Fremen, L’éducation
Les quatre mille ans de règle Atréides sur
Arrakis sont une étude de cas dans la façon dont une culture auto-suffisante,
fière, en bonne santé peut être détruite grâce à une politique éducative
maladroite et irréfléchie.
Les Fremen, avant l'arrivée des Atréides
étaient un peuple semi-nomade dont la culture tribale était bien adaptée à leur
planète hostile et ses gouverneurs Harkonnen oppressifs. L'éducation Fremen ne
consistait pas en une l'éducation formelle dans des domaines spécifiques, mais en
une formation totale de la vie. Un enfant était formé par tous les membres de
la tribu de ses premiers jours jusqu'à la maturité. La vie et la sécurité de la
tribu dépendait de la capacité de chaque personne à respecter la discipline de
l'eau du sietch et de savoir comment se conduire sur les sables ouverts et
dangereux de Dune.
La
méthode la plus efficace de cette formation totale était l'ancien jeu des
énigmes. Sa méthodologie interactive forçait l'enfant à la raison, pas
seulement à mémoriser, pour trouver la réponse. Des milliers d'énigmes entraient
dans la formation Fremen ; quelques exemples :
Défi
: « Silence ? »
Réponse
: « L'ami de la proie ».
Défi
: « Quelles sont les deux choses à ne jamais faire ? »
Réponse
: « Ne jamais pardonner, ne jamais oublier ».
Défi :
« Que doit-on prendre dans le désert ? »
Réponse
: « Tout ce qui est nécessaire et rien d'autre ».
Le sietch tribal formait la maison à partir
de laquelle une personne pouvait atteindre l’âge adulte et entrer dans le
monde. Le sietch était essentiellement un état de droit qui illustrait l'autorité
personnelle bienveillante du Naib. L'action de groupe était la norme. Toute la
formation des jeunes était concentrée sur la vie du sietch et leurs
contributions prévues et leurs responsabilités attendues à cette vie. Dans les
écoles des sietchs, les jeune étaient formés à faire et entretenir des distilles,
des tapis, des pièges à vent, des abris-distille et des armes. Ils apprenaient
à maintenir en fonction les machines volées, à récoltee l’épice, à chasses,
utiliser un krys, réparer un bassin de capture, et monter Shai-Hulud.
Avec l'arrivée du planétologue Pardot Kynes,
les aspirations et l'éducation ultérieure des Fremen commencèrent à changer.
L'accent restait toujours sur les anciennes valeurs tenaces, éprouvées par le
temps, de la formation de survie, y compris sur les valeurs liées à l'unité
tribale et à la discipline de l'eau. Mais Kynes offrit aux Fremen un rêve – que la planète désertique
pourrait être un jour une planète luxuriante, verte, riche en eau. L'écologie entière
de Dune pouvait être inversée, selon Kynes, grâce à la compréhension de
l'écosystème de Dune pour pouvoir l'altérer. Comme c’est souvent le cas pour la
démesure, les Fremen obtinrent exactement ce qu'ils espéraient, la
destruction de la planète, en détruisant
la seule véritable source de richesse, l’épice, ainsi que la vitalité de la
culture Fremen.
Kynes mit en place les premières écoles
formelles des sietch, c’est pourquoi il fut souvent appelé le « Père du système éducatif Fremen ».
Ce titre ne devrait pas être considéré comme un honneur, étant donné l’évolution
des choses. Dans ces écoles Kynes présenté un programme qui convenait à ses ambitions
écologiques. Il enseigna à propos des arbres, de l'herbe, des rivières, des
lacs, de la neige, des plantations de dunes et de la conservation de l'eau.
Kynes insista sur sur la stricte discipline du sietch imposée par un fort
pouvoir autoritaire des Naibs. La « subversion » rêvée par Kynes et les
Fremen de son temps était la chute politique des Harkonnens et la conquête milieu
d'un hostile, le désert impitoyable, par l'influence civilisatrice du
changement écologico-social. Le plan de Kynes eu le temps de se dérouler,
peut-être que le paradis qu'il envisageait aurait pu émerger. Mais il ne
pouvait pas prévoir les changements que les Atréides amèneraient.
