mardi 12 janvier 2016

Corrino Shaddam IV


Corrino Shaddam IV (10134-10202)

  Quatre-vingt-et-unième Empereur Padishah de la Maison Corrino. Né d’Elrood IX et de Dame Fasrille Corrino, le garçon qui allait devenir le dernier des empereurs Corrino n’eut aucune prémonition de son malheureux destin. Au lieu de cela, il put, alternativement, apprécier et endurer sa place à la cour d’Elrood, un endroit qui fournissait de possibles héritiers Corrino avec les deux plus grands luxes disponibles dans l'Imperium, la formation la plus rigoureuse et les tests les plus inimaginables.

  Dès sa plus tendre enfance, Shaddam se lia d'amitié avec Hasimir Fenring, un cousin éloigné dont l'esprit rusé et agile avait certainement gardé le na-Empereur en vie pendant les années d'intrigues et de violence qui précédèrent son règne. Fenring possédait la capacité de manipuler, sans contrarier, ceux au pouvoir ; en aidant son compagnon à cultiver des compétences similaires, et en lui donnant le bénéfice de ses propres conseils, le na-Comte assuma une fonction pour laquelle Shaddam lui serait définitivement reconnaissant.

  Peu de temps après l'accession de son ami Fenring au titre de Comte, Shaddam fut retiré de la Cour, en compagnie de trois autres aspirants, pour des raisons de tests privés décidés par la Maion Corrino. Les conseils du jeune Comte furent considérés comme l'un des facteurs responsables de la survie de Shaddam au rituel de formation aux intrigues qu’il devait suivre là-bas ; il revint sur Kaitain, seul survivant de son groupe, après seulement 9 mois.

  Le na-Empereur, comme le voulait la coutume, fut immédiatement installé comme chef des Sardaukar. Ses voyages et ses fonctions le gardaient souvent loin de la cour, bien que des rapports officiels, à son père, et non officiels, à sa mère et au Comte Fenring, étaient régulièrement communiqués. Les registres tenus par le Sardaukar Hegemon, ainsi que ceux des différents officiers qui surveillaient l'héritier royal, indiquent que Shaddam était à peine acceptable et loin d’être un brillant leader, mais les sardaukar acceptaient de servir sous ses ordres.

  En 10155, au cours d'un congé sur Kaitain, Shaddam échappa à un complot d'assassinat contre lui. Les détails furent fournis par le Comte Fenring, qui toucha une compensation appropriée de son ami. Agissant sur le conseil de Fenring, Shaddam se prononça contre les conspirateurs devant l’ensemble de la Cour, ce qui rendit impossible toute suspicion contre lui concernant des intrigues à venir.

  En plus de fournir un degré de sécurité pour le na-Empereur, cet exposé servit deux d'autres fins : il rendit public l'existence du chercheur-tueur, jusque-là connu seulement des membres de la Maison Corrino ; il donna également un avis subtile à Elrood IX, sur son fils, bien qu’il fut conscient de sa propre implication dans le schéma.

  Après l'exécution d'un membre sans importance de la Maison royale qui fut considéré comme le bouc émissaire du crime, Shaddam retourna auprès de ses troupes. En son absence de Kaitain, son père fut tué, victime du chaumurky et Shaddam IV devint le nouvel Empereur Corrino.

  Comme tous les dirigeants, Shaddam IV trouva, après son arrivée au pouvoir, que beaucoup de ses actions étaient influencées, sinon dictées, par ceux de sa lignée qui avaient réussis. L'équilibre des forces triangulaires, par exemple, qui distribuait le contrôle de l'Imperium entre la Maison Royale, le Landsraad et la CHOM, fixait des limites au pouvoir juridique qui pouvait être exercé par un Empereur. Certains écrits qui ont survécu à la période du règne de Shaddam indiquent que cette contrainte le mettait en colère de temps en temps ; il préférait qu’un plus grand contrôle soit mis à sa disposition.

  L’irritation particulière, cependant, résultait de quelque chose plus personnel, d’une restriction dans les négociations que mené Elrood IX, sur la fin de son règne, et le Bene Gesserit. Dans une rare complémentarité des intérêts, la Maison Corrino, représentée par l'empereur, et la Communauté du Bene Gesserit, avaient mêlé leurs plans. Les conditions offertes par le Communauté des Sœurs devaient être impressionnantes, même selon les normes impériales, pour que le résultat de leur troc avec Maison Corrino obligeait Shaddam à d'accepter un mariage arrangé. Dame Anuril, une Bene Gesserit de rang caché. La cérémonie se déroula trois mois après le couronnement du nouvel empereur.

  Les termes du mariage donnèrent une raison supplémentaire à  Shaddam d'en vouloir à celles qui avaient arrangé ce mariage. Seuls les enfants nés par Anuril pourraient prétendre au trône ; aucun enfant engendré par les concubines impériale ne pourrait lui succéder. Pour quelqu’un habitué à une large gamme de choix, une telle restriction dans le choix de l’héritier de la Maison Corrino, semblait intolérable.

