Butler, Jehanne – et l’histoire du jihad butlérien.
De parents inconnus, elle naquit sur Komos
(Eridani A) en 230 A.G., mourut en 182 A.G. ; elle se maria en 205 A.G. à
T. Butler et n’eut pas d’enfant. Leader de la révolte de Komos contre Richèse,
leader du jihad butlérien en 200-182 A.G. Jehanne Butler donna son nom au jihad
butlérien, l’un des développements les plus durables de l’histoire de la race.
En tant que leader de la révolte de Komos contre Richèse, puis du jihad pendant
les vingt premières années, elle laissa une empreinte sur l’esprit de ses
adeptes qui témoignent qu’elle avait une personnalité extraordinaire :
puissante, résolue, intuitive et miséricordieuses ; ceux qui la
connaissait disent qu’elle avait manqué de peu la canonisation, et après sa
mort, elle devint une sainte pour des millions d’esprits. Avec le matériel
trouvé dans les fouilles de Rakis, nous sommes maintenant capables de transformer
une légende en un personnage historique.
Jehanne fut formée comme prêtresse sur Komos
et aussi comme Bene Gesserit. Plutôt que de suivre la carrière de prêtresse,
elle suivit ses propres désirs, ou plutôt ceux de l’Ordre, en épousant Thet’r Butler,
le Logitos de Xania, l’un des quartiers administratifs sur Komos. La même année
que son mariage (205 A.G.), Jehanne se rendit à l’hôpital du Chapitre de Pylos
pour accoucher d’un enfant. Les deux parents s’étaient mariés tard, et ils
attendaient cette naissance plus que tout. Sur la table d’accouchement, Jehanne
fut anesthésiée ; quand elle se réveilla, elle et son mari furent informés
que la grossesse de leur fille Sarah avait été interrompue. L’hôpital leur
expliqua que le fœtus était trop malformé pour survivre. L’avortement fut
décrit comme thérapeutique.
Jehanne possédait un contrôle sur son propre
organisme suite à sa formation Bene Gesserit, mais au-delà du contrôle de son
système musculaire généralement considéré comme automatique, elle avait permis
une connaissance profonde de la croissance de son enfant dans son utérus. Elle
était convaincue qu’il était impossible pour son enfant d’avoir été aussi
gravement malformée que l’avait décrit l’hôpital. Avec le temps, Jehanne en
vint à croire que la mort de sa fille avait été inutile. En utilisant l’accès
aux rapports officiels fournis par la position de Logitos de Thet’r, elle
découvrit dans les archives de l’hôpital, la preuve que le directeur – la
première machine autoprogrammée sur Komos – avait instauré un programme
d’avortement injustifié. Armée de cette information, elle se rendit auprès des
prêtresses de Kubebe pour demander leur aide afin de créer un mouvement contre
la domination de Richèse.
En même temps que la demande aux prêtresses, Jehanne
et Thet’r commencèrent à former une organisation laïque. En utilisant les
capacités administratives de Thet’r et les dons de Jehanne pour la rhétorique,
amplifiés par sa formation Bene Gesserit, un front koman se forma, pour la fin
de leur exploitation.
Leur mouvement fut rapidement un succès de
même que leur demande auprès des prêtresses. Contrairement à certaines opinions
cyniques, les prêtresses étaient trop bien ancrées dans une société de croyants
pour que leur position soit menacée. Les Prêtresses entrèrent probablement dans
cette lutte pour la même raison que le reste des komans – tous furent
consternés par la preuve que Jehanne avait été capable de mettre en avant
concernant les actions du directeur de l’hôpital, et ils reconnurent que le temps
était venu d’organiser un mouvement contre Richèse.
Le coup d’état de Komos fut le premier
exemple du génie d’organisation de Thet’r Butler et de l’intelligence tactique
de Jehanne : le choix de la semaine de collecte des taxes fut l’occasion
d’exécuter leur plan, ils saisirent la flotte de transport des taxes de
Richèse ; le calendrier et l’exécution du plan furent complexes et longs,
mais permirent une surprise totale, et cela presque sans effusion de sang.
