jeudi 14 janvier 2016

Corrino, Wensicia



Corrino, Wensicia (10170-10227)
  La troisième fille de l'Empereur Padishah Shaddam IV et de son épouse la Dame Anuril; Régente de la Maison Corrino pour son fils Farad'n (Harq al-Ada) jusqu'à son alliance avec les Atréides. Il semble que Wensicia Corrino était le seul membre de la famille, hautement littéraire, qui ne laissa aucun écrit. Ainsi, les sources concernant sa vie sont l'autobiographie inachevée de son fils, Notes de ma vie ; L'autobiographie de sa sœur Irulan, Dans la maison de mon Père ; et les journaux de la Dame Anuril, trouvés dans le Trésor de Rakis. Ces informations dressent le portrait d'une femme qui chercha toute sa vie à être un fils pour son père.
  La troisième des cinq filles Corrino, Wensicia fut élevée et formée dans la maison, surtout par son père, sa sœur Irulan, et ses tuteurs. Elle eut peu de contacts avec sa mère, de plus Anuril avait exprimé ses préférences, qui n’allaient pas à Wensicia, avant sa mort, qui survint lorsque l’enfant avait 6 ans. Dame Anuril avait des propos peu agréables au sujet de sa fille, dans son journal, elle écrivit, alors que Wensicia Corrino avait quatre ans, qu’elle regrettait de lui avoir donné la vie. Anuril se plaignait de Wensicia disant qu’elle était cruelle par plaisir et qu’on ne l’entendait rire que lorsqu’elle causait de la souffrance. Apparemment, la seule personne qui avait de l’influence sur l’enfant était son père, et Anuril ajoute qu’il avait peu d’intérêt pour Wensicia, car il était principalement tourné vers son aînée, Irulan.
  Harq al-Ada, plutôt que de voir de la cruauté sans but de sa mère, vit en elle une tentative perpétuelle de devenir le leader d’une famille impitoyable dont le père était incapable d’être un chef de famille et la sœur, Irulan, pas disposée à l’être :

« La devise de ma mère était « Restez toujours attentif aux détails ». Elle avait une solide estime de soi, même après que mon grand-père ait été renversé par les Atréides. Elle avait toujours été la plus fervente partisane des Sardaukar dans la famille, même si cela signifiait se disputer farouchement à propos de la négligence nonchalante avec Shaddam. Elle avait vu plus clairement qu'il ne l'avait fait que les Sardaukar étaient la force de la Maison Corrino. Malheureusement, chaque fois qu'elle avait le pouvoir, ses méthodes étaient plus souvent inopportunes et inhumaines et ses manières plus impérieuses que convenables. »

