Tube
à eau
Dispositif fremen largement utilisé dans le transfert des liquides. Les
exemples de tubes à eau trouvés sur Rakis montrent la technologie hautement développée
qu’avaient pu atteindre les Vagabonds Zensunni au cours de la phase finale de
leur migration. La stricte conservation de l’humidité, notamment celle dégagée
par le corps humain, était cruciale pour la survie sur Arrakis et la minutie de
la sophistication de ces simples tubes sont un bon exemple qui reflète cette
préoccupation. Les tubes étaient utilisés partout où il y avait des liquides,
surtout l’eau distillée, qui devait être transférée d’un endroit à un autre.
Ils étaient utilisés dans les distilles, entre les poches et la bouche, et même
au niveau des orifices corporels et le traitement des déchets. Les tubes
étaient insérés dans les poches de récupération des tentes-distille. Les tubes
à eau du huanui (ou distille de mort) étaient utilisés entre la voie
d’écoulement et le bassin de capture et le débitmètre. Les tubes à eau étaient
utilisés dans les jolitres, les becs des débitmètres et les pièges-à-vent
portables.
La
fabrication d’un tube à eau est plus simple que la sophistication de l’appareil
ne l’indique. Le corps du tube était composé d’un mélange de plastique et de
plyotyl pour fournir la flexibilité nécessaire. Le plastique était liquéfié et
coulé dans un moule de plasteel, généralement carré, de 10 à 15 cm et 2 m de
long. Le moule comportait des trous de différents diamètres. Un bouchon à une
extrémité maintenait les tiges et contribuait à maintenir une épaisseur
constante des tubes à eau ainsi formés.
Une demi-douzaine de moules furent découverts jusqu’à présent, sur deux
sites de Rakis, et conduisirent à la spéculation que les parois du tube
pouvaient varier d’épaisseur en fonction de la manière dont les couvercles
étaient posés sur les moules. Peu importe comment les couvercles étaient
installés, les tiges pénétraient dans les trous correspondant. Mais quand on
tournait les couvercles d’un quart de tour, la taille du moule et le diamètre
du trou changeaient. Le résultat pouvait être dû à des besoins de différents
tubes de flexibilité et de diamètre différents qui pouvaient revêtir de
multiples fonctions grâce à différents moules et couvercles. Mais il n’y a pas
encore suffisamment d’exemples pour confirmer cette spéculation ou la
possibilité que la rotation des couvercles des moules pouvait donner aux fremen
des variétés de tubes aux caractéristiques presque infinies. Certains analystes
disent que ces suppositions font oublier que la caractéristique première des
fremen était d’employer des techniques simples ; d’autres disent que cette
flexibilité et cette adaptabilité reflètent leur sophistication.
Comme les exemples de tubes à eau, jusqu’ici découverts, montrent une
extraordinaire homogénéité de dimension, nous croyons qu’un mécanisme
supplémentaire était utilisé pour maintenir les tiges parfaitement rectiligne
dans les trous des moules. La meilleure explication jusqu’ici, bien qu’aucune
preuve concluante n’ait été trouvé, est que le rayonnement ultra-sonique,
appliqué au plastique/plyotyl lors du refroidissement dans le moule,
contribuait à la stabilisation du fluide et donc à l’uniformisation
macroscopique de la paroi du tube.
Partiellement refroidis, les tubes étaient retirés des moules et
passaient dans des cuves de liaison où les surfaces internes, encore collantes
mais pas les surfaces extérieures froides, recueillaient la substance
cristalline qui se formait ; quand elle « séchait », elle se
collait au plastique du tube et le revêtement annulait la friction. Enfin, les
processus actifs terminés, les tubes à eau ressemblaient à de minces cordes,
molles, de diamètres légèrement différents, ils étaient installés sur des
claies de séchage et durcissaient.
La
« solution cristalline », n’aurait probablement pas été recherchée,
et la fonction de la « cuve de liaison » serait restée inconnue si la
surface sans friction n’avait pas été mentionnée dans le Livre de Dune à propos de l’équipement associé à la mesure
de l’eau. Une recherche minutieuse sur de nombreux vestiges de tubes à eau
montrait des traces d’un cristal souple, presque inerte, à des températures
normales. Des quantités importantes de la substance furent retrouvées dans le
voisinage de quelques « cuves de liaison ». L’analyse
péri/phérométrique indiquait que la matière sans friction des fremen avait une
structure intramoléculaire proche du pethlax actuel et du frolmyr, un composé
prototype.
A
première vue, la technologie du tube à eau est assez simple, comme il sied à un
banal élément utilisé quotidiennement. L’enquête minutieuse, motivée par des
commentaires épars dans le Livre de
Dune, révèle cependant une attention sophistiquée dans les détails de
la conception et la fabrication des tubes à eau, qui à leur tour confirment
l’extraordinaire importance de la conservation de l’eau dans l’environnement
désertique d’Arrakis. J.L.G.
Autre référence :
-
Princesse
Irulan Atréides-Corrino, ed. Le Livre
de Dune, Rakis ref. cat. 7-Z331.
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