ATREIDES, Ghanima (10208-10516).
La sœur jumelle de Leto II, dans les mémoires comme « Notre-Dame et
Mère Ghanima ». A partir des matériaux trouvés à Dar-es-Balat, nous avons
maintenant la preuve que Ghanima est plus qu'une légende, après avoir vécu
pendant trois cents ans dans l’Imperium son frère. Tandis qu'elle était
officiellement sa femme, les comptes rendus et mémoires montrent qu'elle
n’était sa femme que le nom. Sa fonction principale dans l'empire de Leto était
de commencer un programme d'élevage qui réunirait des Maisons choisies par Leto
: Atréides, Corrino, Harkonnen, Fenring et Liet Kynes, Maisons choisies pour
leurs caractéristiques génétiques. Il y a toujours eu quelques questions sur
qui engendra cette nouvelle lignée familiale (les descriptions légendaires de
l'empereur-Dieu ne donnent aucune indication sur sa capacité à se reproduire et
les contes populaires de ses prouesses sexuelles, avec les descriptions de son
appareil sexuel, sont difficiles à croire — une dent spéciale, en effet). Les
documents récemment découverts montrent que bien que Ghanima fut l’épouse de
Leto, mais elle s’était accouplée à Farad ' n Corrino (Harq al-Ada) et dont
elle porta dix enfants.
Parmi les nombreux documents traitant de Ghanima, Le Livre de Ghanima
est celui qui révéle le plus de détails intimes de sa vie quotidienne. De
récentes analyses linguistiques et philologiques indiquent qu'un Volume des
Mémoires enregistrés par Leto le fut avec la voix de Ghanima. Elle raconte son
enfance dans le Sietch Tabr avec Stilgar le Naib et Harah qui leurs servaient
de parents de substitution. Pendant ce temps elle et Leto partageaient leurs
environnements interne et externe, ne vivant pas seulement pour eux-mêmes mais
en tant qu'extensions de leurs vrais parents, Muad'Dib (Paul Atréides) et Chani
Liet Kynes, un jeu de « possession » qui avait fini par devenir difficilement
contrôlable. C'est au cours de ces possessions que Ghanima avait établi le lien
avec sa mère qui allait devenir si importante pour son bien-être. Bien que les
enfants fussent étiquetés comme des « abominations » par le Bene Gesserit, et
bien que Ghanima ait eu peur de la possession par l'une de ses vies-mémoires,
elle conserva la maîtrise de sa propre personnalité, toute sa vie. Dans son
rapport à la Communauté des Sœurs, Dame Jessica dit que ce contrôle fut établi
par Ghanima à travers « un état de constante répression hypnotique qui a
été induite sous contrainte et qui peut être manipulé à volonté par Ghanima par
l'intercession de son ancêtre bénigne, sa mère, qui dirige le mohalata qui
protège Ghanima. »
Dans sa vie ultérieure, Ghanima travailla activement avec ses voix
intérieures, produisant La longue
histoire du Bene Gesserit, Le Livre
des Voix, ainsi que l'annexe, une collection de chansons et poèmes de
différentes voix tout au long de l'histoire. Au cours de ce travail, Ghanima
découvrit l'identité de son arrière-grand-mère paternelle — Gaius Helen Mohiam
— bien que des découvertes récentes montrent que l'information fut supprimée,
sans doute par Leto II, pour des raisons politiques ou personnelles. À
l'instigation de Harq al-Ada elle prit contacte avec des philosophes de son
passé et, pendant qu'il travaillait avec les hommes, elle écrivit un aperçu
complet des femmes philosophes, Les
femmes qui connaissaient le bien. Plus tard dans sa vie, elle produisit
également ses Commentaires aux voix,
des réactions analytiques incisives à l’aperçu historique qu’elle avait mis au
point au cours de ses enquêtes initiales. Certaines poésies inclus dans ce
travail semblent être les siennes propres.
Après une enfance tumultueuse qui comprenait des tentatives d'assassinat
sur les jumeaux, enlèvements, menaces de possession et de l'oblitération chaque
fois qu'elle était en désaccord avec sa tante Alia, Ghanima s'installe dans ce
que certains historiens appellent « une existence adulte relativement normale.
