Tupile
Nom
traditionnellement utilisé pour ce qui était une ou plusieurs planètes ou
système stellaire ; la planète sanctuaire pour les Maisons Majeures et
Mineures vaincues, selon les termes de la Grande Convention ; c’était
aussi une base de soutien de la Guilde Spatiale.
Aux
environs de 100 av. G., trois vaisseaux de scientifiques ixiens réfugiés,
dirigés par Aurélius Venport et Norma Cevna, se posèrent sur une planète dont
l’emplacement et le nom restent encore inconnus. Des arguments solides peuvent
être avancés, permettant de situer la planète sanctuaire, établie par la Grande
Convention, sur (ou tout près de) le monde des ixiens, mais sans plus de
preuve, la question reste ouverte. Tupile jouissait apparemment d’une base
technologique avancée, avant d’être visitée par les fanatiques à la fin du
jihad butlérien. A ce moment-là, les objectifs initiaux du jihad – la
destruction de la technologie des machines fonctionnant au détriment des
valeurs humaines – avaient été remplacés par une boucherie aveugle. La
technologie de Tupile était apparemment bienveillante, son gouvernement et son
économie stables, et sa population prospère et non agressive. (La même chose
peut être dite pour les autres planètes dans le système, de nombreuses
références ne parlent pas de « Tupile » mais « des
Tupiles ».) Malheureusement pour les tupiliens, la population souffrit
beaucoup plus du jihad que d’être une base industrielle.
Les
humains furent punis et ne devaient plus utiliser aucune technologie. La
conséquence immédiate de cette anomalie fut que le matériel de Tupile resta
relativement intacte, mais il y eu une paralysie de l’activité industrielle,
jusqu’à l’arrivée d’Aurélius Venport et des ixiens.
Venport
évalua la situation et saisit l’occasion : il se présenta aux gens qui
retournaient vite à la sauvagerie, comme un sauveur investit pour restaurer
leur société. Ses ressources étaient importantes : il avait avec lui, non
seulement les fanatiques de voyages interstellaires, mais aussi des experts
dans d’autres disciplines scientifiques qui s’étaient lassées des restrictions
et du secret qu’Ix avait imposé à sa communauté scientifique. Il drapa ses exilés
auréliens dans des attributs religieux, les rebaptisant « la Société des
marins mystiques » et leur offrit une tâche divinement désignée comme un
sacerdoce.
Grâce
à ces stratagèmes, il obtint un soutien sans faille des tupiliens. Avec sa personnalité magnétique, Venport
interpréta l’histoire récente aux tupiliens en termes noirs et blancs, ils
étaient alors prêts à le croire. Ils avaient besoin de peu pour se convaincre
que les butlériens étaient le mal incarné contre lequel la société,
personnifiant le progrès humain, se déplaçait vers une résurgence dirigée par
Dieu. Le but réel de Venport – trouver un substitut pour la navigation
informatisée des vaisseaux dans l’hyperespace – était de retenir les tupiliens
du début.
Dans
les années qui suivirent, les dégâts mineurs infligés au complexe industriel de
la planète furent réparés, et les autochtones les plus brillants commencèrent à
étudier à la Société Académique, fondée pour créer une intelligentsia locale
capable de poursuivre le programme après la disparition des ixiens. Avec ses
efforts, Venport réussit en un temps remarquablement court. Les premiers
vaisseaux qui naviguèrent avec l’épice, sur l’Avènement d’or et le Norma Cevna,
qui furent construits sur Tupile et constituèrent les débuts de la flotte de la
Guilde Spatiale. La sécurité étroite (aidée par l’emplacement de Tupile sur la
frange) fut maintenue tout au long des soixante années suivantes, mais les
agents de Tupile tenaient leurs supérieurs bien informés des événements dans
l’univers humain, qui avançait rapidement vers le début de l’impérium de la
Maison Corrino.