Les komans allèrent sur Richèse avec rien de
plus qu’une révolution réussie en mémoire. Là, ils découvrirent que leur
directeur d’hôpital n’était que le reflet d’un état de la société qui allait
au-delà de l’imagination. Le degré de contrôle qu’avaient les machines sur la
population de Richèse, et comment elles avaient modifié les caractéristiques
émotionnelles et intellectuelles de ses habitants au fil des siècles, était
littéralement incroyable pour les komans. Beaucoup d’entre eux ne crurent pas
ce qu’ils avaient vu.
Les révélations sur Richèse provoquèrent un
jihad, mais ce ne fut pas Jehanne qui prit cette décision. Les prêtresses de
Kubebe étaient les principales forces derrière le changement qui eut lieu dans
les rangs des rebelles. Elles furent motivées par leurs interrogatoires des principaux
programmeurs et scientifiques de Richèse, dont beaucoup avaient été des
participants volontaires aux actions des machines dans la modification de la
population de Richèse. Le moment critique de ces interrogatoires fut peut-être
celui de l’interrogatoire du docteur G. Demlen par la prêtresses chef de Komos,
Urania.
Demlen était un homme particulièrement
arrogant et impénitent, dont le mépris pour l’intelligence de ses semblables
n’avait d’égal que le respect qu’il avait de sa propre personne – et celui de
ses machines. Il fit une description de son travail sur Richèse dans un long
discours orgueilleux et volontaire ; à mesure, les sentiments d’Urania
surmontèrent sa formation et son visage commença à trahir son dégoût. Au final,
même Demlen le remarqua et interrompit son flux d’autocongratulation pour lui
demander ce qui la bouleversait. Urania lui dit que son travail violait les
principes fondamentaux du respect de la vie humaine, pour ne pas mentionner
l’infraction au culte de la Déesse.
A la mention de la Déesse, Demlen explosa
dans un accès d’indignation honnète et acide, et dans sa fureur, il suggéra
qu’il y avait plus de noblesse dans une de ses machines que dans le culte
« d’une supposée déesse, inventée par une bande de bouseux bucoliques sur
une porcherie de planète », Demlen s’était tourné vers l’icône de Kubebe
comme pour cracher sur elle. Avant qu’il ait pu commettre l’acte, Urania le tua
avec son couteau de cérémonie.
Cette même nuit, les prêtresses se réunirent
en conseil, et le lendemain matin, le jihad commença à être prêché aux fidèles
de Komos, contre « les machines pensantes et tous ceux qui trouvaient leur
Dieu en leur sein ».
Loin d’être pour une telle tendance, Jehanne
argumenta contre. Ses déclarations, dans la mesure où l’on peut les
reconstituer, semblent avoir anticipé une grande partie de ce qui allait se
passer dans les années suivantes – la brutalité croissante des croisés, les
atrocités, la mort de tant d’innocents. Mais les prêtresses ne baissèrent pas
les bras. Ce n’est pas qu’elles ne croyaient pas que de telles choses puissent
se produire. Elles comptaient sur le jihad en dépit de leur croyance. L’horreur
devant la découverte de Richèse et la certitude qu’elles seraient dupliquées
sur d’autres planètes, l’atrocité combinée à l’insulte faite à leur Déesse et à
leur religion – tout cela les éclaira sur leur société. Les nombreuses analyses
sur les origines du jihad ont ignoré cette motivation – les gens de Komos
croyaient en leur religion. Il en été de même pour Jehanne, mais ses croyances
furent tempérées par la pitié et la clairvoyance à un degré autre que celui des
prêtresses.
Jehanne ne pouvait pas être délogée comme
leader du mouvement, même si quiconque la souhaitait. A partir de ce moment, il
y eut une certaine tension au sein de la direction du jihad. D’un côté il y
avait Jehanne qui incitait à la miséricorde et à la retenue, de l’autre il y
avait Urania dont le but était d’extirper les machines de toute domination de
l’homme, et qui était prête à sacrifier beaucoup pour y parvenir. La tension
fut résolue en faveur d’Urania sur Carthagos.
La transformation du jihad, après la mort de
Jehanne, fut longuement discutée dans les diverses histoires du mouvement. Ces
discussions portaient sur la brutalité croissante des croisés, et ce faisant,
ils échouaient à voir certains changements de tactiques portant directement sur
les questions de la nature de la participation de Jehanne en tant que leader.
