Gamont
Troisième planète de Niushe, célèbre dans l'Imperium pour sa
culture hédoniste et ses pratiques sexuelles exotiques. [Les Découvertes de
Rakis à propos de la planète Gamont ont été si largement médiatisées dans la
presse populaire que tous les détails que nous pourrions donner ici, seraient
répétitifs. Au lieu de cela, nous ne vous présentons pas une image différente
de Gamont, mais un point de vue différent. Ce qui suit sont les parties
pertinentes d’un journal intime découvert dans les archives de la Maison
Corrino, transférés sur Arrakis pendant la période l’Empire Atréides.- Ed]
Sabhaasdii, nAudrim
28 : froid et venteux à nouveau aujourd'hui, mais la
buanderie est toujours chaude. Beaucoup de sœurs se plaignent du temps sur
Wallach, mais pas moi. Mon travail est une bénédiction.
Shannisdil, nAudrim
29 : Divertissement ce soir. Un dîner très spécial en
l'honneur de Sa Grâce, le Duc Philippos de Gallatin et sa femme - une grande
dame, vous pouvez le dire. Après le souper, dans le Grand Hall, ses musiciens
ont joué et notre chorale a chanté. Ce fut très agréable, mais je suis presque
morte ! Son Excellence a présenté son mentat – un bel homme, mais sa tunique n’était
pas bien repassée – il lui demanda très gentiment de nous faire la faveur d’une
démonstration. Eh bien, le mentat m’a regardé et m’a demandé ce que je faisais,
je lui ai dit que j’étais la blanchisseuse principale. Puis il a écrit quelque
chose sur un morceau de papier, et m'a demandé de lui poser toutes les
questions que je voulais. Eh bien, je ne sais pas pourquoi, mais la première
chose qui a surgi dans ma tête, je l'ai dit, « Combien d'étoiles y a-t-il
dans la nébuleuse de Lyre ? » Puis il a donné une note à la Révérende
Mère et lui a demandé de la lire, ce qu’elle a fait – il était indiqué :
« Le nombre d'étoiles dans la nébuleuse de Lyre » – puis un nombre
important. Eh bien, ça n'a pas été un grand succès. Je veux dire, qu’il y eu
quelques applaudissements polis, mais c’était un Mentats, après tout !
Jehansdii, nAudrim
30 : Je pense que j'ai compris, ce que le mentat a fait. Quand je
suis allé au travail ce matin, j’ai pris la boîte de savon et directement au
dos il y avait cette grande annonce pour un concours « Nommez les
inscriptions ». Et cela disait, combien d'étoiles y a-t-il dans la
nébuleuse de Lyre, si vous y répondez correctement, vous gagnerez un prix. Puis
je me suis souvenu que le mentat m'avait demandé ce que je faisais d'abord, et
surtout, j’avais gardé son papier en souvenir. Je dois l'envoyer. Avec la bonne
réponse.
Phyllisdii,
neSheusttm 15 : J’ai gagné !!! Je ne peux pas le croire !!! Le mentat avait
raison et je remporte un voyage sur Gamont, la Planète du Plaisir, deux
semaines tous frais payés.
Molhersdii.
neSheustim 16 : Eh bien je suis allé voir Mère Caius aujourd'hui et elle
était très étrange - très étrange en effet. Elle a dit non. « Sœur Matilda,
je dis que le voyage serait trop pénible pour une femme de votre âge ».
Mes années ! Je lui ai dit que j’avais seulement cinquante-sept ans. J’ai fais
la lessive pendant quarante ans, et la blanchisseuse en chef durant ces huit
dernières années, difficiles, si on peut faire cela on ne peut pas être faible.
Puis je lui ai dit combien de lessives cela coûterait environ. Je lui promis de
prendre Sœur Bertha avec moi, donc Mère dit que nous pourrions garder un œil l’une
sur l'autre. Puis elle a dit quelque chose à propos de l'innocence qui était la
meilleure protection et m'a renvoyé.
Glensdii,
neSheustim 25 : Je suis tellement occupée que j'ai vraiment négligé mon
journal. Il y a beaucoup à rattraper. Tout d'abord, j’écris ceci depuis Gamont,
qui est un endroit très étrange. Quand on est descendu du vaisseau, il y avait un
grillage entre nous et une ligne marquée
« Départs », et de l'autre côté il y avait des sauveurs Sardaukars
jouant de la musique et distribuant des tracts en se passant le tambour. Je
voulais leur faire un don et obtenir une lecture religieuse pour ces temps de
paix, mais apparemment, la loi ne leur permet de parler qu’aux seules personnes
revenant chez elles, pas celles qui entrent.
