La
Voix
L’une des plus impressionnantes réalisations physiques de la Sororité
Bene Gesserit ; la terminologie idiomatique utilisée fait référence à la
manipulation de la parole pour obtenir un contrôle complet sur le
récepteur ; la production de stimuli auditifs extra perceptuel capables
d’implanter un message dans l’inconscient, créant ainsi une contrainte chez un
individu, pour qu’il obéisse. Alors que la Voix était fondée sur la
connaissance physique, seul le Bene Gesserit était en mesure de l’exploiter à
des fins pratiques, les autres possédaient la connaissance, mais ils ne
l’avaient jamais comprise.
Description
physique
La
production de stimuli auditifs extra perceptuels implique une manipulation de
la musculature laryngée d’une manière qui génère des harmoniques bien au-dessus
des vingt milles cycles par seconde (cps), la limite de la réception
consciente. La formation Bene Gesserit permettait à ses adeptes de contrôler le
ligament thyro-aryténoïdien et la membrane cricothyroïdienne afin de réguler
intentionnellement la qualité vocale d’une manière qui générait des fréquences
spécifiques dans une gamme de 25.000 à 35.000 cps. La phonation normale, causée
par la tension des plis vocaux se replie pour obtenir une condensation et une
raréfaction de l’air circulant, fonctionne dans un rayon de 500 à 4.000 csp,
avec des harmoniques aléatoires et partiellement contrôlés jusqu’à 10000csp.
C’est la combinaison d’harmoniques, ainsi que les caractéristiques de
résonnance des cavités pharyngées, nasales et buccales qui amplifient les
fréquences spécifiques – qui représentent, dans une large mesure, la qualité
vocale spécifique qui fait la voix unique de chaque individu. Par exemple, le
chant vocal doit sa richesse à l’amplitude ordinaire des harmoniques, une
habile manipulation de la Voix nécessite la génération de ces harmoniques sans
hauteur de base ou le niveau sonore de la voix perçue. Chaque mot individuel ou
phonème requiert une combinaison unique des perceptions de tonalité et des
fréquences extra perceptuelles. Le ratio perception/extra perception
(combinaison spécifique de fréquences de perceptions et d’extra perceptions) doit
varier en fonction de la position d’un phonème dans un mot, qu’elle soit
initiale, médiane ou terminale.
La
fonction psychologique
Les stimuli extra perceptuels déclenchent des zones dites non-dégagées,
du cortex auditif. Cet effet est mesuré en laboratoire en utilisant des sons à
hautes fréquences à partir de sifflets ou d’animaux. Il est également reconnu
que de nombreuses langues de la vieille Terre, d’Arrakis ou de Richèse,
comptaient largement sur le ton pour désigner des nuances de sens. Dans les
langues, cependant, le ton était un aspect numérique de la langue, qui exigeait
une connaissance du code de message pour être compris. La Voix, en revanche,
s’inscrit sur le récepteur et créé une contrainte d’obéir, sans aucune
formation préalable ou conditionnement de la cible. Cet aspect de la Voix
nécessite que nous nous engagions dans une vaste spéculation, dans le but d’en
déduire sa fonction.
Parfois, en arrière-plan préhistorique de la race humaine, on constate
que nos ancêtres possédaient une audition plus aigüe, qu’ils partageaient avec
de nombreuses créatures qui n’avaient pas la capacité à percevoir des sons à
haute fréquence. Bien que le défaut d’usage nous ait enlevé la capacité
consciente à connaître ou reconnaître ces stimuli, les rendant extra
perceptuels, la mémoire raciale avait verrouillé cette connaissance dans notre
inconscient. Ainsi, les segments du cortex auditif étaient simplement
inutilisés, au lieu d’être invalides. Ces zones étaient effectivement
inutilisées, mais les informations qui y étaient stockées n’étaient pas
disponibles à partir de l’esprit conscient.
Les chercheurs concluent que les stimuli auditifs extra
perceptibles empiètent sur le système
nerveux à partir de portions communiquant avec le cortex auditif qui se nourrit
d’informations seulement par l’intermédiaire de l’inconscient du sujet. Par
conséquent, les messages vocaux passaient directement dans l’inconscient, ils
n’étaient pas soumis à un contrôle de la volonté consciente du récepteur et la
conformité ne nécessitait aucune décision volontaire. Les adeptes Bene
Gesserit, bien sûr, étaient en mesure de suivre et de contrôler le trajet neuronal
et les fonctions physiques de leur corps, leur permettant ainsi d’apprendre et
de générer de tels stimuli. Par conséquent, elles pouvaient utiliser la Voix
pour imposer l’obéissance aux autres alors qu’elles étaient, elles, résistantes
à un commandement vocal.