  Enfant, Wensicia Corrino imitait le Bene Gesserit et les schémas que sa mère enseignait à Irulan. Lorsque leur mère mourut, la formation d’Irulan fut prise en charge par une tutrice, la Révérende Mère Agrippa Jeunne Masi, une femme qui fut, apparemment, beaucoup plus attirée par Wensicia Corrino que par son élève attitrée. La Révérende Mère Masi fut la seul compagne jamais mentionné qui ait accepté avec enthousiasme Wensicia Corrino (Irulan semblait presque jalouse de cette relation). De  la Révérende Mère Masi, Wensicia Corrino appris beaucoup, les arts martiaux Bene Gesserit, l'accumulation de techniques de données, et l'utilisation des poisons. Wensicia Corrino fut particulièrement intéressée par l'histoire des Assassins. Irulan mentionna les bruits de couloirs qui racontaient que la mort de leur sœur Calice, assez rapidement après la mort de leur mère, était le résultat de l'expérimentation de la novice Wensicia Corrino avec des poisons simples. Irulan comme al-Ada, cependant, nient vigoureusement la validité de cette rumeur.
  Wensicia Corrino, avec le reste de la maisonnée, suivi son père dans son exil sur Salusa Secundus. Quand elle fut dans sa vingtième année, son père organisa une liaison entre elle et Dalak Fenring, le cousin germain de son ami proche le Comte Hasimir Fenring. Wensicia Corrino et Dalak vécurent ensemble pendant deux ans et, bien que leur liaison ils eurent deux enfants, Farad'n et sa sœur Jeunne, le couple ne se maria jamais. Irulan nous donna plusieurs théories au sujet de leur séparation. Tout d'abord, elle pensa que les liaisons de longue date entre Wensicia Corrino avec divers Bashars Sardaukar avaient intimidé Dalak. Elle nota également que le caractère de Wensicia, comme ses passe-temps auraient pu bouleverser Dalak, elle fait référence en particulier à un incident qui impliqua Roulette Harkonnen et priva Dalak de sa collection de bijoux et le priva presque de sa vie. Le seul commentaire directe elle obtint et retranscrit de Wensicia Corrino, fut  que Dalak était un « historien doucereux » qui voulait en savoir plus sur le combat plutôt que d’y participer. Dans les commentaires d’al-Ada, il semble que Dalak et Wensicia Corrino aient maintenu une relation relativement amicale le reste de leur vie.
  Wensicia Corrino, apparemment, continua une relation beaucoup plus active et intime avec les Commandants Sardaukar, elle ne fut jamais en mal de compagnie quand elle vécut sur Salusa Secundus. De manière malicieuse, Irulan rapporta que Wensicia se vantait qu'elle n’était jamais sans homme dans l'ombre d'un autre. Dans ses Notes al-Ada, cependant, semblait d’avis que les Bashars de sa mère n’étaient pas tout à fait favorables à leurs relations. Son lancinant besoin de détails alors qu’elle n’accordait que peu d'attention aux conséquences de la stratégie globale, agaçait ses conseillers militaires et politiques.
  Elle avait appris de la formation Bene Gesserit la collecte de données, mais elle n'avait jamais été en mesure de maîtriser ces compétences tant dans l’analyse que dans la synthèse qui étaient nécessaires pour une utilisation efficace des données. Son surnom parmi les Bashars était « Dame Ghafla », mais son tempérament et sa réputation pour une action rapide et vicieuse ne leur permettait pas l'utilisation du titre en sa présence. Évidemment, Wensicia Corrino passa peu de temps à se soucier de la conduite éthique, en présence des Sardaukars ou en société. Sa tentative légendaire d'assassiner les jumeaux Atréides en utilisant des méthodes non autorisées par le Dictum Familia fut la preuve de son mépris pour les règles d'autres personnes.
  Une chose méritait le respect, et même la peur, de Wensicia Corrino respect, fut le processus de vieillissement. Elle se plaignait constamment auprès d’Irulan, qui elle pouvait utiliser les techniques de rajeunissement du Bene Gesserit, disant qu’Irulan devenait « la jeune » sœur de Wensicia. Harq al-Ada se souvint de la fureur de sa mère quand elle a appris qu’Irulan avait menti de manière significative sur son âge :

« Mère venait de recevoir une lettre de Dame Mobly (un membre de la Maison Atréides sur Arrakeen) décrivant son introduction auprès d’Irulan. Mère était livide. Elle fulminait encore qu’Irulan ait pu menti sur son âge. Nous savions, ma mère et moi, qu’Irulan avait réussi à se raeunir de vingt ans depuis notre dernière rencontre. Mère était bouleversé parce qu’avec des trucs Bene Gesserit Irulan paraissait maintenant assez jeune pour être la fille de Mère, auprès des hommes, plutôt que sa sœur aînée. Occasionnellement, il aurait été plus agréable si la mère avait eu un sens de l'humour ! »

