Corrino Shaddam IV (10134-10202)
Quatre-vingt-et-unième Empereur Padishah de la
Maison Corrino. Né d’Elrood IX et de Dame Fasrille Corrino, le garçon qui
allait devenir le dernier des empereurs Corrino n’eut aucune prémonition de son
malheureux destin. Au lieu de cela, il put, alternativement, apprécier et endurer
sa place à la cour d’Elrood, un endroit qui fournissait de possibles héritiers
Corrino avec les deux plus grands luxes disponibles dans l'Imperium, la formation
la plus rigoureuse et les tests les plus inimaginables.
Dès sa plus tendre enfance, Shaddam se lia
d'amitié avec Hasimir Fenring, un cousin éloigné dont l'esprit rusé et agile avait
certainement gardé le na-Empereur en vie pendant les années d'intrigues et de
violence qui précédèrent son règne. Fenring possédait la capacité de manipuler,
sans contrarier, ceux au pouvoir ; en aidant son compagnon à cultiver des
compétences similaires, et en lui donnant le bénéfice de ses propres conseils,
le na-Comte assuma une fonction pour laquelle Shaddam lui serait définitivement
reconnaissant.
Peu de temps après l'accession de son ami
Fenring au titre de Comte, Shaddam fut retiré de la Cour, en compagnie de trois
autres aspirants, pour des raisons de tests privés décidés par la Maion
Corrino. Les conseils du jeune Comte furent considérés comme l'un des facteurs
responsables de la survie de Shaddam au rituel de formation aux intrigues qu’il
devait suivre là-bas ; il revint sur Kaitain, seul survivant de son
groupe, après seulement 9 mois.
Le na-Empereur, comme le voulait la coutume, fut
immédiatement installé comme chef des Sardaukar. Ses voyages et ses fonctions le
gardaient souvent loin de la cour, bien que des rapports officiels, à son père,
et non officiels, à sa mère et au Comte Fenring, étaient régulièrement
communiqués. Les registres tenus par le Sardaukar Hegemon, ainsi que ceux des
différents officiers qui surveillaient l'héritier royal, indiquent que Shaddam
était à peine acceptable et loin d’être un brillant leader, mais les sardaukar
acceptaient de servir sous ses ordres.
En 10155, au cours d'un congé sur Kaitain,
Shaddam échappa à un complot d'assassinat contre lui. Les détails furent
fournis par le Comte Fenring, qui toucha une compensation appropriée de son
ami. Agissant sur le conseil de Fenring, Shaddam se prononça contre les conspirateurs
devant l’ensemble de la Cour, ce qui rendit impossible toute suspicion contre
lui concernant des intrigues à venir.
En plus de fournir un degré de sécurité pour
le na-Empereur, cet exposé servit deux d'autres fins : il rendit public
l'existence du chercheur-tueur, jusque-là connu seulement des membres de la Maison
Corrino ; il donna également un avis subtile à Elrood IX, sur son fils, bien
qu’il fut conscient de sa propre implication dans le schéma.
Après l'exécution d'un membre sans importance
de la Maison royale qui fut considéré comme le bouc émissaire du crime, Shaddam
retourna auprès de ses troupes. En son absence de Kaitain, son père fut tué,
victime du chaumurky et Shaddam IV devint le nouvel Empereur Corrino.
Comme tous les dirigeants, Shaddam IV trouva,
après son arrivée au pouvoir, que beaucoup de ses actions étaient influencées,
sinon dictées, par ceux de sa lignée qui avaient réussis. L'équilibre des
forces triangulaires, par exemple, qui distribuait le contrôle de l'Imperium
entre la Maison Royale, le Landsraad et la CHOM, fixait des limites au pouvoir
juridique qui pouvait être exercé par un Empereur. Certains écrits qui ont
survécu à la période du règne de Shaddam indiquent que cette contrainte le
mettait en colère de temps en temps ; il préférait qu’un plus grand contrôle soit
mis à sa disposition.
L’irritation particulière, cependant, résultait
de quelque chose plus personnel, d’une restriction dans les négociations que
mené Elrood IX, sur la fin de son règne, et le Bene Gesserit. Dans une rare
complémentarité des intérêts, la Maison Corrino, représentée par l'empereur, et
la Communauté du Bene Gesserit, avaient mêlé leurs plans. Les conditions
offertes par le Communauté des Sœurs devaient être impressionnantes, même selon
les normes impériales, pour que le résultat de leur troc avec Maison Corrino obligeait
Shaddam à d'accepter un mariage arrangé. Dame Anuril, une Bene Gesserit de rang
caché. La cérémonie se déroula trois mois après le couronnement du nouvel
empereur.
Les termes du mariage donnèrent une raison
supplémentaire à Shaddam d'en vouloir à
celles qui avaient arrangé ce mariage. Seuls les enfants nés par Anuril pourraient
prétendre au trône ; aucun enfant engendré par les concubines impériale ne
pourrait lui succéder. Pour quelqu’un habitué à une large gamme de choix, une
telle restriction dans le choix de l’héritier de la Maison Corrino, semblait
intolérable.
