Mentats
tordus
Les mentats « tordus » du Tleilax étaient différents des
mentats normaux, dans les caractéristiques non essentielles à la capacité de
calcul pur. Ces variantes prenaient la forme de la structure du corps, la
nature émotionnelle et psychologique de la constitution, selon les commandes
des clients. Les mentats tleilaxu étaient produits universellement à partir des
cuves axolotl – qui étaient elles-mêmes une différence notable. Ils étaient
formés dans des écoles spécifiques avec certaines caractéristiques d’esprit,
mais celles-ci étaient bénignes en comparaison des machinations tleilaxu qui ne
résultaient pas du génie génétique.
Un des mentats tordus les plus connus, produit par le Tleilax était Goya
Solidar (8463-8514), commandé par la Maison Krin pour son département du
renseignement militaire au cours de sa conquête impérialiste de plusieurs
planètes dont les populations étaient
guerrières. Goya fut un interrogateur extraordinaire. D’autres écoles
subalternes auraient fourni un produit similaire, mais après des défaites
militaires dans lesquelles Krin avait subi de lourdes pertes, les représailles
étaient devenues une motivation.
Goya Solidar était un neurologue mental dont la spécialité était les
centres de la douleur et dont la
raison d’être était le sadisme, une fixation qui avait été conçu pour le
raffinement. Sa capacité de calcul s’exerçait sur l’intrigue et les
interrogatoires, ces derniers impliquaient
des techniques sophistiquées de torture connues pour leur degré élevé de
succès en provoquant la douleur tout en gardant la victime à la fois vivante et
consciente. Ses méthodes et ses observations furent détaillées dans son livre
interdit, La question du kindjal,
qui n’avait pas besoin d’impliquer le « long couteau » dans son
titre. On pouvait soupçonner Goya de représenter une menace contre la Maison
Krin elle-même, mais son appétit n’était ni la conquête, ni le pouvoir
gouvernemental.
En tant que Mentat tordu, Solidar pouvait être comparé avec le plus
normal Barkale-zon-Rale, « le cerveau compatissant » de Har. Ce
rejeton d’une Grande Maison, après une jeunesse hédoniste, avait la capacité
d’un mentat et il commença à recevoir une formation. Une fois diplômé, il
combina sa compassion naturelle et sa formation de mentat pour améliorer le niveau
de vie sur plusieurs planètes dans le système de Har.
Ce qui est remarquable ici, est que la capitalisation de la formation de
mentat ait pu améliorer les caractéristiques naturelles de Barkale. Il était de
pratique courante, dans les légitimes écoles de mentats de sélectionner des
individus admirables pour en faire des étudiants. Les mentats tleilaxu,
naissant dans des cuves axolotl, étaient une race distincte, présentant des
caractéristiques produites artificiellement. Que leurs caractères furent souvent
détestables parle autant contre les tleilaxu que contre les Grandes Maisons qui
étaient partisanes du Bene Tleilax.
Gharant le Joueur, produit pour la Maison Revs pour sa guerre privée de
Chéops avec la Maison Borgoi, démontre l’encouragement des Grandes Maisons. Ces
deux Maisons avaient décidé un tournoi de Chéops pour régler leurs différends.
La Maison Revs voulait être sûre qu’aucune règle ne serait liée au comportement
durant le jeu, pour cela elle envoya une demande de mentat au Tleilax. Gharant le
Joueur fut créé comme Maître suprême de Chéops. Il faisait 4 mètres de hauteur,
avait de longs bras ballants, des épaules tombantes, un visage expressif. Il
marmonnait, criait, explosait en sonorités gutturales avec des mouvement
soudains et incohérents des bras et des jambes, il déconcertait constamment ses
adversaires. L’effet global conduisait certains d’entre eux à l’hystérie –
surtout quand après une brillante initiative, Gharant se mettait à baver et à
chanter pour lui-même. En dehors des tournois de Chéops, il n’avait pas de vie.
Après la défaite de la Maison Borgoi, Gharant sombra dans le désespoir et
rapidement, devint catatonique, un état peu utile pour la Maison Revs qui
n’avait plus besoin de lui.
L’un des plus subtile Mentat tleilaxu, Hamle le Paralyseur (4815-4897),
commandé par l’Empereur Mikael II, après sa restauration suite à sa suspension
cryogénique. Hamle servit d’ambassadeur impérial itinérant sans portefeuille,
se faisant passer pour un confident de Mikael par lequel les communications non
officielles devaient passer. Charmant, beau, magnanime et éloquent, Hamle
devint populaire auprès des Grandes Maisons, ce qui amena les dirigeants à lui
faire confiance et à le demander comme avocat dans toutes les questions
relatives à la Maison Corrino. Sa puissance de calcul était si grande, si
impliquée et ses arguments si alambiqués qu’en fait, il ne fournissait à ses
victimes aucun conseil précieux. Des points étaient abordés, avec des
contrepoints tellement complexes et subtiles que ceux qui écoutaient étaient
dans un état comateux « ils pâlissaient sous la fonte de leur
pensées ». Mais cela était si insidieux qu’Hamle n’eut jamais aucun blâme
pour ces paralysies.
Le Bene Tleilax ne manqua jamais de clients, et il y eut de nombreux
mentats tordus : Hydros le Festif, le mentat politicien qui possédait sept
personnalités différentes ; Piter de Vries, le tueur psychopathe efféminé
de la Maison Harkonnen ; Lizao Twine, le mentat hermaphrodite dont les
courtisanes du palais utilisaient les talents notoires pour camoufler leurs
intrigues ; Bliss Numera, le mentat femme, moine-chimiste qui, pendant
vingt-six ans vécut dans un isolement cellulaire, ne se nourrissant que de
bouillon végétal, mais qui ne perfectionna jamais les formules de la Maison
Dardan qui espérait transformer la fougère d’argent en mélange.
Le dernier point à propos des mentats tordus est que certains étaient
plus tordus que d’autres, et d’autres, pas tordus du tout. Mais parce que les
mentats produits par les tleilaxu étaient si souvent tordus et bizarres de
nature, ils étaient universellement considérés comme des objets répugnants.
S.T.
Autres références :
- Tleilax ;
- Piter de Vries ;
- Mentats, L’histoire de l’Ordre des ;
- Mentats, L’organisation des ;
- Itiina Grezharee, produits et plans tleilaxu dans l’Imperium des Atrèides, (chuseok : Sal Rejina)
- Goya Solidar, Le livre de la question du kindjal, ed. Leeman Bend (Zimaona : Kinat).
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