»
Après son mariage, avec son frère, elle reprit ses études sous la
tutelle de Harq al-Ada, le scribe Atréides et ancien prince Corrino qui était
destiné à être son compagnon affectueux. De lui, elle apprit les disciplines
universitaires (négligées par Alia et Irulan dans leurs instructions) et
découvrit son amour de l'histoire et de
la philosophie, des arts et des sciences qui la soutinrent tout au long de sa
vie. Plus tard elle et al-Ada devinrent des mécènes pour les plus grands
artistes de l'Imperium, poètes, musiciens, dramaturges et artistes, établissant
une renaissance dans la culture de l'empire de Leto. En 10278, ils se
familiarisèrent avec l’œuvre de Harq al-Harba et pour les trente années qui
suivirent leur servi de mécènes. Ghanima appréciait particulièrement ses
comédies, tandis qu'al-Ada le conseillait pour ses récits historiques, et Leto
finalement le déclara « Lauréat des dramaturges » pour l'Imperium. Apparemment
bien qu'al-Harba appréciait l'aide et la compagnie de la famille royale, il ne
se sentait pas à sa place à la Cour, et refusa la suite que lui offrit Ghanima.
Il lui permit d'assister aux répétitions et même parfois il laissait les
enfants royaux faire de la figuration pour leur plus grand plaisir de jouer.
Mais al-Harba était juste l'une des nombreuses personnes créatives soutenues
par le trio royal.
Pour les aristocrates, Ghanima et al-Ada vécurent une vie familiale
inhabituelle — ils passèrent énormément de temps avec leurs enfants. Leto
participait fréquemment à des évènements familiaux, bien que sa transformation
continue, il trouva de plus en plus difficile d'être avec des petits enfants
qui ne pouvaient s’empêcher de le toucher. Finalement Leto dû se retirer et
séparer ses quartiers d'habitation, mais la famille conserva un grand hall de
rassemblement où Leto pouvait se joindre à eux. Malgré leur amour l’un pour
l'autre, Ghanima et al-Ada avaient des appartements séparés, reliés à la
Bibliothèque et les salles de travail et séparés par la garderie et la salle de
classe, par les salons et les salles à manger. La décision d'avoir des chambres
séparées résultait de leurs de leurs origines très différentes. Ghanima se
sentait plus à l'aise dans des quartiers qui ressemble au sietch de son
enfance, alors qu'al-Ada était plus à l'aise parmi les antiquités de sa
jeunesse. Comme le dit Ghanima dans ses mémoires, « pauvre Farad’n
qui devient claustrophobe parmi mes tapis et oreillers — et l'encens qui le
fait éternuer, dit-il. Pour ma part, je pense que ses vieux meubles en bois et
en verre, hérissés d’ornements sont froids et stériles, on se croirait dans un
musée. Grâce au ciel nous avons la serre de grand-mère pour nos « soirées ». Il
ne trouve certainement rien à redire aux chandelles et aux coussins là-dedans
! » Ghanima avait également insisté pour qu’Irulan ait des quartiers
d'habitation distinctes de ceux de la famille, et qu'elle reste hors de la
salle de travail de Ghanima et des salles de classe des enfants. Elle
rejoignait la famille pour les dîners et souvent accompagnait le groupe pour
les pique-niques au Sietch Tabr.
Sans doute à cause du fait que ni Ghanima ni al-Ada n’avaient vécu des
enfances sûr, ils furent amenés à
élaborer un cadre familial étroit dans lequel leurs enfants pourraient
s'épanouir. L'aînée des enfants, Trebor, était le plus grand plaisir de ses
parents et de Leto. Un chérubin roux, il semblait accompagner son père partout,
jusque dans l'intimité de la bibliothèque d’al-Ada. Ghanima se souvint que «
nous ne pouvions pas croire que nous avions réussit à faire ce petit garçon
adorable, mon chéri. Après l'intense enfance (ou plutôt l'absence de véritable
enfance) que j’ai eu, je voyais son existence enjouée comme idyllique. Farad’n
et moi l’avons probablement trop gâté cet enfant — nous avons eu bien plus de
temps à lui donner que nous ne l'avons fait pour les autres enfants qui ont
suivi — mais à ce jour je vois encore son visage rayonnant comme ses petites
jambes potelées se précipités pour faire face à grandes enjambées de son père.
» Par la suite les autres garçons sont nés, Lliwis, Regor, Tisamène et Boris ;
mais Trebor restait le préféré de Leto, devenant le premier intendant dans la
longue lignée des intendants Atréides pour servir l'Empereur-Dieu.
