Rabban,
Comte Glossu (10132-10193)
Régent
du siridar-baron Vladimir Harkonnen sur Arrakis, au cours de la période où la
Maison Harkonnen détenait la planète en
semi-fief. Le comte Glossu était le fils d’Abulurd, le plus jeune des
demi-frères de Vladimir. La Régence de Glossu sur Arrakis fut notoire pour sa
cruelle répression des indigènes, qui lui valut le surnom de « Rabban la Bête ».
Il fut tué lors de l’assaut des forces fremen sur Arrakeen.
Le père de Glossu, Abulurd, était le fils de Gunseng Harkonnen et de
Gunella Sorvaag ; des enfants des concubines, seul Abulurd survécut au
climat politique meurtrier du Palais Royal de Harko. Une fois que Vladimir fut
désigné comme na-baron, Abulurd renonça au nom d’Harkonnen et à tous ses droits
sur le titre, en échange du poste de gouverneur du sous-district de
Rabban-Lankiveil. Il n’avait eu aucun choix : Gunseng avait souhaité une
succession claire et incontestable, et Abulurd ne pouvait pas rivaliser avec
Vladimir.
Le Comte de Rabban-Lankiveil, Abulurd, prit pour concubine Thora Rabban,
la fille d’Elsun Rabban, un dirigeant d’une Maison Mineure. Elle lui donna deux
fils, Glossu et Feyd-Rautha. Les talents supérieurs de Feyd-Rautha firent de
lui le na-baron de Giedi Prime, mais malgré tout, Glossu se fit un nom, même si
ce dernier était infâme.
Glossu était de constitution trapue, avec les petits yeux rapprochés
propres à la lignée paternelle Harkonnen, et comme eux, il était lent d’esprit,
avec une apparence de voyou. L’éclat qui lui manquait était compensé par une
puissance brute et une grande volonté. Une fois qu’il s’était mis en tête de
faire quelque chose, il le faisait avec ténacité, aucun style ni subtilité. Il
gagnait en écrasant ses adversaires par la force. Mais surtout, il obéissait
aux ordres, car il avait peu d’esprit d’initiative personnelle.
Vladimir fit appel à un tel caractère, lorsqu’il reçut la richesse en
mélange d’Arrakis. Le baron avait des ambitions pour ce coup d’état financier –
un poste d’administrateur de la CHOM et la défaite de la Maison Atréides.
Vladimir avait fort à faire pour administrer Arrakis personnellement, et
Feyd-Rautha était trop jeune pour le faire à sa place, mais Glossu était fiable
et disponible. La Maison Harkonnen avait besoin de tout son potentiel pour que
Vladimir mène à bien ses plans. Par conséquent, lorsque Glossu devint
siridar-régent, ses ordres furent de produire des rendements élevés de mélange,
le moins de frais généraux possibles, pressurer la population et l’économie de
la planète. De plus, son succès serait mesuré à ce qu’il pourrait engranger dans
les entrepôts secrets Harkonnen.
Le Comte était le rouleau compresseur nécessaire. La population indigène
d’Arrakis devint une population esclave active. Alors que la répression se
poursuivait, de plus en plus d’Arrakeens rejoignirent la rébellion ou s’enfuirent
dans le désert. Pour chaque sabotage, réel ou suspecté, Glossu augmentait le
nombre d’agents, d’exécutions et de rafles policières.
Par ces techniques, la population était en générale effrayée. Les
cachots de Carthag devinrent le symbole central du mal, ils avalaient en
permanence et même à distance, toute personne associée à une intrigue ou une
propagande anti-Harkonnen. En attendant, les Arrakeens travaillaient à
contrecœur pour un salaire minime et négligeaient l’entretien des équipements de
production d’épice.
Le résultat principal de cette répression fut le nombre important de
fremen qui s’enfuirent dans le désert. Rabban la Bête ne pouvait pas atteindre
les hommes simples, il ne pouvait pas enquêter sur leurs activités, parce que
la Guilde refusait de mettre en orbite des satellites de reconnaissance
au-dessus des régions polaires du sud de Dune. Les expéditions Harkonnen
étaient invariablement anéanties. Les esclaves fremen restaient en dehors de
son contrôle, ce qui entraina la révolution menée par Muad’Dib. La cruauté de
Glossu se retourna fatalement contre lui.
Cette cruauté était généralement attribuée à la Maison Harkonnen
elle-même, sa constitution génétique, au cours des siècles, avait acquis un
caractère sadique. Pourtant, cette raison ne parvenait pas à excuser le Comte
Glossu, même dans son propre temps. Une grande partie de son harcèlement était
probablement le résultat de la rivalité fraternelle entre lui et son jeune
frère, plus intelligent et plus beau, Feyd-Rautha. Un frère aîné qui passait
souvent au-dessus de son approbation était quelque chose d’amer, surtout si les
raisons de sa préférence étaient justifiées.
Après la défaite du Duc Rouge sur Arrakis, et la restauration de Glossu
comme siridar-régent, il pressura encore plus les arrakeens, non seulement par
goût personnel, mais pour gagner les faveurs de son oncle. Il avait quelque
chose à prouver. Même si Feyd-Rautha était na-baron, Glossu pensait qu’il
pouvait accroître sa fortune personnelle en surpassant ses antécédents de
cruauté, dans une manifestation suprême de loyauté, en quelque sorte. Il ne
savait pas que cette cruauté était exactement ce que voulait Vladimir, avant de
le déposer et de proposer Feyd-Rautha comme sauveur d’Arrakis.
Mais le plan de Vladimir fut contrecarré. Avant la percée du Mur du
Bouclier, Glossu fut envoyé autour d’Arrakeen pour passer en revue les forces
Harkonnen. Là, il fut tué pendant l’assaut des cavaliers des sables montés sur
des vers géants qui passaient par la brêche.
Malgré sa réputation, Glossu Rabban entra dans l’histoire comme un
simple outil employé pour les besoins du Baron Harkonnen. Il aurait pu se
sentir mieux s’il avait su que Feyd-Rautha et son oncle allaient mourir
également dans le grand jeu de l’Empire. S.T.
Autres références :
- Harkonnen, La Maison ;
- Harkonnen, Vladimir ;
- Harkonnen, Feyd-Rautha ;
- Klevanz D. Kiinar, Craignez mon pouvoir, respectez mon nom : 10.000 ans d’Harkonnen (Giedi Prime : Trammel) ;
- Marya von Wikkheiser, Maison Harkonnen, Tr. Arazzrii Pezb, SAH 76 (Paseo : institut de culture galacto-fremen).
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