dimanche 7 août 2016

Licallo, Taiazor (12191-12277)


Licallo, Taiazor (12191-12277)

  La première figure dans le domaine de la musique durant le Second Empire. Presque tous les compositeurs et les musiciens qui suivirent, furent influencés par son travail. Il écrivit dans toutes les formes musicales importantes de son temps, et les porta tous ces à leur plus haut niveau. Ce faisant, il poursuit une tradition familiale de performance musicale qui durait  depuis sept générations.

  Licallo raconta l'histoire de son ancêtre Veit Licallo, un commerçant de métier, qui commença à jouer de son Cithéron (un précurseur de la balisette et du cistre) en rythme au son du bazar sur lequel son petit magasin faisait face. "Et voilà comment la musique est entré dans notre famille", écrivit Taiazor[1].

  Les Licallos formaient une famille très unie, et dans leur province d'origine sur la planète
Chusuk, des membres qui avaient occupé successivement le poste de musicien de cour à Lectis Maxima, le siège de la Basilius Dilowa, et qui servirent comme chefs de chœur dans les églises de Dilowa et Gegen pendant deux cents ans. Quand l’un démissionnait ou est mourait, il était remplacé par un autre membre de la famille. Lors de la naissance de Taiazor en 12191, le nom de Licallo était déjà devenu synonyme de « musicien » dans la plupart des dialectes planétaires. On trouve des documents à Dilovan faisant référence à « une bande de musiciens ou Licallos ... »[2]. Selon le premier biographe de Licallo, Mian Tebery, la famille tenait des réunions annuelles au cours desquelles « ils s'amuser en chantant des chœurs et des chansons traditionnelles » (dont le contenu était souvent méchant, ce qui montrait leur sens de l'humour), ils furent tous chantés, de telle sorte que plusieurs parties improvisées formaient  une sorte « d'harmonie ensemble »[3].

  En tant que garçon, Taiazor apprit à jouer de la balisette, des pipes à doigts et du carillon à cloches, alors que son grand oncle, le vénérable Filip Licallo, avait commencé sur un organum. Pour Taiazor, son jeu musical et ses cours classiques, quand il alla vivre avec son demi-frère, Dion Licallo, après qu’il soit devenu orphelin à l’âge de 10 ans. Quand il eut 15 ans, Taiazor commença à subvenir à ses propres besoins comme organiste d’école au collège St Gregorica à Gegen. Ici, il avança dans son étude théorique des chorales, la composition et la technique du clavier qu’il avait étudié sous la tutelle de Linan Mobh (né en 12165 sur Chusuk ; mort en 12259). A 18 ans, il quitta le collège et trouva un emploi d’organiste et de directeur de la chorale dans le village voisin de Shaobela, mais le jeune Taiazor découvrit que le fait d’être seulement un peu plus âgé que ses choristes ne lui permettait pas de maintenir l’ordre. Les dossiers de Shaobela font mention d’une querelle publique entre Taiazor et l’un de ses ténors, il l’attaqua avec un bâton. Les jeunes gens furent séparés avant que le sang ne coule, mais lors de l’audience, le garçon témoigna qu’il avait agi après une provocation extrême : Licallo avait critiqué son chant lors d’un passage particulièrement difficile d’une liturgie pour St Genesius, en utilisant l’insulte mortelle « zipelfagotisti », un mot aussi difficile à traduire qu’à prononcer.

  L’incident était caractéristique de la personnalité de Licallo : il passa la plus grande partie de sa vie d’adulte à blesser les uns ou les autres, ne cessa pas de se battre avec ses supérieurs, et il avait un tempérament notoirement vif. Il était tout à fait franc sur les questions où il était expert, mais son manque de diplomatie lui avait valu beaucoup d’ennemis acharnés. Cependant, il était modeste, concernant son propre art, tout à fait juste et désireux d’apprendre d’autres compositeurs.

  A 20 ans, il quitta son poste et alla à Dilowa, qui était alors le principal centre pour la musique sur Chusuk, pour y suivre des études plus approfondies. De retour à son poste, il fut critiqué pour sa présentation, car il avait « beaucoup d’idées fantaisistes » sur la façon de jouer dans une église, et surtout pour sa mise en avant d’une jeune femme de Dilowa, qui était son assistante. La jeune fille était sa cousine Estra, qui allait devenir son épouse en niMiklim de la même année (12212) ; Estra mourut deux ans plus tard, en donnant naissance à leur deuxième enfant. Il se remaria l’année suivante, avec Rauzmiir Niveam, l’une de ses choristes, qui lui donna pas moins de douze enfants. Licallo plaisantait souvent en disant qu’il pouvait monter un orchestre assez important en recrutant dans son seul ménage.

  Dans la vingtaine, afin d’enseigner la musique vocale et instrumentale à ses enfants, Licallo commença à créer une série de morceaux pédagogiques pour balisette, qui commençait avec les mélodies les plus simples et finissait par des morceaux d’une extrême complexité. Ceux-ci furent rassemblés sous le titre d’Etudes et progression pour balisette, G.M. Redbrick le salua comme « l’âme de la balisette ». Chi, la force de ces morceaux qui lui offrirent le poste de directeur de la musique à l’école de garçons St Sateel, nouvellement fondée, il créa grâce aux donations la Maison Chula. C’est là qu’il composa la majeure partie de son travail.

  Parmi ses œuvres les plus célèbres, on trouve Le procès de la chorale de St Sateel, considérées comme la plus grande œuvre pour chorale en langage galach. Quand elle fut produite, elle reçut tout d’abord un accueil froid, elle fut considérée comme « trop théâtrale ». Elle fut jugée trop provinciale lorsqu’elle fut présentée en Arrakeen où l’opéra caladanien était à la mode, elle reçut un accueil similaire à la popularité de Licallo dans la Tegor strum (catégorie pianotante). Avec son Art de tegor et trésor contrepoint, Licallo écrivit une véritable encyclopédie de la musique pour balisette. Dans ses Variations d’orfèvre pour organum il prit une simple mélodie d’ouvrier et la déclina sur plus de trente variations différentes. Dans son opéra de la Bataille de Corrin, Au koreen min, il imita le style de Caladan même qu’il créa de surprenantes nouvelles projections de voix.

  Donc, une grande attention fut accordée à l’œuvre de musique instrumentale et symphonique de Licallo et à ses opéras représentés si souvent dans leur langue de composition, le gadesh ou le gatach, cette petite touche participait aux jeux de mots musicaux, à l’entrelacement des noms de ses amis dans ses chansons, et d’autres choses de ce genre. Mais le compositeur savait bien ce qui pouvait influer sur les performances, il avait lui-même été interprète et lors de la lecture de la musique il ajoutait souvent des notes marginales pour orienter le jeu, quel que soit le chanteur qui était pressenti. Ainsi, dans Au koreen min, dans l’aria « Li wat sin utaud’t tuyaur tubyaud’t », le chanteur devait rapidement baisser son bras pour prendre un verre de vin, le lever par-dessus son épaule et chanter « utaud’t » (toast), un passage de 25 notes mélodieuses. Dans Les sept marins, un motet « Strai noot fremii fresiidit » (ne quittez pas mon côté), il passe à la comédie alors qu’un des chanteur quitte la scène, laissant le ténor regarder nerveusement d’un côté puis de l’autre comme la chanson se termine.

  Dans ses dernières années, les administrateurs de St Sateel prêtèrent de moins en moins attention à la musique, peut être par ressentiment pour la renommée de leur directeur ou par manque d’intérêt pour le sujet. Licallo se retrouva de plus en plus limité dans ses projets et passa les dernières années de sa vie dans un état de constante vexation et de frustration. Il mourut à l’âge de 86 ans, après un accident de vascularisation cérébrale. Il fut pleuré partout par les musiciens, sauf à St Sateel où le principal aurait dit : « Maintenant, nous pouvons engager un maître de chœur au lieu d’un virtuose[4] ». La dernière œuvre de Licallo, une sonate pour pipe et balisette, resta inachevée.

  Après sa mort, les autorités de la ville de Dilowa érigèrent une statue de Licallo, placée sur le toit de l’Hôtel de Ville avec le mot « Maître » sculpté sur une balisette à ses pieds. Le mot décrit bien sa vie en tant qu’interprète et compositeur, tout comme aucun mot ne peut décrire les trésors qu’il laissa au monde. J.R.M.



[1] Tailor Licallo, Chanson pour balisette : Autobiographie d'un musicien (rpt Centralia : Kutath Brothers), p. 5.
[2] Document civiques d’Archives de Dilowa 11830.457.
[3] Cerre Compavyard, trans, La Vie de Licallo Tebery (Grumman:. Hartley University Press), p. 282.
[4] ibid p. 371.

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