Que l'empereur ait choisi de se perdre dans
les méandres des fonctions de la Cour et dans les plaisirs de son harem peut
être considéré comme directement lié à sa situation matrimoniale. Le nombre de
Bursegs et d’officiers de commandement Sardaukar de haut rang, fut doublé dans
les seize premières années du règne de Shaddam, et la population de son harem
royal augmenta dans une proportion similaire. Les dirigeants précédents avaient
consigné, dans des rapports, le détail concernant chaque action des troupes impériales
et leur nombre, ainsi que le nombre de soldats de chacune des Grandes Maisons ;
Shaddam IV, préféra s’occupé lui-même des intrigues avec le Landsraad, laissant
une grande partie de ses fonctions réelles au sein de son empire à ses
conseillers et aux agents Sardaukar de rang supérieur. Si l’Imperium se porta aussi
bien que cela, dans les années précédant la révolte d’Arrakis, c’était presque
entièrement dû aux efforts de ces deux groupes.
La mélancolie et le retrait de Shaddam devinrent
encore plus marqués au cours des deux premières décennies de son mariage.
Anuril lui donna cinq filles - Irulan, Calice, Wensicia Corrino, Josifa et Rugi
– et pas de fils avant sa mort en 10176. L'empereur passa beaucoup moins de
temps à pleurer son décès que dans le deuil de sa lignée : en ne lui permettant
d’avoir que des enfants de sexe féminin, le Bene Gesserit lui avait arraché le
contrôle de sa Maison. L'homme qui épouserait la Princesse choisie pour
recevoir le trône de son père serait le prochain Empereur Corrino.
L'empereur dépensa de plus en plus de temps
et d'énergie dans les intrigues, en grande partie celles tournant autour des
diktats de la Grande Convention. En 10182, il était censé intervenir dans une
guerre des Assassins entre la Maison Harkonnen et la Maison Kalifi afin
d’empêcher l'assassinat du Baron Vladimir Harkonnen (bien que l'accusation n'ait
jamais eu assez de preuve pour permettre au Landsraad d'agir contre lui). Trois
ans plus tard, un séide Imperial enleva les filles jumelles de la Maison Mineure
Yorba, et les livra à Shaddam en cadeau. Les malheureuses jeunes femmes furent
finalement libérées, grâce au fait qu’elles réussirent à envoyer un message
furtif à un diplomate en visite de leur monde natal en 10189 ; la
protestation de l'empereur quant à son ignorance de leurs véritables identités ne
fut pas bien accepté en particulier par la Maison concernée, mais elle n’avait
pas une position très importante, ce qui sauva Shaddam de toutes conséquences
désastreuses.
En 10191, Shaddam entrepris de violer la
Grande Convention de la manière la plus grave qu’il soit : il envoya les Sardaukar Impériaux pour combattre
les forces de la Maison Atréides, sous la livrée des Harkonnen. Cet acte, qui semblait
être une occasion idéale pour étendre son propre pouvoir, marquait aussi la
ruine d’un Empereur frustré. Au lieu de lui fournir le profit facile d'un
partenaire discret (les Harkonnens, même s’ils fournirent les énormes quantités
de mélange que Shaddam demandait en paiement de son aide, n’osèrent jamais
admettre la raison de ce paiement), il déclencha une grande rumeur à l’égard du
Ladsraad, et le défi d’Arrakis coûta son trône à Shaddam, sa fille aînée, et
son confort qui lui était si cher. Pas même les efforts patients et déterminés
du comte Fenring, ni les milliards de solaris qu’il paya en pots de vin, ni
même l’épices ne contribuèrent à maintenir l'ordre et à apaiser les soupçons
dans les mois qui suivirent la défaite des Atréides, ne purent sauver Shaddam
quand Paul Atréides et ses Fremen se soulevèrent contre lui et ses Sardaukar.
Amer et vaincu, Shaddam IV partit en exil
involontaire sur Salusa Secundus en 10196, accompagné de ses trois filles
restantes, du Comte et de Dame Fenring, et de la majorité de ses courtisans de
Kaitain. Jusqu'à sa mort en 10202, il montra une telle aversion pour le nom de
Paul Atréides que même les lettres d’Irulan, à leur arrivée étaient ouvertes
par le Comte Fenring qui supprimait soigneusement toutes références au nouvel
Empereur. C.W.
Autres références :
- Atréides, Leto ;
- Atréides, Paul Muad'Dib ;
- Fenring, Comte Hasimir ;
- Harkonnen, Baron Vladimir ;
- Sardaukar ;
- Salusa Secundus ;
- Irulan Atréides-Corrino, Le Comte Fenring : un profil, Temp. Série 243, et Dans la maison de mon père, tr. Rebeth Vreeb (Kaitain: Linthrin UP).
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