samedi 3 décembre 2016

Tupile



Tupile
  Nom traditionnellement utilisé pour ce qui était une ou plusieurs planètes ou système stellaire ; la planète sanctuaire pour les Maisons Majeures et Mineures vaincues, selon les termes de la Grande Convention ; c’était aussi une base de soutien de la Guilde Spatiale.
  Aux environs de 100 av. G., trois vaisseaux de scientifiques ixiens réfugiés, dirigés par Aurélius Venport et Norma Cevna, se posèrent sur une planète dont l’emplacement et le nom restent encore inconnus. Des arguments solides peuvent être avancés, permettant de situer la planète sanctuaire, établie par la Grande Convention, sur (ou tout près de) le monde des ixiens, mais sans plus de preuve, la question reste ouverte. Tupile jouissait apparemment d’une base technologique avancée, avant d’être visitée par les fanatiques à la fin du jihad butlérien. A ce moment-là, les objectifs initiaux du jihad – la destruction de la technologie des machines fonctionnant au détriment des valeurs humaines – avaient été remplacés par une boucherie aveugle. La technologie de Tupile était apparemment bienveillante, son gouvernement et son économie stables, et sa population prospère et non agressive. (La même chose peut être dite pour les autres planètes dans le système, de nombreuses références ne parlent pas de « Tupile » mais « des Tupiles ».) Malheureusement pour les tupiliens, la population souffrit beaucoup plus du jihad que d’être une base industrielle.
  Les humains furent punis et ne devaient plus utiliser aucune technologie. La conséquence immédiate de cette anomalie fut que le matériel de Tupile resta relativement intacte, mais il y eu une paralysie de l’activité industrielle, jusqu’à l’arrivée d’Aurélius Venport et des ixiens.
  Venport évalua la situation et saisit l’occasion : il se présenta aux gens qui retournaient vite à la sauvagerie, comme un sauveur investit pour restaurer leur société. Ses ressources étaient importantes : il avait avec lui, non seulement les fanatiques de voyages interstellaires, mais aussi des experts dans d’autres disciplines scientifiques qui s’étaient lassées des restrictions et du secret qu’Ix avait imposé à sa communauté scientifique. Il drapa ses exilés auréliens dans des attributs religieux, les rebaptisant « la Société des marins mystiques » et leur offrit une tâche divinement désignée comme un sacerdoce.
  Grâce à ces stratagèmes, il obtint un soutien sans faille des tupiliens.  Avec sa personnalité magnétique, Venport interpréta l’histoire récente aux tupiliens en termes noirs et blancs, ils étaient alors prêts à le croire. Ils avaient besoin de peu pour se convaincre que les butlériens étaient le mal incarné contre lequel la société, personnifiant le progrès humain, se déplaçait vers une résurgence dirigée par Dieu. Le but réel de Venport – trouver un substitut pour la navigation informatisée des vaisseaux dans l’hyperespace – était de retenir les tupiliens du début.
  Dans les années qui suivirent, les dégâts mineurs infligés au complexe industriel de la planète furent réparés, et les autochtones les plus brillants commencèrent à étudier à la Société Académique, fondée pour créer une intelligentsia locale capable de poursuivre le programme après la disparition des ixiens. Avec ses efforts, Venport réussit en un temps remarquablement court. Les premiers vaisseaux qui naviguèrent avec l’épice, sur l’Avènement d’or et le Norma Cevna, qui furent construits sur Tupile et constituèrent les débuts de la flotte de la Guilde Spatiale. La sécurité étroite (aidée par l’emplacement de Tupile sur la frange) fut maintenue tout au long des soixante années suivantes, mais les agents de Tupile tenaient leurs supérieurs bien informés des événements dans l’univers humain, qui avançait rapidement vers le début de l’impérium de la Maison Corrino.

