Krys
Un
couteau, dont la lame se composait d'une seule dent d'un ver des sables géant,
considéré le plus sacré par le Fremen. Aucun hors-monde qui avait vu l'une de
ces armes, ne pouvait être autorisé, par la loi fremen, à quitter Arrakis sans
le consentement des Fremen (un certain nombre de décès jamais expliqués sur ce
monde pouvaient résulter de l'application de cette loi). Une fois que la lame était
tirée du fourreau, elle ne pouvait pas être rengainée sans qu’elle ait fait
couler le sang, même si le sang était celui du propriétaire ; faire autrement
était insulter Shai-Hulud, ce qui risquerait d'entraîner sa colère sur tous les
Fremen.
L'objet
de cette vénération était une lame d’un blanc laiteux, d’une vingtaine de
centimètres de longueur, qui donnait l'impression d'une incandescent lorsque la
dent était en présence d’une faible lumière – une dent de ver des sables. Les
dents n’étaient que rarement portées à l’intérieur les sietchs ; elles
étaient obtenues uniquement lorsque les Fremen trouvaient les restes d'un ver
des sables morts. Lors d’une telle
découverte, un maximum de dents étaient au sietch pour y être bénies puis
transformées en couteaux.
Deux
variétés de krys étaient produites dans les usines des sietchs : « fixé »
et « non fixé ». Une lame fixée, pouvait être stockée pour une
période de temps indéterminée, elle était traitée par une exposition à une
série de courants électriques, qui « fixaient » le champ électrique de la lame et
gardait sa statique.
Une
lame « non fixée » restait stable seulement dans la mesure où elle restait
en contact avec un corps humain vivant ; privée d’une exposition au champ
électrique de ce corps, la lame s’affaiblissait et s’effritait en quelques heures
(ce type de lame était le plus souvent utilisée par les Fremen, car ils ne
désiraient pas que quiconque puisse obtenir un krys en pillant le corps d’un
Fremen ; lorsqu’un Fremen voyait qu'il allait être capturé, ou mourir dans
mourir dans une bataille, sans avoir eu
le temps de laisser son krys se désintégrer, il brisait la lame sur une proche
surface dure.
La
pointe qui était le creux autrefois occupé par le nerf de la dent, était habituellement
enduite d’une petite quantité de poison, le plus mortel disponibles, le plus
souvent un dérivé mixte des plantes indigènes du désert. En général, les Fremen
évitaient de tuer un ennemi qu’ils respectaient avec la pointe de la lame ; le poison
était considéré comme plus approprié contre des animaux plutôt que contre des
hommes.
Le
montage de la lame dans le manche se faisait sur le modelé du kindjal, un type
de couteau populaire dans tout l'empire, avec une lame d'une longueur presque
identique à celle du krys. Les deux couteaux différaient au niveau de la garde :
le kindjal avait généralement une garde travaillée et décorée, tandis que le
krys n’avait qu’une langue autour de la poignée qui faisait la jointure avec la
lame, pour protéger la main de son utilisateur. La plupart des spécialistes
pensent que les premiers krys furent délibérément montés de manière à imiter le
kindjal, une lame à laquelle les Fremen étaient déjà habitués, en fonction de
générations au service de l’Empire. Les modifications ultérieures, notamment la
disparition de la garde, eurent lieu lorsque le krys devint une arme unique et
sacrée plutôt que l’imitation d'un couteau des natifs hors-monde.
Une
mythologie considérable entoure les lames. Les Fremen chérissaient leurs krys, leur
donnant des noms qu’ils gardaient secret, même des autres membres de la troupe,
ils les protégeaient contre les dommages au péril de leur propre vie. Même
après la mort de son possesseur, le krys a été traité différemment des autres
biens du défunt. La poignée d’un Krys était le seul objet qui a été pris lors
du culte des morts et joint à « l’enterrement » après que l’eau du
possesseur fut retournée à sa tribu. La seule exception à cette coutume était
le cas du krys dont la lame s’était brisée lors d'un combat. Les superstitions
Fremen rapportaient que dans de tels cas la personne avait en quelque sorte
offensée Shai-Hulud, qui avait riposté en retirant sa force de la dent.
De
nombreuses histoires circulent autour du Krys. L'acceptation initiale de Paul Muad'Dib
Atréides parmi les Fremen, par exemple, vint au moment où sa mère, Dame
Jessica, fut testée par la Shadout Mapes et jugée digne de posséder un krys. Le
Duncan Idaho original, avait prouvé sa valeur dans le sietch de Stilgar, ce qui
lui permit d’être autorisé à conserver l'une des lames sacrés.
La
lame historique qui attira le plus l'attention, fut sans doute le krys de
Muad'Dib. Lorsque le premier empereur Atréides – sous le couvert de du Prêcheur
– fut assassiné, son fils fit sien le krys de son père. Dans les siècles qui
suivirent, Leto II utilisa fréquemment la lame à des fins cérémonielles,
notamment lors du Siaynoq. De plus, l’Empereur-Dieu contrôlait le faible
approvisionnement en couteaux qui continua encore au cours des derniers siècles
de son règne, quand les Fremen de Musée exécutaient les vieux rituels en ignorant
complètement le sens profond de leurs gestes. Le fait que l'un d'eux ait copieé
un krys pour le vendre à Siona Atréides, illustre parfaitement la dégénérescence des coutumes ; aucun Fremen
digne de ce nom n’aurait permis une telle chose pour quelque raison que ce soit
et encore moins pour un enrichissement personnel. Le krys de Muad'Dib peut
alors être considéré comme le dernier vrai krys – une lame portée par quelqu’un qui en connaissait
les traditions et les légendes, loin des armes ordinaires, une lame sainte.
Bien
que les anciens Fremen aient désapprouvé l'utilisation que faisait l'Empereur-Dieu
de leur précieux krys, ils auraient certainement approuvé de niveau de
vénération dont il l’avait entouré. C.W.
Autres références :
Autres références :
-
Atréides,
Leto II ;
-
Atréides,
Paul Muad'Dib ;
-
Ver des sables ;
-
Shadout Mapes ;
-
Duncan Idaho ;
-
Janet
Oslo, Fremen : Vie et légendes
(Salusa Secundus, Morgan et Sharak) ;
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire