ATREIDES,
Dame Chani (10177-10209)
Née au sietch Tabr, Chani était la fille de Liet Kynes, le planétologue
Impérial et leader secret des fremen, et de falra, une femme de Tabr qui avait grandi
aux côtés de Liet-Kynes. Stilgar, naib du sietch et frère de sang de son père,
était le parrain de Chani tandis que l’épouse du naib, Misra, était la marraine
qui avait accompli le rituel de l’Eau de la Conception pour la nouvelle-née.
Liet-Kynes était souvent absent du sietch, et Chani était soignée
principalement par Falra, avec l’aide de Misra et d’une autre femme. (Bien que
les enfants fremen soient élevés par le couple parental et non par la
collectivité, tous les adultes de la communauté acceptaient une certaine
responsabilité pour le bien-être de chaque enfant ; plus la parenté était
proche, plus l’obligation était grande). Elle apprit rapidement les premières
leçons que les enfants fremen apprenaient : que pleurer n’était pas
autorisé car cela gaspillait l’humidité du corps et que le gaspillage d’eau
sous quelques formes, était un pécher impardonnable. Elle grandit naturellement
et devint de plus en plus indépendant, l’indépendance étant encouragée dans
tous les sietchs, afin que les jeunes ne deviennent pas un fardeau pour la
tribu. Les fremen avaient appris, des siècles plus tôt, que les enfants faibles
et dépendants pourraient compromettre un sietch tout en exigeant du temps et de
l’attention que leurs parents ne pouvaient leur accorder tout en continuant à
contribuer au bien-être de la tribu.
Falra mourut dans un éboulement, alors que Chani n’avait que trois ans,
elle fut alors intégrées à la maison de Stigar ; Chani était bien plus en
mesure de faire face à cette épreuve que la plupart des enfants hors-monde du
même âge. Chani assista à la cérémonie de libération de l’esprit de sa mère
sans pleurer, ne comprenant que vaguement ce qui se passait. En quelques
semaines, elle s’intégra à la maison de Stilgar, si bien que lui et ses femmes
auraient trouvés difficile de l’imaginer autrement qu’avec eux.
Liet-Kynes rendait visite à sa fille chaque fois que c’était possible,
parfois il volait un jour à son travail dans les palmeraies et faisait le
voyage jusqu’au sietch Tabr. L’esprit vif de sa fille était une source de
grande fierté pour lui et il l’enlevait de temps en temps pour l’emmener avec
lui sur le site des plantations, il lui montrait l’expansion des palmeraies et
lui racontait comment elles changeraient un jour le visage d’Arrakis. Chani
acceptait ces escapades comme un cadeau et se rappelait tout ce qu’il lui
montrait.
Le plus beau cadeau que lui fit son père, fut cet héritage qu’il lui
laissait. Après en avoir parlé avec Stilgar, Liet-Kynes décida de ne pas parler
à Chani des autres aspects de sa vie, du monde qui comprenait le service de
l’Empereur et tous les devoirs qui en découlaient. Liet-Kynes était satisfait
de la façon dont son père avait arrangé sa vie – le laisser être élevé par les
fremen, devenir l’un d’entre eux, tout en lui rappelant qu’il était destiné à
servir l’Empereur – il choisit de ne pas en faire de même pour sa fille. Les
femmes fremen occupaient souvent des postes importants, en particulier les
sayyadina, mais il y avait peu de chance qu’une femme occupe le poste de
leader, comme l’était Liet-Kynes. En outre, il pensait que les fremen de la
génération de Chani n’auraient plus besoin d’un leader avec un pied dans chaque
monde. Ils seraient capables de poursuivre la transformation écologique de leur
propre chef. Chani serait libre de vivre entièrement comme une vraie fremen.
Mis à part sa relation avec Liet-Kynes, Chani vivait comme tous les
autres enfants de sexe féminin dans le sietch Tabr. A l’âge de cinq ans, elle
aidait à soigner les jardins du sietch, capturant les truites des sables pour
récupérer leur eau dans les distilles de mort et achevant les ennemis blessés
sur les champs de bataille (leurs corps étant destinés au même endroit que les
truites). Au cours des années suivantes, elle apprit à tisser, faire du café,
faire et réparer les distilles – en bref, effectuer les tâches de chaque
profession comme chaque adulte pouvait le faire.
