Harkonnen, Gunseng
(10079-10130)
Siridar-Baron
de Giedi Prime, père de Vladimir Harkonnen. On trouvera le compte rendu le plus
coloré de cet homme exceptionnel, dans les journaux du Sil, Reeve Bénin, dans
lesquels ce mystérieux vagabond poétique livre ses observations sur plusieurs
Grandes Maisons. Dans le second volume, Des
Perles pour les pourceaux, il raconte sa première visite à la Cour
Harkonnen :
Gunseng, je l'ai
vu une fois, ce n'était pas le cinglé Harkonnen dont sa Maison était se
productive. A la place, il ressemblait à autre chose – léger, juste, avec de
grands yeux larmoyants. Mais le vieux salaud de Granuk, son père, avait su
tirer le meilleur de lui ; il avait tué tous ses fils sauf Gunseng pour augmenter
ses chances de mourir tranquillement
dans son lit. Cet heureux événement ne pouvait être très éloigné, car Granuk
avait suffisamment de vices dans son sac. Je n'ai jamais senti une telle
puanteur morale que dans son château. D’où Gunseng — une fleur parmi les
mauvaises herbes — provenait, seul le Bene Gesserit le savait.
Et le garçon était
un musicien ! Comme il n’avait rien d’autre à faire, il étudia la balisette et
le corpedal dans sa chambre tandis que la danse macabre continuait en bas. Il
savait ce qui se passait, mais il regardait les choses comme il avait appris,
pour survivre. Quand le sang cessa de couler et qu’il devint le Baron
Harkonnen, il s'engagea à améliorer la Maison. Pauvre fou ! Rien de moins qu'un
brûle-pierre ne pouvait améliorer la Maison Harkonnen. Je fus juste
reconnaissant de pouvoir m’enfuir, avant qu’un ignorant sycophante avec des
inclinaisons aux arts martiaux, ne m’ait tué.
La
mention de « sang qui coule » se réfère à la circulation sanguine de Granuk, et
non au carnage d’après sa mort. La transition fut rapide. Granuk succomba à une
maladie nerveuse qui le réduisit à l’état de squelette, il se barricada alors, dans sa chambre, derrière des
protections que seul un tyran trouvait insuffisantes. Gunseng, à vingt-trois
ans, semblaient incapables de contrôler sa tapageuse Maison. Mais comme tous les
héritiers peu engageants de l’histoire, peu avenant de dont les histoires,
Gunseng trompa les apparences. Alors même que son père était couché sur son lit
de mort, Gunseng sut que sa survie était menacée. Profitant de la paranoïa du
palais, il réussit à atteindre et à amadouer l’oreille de son père pour lui
demander d’exécuter certains officiers et commandants de la garde d'élite. Il
est impossible de prouver ce possible coup d’état, mais Gunseng était au
courant plus de choses que même son père ne l’avait soupçonné, et sa carrière
ultérieure démontra sa capacité à s’immiscer dans les jeux de pouvoir. Quand
Granuk mourut, dans les jours suivant, Gunseng plaça ses propres hommes aux
postes vacants, et assura ainsi sa succession.
Gunseng
épouse Muertana, Dame Sarobella, pour cimenter une union avec cette Maison.
Elle lui donna trois fils, le premier mourut en bas âge ; le second, Araskin,
un géant au pied-bot et Vladimir. Il eut aussi Abulurd (Rabban) avec sa concubine Gunella Sorvag.
Gunseng
se mit à établir une base solide de placements financiers et des alliances
politiques, avec l'aide de son mentat, Chardin Klees puis, dès l'âge de douze
ans, son fils favori Vladimir. En dehors de Klees, choisit autant pour ses
sentiments humains que pour ses capacités de mentat, Gunseng était le seul ami que
Vladimir eut. Entre ces trois personnages existait une confiance et une affection
unique dans l'histoire de la Maison Harkonnen.
A
quarante-neuf ans, Gunseng fut impliqué dans un kanly officieux avec la Maison
de sa femme, Sarobella, qui finit par provoquer sa mort. Grâce à d’habiles
manipulations de marché, il avait acquis plusieurs franchises du CHOM pour
laquelle Sarobella avait été son principal rival. Ce succès signifiait la
domination d'une Maison sur l'autre, de sorte que Gunseng eut sérieusement peur
que Sarobella déclare la guerre ouverte.
Mais il savait qu’il lui faudrait finalement éliminer Sarobella. L'ingénieux
Chardin orchestra un procès verbal contre la maison rivale, démontrant que le
Duc Fernandez conspirait pour augmenter ses avoirs du CHOM au détriment de la
Maison Corrino. Les arguments de Klees étaient audacieux mais convaincants. Le
Duc Fernandez fut découvert mort un matin, et sa planète occupée par les
Sardaukar comme une « force de stabilisation ».