Les trois premières filles, Eleanor, Hélène et Elaine, étaient nés
pendant la période où Ghanima travaillait avec les voix du passé immédiat. (Des
années plus tard, quand elle avait découvert l'identité de son
arrière-grand-mère paternelle, Ghanima réalisa ce qui avait inspiré leurs
noms.) Jeunne, l’avant dernier enfant de la famille, fut nommé d’après la sœur
d'al-Ada, et le dernier enfant, Noree, fut nommé à cause d’un personnage qui
hantait les rêves d'al-Ada dans l'espoir de "l’exorciser" de ses
nuits. Tous les enfants furent formés dans les disciplines académiques et en
contrôle prana-bindu. Les garçons reçurent formation à l'épée et au couteau, en
attaque et en défense tandis que les filles furent formées à la manière du Bene
Gesserit, à « l’Art Etrange » du combat au corps à corps.
Cette insistance sur les arts martiaux ne semblait pas à sa place dans
le Royaume Pacifique de Leto, mais Ghanima et al-Ada craignaient les tentatives
d'assassinat et voulaient que les enfants soient prêts à se défendre. Pour
équilibrer leur entraînement martial, les enfants perfectionnaient aussi leurs
talents artistiques et Ghanima note avec plaisir les soirées musicales et
théâtrales en famille. Elle persuada même Harq al-Harba d’écrire une mascarade
que la famille jouait en privé pour la Cour, chaque personne était fière de
jouer son propre rôle. Leto représentait, judicieusement, la voix de Dieu.
Malheureusement le texte de cette mascarade ne fut pas conservé, et les
spécialistes d’al-Harba affirment que l'histoire est simplement apocryphe. Bien
que Ghanima ait entretenu une relation d'amour avec tous ses enfants, sa
compagne la plus fréquente était Elaine. Des preuves récentes confirment la
théorie selon laquelle le tome deux de l'ouvrage de Ghanima est de la voix
d'Elaine, et d'elle, nous obtenons un portrait de Ghanima à l’âge mûr :
Mère était
toujours mince et musclée, ne se laissant jamais devenir, comme les Fremen
disaient : gonflée d’eau. Ses cheveux crépus, roux enroulés autour de son
front, toujours un peu relâchés et jamais soigneusement en place comme les
rouleaux et les belles boucles de tante Irulan. Le regard bleu, apaisnt et
raisonnable de mère inspirait respect et confiance instantanés et dégageait une
chaleureuse dignité, à la différence des yeux verts, froid et distants d’Irulan
et ses manières aristocratiques. Oncle Leto dit que ma mère est plus Liet-Kynes
que les Atréides, mais je ne sais pas ce que cela signifie. Il semblait dire
cela comme un compliment. Pour moi, elle sera toujours la plus belle femme du
monde — sa beauté venant autant de sa bonté et de sa sagesse que de son joli
visage parsemé de tâches de rousseur.
La seule autre femme de la famille à qui Ghanima faisait confiance,
outre Elaine, semble avoir été sa mère Chani, même si sa mère était « morte »
depuis des années. Après une période initiale de conflit quand Ghanima était
jeune et que la persona-Chani en Ghanima voulait toujours être avec Muad'Dib,
les deux femmes avaient ensuite formé une coalition de soutien qui dura toute
la vie de Ghanima. Ghanima avait aimé Harah, sa mère de substitution, mais Alia
les sépara quand Ghanima avait trois, jalouse de leur relation. Jessica, sa
grand-mère, était un personnage plutôt distant que Ghanima voyait rarement. Le
respect et l’affection de Farad pour Jessica contribua à renforcer la relation
de Ghanima avec sa grand-mère, mais Jessica avait passé la plupart de ses vieux
jours sur Caladan. Ainsi, Alia et Irulan avaient rivalisé pour le contrôle de
la jeune Ghanima. Ghanima était à la fois terrifiée et empathique vis-à-vis
d’Alia, elle la voyait comme un miroir de l'âme possédée qu’elle pourrait
facilement devenir. Bien que le reste de la famille refusa de parler d’Alia
après que son eau ait été répandue sur le sable, Ghanima parla à ses enfants de
leur tante pour leur montrer les problèmes et la douleur d'être humain et en
même temps en contact avec son passé.
