Fremen, La menstruation
Comme tant d'autres fonctions corporelles pour
lesquelles les gens sur les mondes moins arides pensaient peu, la menstruation
était un sujet de grande préoccupation pour les Fremen, leur approche était en
partie évolutive, en partie culturelle – et tout à fait unique.
Après leur passage sur Arrakis en 7193, les
Fremen reconnurent immédiatement qu’ils étaient plus en péril par la perte d’eau
qu’à cause de toutes autres menaces auxquelles ils devaient faire face. C’est à
cause de cette reconnaissance que leur discipline de l'eau fut créée et leurs
dispositifs de conservation de l'eau se développèrent. Le premier de ces
dispositifs fut le distille, ce vêtement étonnant qui était une deuxième peau
(plus soigneusement gardé parfois que la première) et était capable de contenir
la perte d'eau à seulement un dé à coudre par jour dans le désert. De leurs
premiers dessins, les distilles pour les femmes étaient produits différemment que
ceux des hommes : en plus des supports de cuisse qui traitaient l'urine et les
matières fécales, les costumes des femmes comprenaient une troisième unité de
traitement pour récupérer l'eau perdue dans le sang menstruel. Dans les
versions postérieures furent encore plus efficaces, ces unités diminuaient la
perte d'eau, ce qui mettait les femmes sur un pied d'égalité avec la perte
d’eau des hommes, en dépit de leur handicap physiologique.
Les costumes n’éliminaient toutefois pas tous
les dangers, pour une femme, d’avoir ses règles. Recycler l’humidité, n’était
pas un problème, mais la perte d’eau en grande quantité pouvait se faire à des
moments inattendus. Durant les deux premières générations sur la planète
désertique, les fremen assistèrent impuissants, à un grand nombre de pertes de
leurs femmes suite à un choc ou à une déshydratation, faute de pouvoir
réinjecter de l’eau dans leur système assez rapidement.
Pour la troisième génération, ils avaient
découvert une solution partielle. Au cours des deux semaines qui encadraient le
flux d'une femme, elle pouvait suivre un régime soigneusement réglementé qui
diminuait le niveau d’eau de son corps, même en dessous de la norme Fremen, au
strict minimum. Ce régime diminuait la quantité d'humidité disponible qui
permettait une chute graduelle du niveau, pour éviter le choc soudain.
Les Fremen découvrirent également au cours de
ces années que le corps des femmes avait leur propre système d’adaptation. La
longueur du cycle menstruel s’allongea progressivement, l'intervalle entre les
flux augmentait et le nombre de fois qu'une femme avait ses règles entre la
puberté et la ménopause diminuait ; en 8570, le cycle moyen s’était stabilisé à
cinquante-six jours, le double de la norme impériale.
L’éducation concernant cet aspect de la vie
d'une jeune fille Fremen, ainsi que les questions liées à la grossesse,
l'accouchement et l’allaitement, furent considérées comme trop essentielles pour être
laissé individuellement aux parents. À la puberté, les filles étaient prises pour
une retraite d’une semaine par la Révérende Mère du sietch. Au cours de cette
semaine, le fonctionnement de leur distille spécial leur a été expliqué, ainsi les ingrédients et la préparation du
régime leur permettant de réduire l'humidité au niveau exigé ; la méthode de
contrôle des naissances que l’on enseignait à leurs homologues masculins leur
était également expliquée, cela fut le
moyen le plus fiable pour déterminer les jours les plus fertiles au cours de
leur cycle. Les Mémoires ancestrales des Révérendes Mères pouvaient contenir
des informations sur presque toutes les variations possibles sur ces thèmes, et
ces informations étaient transmises à
leurs élèves.
A leur retour au sietch, les jeunes femmes étaient
accueillies comme de nouvelles adultes
et recevaient leur propre yali (habitation) à l’intérieur de celui de leurs
parents Des tâches plus responsables leur étaient assignées, et elles étaient
considérées comme éligibles pour le mariage. (Celles choisies par les Révérendes
Mères pour le Hajra [voyage de recherche] partaient le dernier jour de la retraite et étaient considérées comme éligibles pour être Sayyadina).
Un certain nombre de rituels participait à
chaque cycle menstruel. Des prières étaient offertes à Shai-Hulud, au début,
pour lui demander de leur accorder la fécondité ; d'autres prières, à la fin,
pour que la femme continue en bonne santé. Les menstruations suivantes affectaient
moins les femmes Fremen jusqu’à ce qu’elle atteigne la ménopause ; c’était
un passage considéré comme presque aussi important que la puberté, mais plus
pour son effet sur l'individu que sur la tribu. Il était de coutume pour le compagnon,
les enfants et les amis d'une femme ménopausée à se réunir pour une petite fête
célébrant l'achèvement en toute sécurité de ses années fertiles. C.W.
Autres références :
-
Atréides, Chani ;
-
La contraception ;
-
R. Semajo, Rituel
et fertilité, Sofia 42U: 61-86.
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