Quand elle atteignit la puberté, Chani fut confiée, avec un petit groupe
de jeunes filles de son âge, à la Révérende Mère Ramallo du sietch Tabr. Leur
dernier jour avec la Révérende Mère, les filles partirent en hajra, un court
pèlerinage, à l’un des bassins de rétention de la tribu, la Révérende Mère
Ramallo, avec ses élèves assises autour d’elle, avait convertit une petite
quantité d’Eau de Vie et demande à chacune d’en boire. Tandis que les filles
entraient dans la transe induite par la drogue, elle leur parla brièvement de
l’eau dans le bassin, leur rappelant qu’il portait leur vie future dans ses
profondeurs aussi sûrement que chacune d’elle portait une petite partie de ce
futur dans leur propre corps.
Ce discours était un stratagème pour détendre les filles et détourner
leur esprit des questions importantes. Alors qu’elles réfléchissaient ensemble
à l’avenir de la tribu, la Révérende Mère étudiait, sondait et observait, dans
l’espoir d’en trouver une dans le groupe qui pourrait éventuellement prendre sa
place. La nécessité de trouver une telle candidate était devenue urgente :
la Révérende Mère Ramallo était une vieille femme qui avait eu la malchance,
quelques années auparavant, de perdre son apprentie, sa sayyadina, lors d’une
explosion dans une usine du sietch.
Chani, comme pu le constater la Révérende
Mère, montrait de nombreuses qualités nécessaires à une sayyadina. Elle
possédait le courage, l’intelligence et la compassion, elle était capable de
mettre sa vie en jeu pour la survie de son peuple. Avec un énorme soulagement,
Ramallo décida de l’initier lors de la prochaine assemblée tribale.
En 10191, moins de trois mois après son retour au sietch Tabr, Chani fut
rattrapée par la réalité, la trêve consentie par la Maison des Atréides prit
fin avec l’attaque de cette Maison par
la coalition Harkonnen/Sardaukars. Le sietch Tabr était bien en dehors des zones
de combat, mais Stilgar avait reçu l’ordre de Liet-Kynes, de prendre une troupe
et d’aller dans le désert à la recherche de Paul Atréides et de sa mère, Dame
Jessica. Son ordre mentionnait que Stilgar devait prendre Chani dans la troupe,
requête qui avait été appuyée par la Révérende Mère. Dame Jessica était connue
pour être une Bene Gesserit, et les messages envoyés vers le sietch Tabr par la
shadout Mapes indiquaient que Jessica pouvait être quelque chose de plus. Quelle
que soit l’issue de cette recherche, la Révérende Mère voulait entendre les
impressions de Chani sur cette rencontre, car elle ne pouvait y assister
elle-même. (Ramallo n’avait pas quitté le sietch, sauf en palanquin, depuis de
nombreuses années).
Lors de cette première rencontre sur le chemin de retour vers le sietch
Tabr, Chani fut plus impressionnée par Dame Jessica que par son fils.
L’Atréides était un beau garçon, pas plus âgé qu’elle ne l’était et les
murmures qui en faisaient le Lisan al-Gaib l’émerveillaient. Mais la femme, la
sayyadina hors-freyn, avait battu Stilgar – Stilgar ! – en combat
singulier, en utilisant son art étrange. Aucune autre femme, à la connaissance
de Chani, n’avait jamais envisagé un tel combat contre un naib fremen. Elle
étudia cette femme hors-monde avec un mélange de peur et de crainte, et aurait
beaucoup à dire à son institutrice, à son retour à la maison.
Lorsque Paul tua Jamis, après que le colérique fremen l’ait défié pour
être le champion de Jessica, comme dans la légende, Chani fut contrainte de le
reconsidérer. Après tout, ce hors-monde prétendument doux, avait réussi à tuer
un fremen adulte avec un couteau, en s’en tirant lui-même avec une simple égratignure.
Mais ce ne fut que lorsque sa mère « passa » Révérende Mère et prit
la place de Ramallo (la vieille femme ne put survivre assez longtemps pour que
Chani puisse lui succéder), que Chani réalisa que Paul allait dominer le reste
de sa vie.
La nouvelle Révérende Mère avait converti l’Eau de Vie pour la tribu et
la distribua pour induire l’orgie d’épice – la communion des esprits qui liait
intimement les fremen entre eux. Sensible à la volonté des autres, Chani
entraîna Usul, nom sous lequel Paul était maintenant connu de la tribu,
permettant à la tribu de jouir de leur communion sans les notes discordantes
d’un esprit encore étranger .Les deux jeunes gens se retirèrent dans les
appartements privés de Chani, où la présence du reste de la tribu ne pouvait
guère se faire sentir.
Chani, maintenant complètement orpheline, lui rappela qu’ils étaient
semblables en une chose : chacun avait perdu un père par la main des
Harkonnen. Paul lui révéla alors qu’il avait eu des visions où il avait des
liens très étroits avec elle. Perdue dans la transe d’épice, Chani partagea les
visions et se trouva unie dans le tau fremen avec ce nouveau venu ; ils
étaient, dorénavant, inséparables.
Les deux années suivantes, furent les plus joyeuses et les plus
effrayantes de la vie de Chani. Elle devint la compagne d’Usul, malgré les
réticences de la Révérende Mère Jessica concernant leur « mariage de
jeunesse ». Elle regardait la légende et le pouvoir grandir autour de lui,
se réjouissant de sa force et exultant lors de ses victoires. Elle continua à
asseoir son statut auprès des tribus, parfois en combattant à sa place les
challengers qu’elle jugeait indignes de lui faire face et les envoyaient
elle-même au distille de mort. Ce fut durant cette période qu’elle lui donna un
fils, un premier-né nommé Leto, en l’honneur du Duc martyrisé. Mais il y eu
aussi la terreur durant ces années. Usul, bien qu’il ne fut pas né fremen,
devait se comporter comme l’un des leurs, sous perdre son emprise sur les
tribus – cette adaptation l’obligeait à apprendre, plus tardivement que de
coutume, les choses qu’avaient appris ces hommes libres – Chani fut la
sayyadina au rite du matin lorsqu’Usul devint un chevaucheur des sables,
appeler et contrôler l’énorme vers des sables terrifiait tout le monde, sauf
les fremen. Elle fut l’un des observateur les plus inquiets de la lutte entre
son compagnon et Stilgar, son oncle et naib.
Le moment le plus effrayant de tous fut lorsqu’elle fut convoquée pour
aider Paul qui dormait dans les « Eaux de la Vie » depuis trois
semaines. Il reprit conscience seulement après que Chani ait testé ses
réactions au poison d’illumination à l’état brut, ce que Jessica n’aurait
jamais pensé à essayer. La jeune femme, élevée dans les légendes fremen du
Mahdi, reconnu l’apparent coma et réalisa que Paul avait essayé de convertir
l’eau brute, cela aurait été tout à fait dans sa nature de penser qu’il pouvait
gagner un tel combat.
Cette période tumultueuse prit fin avec la Bataille finale d’Arrakis en
10193, lorsque Paul Atréides arracha le contrôle de la planète et de l’épice à
Shaddam IV qui fut forcé d’abdiquer. Chani ne put trouver de réconfort qu’en
présence de Paul et non de son triomphe : avec la mort de leur petit Leto,
l’une des victimes de la bataille, elle ne pouvait pas se réjouir de la
victoire.
Quand elle rapporta la nouvelle de son enfant mort à son Usul – il
connaissait déjà la nouvelle et partageait sa douleur – elle demanda aux fremen
d’attendre er resta avec Paul un moment, en silence. La perte de son fils avait
cassé une réserve qui avait résisté à la mort de sa mère, de son père et des
compagnons de sietch. Chani donna son eau aux morts, en laissant couler ses
larmes, comme si un sacrifice si précieux pouvait persuader Shai-hulud de la
libérer de sa douleur.
Pendant les trois années de négociation précédant l’acceptation
officielle de Paul par le Lansraad et la Gulde Spatiale, Chani assista Dame
Jessica dans ses négociations avec l’Empereur déchu. (Jessica disait souvent,
après des discussions interminables qui s’achevaient, qu’elle espérait ne
jamais avoir à négocier n’importe quels termes de contrats contre un fremen,
car leur férocité au combat n’était rien devant leur détermination à une table
de négociation. Bien que les compétences de Jessica dans de telles matières ne
dussent pas être mises en doute, nous pouvons sans risque, supposer que
beaucoup de concessions furent accordées au nouvel Empereur grâce à sa
concubine fremen.
Chani eu d’autres préoccupations au cours de ces années, au-delà de
celles de négociateur. Cinq attentats furent perpétrés contre la vie de la
Concubine Royale ; une fois, le soi-disant assassin réussit à infiltrer
ses appartements et aurait pu réussir s’il avait été plus expert dans le maniement
des armes. Chani réussit à l’éliminer avec son krys et fit irruption dans la
salle du conseil, sans même une pause pour changer de robe. En la voyant entrer
en trombe dans la pièce, tâchée du sang de son assaillant, sa main toujours en
équilibre sur la poignée du krys rengainé, jeta un trouble autour de la table.