La
mort de son père se tourna les sentiments de Muertana vers ginseng de
l'indifférence
à la haine. Dans le Sil, Reeve Perrin fut de nouveau sur la scène pour le dernier acte du drame :
à la haine. Dans le Sil, Reeve Perrin fut de nouveau sur la scène pour le dernier acte du drame :
Je ne comptais pas
revenir à Giedi, mais la longévité surprenante de Gunseng me donna des doutes.
Tout le monde savait que Sarabella s’était
uni avec les Harkonnen par mariage pour
absorber et à renverser Gunseng. Mais ils l'avaient sous-estimé, et quand il
réussit à éviter le chaumurky et les aiguilles empoisonnées dans ses vêtements,
je décidais que la relative stabilité de son règne était une bonne occasion de lui
rendre visite.
Je ne saurai jamais
pourquoi Gunseng n'a pas exécuté Muertana de sa main après le renversement de
Sarobella. Peut-être, pensait-il que son impuissance venait non d’un penchant
pour la mère de son fils, mais simplement par pitié ou lassé par les intrigues
meurtrières. Qui sait ? Mais il déprima, son jugement s’éroda et son
commandement commença à faiblir.
Vous n’aviez
alors, qu’à visiter les abreuvoirs de Harko pour entendre parler des exploits
d’Araskin dans l’arène, de ses affaires personnelles avec des esclaves drogués poussés
au le combat contre le géant estropié alors que Muertana regardait avec
délectation, le Conte Gunseng arranger ces mortels menuets, pour satisfaire la
frustration tueuse de Muertana et les fantasmes martiaux d’Araskin. Il étripait
ses ennemis dans la fureur ; elle était la première à pleurer pour venir. J'ai
vu un de ces « jeux » moi-même, et j’ai pensé que la Maison Harkonnen
faiblissait et qu’un nouveau nadir ne tarderait pas à venir.
Gunseng organisa
un dîner officiel pour célébrer les dépouilles de Sarobella, avec tous les
aristocrates mineurs présents. Dans sa dégénérescence, il permit à Muertana de
s'asseoir à l’une des extrémités de la table, mais étant donné l'occasion c’était
la plus cruelle des humiliations. Vladimir et Araskin étaient assis à sa droite
et à gauche.
J’étais présent
comme poète de passage, pour réchauffer
la soirée avec des vers pour Vladimir, mais cela ne s’est jamais produit.
Gunseng porta un taost à la prospérité future de sa Maison, après quoi tous vidèrent
leurs gobelets. Puis Araskin, déjà ivre et peut-être incité par un signal de sa
mère, se retourna et asséna sa tasse sur la tête de son père de toutes ses
forces. Gunseng tomba mort et Araskin se jeta sur son frère, serrant la gorge
de Vladimir avec ces mains énormes.
Deux personnes
seulement sont restés calmes, Muertana et Chardin Klees. Se déplaçant avec
résignation auprès des personnes qui se battaient, Klees toucha le cou
d’Araskin avec une aiguille, le tuant instantanément. Puis il commença à se
tourner vers la Baronne quand Vladimir cria « Tenez ! » Le
garçon respirait fortement en regardant son père. J'ai pu alors voir que les
doigts sur sa gorge et le meurtre de Gunseng avaient achevés leur
transformation. Le nouveau Baron était l'image de son grand-père Granuk.
« Ne la tuez pas » dit-il.
« Cela aurait dû
être fait avant » répondit Klees.
(Muertana devait être folle à ce moment-là, elle eut un petit rire).
« Non » dit
Vladimir, « je m'occuperai de — mère. Gardes, voyez pour les corps, maintenant
! »
Muertana riait
alors qu’ils l’emmenaient, et ce fut la fin du banquet. On entendit les rumeurs
les plus folles sur les événements qui suivirent ; je donne ici les conjectures
et les ragots.
Après la crémation
immédiate de ces deux corps, selon le rituel sardaukar, Vladimir rendit visite à sa mère dans sa
chambre. Certains disent que la veuve noire s'offrit tout bonnement à son fils.
Vladimir fut prit de frénésie. Durant les longues heures avant l'aube, personne
ne sait comment il traita sa mère. Certains disent qu'il succomba ; d’autres
qu’il la tortura ; d’autres encore qu’il fit les deux. Quelle que soit la
vérité, Muertana fut retrouvée étranglé dans son lit le lendemain matin.
Maintenant Vladimir avait eu sa chance d'être Granuk ou Gunseng. M.T.
Autres références :
-
Harkonnen,
Vladimir ;
-
Rabban,
Glossu ;
-
Sil,
Reeve Perrin, Notes d’un testament
feu-follet, TR. T. H. Erussus (Fides : Manx).
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