Atréides, Siona Ibn Fuad al-Seyefa (13698-13953)
Fille de Moneo Ibn Fuad al-Lichna Atréides,
dernier majordome de Leto II, et partenaire dans son programme génétique à qui
il ordonna une reproduction avec Seyefa Nycalle. Siona dirigea la rébellion qui
se termina par la chute de l’Empereur-Dieu. Elle fut la fin de l’expérience
millénaire de Leto II dans l’évolution humaine, et la première de la nouvelle
lignée d’Atréides, capable de disparaître de la vision des prescients. Avec
elle, Leto créa un nouveau moyen de survie pour l’humanité et engendra sa
propre destruction. Seyefa quitta le commandement d’un service de Truitesses
alors que Siona était âgée d’un an ; l’enfant resta avec ses parents dans
les quartiers proches de la Citadelle de Leto, jusqu’à ce qu’elle ait 10 ans.
Elle fut ensuite envoyée, sur ordre de Leto, dans les plus hautes écoles de
Truitesses d’Onn. Le précieux contrôle parental, ainsi que l’éducation de Moneo
et Seyefa, fournit à leur fille, servirent de base à l’éducation qu’elle reçut
de ses professeurs à l’école de Truitesses et de Leto lui-même.
Seyefa mourut un an après l’admission de
Siona à l’école. Sa mort fut le premier événement pour lequel Siona tint
l’Empereur-Dieu pour responsable ; des années plus tard, elle dit à son
père que sa mère aurait survécu à la fièvre qui l’avait emporté, si elle avait
eu quelqu’un pour prendre soin d’elle à la maison. Mais Leto avait monopolisé
le temps de Moneo et avait ordonné à Siona de retourner à l’école ; la
mort de sa mère était sa faute, Siona en était persuadée.
Malgré
son chagrin, Siona s’appliqua à l’école, ses professeurs refusaient d’accepter
qu’elle soit mois que leur meilleure élève. Près d’un siècle plus tard elle
écrivit :
« J’ai
vu des élèves faire des erreurs dans les exercices les plus simples, avoir une
légère réprimande ou les passer sous silence. Pour moi, à la moindre erreur –
une cible manquée lors d’un exercice de tir – ils me faisaient reprendre
l’exercice entièrement. Ce fut le premier indice qui me fit comprendre que mes instructeurs avaient pour ordres
d’avoir une attention toute particulière pour moi, et je détestais ça. »
Les enseignantes Truitesses aussi avaient les
mêmes ordres. Plus encore que n’importe quelle autre élève, Siona fut initiée à
l’Histoire Orale et ses nombreuses contradictions de la version
officielle « donnée » des événements. A la faculté d’Onn, alors
que certains enseignements frôlaient l’hérésie, tous se consolaient en se disant, qu’après tout,
Siona était une Atréides et l’Empereur-Dieu décidait seul de ce qui était le
mieux pour ses descendants.
Siona passa neuf ans à l’école principale des
Truitesses. Pendant tout ce temps, elle fut principalement sous le contrôle de
ses professeurs et des élèves plus âgées ; elle continua à être influencée
par son père… et par L’empereur-Dieu.
Dans sa plus tendre enfance, avant que sa
fureur d’avoir été envoyé à l’école, ne suscite son dégoût pour lui, Siona fut
fascinée par Leto. Les notes dans les Mémoires
de Leto indiquent que la petite fille accompagnait souvent Moneo lors des
visites informelles, principalement sur la Route Royale. L’Empereur-Dieu
détaille plusieurs de ces rencontres, décrivant avec beaucoup de détails
l’amusement évident de Siona pour sa personne, et son ignorance évidente
qu’elle était observée en retour.
Alors que la curiosité et une certaine
crainte religieuse avaient pu marquer ces rencontres enfantines, son humeur
changea lorsque Siona entra dans l’adolescence. Elle devint de plus en plus
cynique et critique, appelant les tâches de son père, le service du
« Ver », comme elle insistant pour parler de Leto. Dans le document
connu sous le nom du Fragment de
Welbeck, il est décrit l’un des échanges entre Siona et Moneo,
dans cet extrait, on peut ressentir l’ambiance globale :
Siona :
Comment as-tu pu survivre aussi longtemps à ses côtés, père ? Il tue tous
ceux
qui
sont proches de lui. Tout le monde le sait.
Moneo :
Non ! Tu te trompe. Il ne tue personne.
Siona :
Tu n’as pas besoin de mentir pour lui
Ce dialogue eu probablement lieu alors que
Siona avait quinze ans. Moneo, alarmé par les rapports qui lui étaient parvenus
sur la conduite de sa fille, s’était rendu secrètement auprès d’elle pour
l’avertir que ses moqueries hérétiques pourraient conduire à sa destruction.
Son refus de suivre les conseils de son père
fut démontré en 13717, lorsqu’elle réuni un groupe de rebelles ayant des
opinions similaires aux siennes. Après avoir été diplômée de l’école d’Onn,
Siona reconnu l’inutilité de vouloir tromper ses collègues Truitesses ; au
lieu de cela, pendant ses derniers mois d’école, elle noua des contacts avec
des étrangers de divers horizons. Ceux qui répondirent à ses avances
provisoires (toujours faites avec précaution, car elle ne pouvait être certaine
que la personne qui était en face d’elle n’était pas au service de Leto)
étaient principalement des descendants des fremen ou des érudits qui
connaissaient bien l’histoire de ce peuple et qui étaient déçut par sa
disparition.
Pendant les trois premières années de son
existence, Siona utilisa le réseau rebelle pour, principalement, collecter des
informations. Avoir le majordome de Leto comme proche parent, était un grand
avantage car Siona connaissait souvent le rang et la fonction des courtisans et
pouvait conseiller ses amis sur la meilleure manière de les manipuler. Sa
proximité avec le commandement des Truitesses lui permettait également
d’exploiter d’autres sources.
Moneo, en connaissant les activités de Siona,
se trouvait dans une position des plus inconfortables. Ses avertissements
furent dédaignés par sa fille, et traités avec amusement par son Maître, qui
lui rappelait ses propres jours rebelles et insista sur ses propres plans
concernant Siona. Leto comprit que son majordome devait encore se rendre compte
que la lutte de Siona avec l’Empereur-Dieu était une affaire qui ne concernait
en rien Moneo.
L’approche de Leto, quant à la situation,
différait de celle de Moneo. Plutôt que d’avertir Siona que le cours qu’elle
suivant n’interférait en aucune façon avec ses actions, Leto intensifia ses
observations. Comme il ne pouvait pas prévoir les actions de Siona, grâce à sa
prescience, il dépendait un peu plus de ses yeux – des capteurs ixiens
électroniques – et de ses informateurs. En 13720, il prit une précaution
supplémentaire en introduisant un de ses agents au sein du groupe de
Siona : une Truitesse nommée Nayla. Siona, ne sachant pas que cette
nouvelle recrue était une espionne, l’accepta avec plaisir. Elle avait atteint
le stade de considérer qu’une forme quelconque de violence était une nécessité
et Nayla semblait être une personne solide et fiable sur ce qui les rebelles
pouvaient compter.
En 13723, lassée par l’inaction, Siona mena un
raid sur la Citadelle de Leto dans le Sareer. Ce raid se solda par la mort de
tous les membres qui en faisaient partie, sauf son leader (tous tués par les
loups H de Leto), qui pu voler des Mémoires.
Siona, bien qu’ébranlée par la perte de tant de compagnons de confiance, exulta
d’avoir, non seulement volé une paire de livres qui semblaient importants pour
Leto (qu’elle s’empressa d’expédier à la Guilde, au Bene Gesserit et aux Ixiens
pour qu’ils tentent une traduction), mais également d’avoir volé les plans
complets de la Citadelle. Enfin, du moins le croyait-elle, elle était en mesure
de contrer le Ver.
Leto croyait, lui aussi, être prêt, mais pour
une raison différente. Après lui avoir laissé suffisamment de temps pour
recevoir et lire les traductions de ses Mémoires,
ordonna à Moneo qu’elle lui fut amenée pour l’épreuve qu’il avait fait subir à
tous les futurs administrateurs. Moneo, craignant pour sa survie, ne tenta pas
d’argumenter sur cet ordre spécial ; il savait, grâce à sa propre
expérience, qu’il ne pourrait pas dissuader Leto.
Siona s’attendait à une telle assignation.
L’Histoire Orale en disait long sur le comportement de Leto envers ses
descendants Atréides, et Moneo avait confirmé les récits. Elle reconnu alors
que les « vacances » prolongées qu’elle avait eu depuis l’obtention
de son diplôme de l’école d’Onn – le temps où elle avait organisé sa rébellion
– en faisait partie. Leto avait toujours permit à son cheptel de reproducteurs
de courir librement avant de les ramener dans son giron.
Moneo
lui avait dit peu de chose sur son propre test, affirmant que l’expérience
était différente pour chaque individu et qu’il ne voulait pas la confondre avec
ses propres perceptions. Il la posa simplement à la Petite Citadelle, retraite
de Leto au centre de son Sareer, comme son Maître le lui avait ordonné. Ils
furent accueillis par Leto. Moneo les quitta le lendemain, après avoir aidé
Siona à enfiler un distille. Leto l’avait informé de son intension d’emmener
Siona dans le Sareer et Moneo avait fait de son mieux pour assurer la sécurité
de sa fille avant de retourner à Onn.
Les préparatifs de Moneo n’avaient pas été
suffisants, comme l’avait prévu Leto. Siona n’était pas de la génération qui
avait été préparée à vivre dans le désert Arrakeen ; elle n’avait pas été
élevée dans la discipline du distille comme l’avaient été ses ancêtres fremen.
Le voyage dans le Sareer dura deux jours, et six autres jours furent consacrés
à le traverser ; elle marcha dans les sables sans mettre le masque de son
distille, permettant ainsi à l’humidité de son souffle de s’échapper dans
l’air ; l’Empereur-Dieu lui parla de ses jours sur Dune et lui permit de
l’appeler Leto. Il lui rappela seulement les termes de l’ancienne exhortation
fremen aux enfants : « garde chaque souffle car il contient la
chaleur et l’humidité de ta vie » ; là, elle mit son masque, mais ce
ne fut pas avant le matin du troisième jour. Leto savait qu’avec la distance
qui lui restait à parcourir, Siona ne pourrait jamais survivre sans un apport
d’humidité supplémentaire. Et elle n’avait pas d’eau.
Le
cinquième jour, contrainte par la soif et la nécessité urgente de comprendre à
qui elle s’opposait, Siona subit la deuxième phase de son test. Autorisée par
Leto, elle caressa les bulles à la limite de son visage qui sécrétèrent des gouttes d’essence d’épice
à la surface de sa peau de truite. Puis elle lutta contre la peur qu’elle avait
de l’effet que l’épice pouvait avoir sur elle, et but.
Le mélange l’affecta en moins d’une minute,
en l’envoyant dans une profonde transe d’épice. Elle tapota le segment en avant
du corps vermiforme de Leto, l’obligeant à lui faire un hamac comme il l’avait
fait lors de ses périodes de sommeil précédentes ; elle grimpa dedans et
s’abandonna à la transe.
Même si elle écrivit beaucoup, plus tard, sur
cette période de l’histoire, Siona ne détailla jamais ce qu’elle vit durant ses
heures de transe. Leto, dans ses Mémoires,
indiqua seulement qu’elle vit plus sur l’horreur future des humains, que ne
l’avait jamais fait aucun autre Atréides. Même la vue de ses horreurs ne
l’avait pas convaincu qu’il avait eu raison de suivre le « Sentier
d’Or ». Elle reprit conscience plus de dix heures plus tard.
Même si elle n’afficha pas immédiatement sa
loyauté à l’Empereur-Dieu, comme l’avait fait son père, Siona avait été
sensibilisée au Sentier d’Or et avait survécu à l’épreuve, répondant ainsi à la
demande de Leto. Tous deux terminèrent leur voyage en arrivant trois jours plus
tard à la Citadelle. Siona reçut de nouveaux vêtements, des rafraîchissements
et prit un repos bien mérité, avant de retourner à Onn avec Leto. A aucun
moment, au cours de cette période de récupération, selon les Mémoires, elle ne parla à son
compagnon.
Sa sensibilité ne diminua pas son côté
rebelle ; le peu qu’elle avait appris de sa vie personnelle l’avait rendue
encore plus furieuse contre lui. Quand son père l’envoya au village de Tuono
avec Nayla et Duncan Idaho, il avait eu l’intention de la garder aussi loin que
possible du mariage de l’Empereur-Dieu, mais elle le quitta à contrecœur. Seulement,
lorsqu’elle découvrit que l’emplacement de la cérémonie avait été changé de
Tabr à Tuono, lui donnant ainsi une chance d’attaquer Leto, Siona se réjouit.
La planification et l’exécution de l’attentat
en 13724, furent soigneusement étudiées et répétées. Mais après les événements,
Siona réalisa qu’elle se trouvait dans un nouvel univers – qui n’incluait pas
Leto II – et elle découvrit qu’une rébellion réussie requerrait plus que le
renversement d’un souverain, même si ce dernier était le plus grand Tyran qui
put exister. Il fallait une réattribution des pouvoirs et la capacité de
contrôler ces pouvoirs. Siona, à son grand regret, découvrit qu’elle ne pouvait
pas canaliser seule les forces qu’elle avait libérées ; elle avait besoin
d’aide.
Duncan Idaho fournit cette aide. Leur
partenariat prit une forme plus personnelle en 13728, quand ils se marièrent en
utilisant l’ancien rituel de l’Histoire Orale. Au cours des vingt années
suivantes, Siona mit au monde onze enfants (neuf filles et deux garçons) qui
avaient tous la capacité de disparaître à la vue des prescients.
Bien que l’histoire indique qu’Idaho apprit à
aimer sa compagne, profondément, il refusa de suivre l’exemple de Siona qui
ingéra de grandes quantités de mélange pour prolonger sa vie (on rapporte qu’il
disait avoir déjà vécu beaucoup plus longtemps qu’il ne l’aurait du – sans
aucun doute une référence à la longue lignée de Duncan Idaho gholas, dont
l’Empereur-Dieu avait ordonné la production). Il mourut en 13791, coupant le
dernier lien avec le cycle de l’époque de Paul Atréides ; un de ses
premiers actes, après la mort de Leto, fut de détruire les cultures cellulaires
à partir desquelles les gholas avaient été produits, s’assurant ainsi une mort
définitive.
Siona se retira de la vie publique après la
mort d’Idaho et vécu tranquillement sur Arrakis en écrivant un seul livre, Les derniers Jours, faisant peu allusion
à elle-même. Elle mourut à l’âge de 255 ans.
Autres références :
-
Atréides, Leto II ;
-
Atréides,
moneo, Fouad ibn al-Lichna ;
-
Idaho,
Duncan;
-
Nayla;
-
Les Mémoires Volés;
-
Siona Atréides, Les
Derniers Jours, étude d’Arrakis 218 (Grumman: les mondes unis).
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