  D’après la description faite par al-Ada dans ses mémoires, Wensicia Corrino était une femme plutôt osseuse, blonde comme Irulan mais plus petite. Son visage en forme de cœur contenait des yeux gris petits et perçants, une bouche harmonieuse et attrayante, mais pas d’emblée. Alors qu’elle avançait en âge, al-Ada commenta les changements de sa garde-robe, des robes blanches diaphanes de sa jeunesse, elle passa à des robes amples de satin blanc et garniture d’or, le tout dans un effort pour cacher son corps qui s’épaississait.
  La vie de Wensicia Corrino changea radicalement lorsque son fils s’allia avec Leto et Ghanima Atréides. Elle fut bannie sur Giedi Prime, où elle se réfugia dans la famille de Dalak Fenring. Le refuge lui fut donné à contrecœur, tout comme les faveurs de sa fille Jeunne. A trois ans Jeunne vécu avec son père et sa famille. Un incident impliquant les cobras, formés par sa mère, dans la crèche de Jeunne décida Dalak à prendre la décision que la seule chance de survie de sa fille était qu’elle soit loin de sa mère. Quand elle eut six ans, l'ordre Bene Gesserit offrit de l'éduquer à l'école du Chapitre sur Giedi Prime, et elle finit par devenir une poétesse bien connue. Dans ses mémoires, al-Ada semble avoir eu une relation chaleureuse avec sa sœur, mais il dit aussi sa fille fit peu de chose pour se rapprocher de Wensicia lorsque cette dernière arriva sur Giedi Prime.
  Wensicia Corrino passa les quinze dernières années de sa vie à chercher le moyen de reprendre l’Empire pour son fils (une activité qu’al-Ada trouvait de plus en plus malsaine dans son ménage avec les Atréides). Le seul moment où al-Ada et Irulan semblèrent vraiment bouleversés par ses complots fut lors de celui qu’elle conçut avec ses sardaukar en 10225 et qui avorta. C’est là qu’al-Ada demanda à la famille Fenring de garder sa mère prisonnière en utilisant que des serviteurs féminins. Ses geôlières changées tous les trois mois – la plupart des femmes quittaient ou mouraient avant la fin de leur service. Lorsqu’al-Ada vit sa mère pour la dernière fois, trois mois avant sa mort (qu’elle s’infligea par des blessures volontaires), il la trouva en extrême surpoids et sévèrement déprimée.

« Je n'aurais jamais reconnu Mère. Ses cheveux sont devenus gris et elle a pris plus de quarante kg. Les yeux qui me regardaient dans ce visage pâteux avaient peu de ressemblance avec le regard gris acier perçant qui m’avait fait face dans mon  enfance. Sa conversation n'avait guère de sens, elle sautait du coq à l’âne et débattait  sur la façon dont Irulan l'avait trahie. Elle semblait penser qu’Irulan avait fait partie de la tentative d'assassinat des Atréides – je doute que quelque chose était vrai. Elle continua à me dire de ne pas avoir confiance en ma tante, qu’Irulan avait ses propres motifs, inconnus au de nous tous – qu’Irulan était plus une Bene Gesserit que nous ne l’avions supposé – et que tout ce qu’elle faisait était planifié de longue date, elle se perdait en listes de détails qui semblaient inonder son esprit. La chambre était jonchée de bouts de films Minimic qui étaient en morceaux, comme  la détérioration de sa santé mentale. Elle s'allongea sur son canapé, jouant avec le film qui couvrait sa robe de satin blanc semblable à une tente, avec un galon d'or.
Je devais regarder loin, parce que je ne pouvais voir que le fantôme de la grêle force motrice qu’avait été ma mère. Maintenant, tout ce qu'elle a gardé de ses illusions est la force de ses souvenirs et de son orgueil. Moi, elle semblait me considérer comme un « gardien ». J’avais été son espoir pour l'avenir, et maintenant tout ce qu'elle disait est que je lui rappelais mon père, un « étudiant en littérature ». Je souhaiterais pouvoir ressentir de l'amour ou de la compassion pour cette femme, mais j’ai grandi dans la peur, et à la fin je ne pouvais ressentir que de la pitié. »

  Wensicia Corrino mourut seule, mal aimée et oubliée, le dernier membre actif de Maison Corrino.

Autres références :
-          Atréides-Corrino, Irulan ;
-          Corrino, Farad'n ;
-          Corrino, Shaddam IV ;
-          Corrino, Anuril.

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