Certaines caractéristiques des plans de la
flotte n’avaient pas changé après la mort de Jehanne. Les différentes
actions de la horde pour investir une
planète ou frapper les avant-postes, continuaient à montrer la planification
minutieuse et le travail minutieux du personnel. Le soutien logistique pour toutes les opérations, resta
pratiquement sans faille, et le calendrier et les modalités de manœuvres
souvent complexes, impliquant des centaines de vaisseaux montra un degré de
prévoyance et de formation solide rarement égalée dans l’histoire militaire.
Ces observations, associées à la survie de Thet’r Butler, incitèrent plusieurs
personnes à conclure que le véritable chef de la rébellion était Thet’r et non
Jehanne. Mais une analyse complète de l’histoire tactique du Jihad ne
soutiendrait pas cet argument.
Une des caractéristiques de la plupart des
opérations de la flotte du jihad au cours des deux premières décennies, fut
l’attaque sur Illerda en 199 A.G., qui illustre le mieux. Simplement, grâce aux
changements extraordinairement intelligents dans la disposition de leurs
forces, les croisés forcèrent les illerdans à abandonner leur lune, puis à se
rendre avec la totalité de leur planète. Les pertes humaines se limitèrent aux
équipages des deux vaisseaux qui avaient tenté de forcer le blocus planétaire
juste avant la capitulation. L’opération resta un exemple classique de la
distinction entre l’utilisation de l’énergie et l’utilisation de la force,
comme ces termes furent compris dans l’analyse stratégique.
L’examen de l’histoire du jihad, jusqu’à
l’attaque de Carthagos, montre que cette préférence pour l’utilisation du
pouvoir plutôt que de la force, est au cœur de la planification du jihad au
cours de ces années. Au lieu d’écraser les opposants par une frappe massive des
vaisseaux, ils avaient utilisé la menace d’une telle frappe pour obtenir la
reddition de l’ennemi. L’utilisation intelligente de la force est un meilleur
outil quand elle est implicite. Lorsque la force est utilisée implicitement
pour forcer l’ennemi à se rendre, on a une fin idéale sans bataille. Bien que
cet idéal ait été seulement abordé dans la campagne hors Illerda, la plupart
des actions du jihad, au cours des premières années, montrent ce principe dans
sa conception. L’attaque sur Thapsus en 196 A.G., et celle contre Parlon en 191
A.G., en sont des exemples : les pertes combinées du jihad dans ces
actions ne pouvaient dépasser les dix mille, et ceci était considérablement
plus faible.
La carrière militaire de Jehanne avait
commencée et s’était terminée avec des opérations de ce genre. L’attaque sur
Carthagos présentait la même situation tactique que sur Illerda et se déroulait
aussi le long des lignes identiques. Le Sarah II menait une manœuvre visant à
placer les forces de défense de la lune de Carthagos dans une position
intenable, tout en laissant un chemin de retraite ouvert, pour la planète. Une
fois les carthagans isolés sur leur planète, le blocus aurait produit le même
résultat que sur Illerda – la reddition. L’extinction de la population de la
planète résulta de la rencontre du vaisseau amiral avec une mine
invisible ; lorsque la mort de Jehanne se sut, cela déclencha un
raz-de-marée qui balaya la planète. Ce dernier incident ne faisait pas partie
de la campagne.
Ainsi, la dernière opération que dirigea
Jehanne portait ce cachet caractéristique. Les effets dévastateurs de la guerre
sur Richèse obscurcissaient la nature fondamentale du plan que les komans
suivaient. Si l’on considère la situation sur Richèse à deux jours de l’arrivée
de la flotte d’hommage, la position tactique des komans contre les forces de
Richèse montre la même sensibilité à l’utilisation de la force et de la
puissance.
En seulement trois jours standards,
pratiquement toute la population de Komos fut transportée sur Richèse, et la
marine richésane fut capturée par les komans. L’armée de Richèse fit alors face
à la perspective d’une guerre avec un adversaire de plusieurs millions de fois
plus fort, sur le territoire de Richèse, et dans le contrôle des seuls
vaisseaux spéciaux. Dans de telles circonstances, en dépit de la taille bien
plus grande de l’armée richésane, les perspectives de victoire étaient
extrêmement limitées, et clairement, n’importe quelle guerre serait prolongée
et gravement dommageable pour la planète. En somme, une excellente base pour qu’un règlement puisse
être établi, ce qui en temps normal, serait arrivé – le résultat ne fut pas ce
que l’on attendait, à cause de la domination des machines sur Richèse, qui
avait introduit un élément tout à fait inattendu dans les relations entre les
deux armées. Mais si les adversaires des komans avaient été normaux et humains,
le résultat de la guerre aurait bien pu apparaître comme un autre cas de génie
dans la planification stratégique, une victoire remportée avec un très faible
taux en pertes de vies.
