Salusa
Secundus
En
tant que planète-prison
L’expansion de l’Empire Corrino fut atteint par des moyens qui
stoppèrent net l’anéantissement des vaincus cela se solda par un flux important
et régulier de prisonniers de guerre, réfugiés et mécontents. Saudir al-Harkonnen
III (r. 388-389), qui avait usurpé le trône à la fin de la rébellion de la
Conférence de Lishash, se retrouva obligé de devoir face au problème des
prisonniers de guerre de son prédécesseur, le Régent Henli al-Quair I, qui
avaient été épargné.
Saudir III règna pendant un an à peine, mais sa désignation de Salusa
Secundus comme planète-prison fut si utile que cette pratique se poursuivit
plus tard. Les motifs de Saudir n’étaient pas humanitaires : il avait
estimé que Salusa Secundus était un bourreau pas cher. Les premières colonies pénitentiaires
sur la planète furent des camps de concentration ne fournissant que le strict
nécessaire. Leur population était composée de personnes de tous âges et de tous
horizons, mais pour la plupart des soldats, avec une poignée de dirigeants
municipaux, commerçants, académiciens et clercs. Ils étaient généralement
robustes, comme c’était nécessaire pour affronter le climat de Salusa, et ils
remplacèrent les tribus en maraude sur la planète, par les sardaukars.
Wallach I (r. 362-369 ; 390-416 ; 451-453), lorsqu’il fut
restauré sur le trône après l’assassinat de Saudir III, le premier jour de l’an
390, décida d’utiliser le bagne comme un laboratoire expérimental. Il savait
que les prisonniers ne survivraient pas longtemps s’ils étaient exposés à la déprédation
des tribus indigènes. Mais que ce passerait-il si on leur donnait des armes et
une formation ? Ceux qui réussiraient à se tailler une place se seraient
pas abandonnés, mais utilisés. Depuis que l’économie était un élément important
de la règle efficace, pourquoi gaspiller des prisonniers alors qu’ils pouvaient
finalement être au service de l’Empereur ?
Wallach en joignit donc les prisonniers à avoir une formation sur les
techniques de combat les plus impitoyables avec un approvisionnement suffisant
en armes ; dans l’intervalle, ils étaient protégés pae les troupes de
sardaukars. Bien que les sardaukars furent retirés par la suite, les
prisonniers n’oublièrent jamais ces hommes ces hommes froids, durs, qui leur
avait tellement bien enseigné et leur avait sauvé la vie en les formant. Les
descendants des prisonniers admirèrent plutôt que détestèrent les sardaukars.
Et quand les colons eurent la possibilité de se joindre à eux, et ainsi quitter
Salusa Secundus pour toujours, le choix leur fut facile.
Le
programme de développement pénal continua et augmenta pendant le règne de
Sheuset costin II (r. 416-445), qui gardait un œil attentif sur le taux de
mortalité qui fut élevé dans un premier temps. C’est la curiosité scientifique
de Sheuset, cependant, qui l’incita à mener plusieurs campagnes dans le seul
but de recueillir des prisonniers afin de compenser les pertes. Les nouveaux
transporteurs étaient féroces, les captifs semi-civilisés venant de planètes
éloignées, ils défièrent et testèrent les descendants des camps de
concentration originaux. Les barbares prirent le contrôle de la colonie après
des luttes terribles mais brèves. Les populations carcérales furent donc en
grande partie composées de « hors-monde », comme on les appelait.
Lorsque les colonies pénitentiaires semblèrent s’être stabilisées, la
force protectrice des sardaukars se retira et les colons furent assaillis de
toutes parts. Leur procès sanglant fut des plus sévère, car ils n’étaient plus
en formation, ils faisaient maintenant face à la réalité de la planète.
Finalement, les colons, dirigés par les plus forts et constamment renforcés par
des captifs de guerre désespérés, réussirent à repousser les incursions
tribales. Dans le processus, ils devaient devenir plus frustes et plus impitoyables
que leurs agresseurs, pour finalement lancer leurs propres raids de préemptions
ou de pillages. Ce ne fut pas un accident, mais un plan soigneusement
administré, ce qui faisait des colons, comme les sardau avant eux, la force la
plus importante sur Salusa Secundus. Ce fut précisément l’anarchie contrôlée de la planète qui
produisit des guerriers supérieurs. Ainsi, les agressions tribales devinrent
des écoles impériales. Pour les anciens et les nouveaux de Salusa Secundus,
l’Impérium pouvait ainsi ne pas avoir existé dans leur vie quotidienne.
L’impérium n’avait permis à aucune autorité centrale d’évoluer sur la planète,
le maintien de l’anarchie avait tempéré les sardau. La religion des sardaukars
fut promue, insufflant son esprit martial aux colons et en encourageant la
conviction qu’il s’agissait d’une élite qui avait souffert, comme un test de
leurs aptitudes à gouverner.
Les meilleurs guerriers forgés dans cette forge entraient dans les
sardaukars, remplissant le besoin impérial de soldats durant des milliers
d’années. L’ironie principale de ce plan très réussit était qu’à terme, les
colons soutenaient, avec leur vie, la même monarchie que celle qui avait
emprisonné leurs ancêtres. S.T.
Autres références :
- Sardaukars, Histoire des ; Otto Aramsham, Sardaukars victorieux, tr. Sir Daiwid Gwilivz (Kaitain : Varna) ;
- Nestor Haiyarzol, Le poing de Varna : de Trove au trône de Salusa, tr. Kiitpar Milag (Salusa Secundus : Gravlak).
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