vendredi 15 janvier 2016

Crompton, Ruines de



Crompton, Ruines de
  L'histoire des ruines Crompton est l'une des plus mélancoliques de ces dernières années, tout comme les histoires d'espoirs déçus le sont toujours. Contrairement à la plupart des sujets qui touchent à la découverte des cristaux de Rakis, celui-ci n'a pas élargir nos horizons, mais les a diminué.
  L'histoire fut documentée, à chaque étape, en commençant par le voyage d'exploration du navire de la Guilde, Tharondelai, commandé par le capitaine Levas Crompton, en 14701. Aux frontières les plus lointaines de l'espace humain ils enquêtèrent sur une étoile de type G, Sutterer 4041, la quatrième planète qui était confortablement blottie dans l'écosphère de l’étoile. Les membres de l'équipage descendirent à la surface de la planète, et constatèrent une variation importante des conditions humaines optimales grâce à un pourcentage relativement élevé de la vapeur d'eau dans l'atmosphère ; autrement, la planète semblait idéal pour la colonisation. Tharondelai, revint au siège de la Guilde Spatiale, où le capitaine Crompton enregistra la planète et reçut son bonus de découverte.
  En 14702 l'expédition de suivi habituel fut envoyée sur la planète pour confirmer les premiers résultats et pour une recherche scientifique plus approfondie de sa valeur en tant qu'habitat. La planète fut alors nommée Crompton. Une partie normale de la procédure fut le lancement d'un satellite à basse altitude, pour une photogrammétrie en détail. Alors que les équipes terrestres commencèrent à étudier le climat, la minéralogie et la biologie, l'équipe d'enquête orbitale combina les plans-photo et a commença à chercher quelque chose d'intéressant pour diriger les scientifiques sur la surface.
  En quelques jours, ils découvrirent la présence de quelque chose qui ressemblait à une structure artificielle de près d'un kilomètre de diamètre, sur les rives du plus grand lac du continent central. Agissant en vertu des règlements de longue date, régissant un éventuel contact extraterrestre, le capitaine Reola senShek, dirigea le satellite en vue d’une reconnaissance plus étroite et continua, alors qu'elle ordonna à ses équipes au sol de revenir au navire. Les nouvelles photos révélèrent que la structure avait été considérablement endommagée, sans aucun signe d'activité de toute nature que ce fut, dans la région.
  Les équipes au sol revinrent à la surface, cette fois sur le site de la structure, et commencèrent attentivement à enquêter. Aucune trace de vie intelligente ne fut trouvé près de la structure, ni nulle part sur la surface de Crompton. Après avoir terminé sa mission d'origine, l'équipage du navire revint au siège. La recherche dans les dossiers de Guilde montraient rien de plus que l'enquête précédente, ni sur Sutterer 4041 ni même dans ce quadrant. Autant que la Guilde pouvait le déterminer (et ils étaient certainement dans une position idéale pour être informés) aucun être humain n'avait jamais mis le pied sur Crompton.
  La deuxième expédition de 14702, était composée de cinq grands vaisseaux portant une foule de personnel et une masse de matériel, retourna sur Crompton tandis que les nouvelles de contacts extraterrestres se propageaient sur les mondes habités. Des équipes d'archéologues, architectes, xéno-biologistes, etc., ratissaient chaque centimètre de la structure et menèrent l'étude la plus intensive qu’une planète inhabitée jamais subit. Leurs résultats furent simples et ne furent jamais contestée : la structure, qu'on appelle maintenant les Ruines de Crompton, était âgée d’environ trois à cinq mille ans. Elle était entièrement vide, à l'exception des débris où les sections qui s’étaient effondrées. Aucune autre structure ou indication d’une quelconque vie intelligente ne fut trouvée sur la planète, bien que de petites parcelles de terre, près de la structure, montrent des concentrations élevées d'oxydes ferriques. Il fut spéculé que ces correctifs auraient pu être les positions de matériel lourd de construction qui s’étaient entièrement décomposés. Crompton hébergeait de nombreux micro-organismes qui désagrégeaient les métaux, fibres végétales et animales, et les tissus. Un degré élevé de produits synthétiques dans la structure avait grandement retardé, mais pas entièrement arrêté, ce processus de décomposition. Le voisinage stellaire de Sutterer 4041 fut exploré, mais rien ne fut trouvé pour faire la lumière sur le mystère de l'immense structure ancienne.
  Là, la question se reposa. On proposa toutes sortes de théories pour expliquer les Ruines de Crompton, mais les décennies devinrent des siècles, les Ruines tombèrent dans l’oubli, et on y fit référence qu’occasionnellement. Le consensus était que les Ruines représentaient une preuve solide de l'existence d'une vie extraterrestre intelligente. Et il ne fut pas difficile de maintenir cette croyance : l'univers étant une vaste région, et certains firent valoir qu'il était peu probable que la présence d’une humanité, mise sur la scène quelques milliers d'années après que les étrangers aient été sur Crompton, était fortuite. Certains firent valoir que nous pourrions ne pas rencontrer d’étrangers demain ou l'année prochaine ou même dans les cent prochaines années, nous ne savons rien de ces ruines, et nous devons réfléchir à ce qu'il faudra faire lorsque le contact aura effectivement lieu.
  Puis vinrent les Découvertes de Rakis. Plusieurs années après la découverte initiale sur Rakis, lorsque les résultats furent largement médiatisés, l'archéologue Joona Kritapar fit remarquer que si la non-chambre de Leto II était une structure non encastrée sur les lieux de fouille, et si les hauteurs des différents étages variaient au lieu d'être constantes, la non-chambre aurait pu être un duplicata légèrement plus petit des Ruines de Crompton. À l'exception de l'omission du huitième étage de la non-chambre, du point de vue de la structure, Crompton était identique dans sa forme et sa proportion à la non-chambre.
  La théorie de l'origine extraterrestre des Ruines Crompton fut totalement oubliée. Les quelques spécialistes restés sur les ruines firent valoir, à juste titre, que rien n’était résolu : seule la nature du problème avait changé. Au lieu de remettre en question le quand et comment les étrangers avaient atteint Crompton et pourquoi ils avaient construit la structure, le mystère devint le comment et quand Leto avait envoyé des équipes de construction à Crompton et pourquoi l’avait-il construit. Bien que ces problèmes soient intrigants, ils attirèrent peu d'attention, sans doute pour deux raisons. Premièrement, l'ampleur de la Découverte de Rakis draina l'énergie et de temps des savants qui, autrement, auraient exploré la question de Crompton; il était tout simplement plus facile de récolter les abondants matériaux de Rakis et personne ne voulait travailler le sol stérile de Crompton. Deuxièmement, psychologiquement la plus importante, la bombe des « extraterrestres » de Crompton avait été accueillie avec un profond regret que la seule preuve de vie non-humaine intelligente doive apparaître comme une erreur, ou pire – un canular forgé par quelqu'un dont les motifs étaient souvent plus mystérieux que la structure elle-même. WEM

Autres références :
-          Non-chambres ixiennes ;
-          Découvertes de Rakis : exploration.

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