Le modèle est clair : de sa première à
sa dernière action, Jehanne participa à laisser une empreinte unique.
L’empreinte de batailles planifiées et dirigées par un génie tactique, qui se
préoccupait de la vie de ses soldats et de celle de ses ennemis, comme d’un élément
dominant. Et, en dépit du fait que Thet’r survécu à sa femme, après la
catastrophe de Carthagos, cette empreinte disparaît des campagnes du jihad.
Il est à noter que le travail du personnel
d’entretien conserva un niveau caractéristique d’efficacité. Ceci ne fut pas
surprenant, car Thet’r continua à diriger les hommes du jihad. De nouveaux
généraux furent recrutés, et dans les années qui suivirent, plusieurs personnes
différentes menèrent la croisade, mais l’exécution des plans resta toujours aux
mêmes mains superbement efficaces.
Les arguments qui s’opposent à ce point de
vue ne sont pas fondés sur l’examen de la preuve des événements du jihad. Au
contraire, ils se basent sur certaines affirmations concernant l’incapacité
d’une femme, ou des femmes, à mener une force telle que le jihad, ou de
planifier des actions telles que les attaques sur Richèse ou Illerda. Ces
arguments ont en commun leur ignorance de la société de Komos, et la position
des femmes en son sein.
Contrairement à de nombreuses sociétés, celle
de Komos avait, pendant des siècles, accordée aux femmes une fonction
particulière importante, et ne se limitait pas à la maison et au foyer. On se
réfère, bien sûr ici, au maintien du bien-être religieux du peuple – non
seulement le culte de la divinité principale de la planète était aux mains des
femmes, mais la vie religieuse de la famille, qui était le centre de la société
komane, était sous la responsabilité des femmes de la famille. Les hommes
contrôlaient les fermes et les exploitations, les terres étaient transmises par
la lignée masculine, mais les femmes étaient seules à avoir un droit de regard
sur la vie religieuse de toute la famille – un pouvoir qui, à la manière de la
pensée komane, n’était rien de moins que la survie de la famille.
Le point sur tout cela est évident : les
komans utilisaient les femmes pour diriger la société, en particulier lorsqu’il
était question de religion. Ce fut le cas pour la rébellion qui commença par
des avortements pratiqués par le directeur de l’hôpital, et qui touchait
directement une question religieuse, la survie de la lignée familiale. Une fois
que le mouvement se propagea sur Richèse, la base religieuse s’élargit. Les
actions des machines, vues par les prêtresses et par les komans, étaient un affront
non seulement aux principes fondamentaux de l’humanité, mais aussi à leur
Déesse, Kubebe. Ce sont les prêtresses qui prêchèrent le jihad. Mais, le
mouvement n’avait, au départ, aucun fondement religieux et par définition, il
n’aurait jamais dû être appelé un jihad. Pour les komans, les questions
religieuses relevaient nécessairement du leadership des femmes. Nous devrions
alors être surpris que la direction de cette croisade komane n’ait pas de
leader de sexe féminin. Ces points qui devraient être transparents, furent
obscurcis par les préjugés socio-sexuels de la plupart de ceux qui se sont
penchés sur les problèmes posés par la direction du jihad (il faut s’empresser
d’ajouter que tous ces savants n’étaient pas uniquement des hommes).
La concentration sur la question du sexe dans
la direction du jihad, détourna l’attention d’autres questions plus
importantes. On ne devrait pas demander « Pourquoi une
femme ? », mais plutôt « Pourquoi cette femme ? » et
« Pourquoi a-t-elle réussit ? » Les réponses à ces questions
doivent être recherchées en Jehanne elle-même et au sein de sa société.
