Dictatel
(Le)
Un
dispositif de transcription de la pensée, d'abord construit en 10938 par Pon
Fenrhy et Glais Omer, des scientifiques ixiens de spécialisations différentes.
Fenrhy avait fait des recherches sur l’historique des ondes cérébrales et leurs
manifestations physiques, qui avaient conduit à l'invention de l'émetteur
interpersonnelle en 10925 ; Omer était l'inventeur et le développeur de l’imprimante
laser, une machine qu’il exposa la
première fois en 10921, elle transcrivait les données sur des feuilles de
lumière de plastivellum sensibilisées à l'aide d'un faisceau de lumière
cohérente. Leurs talents combinés et deux années de recherches intensives
aboutirent au dictatel, en 10938, la garde du journal de l'Empereur-Dieu avait
été une question de connaissance répandue depuis plusieurs siècles, ce qui
incitait sans doute les Ixiens à investir beaucoup de leur temps et leur
énergie dans le développement du dictatel. Une machine qui pouvait retranscrire
les pensées d'un auteur sans l'intermédiaire de l'écriture ou de la parole, sur
un matériau capable de supporter plusieurs milliers d'années, voilà qui pouvait
intéresser une personne comme Leto. Le dictatel était un cadeau certain de lui
plaire et il servit l'un des nombreux comptoirs d’Ix contre les influences du
Bene Gesserit et des Tleilaxu. Il aida également à protéger la recherche d’Ix
dans les zones « interdites » de la science et de la technologie. En acceptant
le dictatel, l'Empereur-Dieu démontrait à nouveau sa volonté d'ignorer les
transgressions de leurs scientifiques.
Le
dictatel conçu pour Leto avait l'avantage supplémentaire d’être télécommandé. L’impression
et les machines contraignantes, bien cachées dans les catacombes de la Citadelle
pourraient être activées à volonté par l'Empereur-Dieu, indépendamment de son
emplacement. L’onde n'avait pas encore été déterminée, mais elle devait être d’au
moins quinze cents kilomètres. Il pourrait ainsi éviter à devoir transporter
une autre forme d'instrument d'écriture avec lui lorsqu’il était loin de la Citadelle
et cela évitait aussi l’inconvénient d’avoir à transcrire ses écrits à son
retour, comme il l'avait fait avec ses journaux avant 10938.
Alors
que Fenrhy travaillait à trouver la meilleure forme d’onde, Omer modifiait les spécifications
de son invention : l'imprimante devait être activée par commande mentale, être
alimentée par une source d'énergie bien plus durable que celle généralement utilisé
pour les imprimantes laser, et elle devait avoir besoin le moins possible d’un service
d’entretien. Les deuxième et troisième exigences étaient les plus faciles à
atteindre, et un modèle les intégrant pouvait être prêt pour l'inspection dans
les six mois. Omer avait rationalisé plus tôt les fonctions de sa machine,
réduisant le nombre de pièces en mouvement ; il avait également remplacé le
bloc d'alimentation électromagnétique en utilisant un matériau avec une longue
demi-vie, mais c’était un matériau radioactif, utilisé pour les atomiques de
famille.
(Bien
que les dossiers des ixiens affirment que Leto II n’avait pas été informé de ce
point dans le projet du dictatel, le fait que cette forme de combustible
radioactif était utilisée dément cette affirmation. L'Empereur-Dieu avait
expressément interdit l'utilisation de tout type d’Atomiques et c’était une
règle qu'il n’avait jamais enfreint.)
Le
travail de Fenrhy était à la fois complexe et chronophage. Alors qu'il savait
déjà que les ondes bêta fonctionnaient mieux que les ondes de transmission, il
avait été dit que la nouvelle machine devait recevoir des transmissions
précises à une distance de 1500 km, plus de trois fois la distance parcourue par
ses modèles précédents. Enfin, à la fin de 10935, il découvrit que les ondes
bêta-2, bien que codées et amplifiées, étaient capables de transporter de
grandes quantités de données, sur de plus grandes distances encore que ce qui
lui était assigné. Il donna ses résultats à Omer, expliqua ce qu'il fallait
dans l'imprimante au moyen d'un récepteur, et les deux avaient ainsi un modèle de
dictatel qui fonctionnait, il fallait le construire et il serait prêt l'année
suivante.
Quand
ils exposèrent leur machine devant les inquisiteurs et demandèrent la
permission de l’emmener sur Arrakis afin d’en faire la démonstration à l'Empereur-Dieu ;
ils furent cruellement déçus. Une autre exigence, qui ne leur avait jamais été
dite, les matériaux qu’ils devaient utiliser pour le dictatel devaient être
pratiquement indestructibles. Comme aucun matériau connu – et certainement pas
le plastivellum sur lequel le dispositif d’Omer imprimait – n’était
suffisamment durable pour les besoins de l'Empereur-Dieu, le dictatel ne
pouvait pas être livré tant que qu’un tel matériau ne serait pas découvert.
Omer
et Fenrhy, furieux que cette information ne leur ait pas été donnée plus tôt, se
retirèrent du projet. Ce n'est qu’en 10940, quand le bourrage Rondel de papier
cristal ridulien fut découvert, que la machine trouva un support d'impression
approprié, mais il n’y avait plus les créateurs du dictatel d’origine. Cette
association fut limitée ; ils enseignaient simplement les fonctions de
l'appareil aux hommes qui devaient le transporter sur Arrakis. Aucun des
inventeurs du dictatel (sans doute comme punition pour ce que les inquisiteurs
considéraient comme un comportement enfantin) n’était présent lors de la démonstration
devant l'empereur-Dieu.
Que
le dictatel ait fonctionné aussi bien, sinon mieux que ce qui avait été
initialement prévu ne fut pas une consolation.
Autres références :
-
Journaux
de Leto II ;
-
Cristaux
riduliens ;
-
Alan
Bartke, Enquêtes sur la technologie
ixienne, 10900-13500 (enfin : mosaïque).
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