Fremen, Le jihad
Le Dernier Jihad
(SA Sumer et NE Kautman, 3 vol [Salusa Secundus : Morgan et Sharak]) une des
œuvres les plus anciennes sur le Jihad Butlérien, qui reste encore l'une des
meilleures. Mais les auteurs étaient trop compétents comme historiens pour
croire que le titre pouvait être quelque chose de plus qu’une déclaration
d'espoir, comme leur introduction à cette étude monumentale, la fait apparaître
clairement. Malheureusement, comme chacun le sait maintenant, leur espoir fut
vain. Le djihad Fremen, dix mille ans après le Butlerian, fut son égal dans la
souffrance, la destruction et la mort.
À travers les Mémoires de Leto II, le fils de Paul Muad'Dib, nous avons conservé
le
calcul du père concernant la croisade qu'il dirigea. « Statistiques : À une estimation grossière, j’ai tué 61.000.000.000de personnes, stérilisé quatre-vingt-dix planètes, complètement démoralisé cinq cents autres, j’ai anéanti les adeptes de quarante religions ... » (taux Réf Cat 55-A89). Un record dont le volume, sinon le degré, est à même de rendre honteux le Jihad Butlérien. L'ombre sinistre de la prêtresse Butlerienne Urania pourrait bien remarquer que son Jihad n’avait pas l'avantage d’avoir autant de planètes habitées, ou d'un si grand nombre de peuples. Compte tenu de ce handicap en nombre de victimes disponibles, les dirigeants du Jihad Butlérien pourraient encore souligner avec fierté leurs réalisations.
calcul du père concernant la croisade qu'il dirigea. « Statistiques : À une estimation grossière, j’ai tué 61.000.000.000de personnes, stérilisé quatre-vingt-dix planètes, complètement démoralisé cinq cents autres, j’ai anéanti les adeptes de quarante religions ... » (taux Réf Cat 55-A89). Un record dont le volume, sinon le degré, est à même de rendre honteux le Jihad Butlérien. L'ombre sinistre de la prêtresse Butlerienne Urania pourrait bien remarquer que son Jihad n’avait pas l'avantage d’avoir autant de planètes habitées, ou d'un si grand nombre de peuples. Compte tenu de ce handicap en nombre de victimes disponibles, les dirigeants du Jihad Butlérien pourraient encore souligner avec fierté leurs réalisations.
Pourtant, il fut avancé, que les vrais
dirigeants des deux Jihads ne furent pas des meurtriers par choix. On raconte
que Jehanne Butler, s’opposa aux exhortations des prêtresses de Komos, et Paul
Muad'Dib pleura le massacre accompli par ses Fremen. Il semble moins difficile
de voir en Jehanne un leader réticents d'une telle horde que le sienne. Elle
était un être humain extraordinaire, après tout, tandis que Paul était un Mahdi
prouvé. Comment est-il possible qu'un homme comme lui, prescient et puissant, puisse être amené à un tel cours
contre sa volonté ? La question fut posée par beaucoup depuis la fin du Jihad
Fremen, et toujours plus fréquemment depuis la publication des archives de
Rakis. La réponse consistait généralement en une attaque contre la question : c'est-à-dire,
une réponse qui tient à ce que’une telle question montre une ignorance des
limitations en lesquelles un Empereur, même Muad’Dib, doit opérer.
Plusieurs forces se combinèrent pour forcer le
Jihad contre lui.
La plus évidente fut la révolte des Maisons
du Landsraad déclenchée par le renversement de la Maison Corrino. L'Imperium
avait survécu pendant dix millénaires dans un équilibre de tensions. La lutte
entre la Maison Impériale et les voraces Grandes Maisons – la première
s’acharnant dans un ancien effort pour survivre en tant que puissance suprême,
les diverses autres souhaitant mettre fin à cette suprématie – fut l'une des
tensions fondamentales de l’Imperium. Lorsque les Grandes Maisons apprirent que
l'une d'entre elles avaient finalement réussi, il fut tout à fait normal que la
plus puissante profita de l'occasion pour déclarer son indépendance vis-à-vis
du nouvel Imperium. Se croyant libre des Sardaukar et ignorant la plus grande
menace des Fremen, elles virent dans les
événements sur Arrakis la chance de réaliser le rêve des générations.