  Que l'empereur ait choisi de se perdre dans les méandres des fonctions de la Cour et dans les plaisirs de son harem peut être considéré comme directement lié à sa situation matrimoniale. Le nombre de Bursegs et d’officiers de commandement Sardaukar de haut rang, fut doublé dans les seize premières années du règne de Shaddam, et la population de son harem royal augmenta dans une proportion similaire. Les dirigeants précédents avaient consigné, dans des rapports, le détail concernant chaque action des troupes impériales et leur nombre, ainsi que le nombre de soldats de chacune des Grandes Maisons ; Shaddam IV, préféra s’occupé lui-même des intrigues avec le Landsraad, laissant une grande partie de ses fonctions réelles au sein de son empire à ses conseillers et aux agents Sardaukar de rang supérieur. Si l’Imperium se porta aussi bien que cela, dans les années précédant la révolte d’Arrakis, c’était presque entièrement dû aux efforts de ces deux groupes.

  La mélancolie et le retrait de Shaddam devinrent encore plus marqués au cours des deux premières décennies de son mariage. Anuril lui donna cinq filles - Irulan, Calice, Wensicia Corrino, Josifa et Rugi – et pas de fils avant sa mort en 10176. L'empereur passa beaucoup moins de temps à pleurer son décès que dans le deuil de sa lignée : en ne lui permettant d’avoir que des enfants de sexe féminin, le Bene Gesserit lui avait arraché le contrôle de sa Maison. L'homme qui épouserait la Princesse choisie pour recevoir le trône de son père serait le prochain Empereur Corrino.

  L'empereur dépensa de plus en plus de temps et d'énergie dans les intrigues, en grande partie celles tournant autour des diktats de la Grande Convention. En 10182, il était censé intervenir dans une guerre des Assassins entre la Maison Harkonnen et la Maison Kalifi afin d’empêcher l'assassinat du Baron Vladimir Harkonnen (bien que l'accusation n'ait jamais eu assez de preuve pour permettre au Landsraad d'agir contre lui). Trois ans plus tard, un séide Imperial enleva les filles jumelles de la Maison Mineure Yorba, et les livra à Shaddam en cadeau. Les malheureuses jeunes femmes furent finalement libérées, grâce au fait qu’elles réussirent à envoyer un message furtif à un diplomate en visite de leur monde natal en 10189 ; la protestation de l'empereur quant à son ignorance de leurs véritables identités ne fut pas bien accepté en particulier par la Maison concernée, mais elle n’avait pas une position très importante, ce qui sauva Shaddam de toutes conséquences désastreuses.

  En 10191, Shaddam entrepris de violer la Grande Convention de la manière la plus grave qu’il soit : il  envoya les Sardaukar Impériaux pour combattre les forces de la Maison Atréides, sous la livrée des Harkonnen. Cet acte, qui semblait être une occasion idéale pour étendre son propre pouvoir, marquait aussi la ruine d’un Empereur frustré. Au lieu de lui fournir le profit facile d'un partenaire discret (les Harkonnens, même s’ils fournirent les énormes quantités de mélange que Shaddam demandait en paiement de son aide, n’osèrent jamais admettre la raison de ce paiement), il déclencha une grande rumeur à l’égard du Ladsraad, et le défi d’Arrakis coûta son trône à Shaddam, sa fille aînée, et son confort qui lui était si cher. Pas même les efforts patients et déterminés du comte Fenring, ni les milliards de solaris qu’il paya en pots de vin, ni même l’épices ne contribuèrent à maintenir l'ordre et à apaiser les soupçons dans les mois qui suivirent la défaite des Atréides, ne purent sauver Shaddam quand Paul Atréides et ses Fremen se soulevèrent contre lui et ses Sardaukar. 

 

  Amer et vaincu, Shaddam IV partit en exil involontaire sur Salusa Secundus en 10196, accompagné de ses trois filles restantes, du Comte et de Dame Fenring, et de la majorité de ses courtisans de Kaitain. Jusqu'à sa mort en 10202, il montra une telle aversion pour le nom de Paul Atréides que même les lettres d’Irulan, à leur arrivée étaient ouvertes par le Comte Fenring qui supprimait soigneusement toutes références au nouvel Empereur. C.W.

 

Autres références :

  • Atréides, Leto ;
  • Atréides, Paul Muad'Dib ;
  • Fenring, Comte Hasimir ;
  • Harkonnen, Baron Vladimir ;
  • Sardaukar ;
  • Salusa Secundus ;
  • Irulan Atréides-Corrino, Le Comte Fenring : un profil, Temp. Série 243, et Dans la maison de mon père, tr. Rebeth Vreeb (Kaitain: Linthrin UP).

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