Atréides,
Alia, en tant qu’Abomination : La Maudite
Les Bene Gesserit furent les premières à parler de la fille de Dame
Jessica et du Duc Leto Atréides comme « La Maudite. » La Révérende Mère Gaius Helen Mohiam en 10193
avait informé le Conseil Général Bene Gesserit de l'existence et la nature du
deuxième enfant de Dame Jessica dans un rapport qui avait causé une grande
consternation. La première réaction de la hiérarchie B.G. avait été d’ordonner
l'assassinat en secret de la mère et de la fille, malgré les risques énormes
encourus. Cependant, une opinion plus rationnelle avait prévalue, et la
Communauté des Sœurs choisit une voie plus sûre. Elle s’engagea à étudier cette
Abomination tout en attirant la mère, à nouveau dans leurs rangs. De cette façon,
les précieux gènes que les Bene Gesserit avaient cultivés depuis des siècles,
ne seraient pas gâchés inutilement, et l’étude d’Alia pourrait leur fournir des
informations permettant de la détruire.
Un certain nombre d’espion Bene Gesserit (la Princesse Irulan étant la
plus connue et donc la moins efficace d’entre eux) ont été introduit dans la
maison de Muad’Dib, après la défaite de Shaddam IV. En se faisant passer pour
des employés, ces espions restèrent près de Dame Alia de nombreuses années. Certains
d’entre eux l’avaient servi durant toute ses années de Régence, et étaient
restés avec elle jusqu’à sa mort en 10220. Leurs observations, ainsi que celles
des différentes Révérendes Mères qui furent en contact avec la sœur de
l’Empereur au cours de sa vie, fournirent la base pour le Rapport sur Alia Atréides. Le rapport avait conduit le Conseil
Judiciaire Bene Gesserit, en 10211, à prendre une décision et à déclarer Alia
comme étant une « Abomination déshonorée ». Le ton du rapport était
condamnatoire :
Si Dame Jessica
avait obéi à l’ordre qui lui avait été donné, la question de l’Abomination ne
se serait jamais posée. Le fœtus qu’elle portait en 10191 devait être un mâle,
et non une femelle.
Le document enregistre l’essentiel de la condamnation pour Alia
elle-même. Les Sœurs qui avaient monté le projet final du rapport, après la
mort d’Alia, étaient unanimes dans leur opinion qu’Alia Atréides avait volontairement
choisit la voie de l’Abomination pour elle-même, dédaignant toutes les
tentatives pour sauver son humanité.
Beaucoup de choses furent dites sur l’effet qu’avait l’isolement d’Alia
sur le façonnement de son destin. On ne peut que souligner que l’isolement
était le modèle que s’était choisi Alia. Même Dame Jessica rappelle que dès
l’enfance de sa fille au sietch Tabr, Alia se retirait dans le désert, loin de
ses compagnons afin d’écouter ses voix intérieures.
Ce cas se produisit avec une fréquence croissante alors qu’Alia
grandissait, jusqu’à ce que, comme l’indiquait la Princesse Irulan, elle
prenait congé de son frère et de la cour, chaque fois que sa présence n’était
pas ordonnée. Après son élévation à la Régence, le dossier publique indique
qu’elle était indisponible à l’exception des fonctions officielles, telles
l’accueil des pèlerins et siéger dans les affaires de jugement.
Durant les années où elle se tenait à l’écart de sa famille et de ses
amis, Alia prenait des doses massives d’épice, apparemment dans le but
d’élargir sa vision prémonitoire. Depuis que nous avons des descriptions
fiables de sa confession, nous savons qu’elle n’avait pas les capacités
prémonitoires de son frère et que la transe d’épice échouait le plus souvent,
il semble raisonnable de supposer que le but de ses transes répétées, avec une
telle régularité, était tout à fait différent de ce qu’elle prétendait.
On peut penses que la drogue qui avait initialement ouvert sa
sensibilité aux voix ancestrales lui permettait d’empêcher ces mêmes voix de
devenir floues ou indisponibles. La forte consommation de mélange d’Alia était
seulement un moyen de maintenir le contact avec ses conseillers internes.
Le Bene Gesserit n’était pas seul à partager cette opinion, Bronso d’Ix
dans L’Empire Atréides, rejette Alia
comme « un désastre qui a réussi tout seul ». Un avis semblable est
tenu par Lors Karden. L’auteur de Vérité
et fantaisie dans la tradition orale publié environ 800 ans après le
rapport Bene Gesserit.
Les actions d’Alia pendant sa Régence sont dépeintes dans le rapport
comme celles d’une assoiffée de pouvoir – la femme aidée par les mémoires de
générations de dirigeants ambitieux et de Princes héritiers – chaque décision
est une manœuvre, y compris son mariage avec le premier ghola Duncan Idaho, est
considéré comme ayant pour but de solidifier sa position, et sa manipulation
des enfants au nom desquels elle gouvernait fut reconnue comme la manœuvre la
plus sournoise de toutes :
Non contente de
s’être détruite elle-même, elle se mit à manœuvrer sa nièce et son neveu de la
même façon destructrice. Puisque la voie la plus directe pour y parvenir
impliquait que les enfants s’empêtrent dans leurs souvenirs ancestraux, Alia
essaya continuellement de les intéresser à la transe d’épice.
Le suicide de la Régente soulagea la
Communauté des sœurs, et leur rapport porte ce ton, malgré les vigoureuses
tentatives de Dame Jessica pour le changer (la contribution de Dame Jessica au
rapport final fut son dernier acte pour ses anciennes sœurs).
Le genre de dirigeant que deviendra Leto II ne peut être connu
actuellement. Il a subit une transformation étrange que nous ne comprenons pas
entièrement et le danger qu’il suive le chemin de sa tante doit toujours être
d’actualité, même s’il dit être sûr de contraire. C’est sans importance à
l’heure actuelle. Le plus important était la libération de l’imperium de
l’emprise de Dame Alia. Si sa mort – rapportée par des témoins de la scène
comme un suicide évident, peut-être comme le résultat d’un dernier affrontement
avec ses voix intérieures – n’était pas survenue, elle aurait pu continuer à
régner pendant plusieurs siècles, en régénérant sa structure cellulaire. Comme
avec toutes les Abominations, le seul remède est la mort.
Le rapport conclu ici, mais in appendice indique que la Communauté des
Sœurs avait déjà commencé une enquête sur les deux Abominations
possibles : Leto II et Ghanima.
Autres références :
-
R.M.
Lucius Ellen Callen et R.M. Hallus Deborah Seales, éd. Rapport sur Alia Atréides, Lib. Conf. Temp. Série 169;
-
Bene
Gesserit judiciaire Files, dossier n ° 2078475, pp 2889-2999 (disponible
uniquement sur demande auprès du Bene Gesserit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire