dimanche 2 octobre 2016

Otheym (10149-10205)


Otheym (10149-10205)

  Le fremen destiné à devenir un des lieutenants fedaykin les plus fiables de Paul Muad’Dib, et une figure importante dans la conspiration contre l’Empereur Atréides. Il naquit au sietch Tabr pendant une énorme tempête de sable – un présage, peut-être, qu’un jour Otheym aiderait son Lisan al-Gaib à vaincre l’empereur Padishah et participerait à l’holocauste qui prendrait la vie d’Otheym.

  La mère d’Otheym, Lilja, était une organisatrice efficace des classes d’enfants, et veilla à l’éducation de son fils. Cependant, son père, Uliet, un combattant très expérimenté, eut la plus grande influence sur son fils, même s’il mourut lorsqu’Otheym n’était qu’un enfant. Otheym était trop jeune pour se souvenir du jour où Pardot Kynes fut amené au sietch par les trois jeunes gens qu’il avait sauvé des Harkonnen. De sa mère, Otheym entendit l’histoire : comment le débat sur le sort de Kynes avait fait rage pendant des heures, jusqu’à ce que le jugement de mort prévale ; comment son père, armé d’un couteau consacré, approcha Kynes qui parlait avec enthousiasme à un groupe, du paradis de l’eau qu’il prévoyait pour Arrakis ; et comment Kynes dit juste deux mots à Uliet, « retirez-vous », comme il aurait balayé une soi-disant assassin pashis. Ce qui se passa ensuite, restera toujours inexplicable : sans dire un mot, Uliet se déplaça sur le côté et tomba sur son propre couteau. Dès ce moment, Kynes fut un Umma, un saint homme, et dans le même temps, il fut élevé au rang de Sadus, la confrérie bénie des juges célestes. En tant que fils d’une légende, Otheym vint en croire implicitement en la mission sacrée de l’homme qui avait sanctifié son père, et décida de consacrer sa vie à transmettre la vision de Kynes.

  Dans sa jeunesse, il avait montré un grand potentiel pour devenir un combattant ; adulte, il devint un homme robuste, avec un physique large et plat, il surpassait largement la grande intelligence de son père sur les champs de bataille. Comme l’un des hommes les plus capables de Stilgar, Otheym fit partie du groupe envoyé dans le désert, par Liet au moyen d’un distrans, pour retrouver les hors-monde, Paul Atréides et Jessica. Otheym fut captivé par la puissance qu’il avait senti en Paul, et il développa une croyance inébranlable dans le fait que Paul était le Lisan al-Gaib incarné.

  Avec le temps, le fidèle disciple devint un lieutenant dans les commandos de la mort, les fedaykins  redoutés de Muad’Dib. Le jour où Muad’Dib devint un cavalier des sables, Otheym monta, avec la troupe, sur le ver de son héros et alla à la Grotte des oiseaux où il aida à chasser les contrebandiers qui avaient réussit à y pénétrer ; il assista aux retrouvailles, plein d’émotion, de Paul et Gurney Halleck. Bien que surpris par l’attaque soudaine de dix sardaukars qui s’étaient infiltrés parmi les contrebandiers, Otheym se jeta dans la mêlée ; le résultat fut que deux des sept membres des troupes impériales furent massacrés par le fremen. Mais le moment suprême d’Otheym fut assurément lorsqu’il fut choisit, avec son ami Korba, pour assister au conseil de guerre de Muad’Dib, pour décider de la stratégie dans la bataille contre l’Empereur Padishah.

  Otheym fut aussi indispensable lors des manœuvres sur le Mur du Bouclier , avant la bataille décisive à Arrakeen, qui avait abouti à la défaite de cinq légions de sardaukars de l’Empereur et des mercenaires Harkonnen. Otheym avait non seulement servit d’éclaireur, mais il organisa l’évasion des deux sardaukars capturés avec les contrebandiers, et installa des observateurs pour surveiller leur progression. Sur ordre direct de Paul, il fut chargé de déplacer les patrouilles de contrôle hors de la zone de tir, avant que Paul ne déclenche les explosifs qui ouvrirent une brèche dans le Mur du Bouclier. Dans Les Chroniques de Stilgar, on peut lire qu’Otheym avait combattu férocement alors que les fremen envahissaient le bassin sous couvert de la tempête, puis il avait continué avec les troupes montées sur des vers des sables, dans l’assaut final, jusqu’au trône de l’Empereur.

  Dans les années qui suivirent, Otheym participa au jihad lancé sur l’univers. Le meurtre sans retenue, les tueries massives, l’oblitération de mondes, les souffrances incalculables avaient provoqués, disait-il « un amoindrissement de moi en tant qu’homme ». Il avait vu des merveilles, des planètes où l’eau tombe du ciel, s’était immergé dans la mer sur Enfeil et était allé à l’extrémité de l’univers, combattre sur la très lointaine Gangishree. Mais il rapporta aussi des blessures à domicile, comme des merveilles ; son corps portait de multiples cicatrices et les premiers symptômes révélateurs d’une maladie dégénérative (peut-être que les anciens l’appelaient la lèpre), il l’avait attrapée sur Tarahell. Il ramena avec lui, comme « surprise » pour son épouse Dhuri : Bijaz, un nain qu’il avait acheté sur Occa, « un jouet mis au rebut par les tleilaxu ».

  Après sa libération, Otheym vécu dans l’obscurité avec Dhuri et Lichna, sa fille qu’il avait eu avec Mesha, la sœur de Dhuri, morte avant son retour. Avec le temps, la plupart des tentures et tapisseries de leur sietch du désert, avaient disparues pour payer les factures médicales d’Otheym – vendues aux riches pèlerins qui payaient des sommes énormes pour avoir d’authentiques artefacts fremen. Même aigri, Otheym ne cessa pas d’être un adorateur de Muad’Dib et était donc prêt à servir son Empereur  une fois de plus, lorsque Stilgar l’approcha avec des soupçons d’un complot contre Paul.

  Pour ce faire, Otheym s’installa dans une impasse qui abritait les suspects, ce qui lui permettait de pouvoir démasquer les traitres et d’enregistrer leurs noms. Quelques temps plus tard, Otheym confia son indignation  de découvrir que Lichna était tombée amoureuse du fils aveugle de Farok, un voisin fremen, à Stilgar. Il était impensable qu’elle puisse faire étalage qu’elle frayait avec un fremen aveugle, bafouant les traditions fremen. Nous savons, depuis Les chroniques de Stilgar, le vrai sort de sa fille, que Farok lui avait donné du sémuta dans l’espoir de gagner une femme du peuple, malgré la cécité de son fils – une victoire strérile puisque la drogue avait détruit sa personnalité. Et Otheym ne su jamais que Scytale, le danseur-visage, avait tué Lichna afin de prendre son apparence et d’attirer Paul dans un piège, dans la maison d’Otheym.

  Alors qu’il ignorait le piège, Otheym dépassa son amertume et son incapacité physique à exécuter ce qu’il pensait être une dernière action pour l’homme qu’il vénérait : il informa Paul de la trahison, et lui remis un distrans humain, le nain Bijaz, qui avait enregistré les noms de tous les traitres. Cette faveur fut littéralement le dernier acte d’Otheym, parce que quelques instants après le départ de Paul, Otheym et son épouse, furent détruits dans l’explosion d’un brûle-pierre qui était destiné à Paul. Peut-être qu’Otheym n’aurait pas été mécontent de quitter le monde, qu’il avait dit à Paul, ne plus aimer.

  Tout comme son père Uliet, le bourreau potentiel de Pardot Kynes, qui donna sa vie pour le créateur du rêve d’eau de Dune, Otheym donna sa vie pour son Mahdi : celui qui fit du rêve une réalité. D.K.

 

Autres références :

  • Scytale ;
  • Kynes, Pardot ;
  • Stilgar Ben Fifrawi, Les chroniques de Stilgar, Tr. Mityau Gwulator, As 5 (Grumman : les mondes unis) ;
  • Jama Oslo,  (Salusa Secundus : Morgan et Sharak).

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