Ghola
Une des capacités extraordinaires et uniques du
Bene Tleilax était la production de copies humaines, connus sous le nom gholas.
Les premiers gholas – comme celui offert par la Guilde Spatiale à Paul
Atréides, Hayt, le premier ghola de Duncan Idaho - furent produits par la régénération des tissus
nécessitant un transport cryogénique immédiat des cadavres complets dans les
cuves axolotl du Tleilax. Les gholas ainsi produits conservaient leurs
caractéristiques génétiques et leurs compétences spécifiques, mais ils leur manquaient
les souvenirs conscients de leur passé. Ils étaient souvent conditionnés à
réagir par des mesures ou des comportements spécifiques à l’écoute d’un mot
particulier. Souvent, le stimulus « déclencheur » était produit par
un être généré dans la même cuve axolotl.
Ce conditionnement autonome occasionna une
des principales percées inattendues, dans le développement des gholas. Après
avoir conditionné Hayt pour assassiner Paul Atréides (et peut-être obtenir les
gholas de Paul et Chani) au commandement de son compagnon de cuve, Bijaz, le
Bene Tleilax créa un conflit psychique entre la loyauté compulsive de
Hayt/Duncan envers les Atréides et son conditionnement d’assassin. L'agonie
produite par ce conflit de conduites, combinée avec la formation de Hayt comme
mentat Zensunni et philosophe, restaura les souvenirs d'Idaho par Hayt : dans
un sens, il redevint Duncan. Ce réveil psychique par la confrontation primale
produisit des résultats tant valorisés par Leto II, bien que la technique ne
fut pas toujours un succès, fut toujours tentée et utilisée pour activer une
série de gholas-Duncan Idaho au cours du règne de Leto II.
Avant cette percée, les gholas qui avaient
besoin de connaître leur passé pour des situations particulières, devaient être
instruits par les méthodes traditionnelles, qui ne réussissaient, au mieux, que
partiellement parce que la connaissance complète de la vie passée du ghola ne
pourrait jamais être complétement réunie. Par conséquent, la mémoire d’un ghola
était défectueuse dans de nombreux domaines. L'utilisation du mélange avec ses
propriétés stimulantes de la mémoire pouvait parfois combler quelques lacunes.
Il existe des preuves, par exemple, que Piter de Vries, le mentat-tordu et
assassin du Baron Vladimir Harkonnen, un produit Tleilaxu, était un ghola
stimulé au mélange qui devint dépendant durant sa formation. Bien sûr, la
dépendance de de Vries peut simplement avoir été une des bizarreries des Tleilaxu
qui consistaient à livrer des gholas avec une qualité inattendue sur une caractéristique que les acheteurs n’avaient
pas précisés, par exemple, les yeux métalliques de Hayt.[1]
Au cinquième siècle du règne de Leto II, la
méthode de fabrication des gholas changea radicalement. Au lieu de régénérer la
chair originale, les Tleilaxu clonaient leurs produits les plus récents,
améliorant considérablement la productivité des cuves axolotl (comme elles
étaient encore connues malgré leurs modifications extrêmes)[2]. Le clonage fut une
méthode supérieure car, pour de nombreuses raisons, les cadavres résistaient souvent
à la régénération. Le taux de réveil de mémoire, cependant, ne s’était jamais
élevé au-dessus de vingt pour cent. Le traumatisme engendré par le stimulus, comme
l'assassinat d'un danseur-visage sous les traits de Paul Atréides par le ghola
Duncan Idaho, entraînait plus fréquemment l’éclatement de la psyché que la
restauration des souvenirs. Cette excuse, invoquée par le Bene Tleilax, leur permettait
de justifier le délai de production d'encore
un autre ghola Idaho à la fin du règne de Leto. Mais certains spéculent que ce
retard faisait partie d'un complot orchestré par le Bene Tleilax, les Ixiens et
le Bene Gesserit, pour détruire
l'Empereur-Dieu et que ce dernier ghola Idaho était l'exemple le plus subtil du
conditionnement jamais produit, conditionné pour répondre à la phrase de Hwi
Noree « Je veux me jeter dans vos bras, pour trouver l'amour et la protection
que je sais pouvoir y trouver. Vous le voulez aussi[3] ». Cet argument donne de la crédibilité à la
preuve de la coopération du Tleilax et des Ixiens dans la création de Hwi, mais
l'utilisation d’un globe ixien pour cacher cette création rend une conclusion
ferme impossible.
Peu de gholas furent préparés, comme Duncan
Idaho l’avait été, pour une simple tâche ; la plupart étaient encore moins
spécifique que les Duncan produits pour l'Empereur-Dieu. Jamais en grand
nombre, ils sevaient à travers l'univers comme des philosophes, des moralistes
et des fonctionnaires administratifs. Rarement, des Mentats-tueurs, des
docteurs suk tueurs, ou des chefs militaires qui étaient également générés pour
des marchés spécifiques. Il est prouvé qu’il y eu une tentative de Kwisatz
Haderach qui fut incluse dans les expérimentations tleilaxu, et ils se sont
toujours vantés d’être capables de produire un ghola et de l’adapter à
n’importe quelles spécifications.