Irulan présentait un problème plus compliqué pour Ghanima. La femme
n'était pas seulement l'épouse officielle de son grand-père, elle était
également la tutrice des jumeaux et essayait à sa manière de leur montrer de
affection. Mais lorsque Ghanima commença à parler avec sa mère, elle elle
comprit vite le rôle qu’Irulan avait joué dans la mort de Chani. Ghanima se
méfiait également du Bene Gesserit, de ses liens avec Irulan et d’autres liens
avec les auteurs du complot d’assassinat de Wensicia Corrino. Après que Ghanima
se soit promise à al-Ada, sa relation avec Irulan devint encore plus complexe,
al-Ada semblait avoir eu peu d'affection pour sa tante. Même si elle était
restée amicale avec Irulan depuis une vingtaine années supplémentaires, Ghanima
ne permettait pas à la sœur du Bene Gesserit d’éduquer les enfants, encouragent
plutôt Irulan dans ses travaux littéraires. La rupture entre elle survînt quand
Ghanima eu connaissance de la tentative d’Irulan pour séduire Trebor âgé de
seize ans, un jeune beau mais plutôt innocent. Cette action d’Irulan fit perdre
son sang-froid à Ghanima:
J’ai finalement
dû parler d’Irulan à Farad'n. Elle doit être en train de devenir sénile! Elle
vient de traverser l'une de ses périodes de rajeunissement violents et elle
semble déterminée, à son âge, à perdre finalement sa virginité. Eh bien, elle
ne va pas contaminer le pauvre Trebor ! Et je ne vais pas voir mon premier
petit-enfant sortir du ventre de la femme de mon père. Même, elle devrait voir
comment elle est ridicule (et elle cette garce ne peut certainement pas blâmer
son Ordre pour cette folie). Farad'n et moi avons pris des dispositions pour
qu’elle ait une nouvelle suite - de
l'autre côté des appartements de Leto (elle ne le dérangera certainement pas).
Farad'n, qui semble s’adoucir avec l’âge, l’a également fait nommé directrice
des Archives Atréides – cela devrait satisfaire ses désirs de créativité. Elle
peut multiplier les quelques autres histoires pour des idiots au sujet de son
"bien-aimé" Muad'Dib – qui ne voulait pas rester dans une chambre
privée avec elle pendant plus de cinq minutes. Elle semble déterminée à ce que
chaque enfant de l’Imperium connaisse les histoires du pauvre Paul. Et ses
merveilleuses Conférences sur la
stratégie du Jihad de Muad'Dib n’en finisse pas de faire rire le vieux
Tyek. J’ai habituellement plus de compréhension pour ses frustrations et ses
fantasmes, et je vais probablement faire preuve de compassion à nouveau une
fois que je serais plus calme. Elle doit simplement laisser les enfants
tranquilles !
Lorsqu’Irulan se retira sur Wallach IX en 10249, en prenant non
seulement sa propre bibliothèque, mais en plus la plupart des Archives des
Atréides avec elle, Ghanima et al-Ada furent soulagés.
Même si ses enfants avaient beaucoup monopolisé son attention, ses
relations compliquées avec Leto et al-Ada prenaient une grande partie de son
temps. Avec al-Ada elle partageait les enfants, leurs travaux mutuels et une
relation très satisfaisante comme amis et amants. Mais avec Leto elle
partageait une relation unique. Dans ses Mémoires,
les termes de Leto pour décrire leur relation est « une toile intemporelle
d’intimité » qui durerait aussi longtemps que la conscience de Leto
habiterait son corps. Ghanima se souvint des heures passées, enfants, à essayer
de maîtriser leurs écrasantes capacités et leur sort génial :
Je n’ai jamais
envié la position de Leto au pouvoir. Ce pouvoir s’accompagnait de tellement
d’agonie, de douleur, et l'anéantissement complet de son corps humain
fondamental. Comme nous en avons parlé, nuit après nuit, je compris qu'il
aurait à faire le sacrifice. Je me sentais si faible, lâche, mais la pensée de
cette monstruosité me dépassait, et je dû me porter volontaire pour perpétuer
la lignée plutôt que pour diriger. Leto m'aimait et ne m’aurait jamais fait de
mal mais je pense avoir lu de la pitié dans ses yeux.
Le Sentier d’Or
était le seul moyen de préserver l'humanité, d’éliminer
« l’Abomination » et « la possession » mais le choix fut si
difficile, et il souffre toujours. Je m’inquiète de plus en plus de son
attachement à ce vieux Harum. Chani dit qu'il est l'un des esprits
bienveillants, mais Leto est de plus en plus dépendant de lui, plus que de
Père. Seul Farad'n semble comprendre pourquoi je m’inquiète tant pour Leto.
Pendant les premières années de sa transformation, Ghanima était la
seule personne qui pouvait donner l'amour et de la compassion dont Leto il
avait désespérément besoin, la seule qui pouvait comprendre alors qu’il perdait
peu à peu les sensations de son corps humain et également sa capacité à
communiquer des émotions par le toucher. Comme quand ils étaient jeunes,
Ghanima passa de nombreuses nuits assise avec lui dans sa tour. Dans le tome
deux du Livre de Ghanima, Elaine
raconte avoir vu sa mère et Leto : "Tous les deux étaient assis comme des
statues dans l'obscurité, et parlaient tranquillement dans leur langue secrète.
Au matin mère était émotionnellement épuisée. Elle essayait de me faire
comprendre ce qu'il en était d’être Leto, désormais incapable de la toucher ou
d’être touché à cause de sa peau si sensible. Le toucher est si important.
C’est certainement pour cela qu’elle et mon père restaient assis ensemble
pendant des heures, comme de jeunes amants ». Ghanima exprima ses
sentiments au sujet de ses deux « hommes » dans un poème trouvé dans les Commentaires à la voix :
Amour éternel -
deux fois l’ai-je eu.
Le premier était
un navire solide
À travers les
marées du temps –
La seconde, une
fleur de la passion fragile
Dont l'essence
ne meurt jamais.
Les deux dorés -
précieux,
L’un apportant
la richesse à l'autre.
Entre les deux,
je dérive
Amour éternel
repose dans le souvenir.
Lorsque Ghanima décida finalement de rejoindre ses ancêtres, c’était
parce qu'elle était fatiguée de vivre:
Farad'n avait
disparu depuis si longtemps, et les enfants des enfants eurent des enfants à
leur tour. Leto me veut encore avec lui, mais nous semblons avoir de moins en
moins de choses à nous dire. Je crois toujours en son Sentier d’Or - c'est la
seule bonne voix, mais est devenu si froid à propos de tout cela. Parfois,
c’est presque comme si mon Leto avait disparu, remplacé par une entité, que je
ne connais pas vraiment. Il me parle de foi, mais parfois tout ce que j’entends
c’est son ambition. Tant de morts semblent être au centre de ses plans - être
un dieu vivant doit vous changer. Maintenant, je sais ce que mon cher Farad'n
voulait dire quand il disait être fatigué. Le monde autour de moi est devenu la
création de Leto, et je ne suis plus une partie nécessaire. Je vais maintenant
découvrir ce que ma mère sait déjà, ce que l'on ressent à être immergé dans la
conscience de quelqu'un d'autre. Cette partie est un peu effrayante, mais ce
sera mieux que ma vie actuelle.
À sa mort, Leto déclara une période de deuil Imperial, et depuis l'urne
contenant son eau, il fit sortir la voix des Atréides, montrant ainsi la
multitude et sa divinité. Mais ses derniers mots à la fin du troisième volume
du Livre de Ghanima montrent son
amour et sa nostalgie pour Ghanima :
Ma sœur / femme
Ghani - mon autre âme - la fraîcheur, que je n’ai jamais pu avoir, parce que
j’ai toujours été trop vieux – comme tes visites quotidiennes vont me manquer.
Sans toi ici à côté de moi, je n’ai que peu de choses pour me rappeler notre
jeunesse quand j’étais vraiment humain. Comme ce nouveau corps se resserre
autour de moi, les émotions que tu maintenais en vie en moi commencent à se
faner. Tu seras toujours une partie de moi - nous allons vivre ensemble dans
une proximité que jamais deux autres êtres n’ont pu ressentir - mais je me
languis d’un regard de ces yeux bleus intenses dans ton tendre et doux visage.
Dormez bien, ma bien-aimée.
Autres
références
:
- Harq al-Ada;
- Corrino, Irulan;
- Gwenemera, Apturos, Vie de famille de l'Empereur-Dieu (Tleilax; Mentat);
- Ghanima, Atréides, Commentaires des voix Rakis Réf. Cat. 37-BG132;
- Ghanima, Elaine, et Leto Atréides, Le Livre de Ghanima, Rakis Réf. Cat. 13-A-700;
- Leto, Atréides II, Mémoires, vol. ill;
- Bene Gesserit Rapports spéciaux, Dossier n°. A: G 20368-20375;
- Lors, Karden, Vérité et fantaisie dans l'Histoire Orale (Yorba: Rose).
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