Les intermédiaires de la Guilde se
rapprochèrent de l’Impérium en 12 av. G. Après quelques difficultés initiales
dans l’établissement de contacts fiables, la Guilde offrit des voyages
interstellaires sûrs et fiables ; elle jura une abstention absolue en
politique ; et elle adoucit son offre en révélant les propriétés
gériatriques du mélange. En retour, elle demanda à avoir le monopole total sur
le transport dans l’hyperespace et la promesse de l’Impérium de toujours
respecter le secret des Tupiles. Dans sa sagesse, l’Empereur Saudir le Grand
vit l’avantage d’une soupape de sécurité aux tensions de la structure féodale
qu’il avait si délicatement équilibré. Il espérait déjà avoir l’accord des
Grandes Maisons dont les guerres devaient être strictement réglementées en
fonction de la Grande Convention. Saudir vit la chance d’offrir une récompense
tangible pour montrer la conformité – la création d’un refuge pour les Maisons
vaincues, un sanctuaire où les survivants seraient protégés contre les menaces
d’extermination. Une fois que la décision de victoire ou de défaite était
proclamée, les signataires de la convention étaient tenus de mettre fin aux
hostilités, et l’Empereur avait vu dans la Guilde un moyen d’assurer la
conformité. Seule la Guilde, par sa présence dans l’hyperespace, pouvait
maintenir le secret et garantir le caractère sacré d’un tel havre de paix, mais
seulement si elle obtenait le monopole qu’elle demandait : la contreproposition
faite à la Guilde offrait le monopole en échange de l’entretien du sanctuaire,
et la Guilde accepta.
L’hypothèse
que ce sanctuaire existait dans ou près du système tupilien repose sur deux
arguments. Le premier est que la Guilde avait fréquemment utilisé des
informations erronées comme tactique : l’exemple classique fut que la
Guilde divulgua que le mélange était un produit qui prolongeait la vie, pour
détourner l’attention sur le fait qu’elle utilisait l’épice pour la navigation.
Si la Guilde avait utilisé un stratagème similaire après la Convention, elle
aurait pu juger que le dernier lieu que l’on soupçonnerait d’être le havre
était au sein de leur propre système, tout comme personne ne se serait attendu
qu’elle révèle sa dépendance à l’épice. Le second argument est
stratégique : si la Guilde était proche des Maison vaincues, elle pouvait
les surveiller et les protéger d’eux-mêmes et des autres. La Maison qui
subissait une défaite, même forcée, même
si elle avait le transport, ne pouvait pas s’aventurer dans l’espace avec des
désirs de vengeance alors que la Guilde patrouillait dans la région. Les
vaisseaux de reconnaissance de la Guilde pouvaient donc garder le sanctuaire et
Tupile en même temps. Ajouté à cela la disparition dans l’histoire de ces
quelques Maisons, alors qu’elles avaient trouvé refuge sur Tupile, et
l’argument prend un poids considérable.
Un
commentaire qui mérite d’être répandu est que Tupile ou les Tupiles, ne furent
jamais reconnus comme étant un simple système d’étoiles. La richesse des agents
et des facteurs de la Guilde suggère qu’ils avaient découvert de nombreux
mondes peuplés, et de nombreux mondes suggèrent plus d’une étoile. Alors, par
déduction, on peut penser que tout un secteur pouvait avoir été, plus ou moins,
sous le contrôle et l’exploitation de la Guilde, au fur et à mesure qu’elle
grandissait. Garder une région secrète de cette taille, n’était pas impossible,
comme d’autres réalités le prouvent (par exemple le Tleilax). La Guilde
Spatiale devait avoir une grande latitude pour désigner telle ou telle planète
comme Tupile. Si quelqu’un pouvait avoir connaissance sur la vérité de la
situation, c’était bien l’Empereur Leto II, et s’il avait eu connaissance de
Tupile, cela aurait été inscrit dans les manuscrits de Rakis. S.T.
Autres références :
-
Guilde
Spatiale, Les fondations de la ;
-
Guilde
Spatiale, Les opérations de la ;
-
Venport,
Aurélius ;
-
Cevna,
Norma.
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