Les premières années du régime Atréides, sous Paul Muad'Dib, furent désastreuses pour les Fremen et de leur
culture, Paul détourna leur forces pour les combats de ses guerres de religion
interstellaires. Il engagea ses Fremen à
être ses soldats dans une campagne pratiquement sans fin de conquêtes au nom de
sa nouvelle religion. Des millions moururent, et la culture Fremen passa d’une
orientation de survie tribale à une orientation destructrice militariste et politisée.
Alors que les écoles des sietch apprenaient à fabriquer des tissus en fibres d'épice,
les jeunes Fremen de Paul apprirent des tactiques d'assaut interstellaires des
écoles de guerre d’Arrakeen.
Le deuxième changement majeur destructeur fut
provoqué par la vénération de Paul
Atréides était qui augmentait l'individualisme isolé et en faisait une
valeur socialement acceptée. La discipline des sietchs fur presque oubliée comme
dans les villes et les villes grandissaient. Les ressources en eau augmentaient,
mais les gens devenaient vite égoïstes dans leur approche de la vie.
Dans une courte période, quinze ans, Paul et
Alia purgèrent les Fremen de leurs jeunes hommes et femmes courageux, tandis
que sur le front politique intérieur les Atréides firent de la culture Fremen un
élément faible, dépendant, gaspilleur, et impuissant. Les Fremen de Paul, sans
lesquels il ne serait jamais devenu empereur, étaient systématiquement détruits
par une politique éducative qui coupait leurs jeunes de leurs racines
culturelles.
La destruction des Fremen commença avec Paul et se poursuivi avec Alia, et se compléta
avec Leto II. Leto imposa une politique
éducative très restrictive tout au long de son empire. Il insista sur
l'apprentissage des seules compétences agricoles nécessaires à son empire,
ciblées sur des villages pastoraux. Pour préserver son empire il coupa les
communications, élimina pratiquement les voyages, et supprima et élimina les
classes techniques, les plus essentielles, dans tous les domaines, dans
l'espoir de fournir une paix féodale. Il réussit, et toutes les connaissances
accumulées, comme celles stockées dans la bibliothèque de l'Ecole de guerre
Arrakeen, furent détruites. Leto ne voyait pas la nécessité de préserver ces
connaissances, et il craignait le préjudice potentiel que cela causerait si
elles tombaient entre les mains de ce qu'il appelait les « méchants ».
Sous le règne de Leto certains sietchs retournèrent
à la pratique des sacrifices de vierges, un rituel qui apparut dans les
premiers jours des Fremen sur Dune. Mais cette régression à un passé semi
barbare fut de courte durée. Le résultat final de la politique de Leto,
lorsqu'il s’inséra dans le renversement écologique de Dune, fut de rendre les
Fremen en un peu plus comme des pièces de musée. La planète augmenta sa verdure,
les gens devinrent plus mous, les villages s’isolèrent de plus en plus les uns
des autres, tandis que les ennemis augmentaient, mais devenaient de moine en
moins dangereux.
Comme le besoin de survie des Fremen était
plus facilement satisfait, le besoin d’éducation diminua. Contrairement aux gens
de Caladan, qui se tournaient vers les arts de revitalisation, les Fremen commencèrent
tout simplement à mourir. Ils n’avaient rien connu de la vie, sauf une lutte
sans fin. Une fois que la lutte fut terminée, les Fremen perdirent leur volonté
de vivre. Alors que la planète s’enrichissait en eau, les Fremen, comme les
grands vers qui vivaient dans le désert profond, qui devait être sec pour qu’ils
puissent vivre, commencèrent à mourir lentement, non regrettés et pratiquement
oubliés.
En l'an 2549 de son règne, Leto déclara que
la population Fremen était en voie de disparition, et ordonna à ses Truitesses
de déplacer ceux qui vivaient encore
dans des réserves. Ces réserves devinrent plus tard des villages de Fremen de
Musée qui tentèrent de reproduire les anciens sietchs. P.P.
Autres références :
- Truitesses ;
- Fremen, Jihad ;
- Hwen Urtom, tr, Le Petit Livre des Enigmes, Etudes de l’histoire Atréides 534. (Paseo : Inst de Galacto-Fremen Culture.).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire