samedi 10 décembre 2016

Tube à eau



Tube à eau
  Dispositif fremen largement utilisé dans le transfert des liquides. Les exemples de tubes à eau trouvés sur Rakis montrent  la technologie hautement développée qu’avaient pu atteindre les Vagabonds Zensunni au cours de la phase finale de leur migration. La stricte conservation de l’humidité, notamment celle dégagée par le corps humain, était cruciale pour la survie sur Arrakis et la minutie de la sophistication de ces simples tubes sont un bon exemple qui reflète cette préoccupation. Les tubes étaient utilisés partout où il y avait des liquides, surtout l’eau distillée, qui devait être transférée d’un endroit à un autre. Ils étaient utilisés dans les distilles, entre les poches et la bouche, et même au niveau des orifices corporels et le traitement des déchets. Les tubes étaient insérés dans les poches de récupération des tentes-distille. Les tubes à eau du huanui (ou distille de mort) étaient utilisés entre la voie d’écoulement et le bassin de capture et le débitmètre. Les tubes à eau étaient utilisés dans les jolitres, les becs des débitmètres et les pièges-à-vent portables.
  La fabrication d’un tube à eau est plus simple que la sophistication de l’appareil ne l’indique. Le corps du tube était composé d’un mélange de plastique et de plyotyl pour fournir la flexibilité nécessaire. Le plastique était liquéfié et coulé dans un moule de plasteel, généralement carré, de 10 à 15 cm et 2 m de long. Le moule comportait des trous de différents diamètres. Un bouchon à une extrémité maintenait les tiges et contribuait à maintenir une épaisseur constante des tubes à eau ainsi formés.
  Une demi-douzaine de moules furent découverts jusqu’à présent, sur deux sites de Rakis, et conduisirent à la spéculation que les parois du tube pouvaient varier d’épaisseur en fonction de la manière dont les couvercles étaient posés sur les moules. Peu importe comment les couvercles étaient installés, les tiges pénétraient dans les trous correspondant. Mais quand on tournait les couvercles d’un quart de tour, la taille du moule et le diamètre du trou changeaient. Le résultat pouvait être dû à des besoins de différents tubes de flexibilité et de diamètre différents qui pouvaient revêtir de multiples fonctions grâce à différents moules et couvercles. Mais il n’y a pas encore suffisamment d’exemples pour confirmer cette spéculation ou la possibilité que la rotation des couvercles des moules pouvait donner aux fremen des variétés de tubes aux caractéristiques presque infinies. Certains analystes disent que ces suppositions font oublier que la caractéristique première des fremen était d’employer des techniques simples ; d’autres disent que cette flexibilité et cette adaptabilité reflètent leur sophistication.
  Comme les exemples de tubes à eau, jusqu’ici découverts, montrent une extraordinaire homogénéité de dimension, nous croyons qu’un mécanisme supplémentaire était utilisé pour maintenir les tiges parfaitement rectiligne dans les trous des moules. La meilleure explication jusqu’ici, bien qu’aucune preuve concluante n’ait été trouvé, est que le rayonnement ultra-sonique, appliqué au plastique/plyotyl lors du refroidissement dans le moule, contribuait à la stabilisation du fluide et donc à l’uniformisation macroscopique de la paroi du tube.
  Partiellement refroidis, les tubes étaient retirés des moules et passaient dans des cuves de liaison où les surfaces internes, encore collantes mais pas les surfaces extérieures froides, recueillaient la substance cristalline qui se formait ; quand elle « séchait », elle se collait au plastique du tube et le revêtement annulait la friction. Enfin, les processus actifs terminés, les tubes à eau ressemblaient à de minces cordes, molles, de diamètres légèrement différents, ils étaient installés sur des claies de séchage et durcissaient.
  La « solution cristalline », n’aurait probablement pas été recherchée, et la fonction de la « cuve de liaison » serait restée inconnue si la surface sans friction n’avait pas été mentionnée dans le Livre de Dune à propos de l’équipement associé à la mesure de l’eau. Une recherche minutieuse sur de nombreux vestiges de tubes à eau montrait des traces d’un cristal souple, presque inerte, à des températures normales. Des quantités importantes de la substance furent retrouvées dans le voisinage de quelques « cuves de liaison ». L’analyse péri/phérométrique indiquait que la matière sans friction des fremen avait une structure intramoléculaire proche du pethlax actuel et du frolmyr, un composé prototype.
  A première vue, la technologie du tube à eau est assez simple, comme il sied à un banal élément utilisé quotidiennement. L’enquête minutieuse, motivée par des commentaires épars dans le Livre de Dune, révèle cependant une attention sophistiquée dans les détails de la conception et la fabrication des tubes à eau, qui à leur tour confirment l’extraordinaire importance de la conservation de l’eau dans l’environnement désertique d’Arrakis. J.L.G.

Autre référence :
-          Princesse Irulan Atréides-Corrino, ed. Le Livre de Dune, Rakis ref. cat. 7-Z331.

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