Les intermédiaires de la Guilde se rapprochèrent de l’Impérium en 12 av. G. Après quelques difficultés initiales dans l’établissement de contacts fiables, la Guilde offrit des voyages interstellaires sûrs et fiables ; elle jura une abstention absolue en politique ; et elle adoucit son offre en révélant les propriétés gériatriques du mélange. En retour, elle demanda à avoir le monopole total sur le transport dans l’hyperespace et la promesse de l’Impérium de toujours respecter le secret des Tupiles. Dans sa sagesse, l’Empereur Saudir le Grand vit l’avantage d’une soupape de sécurité aux tensions de la structure féodale qu’il avait si délicatement équilibré. Il espérait déjà avoir l’accord des Grandes Maisons dont les guerres devaient être strictement réglementées en fonction de la Grande Convention. Saudir vit la chance d’offrir une récompense tangible pour montrer la conformité – la création d’un refuge pour les Maisons vaincues, un sanctuaire où les survivants seraient protégés contre les menaces d’extermination. Une fois que la décision de victoire ou de défaite était proclamée, les signataires de la convention étaient tenus de mettre fin aux hostilités, et l’Empereur avait vu dans la Guilde un moyen d’assurer la conformité. Seule la Guilde, par sa présence dans l’hyperespace, pouvait maintenir le secret et garantir le caractère sacré d’un tel havre de paix, mais seulement si elle obtenait le monopole qu’elle demandait : la contreproposition faite à la Guilde offrait le monopole en échange de l’entretien du sanctuaire, et la Guilde accepta.
  L’hypothèse que ce sanctuaire existait dans ou près du système tupilien repose sur deux arguments. Le premier est que la Guilde avait fréquemment utilisé des informations erronées comme tactique : l’exemple classique fut que la Guilde divulgua que le mélange était un produit qui prolongeait la vie, pour détourner l’attention sur le fait qu’elle utilisait l’épice pour la navigation. Si la Guilde avait utilisé un stratagème similaire après la Convention, elle aurait pu juger que le dernier lieu que l’on soupçonnerait d’être le havre était au sein de leur propre système, tout comme personne ne se serait attendu qu’elle révèle sa dépendance à l’épice. Le second argument est stratégique : si la Guilde était proche des Maison vaincues, elle pouvait les surveiller et les protéger d’eux-mêmes et des autres. La Maison qui subissait une défaite, même  forcée, même si elle avait le transport, ne pouvait pas s’aventurer dans l’espace avec des désirs de vengeance alors que la Guilde patrouillait dans la région. Les vaisseaux de reconnaissance de la Guilde pouvaient donc garder le sanctuaire et Tupile en même temps. Ajouté à cela la disparition dans l’histoire de ces quelques Maisons, alors qu’elles avaient trouvé refuge sur Tupile, et l’argument prend un poids considérable.
  Un commentaire qui mérite d’être répandu est que Tupile ou les Tupiles, ne furent jamais reconnus comme étant un simple système d’étoiles. La richesse des agents et des facteurs de la Guilde suggère qu’ils avaient découvert de nombreux mondes peuplés, et de nombreux mondes suggèrent plus d’une étoile. Alors, par déduction, on peut penser que tout un secteur pouvait avoir été, plus ou moins, sous le contrôle et l’exploitation de la Guilde, au fur et à mesure qu’elle grandissait. Garder une région secrète de cette taille, n’était pas impossible, comme d’autres réalités le prouvent (par exemple le Tleilax). La Guilde Spatiale devait avoir une grande latitude pour désigner telle ou telle planète comme Tupile. Si quelqu’un pouvait avoir connaissance sur la vérité de la situation, c’était bien l’Empereur Leto II, et s’il avait eu connaissance de Tupile, cela aurait été inscrit dans les manuscrits de Rakis. S.T.

Autres références :
-          Guilde Spatiale, Les fondations de la ;
-          Guilde Spatiale, Les opérations de la ;
-          Venport, Aurélius ;
-          Cevna, Norma.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire