Mentats,
Les disfonctionnement des
Le
gel-mentat
Le
babil des Mentats, la naïveté des processeurs et la fierté des généralistes ont
été mentionnés ci-dessus. Mais d’autres conditions étaient susceptibles de
perturber les capacités d’un Mentat. Les généralistes et les rangs plus élevés
des Mentats étaient vulnérables à un syndrome appelé le
« gel-mentat », qui survenait du doute de soi. Ben qu’ils aient
appris à dépasser l’étroitesse de leur spécialisation, aucun être humain ne
pouvait entièrement être libéré de l’incertitude qu’impliquait la supériorité.
L’interrogation répétée et vigoureuse d’un calcul mentat ne conduisait pas à de
nouveaux calculs – ceux qui étaient implicitement déterminés – mais à une
anxiété au sujet de la base de ces calculs. Les Mentats de rangs majeurs
étaient à plusieurs reprises avertit que l’hésitation était le premier pas vers
un gel-mentat totalement invalidant. Cet état interrompait toutes les fonctions
de Mentat de manière permanente à moins que le doute ne puisse se dissiper et
la confiance rétablie.
La
condition de gel-mentat était si dévastatrice que même si le rétablissement
était complet, elle restait un obstacle insurmontable pour accéder à un rang
plus élevé. Des Mentats du cinquième et sixième rang récupéraient mais se
retrouvaient à des rangs mineurs. Les Mentats étaient souvent hantés par la
peur du gel, en particulier ceux qui travaillaient seuls, loin du support de
protection de la Maison de l’Ordre ou d’autres Mentats supérieurs. Le doute de
soi attaquait le mentat solitaire avec une plus grande vitesse et une plus
grande force, et les acheteurs étaient invités à protéger leur investissement
in s’abstenant de critiquer leur mentat de manière chronique. Plusieurs cas
sont connus, de Maisons qui tentèrent de geler un mentat rival en l’alimentant
de fausses données de manière à miner la confiance en sa base de données.
Une
stratégie tributaire des absolus pour éviter le doute de soi, était dangereuse.
Les Mentats préféraient naturellement des paramètres connus qui les aidaient à
établir des limites d’interférences et des absolus qui pouvaient augmenter
l’exactitude en réduisant les alternatives. En plus d’un sentiment d’assurance,
ces absolus servaient de raccourcis aux Mentats. Mais abuser des absolus était
facile et souvent inaperçu – hypothèses négligées, inférences inexplorées,
options fallacieuses issues d’hypothèse erronées. Playt combattit
vigoureusement la dépendance excessive aux absolus grâce à des exercices qui,
en réalité, avaient été conçu pour des différences radicales, par exemple, une
ville sans loi, des outils conçus pour des pieds plutôt que pour des mains ou
une communauté sans division du travail. Une telle gymnastique subalterne était
favorisée par une prise de conscience du rôle des hypothèses inconscientes et
de l’absolu dans la pensée du mentat.
L’addiction
au sapho
La
dépendance au sapho, un liquide énergisant extrait d’une plante d’Ecaz, était
un piège pour les simulationnistes tant dans leur formation que dans leurs
domaines les plus sensibles. Le sapho amplifiait la spéculation et
l’extrapolation, et soumettait ses utilisateurs à d’imprévisibles sursauts
d’émotion ou à de longues périodes de passivité. La léthargie du mentat
toxicomane le conduisait à négliger la mise à jour constante des informations
sur lesquelles reposait sa précision. Une diminution mesurable dans la
fiabilité était un meilleur indicateur de dépendance au sapho que les signes
physiques – lèvres rouges rubis, rougissement de la peau – qui pouvaient être dissimulés.
La réadaptation était possible, mais les rechutes étaient habituellement
fréquentes.
Le
rhajia
Pour
les Mentats, le rhajia était un chant de sirènes. Il s’agissait généralement de
l’immersion totale du mentat dans la conscience déductive et même Albans et
Playt, dont les vues étaient similaires, étaient en désaccord avec sa nature.
Playt l’appelait le « mouvement de l’infini » et le considérait comme
l’étape finale de l’Ordre, une rupture des chaînes de la servitude d’utilité
pratique ; mais Albans le jugeait comme un piège mortel : seuls 30%
des mentats qui entraient dans le rhajia se « réveillaient ; les
autres 70% restaient dans le coma ou mouraient. Ceux qui survivaient n’avaient
aucun souvenir de quoi que ce soit ou rapportaient l’expérience intellectuelle
la plus satisfaisante et enrichissante de leur vie. La rumeur voulait que les
mentats âgés, près de la mort, cherchent le rhajia comme « le plus
agréable passage » qu’un être humain pouvait espérer comme une
bénédiction.
La
dépendance verbale
Bien
que ce ne soit pas strictement un disfonctionnement, la dépendance verbale
était une faiblesse potentielle du système mental, qui fut mis en évidence pour
la première fois par le Bene Gesserit. Toujours méfiant de l’approche logique
dépendant de l’Ordre rival des Mentats qui n’avait encore jamais été
ouvertement attaqué sur ses méthodes, le Bene Gesserit fit passer secrètement
le mot que les mentats pouvaient être sapés par le doute d’eux-mêmes.
Ouvertement, le Bene Gesserit accusait les Mentats de ne pas pouvoir
interpréter de manière adéquate la qualité des données qu’ils utilisaient. La
Communauté des Sœurs lisait le langage du corps dans toutes ses nuances, un
clin d’œil, un geste, un haussement d’épaule, qui ouvrait un canal
supplémentaire d’informations en contraste avec la dépendance du mentat aux
systèmes symboliques discursifs. Le Bene Gesserit maintenait qu’aucun Mentat ne
pourrait jamais fournir une lecture complète, et donc ne pourraient jamais
donner des conseils complets. Beaucoup accordaient une certaine créance à
l’accusation, mais réduisaient son importance pour les mentats subalternes. Le
véritable litige entre les deux Ordres résidait dans l’épistémologie de
l’inférence, la controverse innée et le désaccord religieux.
Certains
invoquaient l’intuition, d’autre la raison ; certains plaçaient leur foi
dans la puissance de l’hérédité, d’autres dans le pouvoir de la formation aidée
par l’hérédité ; certains – un Ordre trempé dans le feu du jihad butlérien
– croyaient plus fanatiquement à « tu ne feras pas de machine à l’image
d’un esprit humain », et d’autres dédiaient l’esprit humain à la
ressemblance aux machines. Bien des siècles de méfiance mutuelle, et aucun
n’avait pu profiter de la sagesse de l’autre.
La
formation
L’entrainement
mentat commençait le plus tôt possible, même dans l’enfance, un fort potentiel
avait été remarqué. La formation précoce stimulait la conscience sensorielle
par le son, les couleurs, les textures, les odeurs et le goût ; la
sensibilité kinésique par la filature, le bercement, la chaleur, le
froid ; la conscience émotionnelle par la peur, la joie, la colère,
l’amour, la haine et la sécurité.
Pendant
l’enfance, le mentat à venir développait mentalement une aide physique
rigoureuse, durant toute l’année. Le but était d’élargir la connaissance du
jeune et résister à la spécialisation. Un châtiment sévère était infligé à
l’encontre de l’enfant qui négligeait une étude en faveur d’une autre.
« Tout est important et, rien n’est plus important que tout », était
la devise de l’école de formation mentat.
Un
code disciplinaire strict et impitoyable favorisait l’objectif d’Albans qui
était que chaque enfant soit
complétement autonome à 15 ans. La construction du campus et la maintenance, le
silence du soir, les semaines chargées, toutes les tâches étaient exécutées par
les hommes des classes inférieures et dirigées et appliquées par les hommes des
classes supérieures, qui punissaient toutes les violations avec sévérité, ce
qu’ils avaient appris de leurs prédécesseurs. Les Sports développaient la
stratégie aussi bien que l’habileté physique ; certains, comme la course
de fond, par exemple, aidaient le code disciplinaire et le programme en
« six jours par semaine », à faire des candidats entièrement prêts au
noviciat ou en le éliminant du programme.
L’année
de la préparation finale, à environ 14 ans, les étudiants étaient évalués sur
leurs prédispositions à la logique, l’inférence, le mode de déduction,
l’induction transfinie, l’analyse polyvalente, la synthèse conceptuelle, la
géométrie pluridimensionnelle, la linguistique formelle, et la phénoménologie
transcendantale. Ces études fournissaient des liens mentaux permettant
d’accepter la formation mentat ultérieure, si l’étudiant réussissait à les maîtriser.
En
supposant que l’acclimatation et l’éducation précoce soient des succès, l’âge
de 15 ans était l’année décisive du parrainage du candidat mentat. La
prédisposition du requérant – son engagement – était entièrement démontrée à 15
ans, ne laissant que sa « vocation » à être entendue et à se faire
accepter. Le requérant lui-même était isolé et méditait en attendant l’appel.
Pour certains, il ne venait jamais. Pour d’autres, la vocation passait par une
délibération patiente. Pour quelques-uns, un flash se produisait, comme un cri
du cœur, un « oui » aux opportunités et aux dangers de la vie en tant
que mentat. Ceux qui ne recevaient jamais l’appel n’étaient pas
déshonorés ; beaucoup continuaient à servir l’Ordre de diverses façons –
en tant qu’enseignants des jeunes, administrateurs ou auxiliaires – ils
formaient les Amis de l’Ordre des Mentats. Mais si l’appel avait lieu, l’Ordre
se réjouissait ; les autres candidats et leurs mentors étaient engagés
pour aider et soutenir l’appelé tout au long de sa vie, quelle que soit le rang
où il finissait (le rang de l’Ordre) P.F.
Autre référence :
- Mentats, L’histoire de l’Ordre des.
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