mercredi 16 mars 2016

Fremen, La menstruation



Fremen, La menstruation
  Comme tant d'autres fonctions corporelles pour lesquelles les gens sur les mondes moins arides pensaient peu, la menstruation était un sujet de grande préoccupation pour les Fremen, leur approche était en partie évolutive, en partie culturelle – et tout à fait unique.
  Après leur passage sur Arrakis en 7193, les Fremen reconnurent immédiatement qu’ils étaient plus en péril par la perte d’eau qu’à cause de toutes autres menaces auxquelles ils devaient faire face. C’est à cause de cette reconnaissance que leur discipline de l'eau fut créée et leurs dispositifs de conservation de l'eau se développèrent. Le premier de ces dispositifs fut le distille, ce vêtement étonnant qui était une deuxième peau (plus soigneusement gardé parfois que la première) et était capable de contenir la perte d'eau à seulement un dé à coudre par jour dans le désert. De leurs premiers dessins, les distilles pour les femmes étaient produits différemment que ceux des hommes : en plus des supports de cuisse qui traitaient l'urine et les matières fécales, les costumes des femmes comprenaient une troisième unité de traitement pour récupérer l'eau perdue dans le sang menstruel. Dans les versions postérieures furent encore plus efficaces, ces unités diminuaient la perte d'eau, ce qui mettait les femmes sur un pied d'égalité avec la perte d’eau des hommes, en dépit de leur handicap physiologique.
  Les costumes n’éliminaient toutefois pas tous les dangers, pour une femme, d’avoir ses règles. Recycler l’humidité, n’était pas un problème, mais la perte d’eau en grande quantité pouvait se faire à des moments inattendus. Durant les deux premières générations sur la planète désertique, les fremen assistèrent impuissants, à un grand nombre de pertes de leurs femmes suite à un choc ou à une déshydratation, faute de pouvoir réinjecter de l’eau dans leur système assez rapidement.
  Pour la troisième génération, ils avaient découvert une solution partielle. Au cours des deux semaines qui encadraient le flux d'une femme, elle pouvait suivre un régime soigneusement réglementé qui diminuait le niveau d’eau de son corps, même en dessous de la norme Fremen, au strict minimum. Ce régime diminuait la quantité d'humidité disponible qui permettait une chute graduelle du niveau, pour éviter le choc soudain.
  Les Fremen découvrirent également au cours de ces années que le corps des femmes avait leur propre système d’adaptation. La longueur du cycle menstruel s’allongea progressivement, l'intervalle entre les flux augmentait et le nombre de fois qu'une femme avait ses règles entre la puberté et la ménopause diminuait ; en 8570, le cycle moyen s’était stabilisé à cinquante-six jours, le double de la norme impériale.
  L’éducation concernant cet aspect de la vie d'une jeune fille Fremen, ainsi que les questions liées à la grossesse, l'accouchement et l’allaitement, furent  considérées comme trop essentielles pour être laissé individuellement aux parents. À la puberté, les filles étaient prises pour une retraite d’une semaine par la Révérende Mère du sietch. Au cours de cette semaine, le fonctionnement de leur distille spécial leur a été expliqué,  ainsi les ingrédients et la préparation du régime leur permettant de réduire l'humidité au niveau exigé ; la méthode de contrôle des naissances que l’on enseignait à leurs homologues masculins leur était  également expliquée, cela fut le moyen le plus fiable pour déterminer les jours les plus fertiles au cours de leur cycle. Les Mémoires ancestrales des Révérendes Mères pouvaient contenir des informations sur presque toutes les variations possibles sur ces thèmes, et ces  informations étaient transmises à leurs élèves.
  A leur retour au sietch, les jeunes femmes étaient accueillies comme de nouvelles  adultes et recevaient leur propre yali (habitation) à l’intérieur de celui de leurs parents Des tâches plus responsables leur étaient assignées, et elles étaient considérées comme éligibles pour le mariage. (Celles choisies par les Révérendes Mères pour le Hajra [voyage de recherche] partaient  le dernier jour de la retraite et étaient  considérées comme éligibles pour être  Sayyadina).
  Un certain nombre de rituels participait à chaque cycle menstruel. Des prières étaient offertes à Shai-Hulud, au début, pour lui demander de leur accorder la fécondité ; d'autres prières, à la fin, pour que la femme continue en bonne santé. Les menstruations suivantes affectaient moins les femmes Fremen jusqu’à ce qu’elle atteigne la ménopause ; c’était un passage considéré comme presque aussi important que la puberté, mais plus pour son effet sur l'individu que sur la tribu. Il était de coutume pour le compagnon, les enfants et les amis d'une femme ménopausée à se réunir pour une petite fête célébrant l'achèvement en toute sécurité de ses années fertiles. C.W.

Autres références :
-          Atréides, Chani ;
-          La contraception ;
-          R. Semajo, Rituel et  fertilité, Sofia 42U: 61-86.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire