lundi 5 décembre 2016

Venport, Aurélius (140-79 ? av.G.)



Venport, Aurélius (140-79 ? av.G.)
  Explorateur et scientifique, appelé « Père-fondateur de la Guilde Spatiale ».
  Nombre des réfugiés-scientifiques de Richèse furent installés sur la planète abandonnée Komos (rebaptisée Ix) dès le début du jihad butlérien, et parmi leur progéniture, le plus énergique et le plus intelligent fut Aurélius Venport : un jeune garçon qui acquit une notoriété en défendant manifestement la technologie, et pour les progrès qu’il réalisa dans le domaine des vaisseaux interstellaires. Ses vues étaient partagées par Norma Cevna, avec qui il avait aussi une liaison qui dura jusqu’à sa disparition. Cevna partagea son ambition, mais d’une manière qui différait sur la méthode ; tout au long de leur union, elle avait servi de frein diplomatique à son enthousiasme.
  En 110 av. G., les recherches de Venport l’amenèrent au-delà des capacités de la technologie naissante d’Ix. Les ixiens encouragèrent donc Venport à construire trois vaisseaux pour prendre son peuple et quitter la planète. Ces « exilés auréliens » commencèrent dix ans d’errance entravée par des techniques de navigation incertaines, mais ils atteignirent finalement une planète dont les historiens, plus pour des raisons pratiques que pour une quelconque clarté, l’appelèrent Tupile.
  Tupile respectait les exigences que Venport avait en tête depuis le début : des ressources matérielles, une base industrielle récupérable, une intelligente force de travail et un emplacement à la frontière des mondes connus. Alors que Tupile avait encore moins de compétences technologiques qu’Ix, c’était une planète technologique vierge, elle avait quelque chose à offrir que Venport voulait désespérément : la possibilité d’un contrôle total et une puissance sans borne. Les exilés auréliens se présentèrent aux tupiliens comme des sauveurs destinés à restaurer la science de la planète, ramenant la richesse et les loisirs qu’ils avaient connus avant le jihad. L’instrument de Venport, dans le schéma, fut une organisation quasi religieuse des ixiens qu’ils nommaient la Société des Navigateurs Mystiques. Les tupiliens, conscients de leur ancienne prospérité et de leur misère présente, accueillirent les exilés. Venport avait un incontestable charisme et une finesse nécessaire pour endosser son rôle, et les tupiliens furent impatients de l’aider dans n’importe quoi.
  Venport combina les ressources de la planète et les gens formés selon des connaissances scientifiques par des personnes qu’il avait amenées d’Ix ; en un peu plus d’une décennie, la technologie des tupiliens fut reconstruite. Mais le plus important, pour Venport lui-même, est qu’il avait fait un pas de géant vers son objectif secret, le développement de vaisseaux d’hyperespace, capables de fonctionner sans la navigation assistée par ordinateur. Bien sûr, les ixiens n’avaient pas érigés une société technologique à partir de rien : le jihad avait ébranlé Tupile mais ne l’avait pas déchiqueté. Malgré cela, les exilés réalisèrent une merveille d’organisation.
  Durant cette même période (100-85 av.G.), la Société des Navigateurs Mystiques découvrit l’utilisation du mélange pour la navigation, probablement par le biais de l’amitié mystérieuse entre Cevna et une prétendue Bene Gesserit bannie, Dardanius Leona Shard. Les propriétés de l’épice aplanirent les essaies du prototype, l’Avènement d’Or, en 84 av. G., avec Norma Cevna à la fois comme capitaine et navigateur. Le voyage fut un succès partiel : l’Avènement traversa plusieurs années lumières et retourna sur Tupile, comme prévu, dans les cinq jours, mais Cevna s’effondra à cause du stress engendré par son double rôle, et Venport lui-même dû naviguer lors de la dernière courte étape du voyage dans l’espace normal.
  La déception de Venport ternit sa joie : l’obsession de sa vie avait été atteinte par quelqu’un d’autre (même si c’était un être cher) et lui avait donné le pouvoir et la reconnaissance qu’il désirait. Cevna fut incapable d’apprécier l’honneur qu’elle avait gagné : hors d’état pendant des mois, elle montra peu de signes d’amélioration. Comme l’écrivit Arkiid Sidak, l’un des ixiens, sur ordre de Venport : « Jamais un homme n’a voyagé si loin pour se rendre compte, en atteignant son port, que le vrai capitaine était Pénélope ». (Fragments d’une Odyssée, p. 13). Venport se plongea encore dans la construction de vaisseaux et dans la transe d’épice avec une énergie fanatique, travaillant aussi bien avec les exilés qu’avec leurs assistants tupiliens vingt-quatre heures sur vingt-quatre. En 80 av. G., douze vaisseaux furent assemblés, chacun avec l’aide des ixiens assisté de l’épice. Au cours des mois suivants, les capitaines testèrent leurs limites, comme les navigateurs, pour éviter les deux tâches combinées qui avaient affaiblies Cevna.
  En 79 av. G., Venport débuta un essai prolongé du mouvement coordonné des vaisseaux avec Le Néant, le premier à tenter une telle mission. L’auteur anonyme des Mémoires d’Aurélien décrit le résultat :

« Alors que nous étions dans les autres vaisseaux à assumer une division du travail entre capitaine et navigateur, Aurélius, dans le vaisseau amiral le Norma Cevna, insista pour tout faire tout seul – comme elle l’avait fait – mais en mieux et de manière plus sûre, il voulait réussir là où elle avait échoué. Comme nous étions tous pris dans son ardeur, il n’y eu aucune dissension. Nous nous sommes laissé tomber dans le vide et nous avons perdu le contact radio, mais quand nous sommes arrivés à notre destination, seul onze vaisseaux ressortirent. Nous avons formé une spirale pendant trois jours standards à la recherche de Norma Cevna, mais nous n’avons rien trouvé, ni à Kovenek, ni à Tupile quand nous sommes rentrés. Quelques techniciens superstitieux de Tupile murmurèrent des choses à propos d’Ampoliros. Je ne peux pas imaginer Venport comme un « Vagabond de l’espace », mais il pouvait aussi bien l’être : nous, ixiens, avons bien fini ici. Maintenant les jours des tupiliens sont venus. » (p.408)

  Bien que Venport ait disparu, les ixiens finirent effectivement leur travail. Comme la dynamo de l’ancienne Richèse, Venport avait alimenté ses collègues et les adorateurs de Tupile de la même façon, avec la vision qui l’avait séduit – la renaissance des voyages interstellaires rapides et sûrs. S.T.

Autres références :
-          Guilde Spatiale, Fondation de la ;
-          Guilde Spatiale, Les opérations de la ;
-          Navigation interstellaire pré-guildienne ;
-          Cevna, Norma ;
-          Arkiid Sidak, Fragments d’une odyssée, tr. Shosta Graun (Topaz : Grimoire) ;
-          Anon., Mémoires d’Aurélien, lib. Conf. Temp. Séries 684).

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