Les grandes maisons qui se rebellèrent firent
une erreur de calcul désastreuse. Le vieil Imperium considérait l’ambition
politique comme une constante de la nature humaine. Les peines infligées pour
les complots échoués n’était pas destinées à éliminer de telles ambitions par
la sévérité ; quelle que soit la dureté qui caractérisait les sanctions pour les
tentatives infructueuses de s’emparer du pouvoir, elles avaient plutôt été
conçu pour retarder et affaiblir les tentatives suivantes. Ceci n’est pas fait
pour faire de la Maison Corrino une collection de philosophes philanthropiques
– c’est seulement pour les voir comme des réalistes.
Les Sardaukar étaient les instruments de ces
réalistes, et leur source. Le première Empereur avait été un Sardaukar, et
depuis lors, ils avaient suivi la Maison impériale du fait de la plus intense
combinaison d'intérêts personnels et la loyauté inculquée. Mais une fois que la
menace des Sardaukar fut levée, toutes les Grandes Maisons purent naturellement
saisir l'occasion pour déclarer leur indépendance, et pensèrent à devenir la
Maison Impériale elle-même. Aucune d'entre elles ne s’attendait à être anéantie
pour cela. Ils agirent comme leur expérience durant des siècles leur avait
enseigné, et la Maison Corrino n’aurait pas attendu autre chose.
Mais elles avaient mal compris leurs nouveaux
adversaires. Ce qui, pour les Grandes Maisons, semblait d'être une question de
politique était, pour les Fremen, du domaine de la religion. Les dirigeants des
grandes maisons se voyaient comme profitant d'un moment de flottement politique;
les Fremen voyaient des incroyants défiant leur Mahdi.
Pour les Fremen, la rébellion contre Paul
Muad'Dib était une attaque contre le Messie, qui leur était promis depuis des
milliers d’années, et qui arrivait maintenant. Les Fremen suivirent Paul sur
une croyance religieuse étayée par un désir de vengeance contre les Harkonnens et
l'Imperium, qui les avait opprimés depuis des temps immémoriaux – immémoriaux
pour tous, sauf pour eux. C’étaient leurs traditions, et leur religion, qui changèrent
une guerre pour consolider le contrôle d'un empire en un Jihad.
La conquête du système de Malathon, contrôlé
par la Grande Maison des McNaughts, fut le premier soupçon qu’eut l'univers que
les règles de l'empire avaient changé. Les McNaughts étaient l'une des plus
puissantes des anciennes Grandes Maisons, et la famille avait une tradition de direction
prudente et habile, ainsi qu’une réputation de dangereux ennemi. Les forces
McNaught étaient importantes et bien formées, selon les termes de Landsraad ; elles étaient soutenues
par trois Maisons de moindre importance du système voisin de Kalakh.
Les histoires propagées par les quelques
centaines de survivants des batailles pour Malathon et Kalakh choquèrent tous ceux
qui les entendirent. Les forces des McNaughts et de leurs alliés avaient été exterminées.
Ce qui faisait des nouvelles frontières sur l'incroyable, était que cela avait
été fait avec une force de dix légions Fremen – quelque 300.000 hommes. La
toute puissante armée de deux systèmes avait été anéantie par une force inférieure
du dixième de sa taille. Les autres Grandes Maisons survivantes ne savaient pas
encore qu’il n'y avait plus rien à craindre : ces victoires avaient été
accomplies sans les Fedaykin.
À ce stade précoce les Fedaykin étaient
inconnus, et les Fremen mal compris. La rebellion continua, et les victoires
Fremen se répendirent à travers la galaxie. Comme les indigènes d’Arrakis se
déplaçaient de planète en planète et d’un système à l’autre, ils rencontrèrent
de nombreuses religions autres que la leur, certaines impliquant des principes
ou des rituels qui leur apparurent aussi répugnants que ceux découverts sur
Richese par les Komniotes. Alors que le temps, les mondes, et la vie de
millions, puis de milliards se succédèrent, les motivations religieuses des
Fremen vinrent jouer un rôle toujours plus important dans leurs batailles.
Lentement, l'assurance d'un trône sécurisé pour leur Mahdi fut rejointe par le
désir d'un Empire « purifié ».
Un objectif particulier de cette élimination religieuse fut les religions dominées par le Bene
Gesserit. L'ordre qui avait formé et tenté de dominer la mère de Paul, l'ordre
qui avaient lutté si longtemps pour produire et utiliser le Kwisatz Haderach,
que Paul était – cet ordre fut d'un intérêt particulier pour lui. Sa puissance
et ses plans étaient en conflit avec ceux de Paul.
L'attitude Fremen envers le Bene Gesserit
avait toujours été, au mieux, ambivalente, et habituellement craintives et
antagonistes. Mais avec la venue de Paul Muad'Dib, leur ambivalence cessa. Ils
pouvaient produire leurs propres Révérendes Mères, comme ils l'avaient fait depuis
des milliers d'années ; Jessica était tout le Bene Gesserit dont ils auraient à
jamais besoin, puisqu’elle avait accompli les prophéties.
Ces attitudes de la part de Paul et des
Fremen, qui les inclinaient difficilement vers l'ordre, furent renforcées par
le soutien du Bene Gesserit aux forces alliées contre les Fremen. Le Bene
Gesserit fut confronté à la perspective où leurs plans, qui duraient depuis des siècles innombrables, aboutirent à une personne qui était au-delà de leur
contrôle et c’est plus qu’il était ne pouvait tolérer. Plutôt que de voir le Kwisatz
Haderach vivre indépendamment des Sœurs, elles espéraient le tuer et en
produire un autre. Avec l'aide du Bene Gesserit, les forces des Maisons du Landsraad
qui n'avaient pas encore été vaincu, affrontèrent les légions Fremen dans le
système de Molitor. La présence des Sardaukar aux côtés du Landsraad fit de la bataille,
un combat ; les Fedaykin firent de la bataille une victoire pour les Fremen.
Ce fut la plus grande campagne du Jihad, mais
pas la dernière. De nombreux systèmes restaient à pacifier, et encore plus restaient
en dehors de la puissance de la religion, en plein essor, de Muad'Dib. La
Qizara tafwid – la prêtrise Fremen – considérait le jihad comme un moyen de
diffusion de leur religion, de sorte que ce qui avait commencé comme une
réponse à la rébellion, devint un véhicule de la conversion. On peut être en
mesure de dire quand la rébellion se termina, mais qui peut dire quand tous
devinrent croyants ? Il est à noter que la plupart des quarante confessions
éradiquées par le Jihad périrent après la campagne dans le système de Molitor.
Les légions individuelles des Fremen, se déplaçant de manière indépendante à
travers la galaxie, prirent en charge le Jihad longtemps après Paul Muad'Dib retourna
sur Arrakis.
Lorsque les dernières forces fremen revinrent
sur Arrakis, les guerres étaient terminées et le nouvel Imperium commençait, il
n'y avait pas une force dans l'univers qui pouvait se dresser contre la
puissance de l'Empereur. Les tensions et les équilibres qui caractérisaient les
relations entre la Maison Corrino et les forces du Landsraad, disparurent pour ne jamais revenir. A leur
place, surgit la seule force de l'empereur Paul Muad'Dib, maintenant le Mahdi
pour la race humaine, et pas seulement pour le Fremen. Là où il y avait eu plusieurs
religions, il n’y en avait plus qu’une maintenant ; Là où il y avait eu de
nombreuses armées, désormais une seule subsistait ; où il y avait eu un équilibre
des pouvoirs entre plusieurs institutions sociales, politiques et économiques,
maintenant il y avait l'unité.
Le Bene Gesserit survécut comme un ordre,
mais pas comme une puissance. La Guilde Spatiale survécut, mais seulement comme
un pion de l'Empereur. Le Landsraad devint une coquille, et la CHOM fut dominée
par le nouvel Empereur à un point que la Maison Corrino n’avait jamais envisagé.
Ce qui avait été un jeu complexe et subtil de forces en équilibre parfait, et
qui avaient donné vie à l’ancien
Imperium, disparu. FM.
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