Dans la confusion, Dame Jessica – comme Chani avait prévu qu’elle ferait –
concentra son attention sur Irulan qui serait bientôt la Princesse Consort en
titre de Paul. La Princesse fut véritablement abasourdie, mais Jessica ne fut
pas convaincue de l’innocence d’Irulan, elle avait remarqué la brève expression
de plaisir surpris qui lui avait échappé avant que son contrôle Bene Gesserit
ne reprenne le dessus. Bien qu’Irulan n’ait rien tenté, elle était assez
irritée du rôle secondaire qui lui avait été attribué pour être enchantée que
la tentative réussisse. Pendant les douze années après le début du règne légal
de son compagnon, en 10196, Chani lui servit de femme, de compagne et de
conseillère – mais jamais, en dépit de leurs efforts, celui de mère de ses
héritiers royaux. Ils étaient certains qu’aucun d’entre eux n’étaient stériles.
La grossesse de Chani pour Leto avait été rapide et sans complication qui
aurait pu la rendre stérile. Bien qu’ils aient pratiqué la contraception à la
manière fremen pendant toutes les années où l’attention de Chani était
pleinement requise pour les négociations, ils avaient arrêté depuis et le fait
de ne pas avoir encore d’enfant était une source de mystère et de beaucoup de
douleur.
Chani était si affligée par son incapacité à donner un héritier à la
Maison des Atréides, qu’elle en vint à envisager la possibilité pour son
compagnon de prendre quelqu’un d’autre. Malgré son dégout à la pensée de Paul
faisant d’Irulan sa femme de fait, Chani suggéra à Paul qu’il laisse à Irulan
une chance de lui donner un enfant. Bien qu’en colère et méfiant qu’Irulan ait
pu utiliser Chani pour faire avancer ses projets de pouvoir, l’Empereur fut
rapidement convaincu que sa concubine voulait seulement assurer le trône pour
une lignée d’Empereurs Atréides et avait vu Irulan comme une source logique
pour la descendance si elle continuait à na pas pouvoir avoir d’enfant.
Paul refusa de considérer l’idée, en tournant les arguments de Chani en
sa faveur. Irulan, lui dit-il, était trop dangereuse ; si elle devait
porter un enfant, sa position serait trop renforcée. (Ceci était avant la
complicité de la Princesse dans le complot visant à le renverser – preuve, s’il
en est que cela fut la raison de son ressentiment à son encontre, qu’elle
reconnut). Seule Chani lui donnerait l’héritier qu’il voulait et el était prêt
à attendre pour leur enfant.
Convaincue que les médecins Impériaux ne pouvaient être d’aucune aide
pour elle, Chani revint aux traditions de son peuple. Elle fit une visite en
bordure du désert et pria Shai-hulud de lui donner un enfant. Elle consulta les
femmes les plus âgées des tribus, écouta leurs conseils et démarra un régime
alimentaire spécial, supposé favoriser la fertilité. Les ingrédients dont elle
avait besoin lui furent portés personnellement par des gens de confiance du
sietch Tabr, « et Chani prépara ses repas elle-même, ne permettant à
personne de toucher à la nourriture ».
Le régime marcha ; Chani fut enceinte quelques semaines après
l’abandon de sa nourriture habituelle. Cependant, au cours de la première
consultation avec les médecins qui suivaient la conception, des traces de
drogue contraceptive puissante (désormais chassée de son corps par son nouveau
régime), furent découvertes.
L’ingestion à long terme du contraceptif avait nui à Chani,
principalement par l’interaction avec le mélange dont son corps était saturé.
Dès l’instant où les fœtus furent dans son ventre, le métabolisme de Chani fut
accéléré de manière terrifiante. Les médecins lui dirent qu’elle devrait manger
trois à quatre fois la nourriture qu’elle aurait consommée normalement, avec
des doses de plus en plus importantes d’épice. Neuf mois, ce temps était
beaucoup plus long que cette grossesse allait durer : en supposant qu’elle
survive, les enfants de Chani seraient nés en moins de six mois.
Aucun mentat n’était nécessaire pour voir qui avait le plus à gagner
dans la stérilité de Chani, ou qui, résidant dans une autre partie du Donjon,
avait eu les meilleurs occasions de glisser le contraceptif dans la nourriture
de la concubine royale. Si Usul ne lui avait pas demandé d’épargner Irulan,
Chani n’aurait pas trouvé de repos avant qu’elle n’ait prit la vie de la
Princesse Corrino avec la lame de son krys. Mais la vengeance n’aurait pas
calmé la haine que ressentait Chani envers l’épouse royale.
