3, 6, 7, 9-A83.


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