Contraception, La
Durant des siècles après le jihad butlérien,
la contraception fut une idée rarement parlée et une pratique encore plus
rarement mise en œuvre. Puisque c’était l’avortement, ordonné par une machine,
d’un enfant de sexe féminin qui avait provoqué le jihad, et dont peu de
planètes avaient échappé à la colère de ce jihad sans perte importante de vie,
la pratique sur la plupart des mondes, pour chaque couple, était d’avoir et
d’élever autant d’enfants que possible.
Après le traité de Corrin – et, plus important
encore, la Grande Convention – et l’établissement de l’Imperium, la société
changea lentement. Des familles plus petites, avec deux à quatre enfants,
devinrent la norme au sein des Grandes Maisons ; les Maisons Mineures et
les castes inférieures dans le système des Faufreluches continuèrent à avoir
les mêmes habitudes, singer les habitudes de leurs supérieurs. En 980, les
premières publications impériales sur le contrôle des naissances furent
publiées et la recherche dans ce domaine avança rapidement.
Après
6795 il y a peu de choses qui indiquent que d'autres travaux dans le domaine, en
dehors du raffinement de l’inévitable « minute » (une exception
notable dont il sera question plus tard, eut lieu dans une unité sur Arrakis en
7200). Les méthodes contraceptives avaient été réduites à un petit nombre
extrêmement fiables et avaient cours sur chaque monde dans l’imperium.
Les plus populaires étaient les implants sur
scrotum. Cette technique impliquait l’insertion d’un implant qui pesait environ
un dixième de gramme, au-dessous du scrotum ; il assurait la libération
d’une dose précise de Siranil dans les tissus environnants pour une période de
6 mois. La drogue, qui était un principe spécifique, agissait uniquement contre
les spermatozoïdes actifs, et se dissipait complètement à la fin des 6
mois ; la restauration de la fertilité de l’utilisateur était complète. Il
n’était exposé à aucun effet secondaire nocif et pouvait, si nécessaire, servir
tout au long des années de fertilité de l’homme.
Il y avait, bien sûr, quelques hommes qui
trouvaient l’implant insatisfaisant. Les Empereurs Corrino, les officiers de
haut rang des sardaukar impériaux et les chefs de la plupart des Grandes
Maisons, étaient parmi eux. Pour ces hommes, maintenir une femme et plusieurs
concubines à disposition pour procréer, était plus une règle qu’une exception –
le harem royal était l’exemple le plus évident – alors qu’ils pouvaient choisir
de ne pas imprégner une certaine femme à un moment, l’idée qu’ils ne pourraient
imprégner aucune femme, n’était pas envisageable. Dans ces familles la pratique
devint l’utilisation de médicaments contraceptifs pour les femmes
(habituellement ingérés sous une forme ou une autre), aussi efficaces que le
siranil, sauf pour la durée qui était plus longue : parmi les plus
populaires, estrekan et dalavix.
L’exception à l’usage de drogues était pour
les femmes qui avaient reçu une formation Bene Gesserit. La sororité enseignait
à ses membres à maintenir et ajuster les équilibres internes de leur corps, et
l’une des compétences qu’une Bene Gesserit apprenait était la capacité à
réguler l’équilibre du pH de son utérus. Depuis l’ovulation jusqu’au début du
flux menstruel, une femme qui ne souhaitait pas concevoir, pouvait simplement
faire de son ventre un environnement inhospitalier (c'est un processus
similaire, mais plus délicat qui permettait aux Bene Gesserit de choisir le
sexe du fœtus en ne permettant qu’à certains types de spermes désiré de
remonter les trompes de Fallope).
Une autre méthode fut introduite par les
Fremen sur Arrakis sur 7200. Dès leurs premières années sur la planète
désertique, les Fremen comprirent que l’addiction au mélange était inévitable
et que l’interaction entre l’épice et n’importe quel autre type de drogue,
était mortellement dangereuse. Il était évident que les médicaments qui étaient
couramment utilisés dans l’Imperium ne pouvaient être utilisés par les
Fremen ; ils ne souhaitaient pas non plus demander l’aide des
« sorcières » du Bene Gesserit. Les médecins Fremen étudièrent le
problème avec soin et compte tenu des besoins uniques de leur peuple, ils
arrivèrent à une solution acceptable.
Ils modélisèrent leur méthode en mettant en
place une technique sexuelle qui est mentionnée dans leurs premiers documents
historiques ; les Fremen apprirent à séparer l’orgasme masculin de
l’éjaculation. Lorsqu’ils atteignaient la puberté, les garçons recevaient une
formation détaillée sur la technique et ils ne pouvaient entrer dans l’âge
adulte sans l’avoir maîtrisée, quelques soient leurs autres réalisations. Un
jeune homme qui s’avérait incapable de maîtriser le contrôle était considéré
comme un danger, non seulement pour lui-même (l’éjaculation était un gaspillage
de l’eau si précieuse), mais pour ses partenaires. En effet, les derniers
stades de la grossesse pouvaient ralentir une femme et rendait ses voyages
dangereux, aucune femme Fremen ne se serait mise en danger elle-même ou sa
troupe en risquant une grossesse constamment et de manière non désirée. Un mâle
qui n’avait pas de contrôle restait généralement célibataire.
Les abortifs étaient disponibles, leur
utilisation était impopulaire et illégal sir certains mondes. Cette répulsion
pour la contraception « après-le-fait » prenait ses racines dans la
période du jihad butlérien, il était induit par cette haine, et en partie à
cause de l’efficacité presque absolue des contraceptifs disponibles ; ces
abortifs étaient fabriqués et utilisés principalement comme des armes
d’intrigue (il était beaucoup plus facile d’éliminer l’héritier d’un rival
avant sa naissance). Giedi Prime, la Maison-Mère des Harkonnen, fut à l’origine
de plus de 80% des abortifs produits entre 3005 et 10193 ; cette
spécialisation impopulaire suscitait des critiques acerbes de la part du reste
des Grandes Maisons et du Bene Gesserit, qui voyait un tel médicament comme une
menace à leur programme de sélection génétique (l’existence d’un médicament si
répugnant ne pouvait être laissé entre les mains de ceux qui échappaient à la
sororité. Les Bene Gesserit ne trouvaient pas la méthode si désagréable, mais
seulement pour leur propre service).
Au cours des millénaires du règne de Leto II,
les connaissances en matière de contrôle des naissances furent écartées, ainsi
qu’une grande partie des technologies avancées de l’Imperium, ce n’est que dans
les périodes de la Grande Famine et de la Dispersion que des méthodes plus
sophistiquées furent découvertes. C.W.
Autres références :
-
Jihad butlérien ;
-
Atréides, Dame Chani, Menstruations
Fremen ;
-
Mohiam, Révérende Mère Helen Gaius ;
-
Atréides –Corrino, Princesse Irulan ;
-
R. Semajo, Rituel et
fertilité, Sofia 420 : 61-68 ;
-
E.K. Sentenag, Les
techniques chirurgicales du dernier millénaire (Antares : faculté
de médecine populaire) ;
-
Ruuvars Shaigal, éd. Principes
fondamentaux : un cahier d’exercices mentaux Bene Gesserit (Grumman :
Lodni).
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