Pour le meilleur ou pour le pire, l'art
charnel Tleilaxu n'a jamais été bien reçu. Les gholas étaient des rappels de
personnes qui avaient vécu autrefois, et leur production violait, au moins dans
l'esprit, les édits Butlérien. Les gholas étaient tolérés seulement comme
solutions nés du désespoir et même l'Empereur-Dieu Leto II, habituellement
amoral dans ses analyses, parlait des « sales Tleilaxu », reflétant la
méfiance et la peur dirigée envers les ingénieurs de la chair et de leurs
produits. R.S.
Autres références :
- Irulan Atréides-Corrino, L'humanité de Muad'Dib, Lib. Conf. Série temporaire 139, et La Sagesse de Muad'Dib, tr. Mityau Gwulador, études Arrakis 52 (Grumman: Worlds Unies) ;
- Duncan Idaho-10208. La Chronique de Hayt, tr. Kershel, Reeve Shautin (Enfin: Mosaïque) ;
- Anon, (Sliska ir Nendruz ka?), Le livre saint Tleilaxu, Rakis Réf. Un Chat. 3-TL42 ;
- Siona Atréides, Commentaires sur le Fragment de Welbeck (Centralia: Kutath) ;
- Quizara tafwid, Les Piliers de la Sagesse, tr. Noval Allad (Salusa Secundus: Morgan et Sharak).
[1] Scytale,
peut-être le plus célèbre de tous les danseurs-visage Tleilaxu, est censé avoir
déclaré que l'étrange sens de l'humour de son peuple se composait de
« toujours donner à nos victimes un moyen d'évasion ». En présentant
Duncan Idaho 10208 à Paul, le moyen d'évasion était peut-être une allusion
linguistique, un double sens audacieux : le nom par lequel ils présentèrent le
ghola à Paul, "Hayt," suggérait immédiatement une hostilité à
l’Empereur Atréides ; en galach Atréides, Hait (nom, du galach originel
hate) désignait « une intense hostilité et une aversion usuelle découlant
de la peur ». Mais pour les Tleilaxu l’absence de risque signifiait
l’absence de plaisir : par pur hasard, il existe un mot Fremen,
« hayt », et les Tleilaxu parièrent que la vue de Duncan Idaho
évoquerait des associations d’idées pour Paul Atréides, pas pour Paul Muad'Dib,
qui aurait réalisé qu’en Fremen hayt signifiait « mur » - peut-être le mur qui
empêchait Hayt d’accéder aux souvenirs de Duncan, un mur que le meurtre de son
maître pouvait ouvrir une brèche ?
[2] Les termes tleilaxu ont toujours nécessité une inspection
minutieuse à cause d’une habitude ironique qui consistait à donner – ou plutôt
à faire étalage – des indications à propos de leurs procédés et de leurs
desseins. Pourquoi, par exemple, les cuves axolotl ? Axolotl est le terme pour
la forme têtard de l’espèce Ambystoma, un genre d'amphibien Terrien que l’on
trouve maintenant uniquement sur Ecaz. Ainsi, le Dr A dirait que les cuves
étaient ainsi nommées en raison de la capacité de l'animal à atteindre la
maturité sexuelle sans subir de métamorphose si son habitat restait sec, dans
le cas contraire, il devenait une salamandre dans des flaques d'eau, donc, les
eaux de la cuve nous donnent un autre
« animal ». Non, dirait le théoricien B, les Tleilaxu utilisaient le
terme parce que ces amphibiens étaient capables de régénérer des parties
corporelles perdues, et peut-être le secret de cette capacité faisait-elle
partie du processus. Au contraire, dirait la Révérende Mère C du Bene Gesserit
: les voix ancestrales nous disent que
le terme vient d'une langue Terrienne éteinte, le nahuatl, dans lequel atl
signifie « eau » et et xolotl signifie « esprit », par conséquent c’est tout
simplement une épithète recherchée désignant la capacité chimique de la cuve à
donner vie à « l'esprit de l'eau ». Heureusement, il n’y a aucune querelle
similaire qui entoure le terme ghola : grâce à la reprise par les Fremen d’une
ancienne langue sémitique Terrienne, nous savons que le verbe ghāla, « il
saisit », a une forme connexe ghūl, de laquelle le galach moderne gaui
(galach originel ghoul) et le tleilaxu ghola dérivent tous les deux, le
dernier, bien sûr, par emprunt. Dans le folklore Fremen, Ghul est un démon qui
pille les tombes et se nourrit de cadavres. La réaction Fremen aux gholas était
fortement influencée par l'étymologie du mot, qu’ils ne pouvaient pas ne pas
connaître.
[3] Le déclencheur
devait être soit une déclaration complexe comme celle-ci, ou si la briéveté
était nécessaire, un terme inventé sans signification dans aucune langue
connue. Évidemment, les Tleilaxu ne pouvaient pas risquer qu’un ghola
rencontrer le stimulus dans une conversation fortuite.
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