mercredi 31 août 2016

Mentats, Les disfonctionnement des


Mentats, Les disfonctionnement des

Le gel-mentat

  Le babil des Mentats, la naïveté des processeurs et la fierté des généralistes ont été mentionnés ci-dessus. Mais d’autres conditions étaient susceptibles de perturber les capacités d’un Mentat. Les généralistes et les rangs plus élevés des Mentats étaient vulnérables à un syndrome appelé le « gel-mentat », qui survenait du doute de soi. Ben qu’ils aient appris à dépasser l’étroitesse de leur spécialisation, aucun être humain ne pouvait entièrement être libéré de l’incertitude qu’impliquait la supériorité. L’interrogation répétée et vigoureuse d’un calcul mentat ne conduisait pas à de nouveaux calculs – ceux qui étaient implicitement déterminés – mais à une anxiété au sujet de la base de ces calculs. Les Mentats de rangs majeurs étaient à plusieurs reprises avertit que l’hésitation était le premier pas vers un gel-mentat totalement invalidant. Cet état interrompait toutes les fonctions de Mentat de manière permanente à moins que le doute ne puisse se dissiper et la confiance rétablie.

  La condition de gel-mentat était si dévastatrice que même si le rétablissement était complet, elle restait un obstacle insurmontable pour accéder à un rang plus élevé. Des Mentats du cinquième et sixième rang récupéraient mais se retrouvaient à des rangs mineurs. Les Mentats étaient souvent hantés par la peur du gel, en particulier ceux qui travaillaient seuls, loin du support de protection de la Maison de l’Ordre ou d’autres Mentats supérieurs. Le doute de soi attaquait le mentat solitaire avec une plus grande vitesse et une plus grande force, et les acheteurs étaient invités à protéger leur investissement in s’abstenant de critiquer leur mentat de manière chronique. Plusieurs cas sont connus, de Maisons qui tentèrent de geler un mentat rival en l’alimentant de fausses données de manière à miner la confiance en sa base de données.

  Une stratégie tributaire des absolus pour éviter le doute de soi, était dangereuse. Les Mentats préféraient naturellement des paramètres connus qui les aidaient à établir des limites d’interférences et des absolus qui pouvaient augmenter l’exactitude en réduisant les alternatives. En plus d’un sentiment d’assurance, ces absolus servaient de raccourcis aux Mentats. Mais abuser des absolus était facile et souvent inaperçu – hypothèses négligées, inférences inexplorées, options fallacieuses issues d’hypothèse erronées. Playt combattit vigoureusement la dépendance excessive aux absolus grâce à des exercices qui, en réalité, avaient été conçu pour des différences radicales, par exemple, une ville sans loi, des outils conçus pour des pieds plutôt que pour des mains ou une communauté sans division du travail. Une telle gymnastique subalterne était favorisée par une prise de conscience du rôle des hypothèses inconscientes et de l’absolu dans la pensée du mentat.

 

L’addiction au sapho

  La dépendance au sapho, un liquide énergisant extrait d’une plante d’Ecaz, était un piège pour les simulationnistes tant dans leur formation que dans leurs domaines les plus sensibles. Le sapho amplifiait la spéculation et l’extrapolation, et soumettait ses utilisateurs à d’imprévisibles sursauts d’émotion ou à de longues périodes de passivité. La léthargie du mentat toxicomane le conduisait à négliger la mise à jour constante des informations sur lesquelles reposait sa précision. Une diminution mesurable dans la fiabilité était un meilleur indicateur de dépendance au sapho que les signes physiques – lèvres rouges rubis, rougissement de la peau – qui pouvaient être dissimulés. La réadaptation était possible, mais les rechutes étaient habituellement fréquentes.

 

Le rhajia

  Pour les Mentats, le rhajia était un chant de sirènes. Il s’agissait généralement de l’immersion totale du mentat dans la conscience déductive et même Albans et Playt, dont les vues étaient similaires, étaient en désaccord avec sa nature. Playt l’appelait le « mouvement de l’infini » et le considérait comme l’étape finale de l’Ordre, une rupture des chaînes de la servitude d’utilité pratique ; mais Albans le jugeait comme un piège mortel : seuls 30% des mentats qui entraient dans le rhajia se « réveillaient ; les autres 70% restaient dans le coma ou mouraient. Ceux qui survivaient n’avaient aucun souvenir de quoi que ce soit ou rapportaient l’expérience intellectuelle la plus satisfaisante et enrichissante de leur vie. La rumeur voulait que les mentats âgés, près de la mort, cherchent le rhajia comme « le plus agréable passage » qu’un être humain pouvait espérer comme une bénédiction.

 

La dépendance verbale

  Bien que ce ne soit pas strictement un disfonctionnement, la dépendance verbale était une faiblesse potentielle du système mental, qui fut mis en évidence pour la première fois par le Bene Gesserit. Toujours méfiant de l’approche logique dépendant de l’Ordre rival des Mentats qui n’avait encore jamais été ouvertement attaqué sur ses méthodes, le Bene Gesserit fit passer secrètement le mot que les mentats pouvaient être sapés par le doute d’eux-mêmes. Ouvertement, le Bene Gesserit accusait les Mentats de ne pas pouvoir interpréter de manière adéquate la qualité des données qu’ils utilisaient. La Communauté des Sœurs lisait le langage du corps dans toutes ses nuances, un clin d’œil, un geste, un haussement d’épaule, qui ouvrait un canal supplémentaire d’informations en contraste avec la dépendance du mentat aux systèmes symboliques discursifs. Le Bene Gesserit maintenait qu’aucun Mentat ne pourrait jamais fournir une lecture complète, et donc ne pourraient jamais donner des conseils complets. Beaucoup accordaient une certaine créance à l’accusation, mais réduisaient son importance pour les mentats subalternes. Le véritable litige entre les deux Ordres résidait dans l’épistémologie de l’inférence, la controverse innée et le désaccord religieux.

  Certains invoquaient l’intuition, d’autre la raison ; certains plaçaient leur foi dans la puissance de l’hérédité, d’autres dans le pouvoir de la formation aidée par l’hérédité ; certains – un Ordre trempé dans le feu du jihad butlérien – croyaient plus fanatiquement à « tu ne feras pas de machine à l’image d’un esprit humain », et d’autres dédiaient l’esprit humain à la ressemblance aux machines. Bien des siècles de méfiance mutuelle, et aucun n’avait pu profiter de la sagesse de l’autre.

 

La formation

  L’entrainement mentat commençait le plus tôt possible, même dans l’enfance, un fort potentiel avait été remarqué. La formation précoce stimulait la conscience sensorielle par le son, les couleurs, les textures, les odeurs et le goût ; la sensibilité kinésique par la filature, le bercement, la chaleur, le froid ; la conscience émotionnelle par la peur, la joie, la colère, l’amour, la haine et la sécurité.

  Pendant l’enfance, le mentat à venir développait mentalement une aide physique rigoureuse, durant toute l’année. Le but était d’élargir la connaissance du jeune et résister à la spécialisation. Un châtiment sévère était infligé à l’encontre de l’enfant qui négligeait une étude en faveur d’une autre. « Tout est important et, rien n’est plus important que tout », était la devise de l’école de formation mentat.

  Un code disciplinaire strict et impitoyable favorisait l’objectif d’Albans qui était  que chaque enfant soit complétement autonome à 15 ans. La construction du campus et la maintenance, le silence du soir, les semaines chargées, toutes les tâches étaient exécutées par les hommes des classes inférieures et dirigées et appliquées par les hommes des classes supérieures, qui punissaient toutes les violations avec sévérité, ce qu’ils avaient appris de leurs prédécesseurs. Les Sports développaient la stratégie aussi bien que l’habileté physique ; certains, comme la course de fond, par exemple, aidaient le code disciplinaire et le programme en « six jours par semaine », à faire des candidats entièrement prêts au noviciat ou en le éliminant du programme.

  L’année de la préparation finale, à environ 14 ans, les étudiants étaient évalués sur leurs prédispositions à la logique, l’inférence, le mode de déduction, l’induction transfinie, l’analyse polyvalente, la synthèse conceptuelle, la géométrie pluridimensionnelle, la linguistique formelle, et la phénoménologie transcendantale. Ces études fournissaient des liens mentaux permettant d’accepter la formation mentat ultérieure, si l’étudiant réussissait à les maîtriser.

  En supposant que l’acclimatation et l’éducation précoce soient des succès, l’âge de 15 ans était l’année décisive du parrainage du candidat mentat. La prédisposition du requérant – son engagement – était entièrement démontrée à 15 ans, ne laissant que sa « vocation » à être entendue et à se faire accepter. Le requérant lui-même était isolé et méditait en attendant l’appel. Pour certains, il ne venait jamais. Pour d’autres, la vocation passait par une délibération patiente. Pour quelques-uns, un flash se produisait, comme un cri du cœur, un « oui » aux opportunités et aux dangers de la vie en tant que mentat. Ceux qui ne recevaient jamais l’appel n’étaient pas déshonorés ; beaucoup continuaient à servir l’Ordre de diverses façons – en tant qu’enseignants des jeunes, administrateurs ou auxiliaires – ils formaient les Amis de l’Ordre des Mentats. Mais si l’appel avait lieu, l’Ordre se réjouissait ; les autres candidats et leurs mentors étaient engagés pour aider et soutenir l’appelé tout au long de sa vie, quelle que soit le rang où il finissait (le rang de l’Ordre) P.F.

 

Autre référence :

  • Mentats, L’histoire de l’Ordre des.


 

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