samedi 16 janvier 2016

Krys



Krys
  Un couteau, dont la lame se composait d'une seule dent d'un ver des sables géant, considéré le plus sacré par le Fremen. Aucun hors-monde qui avait vu l'une de ces armes, ne pouvait être autorisé, par la loi fremen, à quitter Arrakis sans le consentement des Fremen (un certain nombre de décès jamais expliqués sur ce monde pouvaient résulter de l'application de cette loi). Une fois que la lame était tirée du fourreau, elle ne pouvait pas être rengainée sans qu’elle ait fait couler le sang, même si le sang était celui du propriétaire ; faire autrement était insulter Shai-Hulud, ce qui risquerait d'entraîner sa colère sur tous les Fremen.

  L'objet de cette vénération était une lame d’un blanc laiteux, d’une vingtaine de centimètres de longueur, qui donnait l'impression d'une incandescent lorsque la dent était en présence d’une faible lumière – une dent de ver des sables. Les dents n’étaient que rarement portées à l’intérieur les sietchs ; elles étaient obtenues uniquement lorsque les Fremen trouvaient les restes d'un ver des sables  morts. Lors d’une telle découverte, un maximum de dents étaient au sietch pour y être bénies puis transformées en couteaux.
  Deux variétés de krys étaient produites dans les usines des sietchs : « fixé » et « non fixé ». Une lame fixée, pouvait être stockée pour une période de temps indéterminée, elle était traitée par une exposition à une série de courants électriques, qui « fixaient » le champ électrique de la lame et gardait sa statique.
  Une lame « non fixée » restait stable seulement dans la mesure où elle restait en contact avec un corps humain vivant ; privée d’une exposition au champ électrique de ce corps, la lame s’affaiblissait et s’effritait en quelques heures (ce type de lame était le plus souvent utilisée par les Fremen, car ils ne désiraient pas que quiconque puisse obtenir un krys en pillant le corps d’un Fremen ; lorsqu’un Fremen voyait qu'il allait être capturé, ou mourir dans mourir dans une bataille,  sans avoir eu le temps de laisser son krys se désintégrer, il brisait la lame sur une proche surface dure.
  La pointe qui était le creux autrefois occupé par le nerf de la dent, était habituellement enduite d’une petite quantité de poison, le plus mortel disponibles, le plus souvent un dérivé mixte des plantes indigènes du désert. En général, les Fremen évitaient de tuer un ennemi qu’ils respectaient avec la pointe de la lame ; le poison était considéré comme plus approprié contre des animaux plutôt que contre des hommes.
  Le montage de la lame dans le manche se faisait sur le modelé du kindjal, un type de couteau populaire dans tout l'empire, avec une lame d'une longueur presque identique à celle du krys. Les deux couteaux différaient au niveau de la garde : le kindjal avait généralement une garde travaillée et décorée, tandis que le krys n’avait qu’une langue autour de la poignée qui faisait la jointure avec la lame, pour protéger la main de son utilisateur. La plupart des spécialistes pensent que les premiers krys furent délibérément montés de manière à imiter le kindjal, une lame à laquelle les Fremen étaient déjà habitués, en fonction de générations au service de l’Empire. Les modifications ultérieures, notamment la disparition de la garde, eurent lieu lorsque le krys devint une arme unique et sacrée plutôt que l’imitation d'un couteau des natifs hors-monde.
  Une mythologie considérable entoure les lames. Les Fremen chérissaient leurs krys, leur donnant des noms qu’ils gardaient secret, même des autres membres de la troupe, ils les protégeaient contre les dommages au péril de leur propre vie. Même après la mort de son possesseur, le krys a été traité différemment des autres biens du défunt. La poignée d’un Krys était le seul objet qui a été pris lors du culte des morts et joint à « l’enterrement » après que l’eau du possesseur fut retournée à sa tribu. La seule exception à cette coutume était le cas du krys dont la lame s’était brisée lors d'un combat. Les superstitions Fremen rapportaient que dans de tels cas la personne avait en quelque sorte offensée Shai-Hulud, qui avait riposté en retirant sa force de la dent.
  De nombreuses histoires circulent autour du Krys. L'acceptation initiale de Paul Muad'Dib Atréides parmi les Fremen, par exemple, vint au moment où sa mère, Dame Jessica, fut testée par la Shadout Mapes et jugée digne de posséder un krys. Le Duncan Idaho original, avait prouvé sa valeur dans le sietch de Stilgar, ce qui lui permit d’être autorisé à conserver l'une des lames sacrés.
  La lame historique qui attira le plus l'attention, fut sans doute le krys de Muad'Dib. Lorsque le premier empereur Atréides – sous le couvert de du Prêcheur – fut assassiné, son fils fit sien le krys de son père. Dans les siècles qui suivirent, Leto II utilisa fréquemment la lame à des fins cérémonielles, notamment lors du Siaynoq. De plus, l’Empereur-Dieu contrôlait le faible approvisionnement en couteaux qui continua encore au cours des derniers siècles de son règne, quand les Fremen de Musée exécutaient les vieux rituels en ignorant complètement le sens profond de leurs gestes. Le fait que l'un d'eux ait copieé un krys pour le vendre à Siona Atréides, illustre parfaitement  la dégénérescence des coutumes ; aucun Fremen digne de ce nom n’aurait permis une telle chose pour quelque raison que ce soit et encore moins pour un enrichissement personnel. Le krys de Muad'Dib peut alors être considéré comme le dernier vrai krys – une  lame portée par quelqu’un qui en connaissait les traditions et les légendes, loin des armes ordinaires, une lame sainte.
  Bien que les anciens Fremen aient désapprouvé l'utilisation que faisait l'Empereur-Dieu de leur précieux krys, ils auraient certainement approuvé de niveau de vénération dont il l’avait entouré. C.W.

Autres références :
-          Atréides, Leto II ;
-          Atréides, Paul Muad'Dib ;
-          Ver des sables ;
-          Shadout Mapes ;
-          Duncan Idaho ;
-          Janet Oslo, Fremen : Vie et légendes (Salusa Secundus, Morgan et Sharak) ;

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