La plus grande partie du semestre qui suivit fut comme un rêve pour
Chani. Les problèmes extérieurs –
l’avancement du complot contre l’Empereur, la cécité d’Usul lors d’une attaque
au brûle-pierres – persistaient et ne pouvaient être ignorés. Tout cela l’affectait,
mais de loin, il aurait fallu d’abord briser la barrière de préoccupations que cette grossesse
ultra-rapide lui imposait. Ses émotions changeaient si rapidement qu’elle
n’était plus certaine de ce qu’elle ressentait, ni pourquoi. Une fois, après
avoir raillé Paul de porter une vieille veste minable et s’étant entendu
répondre que « même un Empereur a son vêtement favori », elle se
trouva en train de donner de l’eau aux morts – elle, un fremen ! Un
brouillard l’entourait, limitait sa vision, jusqu’à ce qu’elle ne put plus rien
voir au-delà de la naissance. Sa vie, dit-elle une fois à Paul, recommencerait
à partir de ce jour. Le silence de Paul qui suivit la remarque ne fit
qu’ajouter à sa confusion.
Paul retourna avec elle au sietch Tabr pour que les enfants puissent
naître dans un sietch, comme elle. Le moment vint de façon inattendue alors
qu’elle parlait avec le ghola Duncan Idaho, qui la ramena au sietch de
l’endroit qu’elle avait choisi pour regarder le désert. Sa dernière pensée,
avant de s’abandonner au travail abrutissant, fut qu’elle n’avait jamais pensé
à demander à Usul s’il savait qu’elle portait des jumeaux. Il avait toujours
parlé de leur enfant, au singulier, il était impossible qu’il ne connaisse pas
la vérité.
Moins d’une heure après le début des contractions, le fils et la fille
de Chani étaient nés. Maigres mais en bonne santé, ils passèrent leurs
premières minutes de vie à pleurer et boire l’eau de leur conception, nourris
par leur marraine Harah. Ils ne purent partager plus que ces minutes avec leur
mère : Chani, après avoir appelé son Usul, mourut d’avoir donné naissance
aux enfants que Paul appela Leto et Ghanima.
Même avec la mort de Chani, son rôle de pion dans le jeu de l’Empire ne
pris pas fin. C’est avec la perspective de restaurer sa chair comme ghola que
Scytale, le Danseur-Visage, négocia en premier avec Alia puis avec les hommes
de Paul. Bijaz, le nain destiné à déclencher Duncan Idaho à attaquer Paul,
encore une fois, offrit une renaissance de cette chair, après que Paul ait tué
le Danseur-Visage. Duncan tua Bijaz, mettant son maître hors de portée de la
tentation, puis le corps de Chani fut emmené au distille de mort.
Lors de la cérémonie, qui s’était tenue en soirée, pour libérer l’esprit
de chani, la Princesse Irulan étonna les amis de Chani, qui s’étaient
rassemblés pour le rituel, en rejoignant leur cercle. Il y eu des murmures
quant à sa présence, et de la colère, car ils croyaient qu’elle voulait
souiller le rituel et apporter le malheur sur eux.
Leurs préoccupations se révélèrent infondées. Quand son tour vint, l’épouse royale se leva
de son siège, s’approcha de la pile de possessions de Chani qui étaient
entassées sur le sol de la caverne, et ramassa un petit pendentif de pierre, « j’étais
une amie de Chani », dit-elle et la maîtrise habituelle de sa voix parût
moins assurée alors qu’elle prononçait ces mots peu familiers, « elle
m’apprit que la noblesse et la noble naissance sont deux choses très
différentes, et j’ai appris quelque chose sur moi-même ». Puis, parlan
fremen d’une voix hésitante, elle dit : « Ish yara al-ahdab
hadbat-u » - « un bossu ne voit pas sa propre bosse ».
Ce fut le premier signe de la défection d’Irulan, ce changement de camp
s’opéra lorsqu’elle devint l’une des adultes responsables des jumeaux de Paul
et de Chani. Et même Alia, qu’Harah avait retenue de conduire Irulan hors de la
caverne, ne put disputer la justesse de l’épitaphe.
Autres références :
-
Atreides,
Dame Jessica;
-
Atreides,
Paul Muad'Dib;
-
La menstruation
fremen;
-
Coutumes
de l'eau Fremen;
-
Corrino,
Irulan;
-
Stilgar;
-
Irulan
Atréides-Corrino Muad'Dib, commentaires
de famille, Lib. Conf. Temp. Série 437;
-
Irulan,
Muad'Dib, L'Homme, tr. Mityau
Gwulador, études Arrakis 4 (Grumman: Worlds Unies);
-
Al-Ada,
Harq, La Mère de Dieu (Grumman:
Sterne).
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