jeudi 21 janvier 2016

Dictatel (Le)



Dictatel (Le)
  Un dispositif de transcription de la pensée, d'abord construit en 10938 par Pon Fenrhy et Glais Omer, des scientifiques ixiens de spécialisations différentes. Fenrhy avait fait des recherches sur l’historique des ondes cérébrales et leurs manifestations physiques, qui avaient conduit à l'invention de l'émetteur interpersonnelle en 10925 ; Omer était l'inventeur et le développeur de l’imprimante laser, une machine  qu’il exposa la première fois en 10921, elle transcrivait les données sur des feuilles de lumière de plastivellum sensibilisées à l'aide d'un faisceau de lumière cohérente. Leurs talents combinés et deux années de recherches intensives aboutirent au dictatel, en 10938, la garde du journal de l'Empereur-Dieu avait été une question de connaissance répandue depuis plusieurs siècles, ce qui incitait sans doute les Ixiens à investir beaucoup de leur temps et leur énergie dans le développement du dictatel. Une machine qui pouvait retranscrire les pensées d'un auteur sans l'intermédiaire de l'écriture ou de la parole, sur un matériau capable de supporter plusieurs milliers d'années, voilà qui pouvait intéresser une personne comme Leto. Le dictatel était un cadeau certain de lui plaire et il servit l'un des nombreux comptoirs d’Ix contre les influences du Bene Gesserit et des Tleilaxu. Il aida également à protéger la recherche d’Ix dans les zones « interdites » de la science et de la technologie. En acceptant le dictatel, l'Empereur-Dieu démontrait à nouveau sa volonté d'ignorer les transgressions de leurs scientifiques.
  Le dictatel conçu pour Leto avait l'avantage supplémentaire d’être télécommandé. L’impression et les machines contraignantes, bien cachées dans les catacombes de la Citadelle pourraient être activées à volonté par l'Empereur-Dieu, indépendamment de son emplacement. L’onde n'avait pas encore été déterminée, mais elle devait être d’au moins quinze cents kilomètres. Il pourrait ainsi éviter à devoir transporter une autre forme d'instrument d'écriture avec lui lorsqu’il était loin de la Citadelle et cela évitait aussi l’inconvénient d’avoir à transcrire ses écrits à son retour, comme il l'avait fait avec ses journaux avant 10938.
  Alors que Fenrhy travaillait à trouver la meilleure forme d’onde, Omer modifiait les spécifications de son invention : l'imprimante devait être activée par commande mentale, être alimentée par une source d'énergie bien plus durable que celle généralement utilisé pour les imprimantes laser, et elle devait avoir besoin le moins possible d’un service d’entretien. Les deuxième et troisième exigences étaient les plus faciles à atteindre, et un modèle les intégrant pouvait être prêt pour l'inspection dans les six mois. Omer avait rationalisé plus tôt les fonctions de sa machine, réduisant le nombre de pièces en mouvement ; il avait également remplacé le bloc d'alimentation électromagnétique en utilisant un matériau avec une longue demi-vie, mais c’était un matériau radioactif, utilisé pour les atomiques de famille.
  (Bien que les dossiers des ixiens affirment que Leto II n’avait pas été informé de ce point dans le projet du dictatel, le fait que cette forme de combustible radioactif était utilisée dément cette affirmation. L'Empereur-Dieu avait expressément interdit l'utilisation de tout type d’Atomiques et c’était une règle qu'il n’avait jamais enfreint.)
  Le travail de Fenrhy était à la fois complexe et chronophage. Alors qu'il savait déjà que les ondes bêta fonctionnaient mieux que les ondes de transmission, il avait été dit que la nouvelle machine devait recevoir des transmissions précises à une distance de 1500 km, plus de trois fois la distance parcourue par ses modèles précédents. Enfin, à la fin de 10935, il découvrit que les ondes bêta-2, bien que codées et amplifiées, étaient capables de transporter de grandes quantités de données, sur de plus grandes distances encore que ce qui lui était assigné. Il donna ses résultats à Omer, expliqua ce qu'il fallait dans l'imprimante au moyen d'un récepteur, et les deux avaient ainsi un modèle de dictatel qui fonctionnait, il fallait le construire et il serait prêt l'année suivante.
  Quand ils exposèrent leur machine devant les inquisiteurs et demandèrent la permission de l’emmener sur Arrakis afin d’en faire la démonstration à l'Empereur-Dieu ; ils furent cruellement déçus. Une autre exigence, qui ne leur avait jamais été dite, les matériaux qu’ils devaient utiliser pour le dictatel devaient être pratiquement indestructibles. Comme aucun matériau connu – et certainement pas le plastivellum sur lequel le dispositif d’Omer imprimait – n’était suffisamment durable pour les besoins de l'Empereur-Dieu, le dictatel ne pouvait pas être livré tant que qu’un tel matériau ne serait pas découvert.
  Omer et Fenrhy, furieux que cette information ne leur ait pas été donnée plus tôt, se retirèrent du projet. Ce n'est qu’en 10940, quand le bourrage Rondel de papier cristal ridulien fut découvert, que la machine trouva un support d'impression approprié, mais il n’y avait plus les créateurs du dictatel d’origine. Cette association fut limitée ; ils enseignaient simplement les fonctions de l'appareil aux hommes qui devaient le transporter sur Arrakis. Aucun des inventeurs du dictatel (sans doute comme punition pour ce que les inquisiteurs considéraient comme un comportement enfantin) n’était présent lors de la démonstration devant l'empereur-Dieu.
  Que le dictatel ait fonctionné aussi bien, sinon mieux que ce qui avait été initialement prévu ne fut pas une consolation.

Autres références :
-          Journaux de Leto II ;
-          Cristaux riduliens ;
-          Alan Bartke, Enquêtes sur la technologie ixienne, 10900-13500 (enfin : mosaïque).

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