lundi 5 décembre 2016

La Voix



La Voix
  L’une des plus impressionnantes réalisations physiques de la Sororité Bene Gesserit ; la terminologie idiomatique utilisée fait référence à la manipulation de la parole pour obtenir un contrôle complet sur le récepteur ; la production de stimuli auditifs extra perceptuel capables d’implanter un message dans l’inconscient, créant ainsi une contrainte chez un individu, pour qu’il obéisse. Alors que la Voix était fondée sur la connaissance physique, seul le Bene Gesserit était en mesure de l’exploiter à des fins pratiques, les autres possédaient la connaissance, mais ils ne l’avaient jamais comprise.

Description physique
  La production de stimuli auditifs extra perceptuels implique une manipulation de la musculature laryngée d’une manière qui génère des harmoniques bien au-dessus des vingt milles cycles par seconde (cps), la limite de la réception consciente. La formation Bene Gesserit permettait à ses adeptes de contrôler le ligament thyro-aryténoïdien et la membrane cricothyroïdienne afin de réguler intentionnellement la qualité vocale d’une manière qui générait des fréquences spécifiques dans une gamme de 25.000 à 35.000 cps. La phonation normale, causée par la tension des plis vocaux se replie pour obtenir une condensation et une raréfaction de l’air circulant, fonctionne dans un rayon de 500 à 4.000 csp, avec des harmoniques aléatoires et partiellement contrôlés jusqu’à 10000csp.
  C’est la combinaison d’harmoniques, ainsi que les caractéristiques de résonnance des cavités pharyngées, nasales et buccales qui amplifient les fréquences spécifiques – qui représentent, dans une large mesure, la qualité vocale spécifique qui fait la voix unique de chaque individu. Par exemple, le chant vocal doit sa richesse à l’amplitude ordinaire des harmoniques, une habile manipulation de la Voix nécessite la génération de ces harmoniques sans hauteur de base ou le niveau sonore de la voix perçue. Chaque mot individuel ou phonème requiert une combinaison unique des perceptions de tonalité et des fréquences extra perceptuelles. Le ratio perception/extra perception (combinaison spécifique de fréquences de perceptions et d’extra perceptions) doit varier en fonction de la position d’un phonème dans un mot, qu’elle soit initiale, médiane ou terminale.

La fonction psychologique
  Les stimuli extra perceptuels déclenchent des zones dites non-dégagées, du cortex auditif. Cet effet est mesuré en laboratoire en utilisant des sons à hautes fréquences à partir de sifflets ou d’animaux. Il est également reconnu que de nombreuses langues de la vieille Terre, d’Arrakis ou de Richèse, comptaient largement sur le ton pour désigner des nuances de sens. Dans les langues, cependant, le ton était un aspect numérique de la langue, qui exigeait une connaissance du code de message pour être compris. La Voix, en revanche, s’inscrit sur le récepteur et créé une contrainte d’obéir, sans aucune formation préalable ou conditionnement de la cible. Cet aspect de la Voix nécessite que nous nous engagions dans une vaste spéculation, dans le but d’en déduire sa fonction.
  Parfois, en arrière-plan préhistorique de la race humaine, on constate que nos ancêtres possédaient une audition plus aigüe, qu’ils partageaient avec de nombreuses créatures qui n’avaient pas la capacité à percevoir des sons à haute fréquence. Bien que le défaut d’usage nous ait enlevé la capacité consciente à connaître ou reconnaître ces stimuli, les rendant extra perceptuels, la mémoire raciale avait verrouillé cette connaissance dans notre inconscient. Ainsi, les segments du cortex auditif étaient simplement inutilisés, au lieu d’être invalides. Ces zones étaient effectivement inutilisées, mais les informations qui y étaient stockées n’étaient pas disponibles à partir de l’esprit conscient.
  Les chercheurs concluent que les stimuli auditifs extra perceptibles  empiètent sur le système nerveux à partir de portions communiquant avec le cortex auditif qui se nourrit d’informations seulement par l’intermédiaire de l’inconscient du sujet. Par conséquent, les messages vocaux passaient directement dans l’inconscient, ils n’étaient pas soumis à un contrôle de la volonté consciente du récepteur et la conformité ne nécessitait aucune décision volontaire. Les adeptes Bene Gesserit, bien sûr, étaient en mesure de suivre et de contrôler le trajet neuronal et les fonctions physiques de leur corps, leur permettant ainsi d’apprendre et de générer de tels stimuli. Par conséquent, elles pouvaient utiliser la Voix pour imposer l’obéissance aux autres alors qu’elles étaient, elles, résistantes à un commandement vocal.

Le contexte
  Les connaissances à partir desquelles le Bene Gesserit avait perfectionné la Voix, semblent être tirées de deux domaines d’apprentissage traditionnels, la physique et la psychologie. Les instruments capables de mesurer l’activité nerveuse furent inventés autrefois, durant les premiers stades de l’ère informatique, qui finalement avaient conduit au jihad butlérien. C’est à ce moment-là que nos ancêtres de l’ancienne Terre avaient créés de nombreux jouets électroniques de peu de valeur pratique. C’est sans doute leur manque de compréhension des phénomènes physiques qui avaient provoqué la manie de mesurer de tels évènements. Les instruments pour l’enregistrement des variations électriques dans le système nerveux central avaient conduit à la découverte que les ondes sonores, en dehors de la plage d’audition normale, précipitait l’activité neuronale mesurable. Bien que l’homme primitif ait été conscient que certains animaux pouvaient entendre des sons que les humains n’entendaient pas, et que le mécanisme vocal humain pouvait produire des sons en dehors de la gamme de l’audition humaine, la distinction entre l’audition et la sensibilité nerveuse devait troubler les scientifiques. L’explication pré-butlérienne pour l’audition était basée sur un processus mécanique-électrique qui semblait indiquer que l’individu pouvait « entendre » un stimulus acoustique dans la gamme reçue par l’appareil physique. Bien que la science moderne soit allée bien au-delà de telles approximations grossières, le paradoxe « nous entendons ce que nous ne pouvons pas entendre » n’a jamais été pleinement expliqué jusqu’à ce que les dossiers secrets du Bene Gesserit soient découverts par les chercheurs actuels.
  Les neuroscientifiques contemporains, impliqués dans le Projet Rakis, conviennent que le Bene Gesserit avait appris, probablement avec l’aide de l’épice, l’existence de barrières fixes dans le contexte (populairement appelé « champ limite de force ») de découvertes d’il y a moins d’un siècle, par le légendaire Sin Qadrin.
  L’étude de la psychologie semble avoir toujours été basée sur la théorie que la prise de conscience superficielle n’est pas ce qui se trouve dans l’esprit humain. Seul Muad’Dib et sa lignée avaient réussi à exploiter et utiliser les voix intérieures, de nombreux concepts pré-Dispersion faisaient allusion au théorème de Qadrin au sujet des obstacles fixes et du pourquoi certains humains pouvaient apparemment puiser des souvenirs raciaux que d’autres ignoraient. Par exemple, la réincarnation postulait qu’une âme réapparaissait dans des corps physiques successifs, et l’expérience des vies passées pouvait, à l’occasion, être amenée au niveau conscient. La théorie de l’inconscient collectif supposait que les images de caractères ou d’archétypes de personnalités, implantées dans l’esprit conscient, mais en dehors de notre vision directe, régissaient le comportement de l’individu. Les concepts de Chansiam se rapprochaient de l’affirmation que tous les comportements résultaient de directives qui provenaient du modèle génétique.
  Le corps de la pensée développé par Qadrin et ses successeurs dans les nouvelles sciences, montre clairement que les humains possèdent le potentiel pour se rappeler les expériences et les processus de pensée de tous ceux qui les ont précédés dans leur lignée. Les informations sont stockées dans les zones désormais inutilisées du cortex, freinées par les limites fixes, les champs de l’esprit de la force. Il ne fait aucun doute que c’est l’épice qui a permis en premier au Bene Gesserit de pénétrer ces limites. L.G.

Autres références :
-          Bene Gesserit, Archives du ;
-          Bene Gesserit, Maison du Chapitre du ;
-          Bene Gesserit, La bibliothèque sur Wallach IX ;
-          Bene Gesserit, Les rangs du ;
-          Bene Gesserit, La formation du ;
-          Pitr Braccus, Discussion des « Voix », dans les archives de Rakis, Etude neurophysiologique 213 (Grumman : Tern) ;
-          Sin Qadrin, Les obstacles fixes du cortex cérébral, esp. (Richèse press unis de Bailey) ch. 5.

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