La réponse la plus simple à la question
« Pourquoi cette femme ? », c’est à cause bien sûr, de
l’assassinat de son enfant. Mais ceci était évidemment insuffisant. Ces avortements
avaient cours depuis deux ans, mais Jehanne était la première personne connue à
avoir soupçonné l’hôpital et à avoir agi suite à cela. Il y en avait
certainement eu d’autres, mais Jehanne était connue, et elle avait pu prouver
les choses. Ainsi exposée la mort de Sarah Butler put être prouvée
publiquement ; pour Jehanne et Thet’r, c’était une motivation, mais ce ne
fut pas la raison de leur succès. Leur rébellion qui déclencha le jihad, le
secret sur sa direction – celle qui se trouvait avoir les caractéristiques
sociales voulues sur Komos, n’était autre que Jehanne Butler.
On doit se rappeler les descriptions de la
présence de Jehanne et l’effet qu’elle avait sur les autres. Sa personnalité
semblait avoir un fort impact sur ceux qu’elle rencontrait, un impact presque
physique ; beaucoup, lorsqu’ils la rencontraient pour la première fois,
disaient avoir eu la sensation d’avoir été frappés. Les émotions qu’elle
produisait sur les autres n’étaient pas associées à de la peur. Les mots les
plus souvent utilisés pour décrire sa présence étaient un mélange de compassion
et d’intelligence, si grande qu’un observateur utilisa une expression qui sera
connu de milliards d’individus, plus tard, « La flamme vivante d’une
femme ».
Mais ceci n’était pas un feu dévoreur,
c’était une flamme comme une balise, un guide, une flamme qui conduisit la
croisade pendant 20 ans. Quand elle mourut, le jihad devint lui-même cette
flamme et il devint le feu de la destruction.
Deux points restent à éclaircir. Tout
d’abord, peu importait la personnalité inhabituelle qu’avait pu être Jehanne,
la genèse et le succès du jihad ne s’expliquaient pas uniquement par rapport à
un individu. Même une personne comme Jehanne ne pouvait pas avoir mené et
réussit une croisade de ce type sans que certaines combinaisons particulières
ne soient réunies sur Komos et sur Richèse. Combien de ces rébellions,
conduites par des hommes et des femmes, avaient échouées par manque d’éléments
pouvant produire « l’amalgame nécessaire à une rébellion », comme
celui qu’avait eu Komos ? Nous ne le saurons jamais, car ils échouèrent et
même la mémoire populaire de Leto II n’a pu les sauver du temps.
Mais on ne peut oter son dû à Jehanne. Rien
ne peut le lui enlever. Elle est l’égale de Jessica, la mère de Paul Muad’Dib,
dans son effet sur l’histoire humaine, et cette comparaison nous amène au
second et dernier point.
Ces deux femmes, pour la plus importante des
raisons personnelles, avaient défiées l’Ordre, le Bene Gesserit. Pour plaire à
son Duc, et par amour pour lui, Jessica enfanta un fils, au lieu de la fille
qui lui avait été ordonnée. De son chagrin pour sa fille morte, Jehanne
entrepris une rébellion qu’elle proposa de conduire. Ceci violait la plus
antique règle du Bene Gesserit, contre l’engagement public de leurs membres
comme leaders sociaux de n’importe quelle sorte. Les dangers de l’exposition de
l’Ordre dans ces circonstances étaient manifestes, mais Jehanne persista. Après
Richèse, avec le lancement d’un jihad, l’exposition de l’Ordre devint une
quasi-certitude, mais à ce moment-là, toutes les prêtresses de Komos y
participaient également.
Deux fois dans l’histoire de l’Ordre les
restrictions sévères du Bene Gesserit furent violées par une de leur propre
Sœur, en réponse à une motivation personnelle intense. Il semblerait que même
le programme le plus incontestable de l’éducation et la motivation jamais
conçue du Bene Gesserit, ne suffit pas à faire taire complètement
l’indépendance de l’humanité. Notre histoire nous a appris à être reconnaissants
pour cela. FM
Autres références :
-
Butlérien, Jihad ;
-
Lors Karden, La Flamme
et la Fleur : une Histoire Courte du Jihad Butlérien (Yorba :
Monté) ;
-
Th.
Breno Patrick, L’Hérésie Kubebane,
vol. 52, Patrologia Disporae (Libermann: Miller);
-
Harq al-Ada, Le Jihad
Butlérien (Progress, Etudes d’Arrakis, série temporaire 283 travaux en
cours : conf. Lib.)
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