Puis nous sommes sorties à l'extérieur, et
les gens chantaient et les indigènes mettaient des cordes de perles autour du
cou de tout le monde. Ces perles servent à payer pour des choses sur Gamont, vous
vous arrêtez et vous les utilisaient comme de l’argent. Un très joli petit
garçon est venu vers Bertha et moi, en courant et nous demanda « êtes-vous
les Sœurs Matilda et Bertha de Wallach ? » Nous avons dit oui, il
cligna de l'œil et nous remis deux enveloppes brunes. Nous avons regardé à
l'intérieur et, quelle bonté, les
colliers devaient avoir deux cents perles chacun. Plus tard, un homme a dit, « Hé,
vous êtes Bene Gesserit ». Alors nous avons demandé selon notre droit, « comment
savez-vous ? » Il a dit que les Bene Gesserit obtenaient toujours leurs
billes dans de simples enveloppes. Je ne pense pas pouvoir jamais dépenser toutes
mes perles – je veux dire, combien une personne peut manger et boire ?
Peut-être en souvenir des Sœurs dans la buanderie.
Twosday, neSheustim
26 : je suis épuisée. Je me suis réveillée alors qu’il faisait
encore sombre parce que j’entendais quelqu'un respirer dans le lit à côté de
moi, et je pensais : « Pauvre Bertha, elle doit avoir le mal du pays »,
et je lui ai dit "Maintenant, maintenant, Bertha," et j’ai allumé la
lumière. Mais non, ce n’était pas Bertha mais très beau jeune homme avec une
moustache. Je lui ai dit : « Jeune homme, sortez de mon lit immédiatement
! » ; je pensais, que l’hôtel avait fait une erreur ! Eh bien,
je suppose que j’ai dû réveiller Bertha, parce qu’elle a crié qu'il y avait un
homme dans son lit, et mon jeune homme a dit, « Mais je suis votre guide des
plaisirs de Gamont », je lui ai dit qu’il faisait trop sombre pour voir
quoi que ce soit sur Gamont. Puis j’ai appelé le directeur et les choses se
sont arrangées. Il a dit qu’Ahmed et Pol (les garçons) seraient disponibles le
matin pour nous emmener visiter la ville. Je pense que ces vacances vont être
plus épuisantes que le lavage durant le nettoyage de printemps.
J'ai certainement appris des choses sur
Gamont, quand il a commencé à faire jour. J'ai pensé que c’était des vacances,
comme lorsque j’étais allé au bord de la mer sur Kestrel où mes parents avaient
l'habitude de m’emmener, les gens construisaient des châteaux de sable, nageraient et mangeaient des glaces le soir.
Gamont n’est pas comme ça.
L'endroit est divisé en ce qu'ils appellent
des petits mondes. Vous allez à
l'intérieur de l’un d’eux et vous pouvez prétendre être quelqu'un du passé ou
du futur et ils font toutes sortes de choses inhabituelles. Nous sommes arrivés
dans une voiture tirée par un thorse et Ahmed et Pol ont commencé à nous faire
visiter les lieux.
D'abord, nous sommes allés à Eden. Il y avait
une femme habillée comme un serpent à l'entrée qui voulait vérifier nos
vêtements et nous choisir un costume sur un support. Sur celui marqué
« Adams » avait toutes sortes de feuilles de tailles différentes (en
faux coton), toutes étaient marquées « Extra-Large ». Il y avait
différentes marques aussi, Kg, Conan, Stud, je suppose qu’elles indiquées
l’arbre de leur provenance, mais je n’en suis pas sure. Comme je n’allais
certainement pas me déshabiller, nous ne sommes pas entrés à Eden.
J’ai demandé à Ahmed s’il n'y avait pas un
bord de mer où nous pourrions aller, il a dit ben sur, et nous sommes partit à
nouveau. Nous sommes arrivés devant un monde appelé Nantucket, il a décidé de déjeuner
avant d'aller au Hêtre. Il y avait un restaurant appelé La Grenouille à bascule.
La nourriture était correcte. Il avait des animations, trop – un homme et une
femme chantaient une chanson très drôle (mais parfois déroutante). Voici ce dont
je me souviens du début :
D'abord la fille a chanté,
« Qui est-ce qui
frappe à ma porte ? »
« Qui est-ce qui
frappe à ma porte ? »
« Qui est-ce qui
frappe à ma porte ? »
La jeune fille chantait juste.
Le garçon répondit :
« D’ye
ken je suis toujours, je suis Barnacle Bill,
O Marine
Royale de Rakis.
Et
ici je me tiens, je viens du sable de Neath,
Avec
la « Marine Royale de Rakis ».
La jeune fille dit Mm et s’essuya ses pieds ; mais il doit y avoir une
centaine de couplets, notre nourriture arriva, et je ne me souviens pas du
reste.
Ensuite nous sommes allés à la plage. Bertha
et moi avons passé bon moment à patauger en profitant du soleil. Ahmed et Pol
jouaient aux cartes.
Oh, j’ai presque oublié : Gamont a une
semaine de sept jours. Ils
sont appelés Funday, Manday, Twosday, Womanday, Threesday, Iryitday, et
Satyrday. Lorsque le couple chantait, Bertha s’est presque étouffée, elle
riait si fort et son visage est devenu trés rouge. Je lui ai demandé ce qui
était erroné, et elle a dit, « Quand on est sur Gamont, il faut faire comme
les Gamontiens ». Ainsi je date mon journal intime différemment pendant
que nous sommes ici. Ce sera un gentil souvenir.
Womanday,
neSheustim 27 : J’ai eu une peur aujourd'hui. Nous sommes allés au monde
Harem mondiale et Bertha s’est perdue. Nous avons mis des costumes – de jolies
choses, mais pas de pure qualité, mon Dieu, on pouvait voir au travers. Un
petit haut tout rose. Un pantalon qui lui était attaché. Une jolie ceinture
dorée. Je suppose que tout cela devait être lavé à la main à l’eau froide. Peu
importe, mais je crois que Bertha était fâchée
par toute cette excitation. J’avais gardé mes sous-vêtements, quand j’ai
mis le costume, mais Bertha ne l’avait pas fait. J’ai commencé par la gronder,
mais elle m’a donné du « Quand on est à Gamont », encore.
Bien, nous sommes allés au palais, je dois
dire qu’il était très beau, mais un peu voyant – musique douce et eau clapotant
dans les fontaines, et des hommes et des femmes qui se prélassaient autour de
petites alcôves sombres. Deux hommes énormes, en turbans, nous ont emmenées et
installées sur des chaises-longues, je suppose que je me suis dormie. Quand je
me suis réveillée, Bertha avait disparu. J’ai hurlé pour appeler Ahmed et Pol,
ils sont arrivés en courant en tirant sur leurs vêtements. Je suppose qu’ils
faisaient la sieste eux aussi. Nous nous sommes mis à la recherche de Bertha le
long des couloirs sombres avec des hommes en turbans devant les portes. Ils ne
voulaient pas me laisser entrer, alors je criais à chaque porte que nous trouvions.
Puis nous sommes arrivés devant une
porte qui indiquait : « Chambre du Sultan », elle était ouverte, et à
l'intérieur il y avait Bertha, toute nue, assis sur un gros coussin pelucheux
en velours rouge. J’ai dis aux garçons de fermer les yeux et d’entrer. Bertha
ne cessait de sourire, en disant : « Le Sultan m'a choisi, le sultan m'a
choisi ». Je l’ai rhabillée et les garçons m'ont aidé à la ramener à
l'hôtel. J’ai dit à Pol de rester dans la chambre avec elle toute la journée du
demain pour s’assurer qu'elle se repose au calme.
Elle a dit : « Vous n'êtes pas une de
mes filles. Qui êtes-vous ? »
« Non », je lui ai dit, « Je suis
Sœur Matilda, la chef des blanchisseuses de Wallach qui vient voir votre maison.
Qui êtes-vous ? »
Elle répondit, « Je suis la Procuratrix.
Êtes-vous une sœur laïque ? »
« Certainement pas. Je suis une sœur formée
légalement et je le suis depuis plus de quarante ans. Et qu’est-ce qu’une sœur
laïque ? »
Elle a dit, « Oh, pensez-y comme une
petite blague ». Puis elle a commencé à raconter, de manière confuse,
l’histoire la plus incroyable que j’ai jamais entendu. Il semble qu'il y ait
trois sortes de sœurs – les régulières qui vivent dans les Maisons du Chapitre,
d'autres qui partent dans le monde, se marient et fondent une famille – cela,
je le savais – mais il y en a d'autres, les sœurs laïques (une plaisanterie !),
dont la tâche est d'infiltrer les Grandes Maisons et d’informer la Communauté
sur ce qui s’y passe.
« Ces femmes ne sont pas des Sœurs
régulières habituées à être envoyées dans les Cours ? » J’ai demandé.
« Eh bien, elles le sont »,
dit-elle, « en quelque sorte. Vous savez. »
« Non, je ne sais pas », je lui ai
dit.
« Eh bien, dit de cette façon »,
dit-elle, « elles servent de
concubines et parfois même d’épouses. Elles viennent ici sur Gamont pour apprendre
les meilleures façons pour satisfaire leurs amants royaux ».
Maxine (qui était son nom) voulait me donner
un peu de brandy, mais je n’aurais jamais pu rien boire dans cet endroit. Je
suis retourné au chariot et directement
à l'hôtel. Bertha a disparu à nouveau, mais j’ai pensé, elle l’a fait de son
propre chef, cette fois. J’ai emballé mes affaires. Bertha est revenue avec
Pol, je lui ai dit : « Je pars ». Mais elle a dit, « Nous avons encore
tellement de perles ». « Faites ce que vous voulez », lui
dis-je, « mais demain je m’en vais ».
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