Le
contexte
Les connaissances à partir desquelles le Bene Gesserit avait
perfectionné la Voix, semblent être tirées de deux domaines d’apprentissage
traditionnels, la physique et la psychologie. Les instruments capables de mesurer
l’activité nerveuse furent inventés autrefois, durant les premiers stades de
l’ère informatique, qui finalement avaient conduit au jihad butlérien. C’est à
ce moment-là que nos ancêtres de l’ancienne Terre avaient créés de nombreux
jouets électroniques de peu de valeur pratique. C’est sans doute leur manque de
compréhension des phénomènes physiques qui avaient provoqué la manie de mesurer
de tels évènements. Les instruments pour l’enregistrement des variations
électriques dans le système nerveux central avaient conduit à la découverte que
les ondes sonores, en dehors de la plage d’audition normale, précipitait
l’activité neuronale mesurable. Bien que l’homme primitif ait été conscient que
certains animaux pouvaient entendre des sons que les humains n’entendaient pas,
et que le mécanisme vocal humain pouvait produire des sons en dehors de la
gamme de l’audition humaine, la distinction entre l’audition et la sensibilité
nerveuse devait troubler les scientifiques. L’explication pré-butlérienne pour
l’audition était basée sur un processus mécanique-électrique qui semblait
indiquer que l’individu pouvait « entendre » un stimulus acoustique
dans la gamme reçue par l’appareil physique. Bien que la science moderne soit
allée bien au-delà de telles approximations grossières, le paradoxe « nous
entendons ce que nous ne pouvons pas entendre » n’a jamais été pleinement
expliqué jusqu’à ce que les dossiers secrets du Bene Gesserit soient découverts
par les chercheurs actuels.
Les neuroscientifiques contemporains, impliqués dans le Projet Rakis,
conviennent que le Bene Gesserit avait appris, probablement avec l’aide de
l’épice, l’existence de barrières fixes dans le contexte (populairement appelé
« champ limite de force ») de découvertes d’il y a moins d’un siècle,
par le légendaire Sin Qadrin.
L’étude de la psychologie semble avoir toujours été basée sur la théorie
que la prise de conscience superficielle n’est pas ce qui se trouve dans
l’esprit humain. Seul Muad’Dib et sa lignée avaient réussi à exploiter et
utiliser les voix intérieures, de nombreux concepts pré-Dispersion faisaient
allusion au théorème de Qadrin au sujet des obstacles fixes et du pourquoi
certains humains pouvaient apparemment puiser des souvenirs raciaux que
d’autres ignoraient. Par exemple, la réincarnation postulait qu’une âme
réapparaissait dans des corps physiques successifs, et l’expérience des vies
passées pouvait, à l’occasion, être amenée au niveau conscient. La théorie de
l’inconscient collectif supposait que les images de caractères ou d’archétypes
de personnalités, implantées dans l’esprit conscient, mais en dehors de notre
vision directe, régissaient le comportement de l’individu. Les concepts de
Chansiam se rapprochaient de l’affirmation que tous les comportements
résultaient de directives qui provenaient du modèle génétique.
Le
corps de la pensée développé par Qadrin et ses successeurs dans les nouvelles
sciences, montre clairement que les humains possèdent le potentiel pour se
rappeler les expériences et les processus de pensée de tous ceux qui les ont précédés
dans leur lignée. Les informations sont stockées dans les zones désormais
inutilisées du cortex, freinées par les limites fixes, les champs de l’esprit
de la force. Il ne fait aucun doute que c’est l’épice qui a permis en premier
au Bene Gesserit de pénétrer ces limites. L.G.
Autres références :
-
Bene
Gesserit, Archives du ;
-
Bene
Gesserit, Maison du Chapitre du ;
-
Bene
Gesserit, La bibliothèque sur Wallach IX ;
-
Bene
Gesserit, Les rangs du ;
-
Bene
Gesserit, La formation du ;
-
Pitr
Braccus, Discussion des
« Voix », dans les archives de Rakis, Etude
neurophysiologique 213 (Grumman : Tern) ;
-
Sin
Qadrin, Les obstacles fixes du cortex
cérébral, esp. (Richèse press unis de Bailey) ch. 5.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire