Ix
La
neuvième planète du système Eridani A, connue avant le jihad butlérien sous le
nom de Komos ; son diamètre à l’équateur est de 40.000 km, la superficie
des terres est de 50%, les lacs d’eau douce couvrent 10ù, les océans salés 40ù
et la glace aux pôles est très restreinte ; la température annuelle
moyenne est de 22°, la moyenne la plus basse est de 2° et la moyenne la plus
élevée est de 34°. L’assiette au sol est exceptionnellement profonde : 5
à8 mètres en moyenne. La pluviométrie moyenne annuelle est de un mètre. La
planète est idéale pour la production de cultures de céréales sur une grande
partie de sa surface ; les sections sèches sont aptes à recevoir de grands
troupeaux d’animaux de pâturage. La production annuelle est estimée dépasser
les cent milliards de boisseaux de différents grains ; le bétail est de
200.000 têtes par an. Après le jihad butlérien, Ix devint la source secrète des
technologies sophistiquées.
Avant la Grande Révolte, la planète Komos était une province de son
voisin, Richèse, qui nommait un gouverneur planétaire, ou
« Exarque », selon une règle laissée à la discrétion du gouverneur de
la Maison. L’Exarque recevait une petite garnison, mais la domination de Komos
ne dépendait pas de la force militaire réelle. Au contraire, Richèse contrôlait
Komos par la menace de la force : la population de Richèse était de près
de 500 millions d’habitants et leur armée était plus importante que la
population totale de Komos. Richèse interdisait les vaisseaux spatiaux sur
Komos, tout en maintenant une importante armée (numériquement parlant) pour ses
propres besoins.
L’Exarque était chargé de quelques responsabilités, mais celles-ci étaient
spécifiques :
1.
Assurer
le tribut
2.
Maintenir
la paix.
L’ordre de ces charges, énoncées par le gouverneur de Richèse, excluait
toutes les autres priorités ; rien n’était plus important que le travail
du grain et le bétail sur Komos. Puisque Richèse ne produisait aucune denrée
alimentaire, l’existence de la population dépendait de la générosité des
Provinces.
Au-delà de l’office de l’Exarque, la planète était divisée en dix
districts administratifs dont les chefs bureaucratiques étaient appelés des
« Légistos ». Chaque légisto était choisit parmi la population de la
circonscription qu’il administrait. Sa principale responsabilité était de
fournir au gouvernement central de Pylos, la ville-capitale de Komos, des
estimations précises des récoltes de sa région chaque année, et de superviser
la collecte des tribus sur lesdites récoltes.
L’emprise de la domination de Richèse sur Komos était lâche. Il n’y
avait aucune tentative pour appliquer le système juridique de Richèse sur
Komos, la religion ou la langue n’étaient pas imposées aux komans. A
l’exception de la collecte du tribut, Komos était livrée presque entièrement à
elle-même. Les citoyens de Richèse, lorsqu’ils pensaient à Komos, ils
considéraient leur exploitation de la planète sur des êtres doux et bienveillants.
S’il est vrai que le contrôle de Komos était beaucoup moins impitoyable qu’il
aurait pu être, la population de Komos ne considérait pas leurs suzerains comme
bienveillants. En fait, sans la contrainte que Richèse exerçait dans ses
relations avec sa Province, la révolte qui a finalement vaincu Richèse aurait
probablement eu lieu plus tôt.
Mais la présence limitée de Richèse dans la vie des komans contribua à
rendre le fardeau de leur servitude plus supportable. La majorité de la
population n’avait aucun contact, quel qu’il soit, avec le gouvernement de
Richèse, à moins qu’elle n’accompagne les convois du tribut dans l’une des
capitales de district après la révolte. Même lors de la collecte du tribut, la
majorité de la population restait à la maison, dans les ranches ou les fermes.
Les komans étaient obstinément ruraux.
Le
seul état que connaissaient les komans, était Richèse, ils n’en connaissaient
aucun autre. L’unité politique la plus importante sur Komos était également le
chef du groupe social : la famille.
Les komans considéraient la famille comme une entité organique. Elle
devait être soignée de la même manière qu’ils s’occupaient de leurs bêtes ou
cultivaient leurs terres. Les adultes et leurs ancêtres fournissaient les
ressources sur lesquelles l’avenir de la famille se créait, et cet avenir
affectait la forme et la vie de leurs enfants. Les pères conservaient le
contrôle de la vie de leur progéniture durant toute leur vie ; quand un
père mourait, chacun de ses fils adultes, qu’il soit marié ou pas, devenait une
personne totalement indépendante pour la première fois.
Les femmes sur Komos, bien qu’elles ne jouissaient d’aucun statut
juridique, car elles ne pouvaient pas comparaître devant une cour de justice ou
hériter sans la nomination d’un tuteur possédaient, néanmoins, une grande
puissance au sein de la famille et de la société dans son ensemble. Etant donné
que la religion de Komos était contrôlée par les Prêtresses, la vie religieuse
de la famille était aux mains de l’épouse du père. Tout comme tous les mâles
espéraient être à la tête de leur propre famille un jour, chaque jeune femme
espérait guider le bien-être sacré de sa famille.
La
seule autre entité sociale digne d’être mentionnée est la tribu. Les membres
d’une tribu remontaient leur ascendance à un ancêtre mâle commun. Ils
partageaient certaines pratiques religieuses et un lieu de sépulture commun.
Les rites religieux, de la naissance à la mort, étaient centrés sur
l’adoration de la Déesse Kubebe. Elle était une déesse-mère, considérée comme
la source de toute vie animale et végétale. Elle avait en commun avec des
religions similaires, le fait que ses disciples croyaient que chaque année, le
monde mourait à la suite de l’absence de leur déesse.
Alors que les explications pour ce départ pouvaient varier d’une
religion à l’autre, le résultat était constant : « la mort du
monde ». Cette mort expliquait le passage des saisons et l’infertilité de
l’automne et de l’hiver.
Naturellement, les komans savaient que ces croyances ne pouvaient pas se
concilier avec les faits astronomiques de leur système d’étoile. Les histoires
étaient considérées comme ayant une signification en ce qui concernait les
actions de leur divinité. Si Kubebe choisissait de créer l’hiver par la
révolution de leur planète autour de leur étoile, qu’il en soit ainsi – si elle
le désirait, elle pouvait aussi décider de se changer en hiver, là, maintenant,
plutôt que de se transformer en printemps. Que pouvait signifier changer le
cours de l’orbite de la planète, et elle ne le pouvait pas – qui sait ?
Comme l’absence de Kubebe tuait leur planète, seul son retour pouvait la
ressusciter. Pour s’assurer du retour, les rituels les plus sérieux de deuil,
le nettoyage, la redynamisation, et enfin la réjouissance, devinrent un cycle
annuel. Ces rites étaient dirigés par la Prêtresse d’une tribu qui était
considérée comme le lien entre la déesse et les komans.
Les Prêtresses étaient formées dans plusieurs centres de formation
primaire, mais une seule école de niveau supérieur délivrait le diplôme de
Prêtresse Là, elles avaient une introduction sur la formation du Bene Gesserit.
Toutes les Prêtresses étaient qualifiées pour être au moins des membres de
l’Ordre ; il est probable que les Prêtresses en chef étaient toutes des
Révérendes Mères.
Compte tenu de leur rôle vital dans l’histoire sociale de Komos, il
n’est pas surprenant que les Prêtresses de Kubebe aient joué un rôle essentiel
dans le jihad Butlérien, la Grande Révolte commencée en 200 av.G. (voir Jihad
butlérien et Jehanne Butler). Après des siècles d’une existence bucolique sous
le joug de Richèse, la population de Komos se réveilla et, presque à
l’unanimité, se rendit sur Richèse comme une armée conquérante.
En
198 av.G., avec le jihad qui quittait Richèse pour les confins de la galaxie,
Jehanne Butler ordonna que les richèsiens qui n’avaient pas choisit de
rejoindre sa croisade, soient transportés sur Komos, alors presque déserte.
Puisque la technologie de production agricole de Komos n’avait été informatisée
qu’à un niveau très élémentaire, elle n’avait pas été détruite dans les
premières étapes de la Grande Révolte. La survie de ces machines, ainsi que la
fécondité étonnante de la planète, permit à beaucoup de nouveaux colons de
survivre. Un nombre important de techniciens et de mécaniciens de Richèse qui
avaient survécu à la guerre, choisirent de rester en arrière, sur Komos. La
plupart de ces hommes et femmes, qui étaient capables de penser et d’agir par
eux-mêmes, vécurent et servirent de base à la nouvelle population de Komos.
Ainsi commença la transition entre la Komos agraire et l’Ix hautement
technologique.
Cette population possédait deux grands avantages. Tout d’abord la
position d’Eridani A, dans les mondes habités, fut un grand avantage. Le
système était curieusement isolé dans la galaxie, et se trouvait aussi sur les
franges du peuplement humain. Les ravages du Jihad, particulièrement sévères
dans le secteur d’Eridani A l’avait conduit à un isolement encore plus grand.
En effet, pendant plusieurs siècles après le jihad, les habitants de Komos
furent coupés de tout contact avec le reste de l’humanité. Au début, cet isolement
fut volontaire ; après cela, ce fut un choix. En second lieu, la richesse
immédiate du vaste développement agricole de Komos avait produit une vie de
facilité pour les habitants qui avaient donc du temps libre pour penser et
expérimenter.
Les techniciens et les mécaniciens réinstallés sur Richèse, se
tournèrent naturellement vers la technologie et les machines, comme un moyen
d’occuper leur temps, en prenant bien soin d’éviter le développement du
contrôle de la population par les machines. Il y eu une certaine résistance
pour cette technologie, au début, mais les décennies qui s’écoulèrent et
l’isolement de la planète dans un coin oublié de l’univers, permirent de pendre
des mesures décisives quant à la renaissance d’une technologie vraiment sophistiquée.
En
l’an 110 av.G., Aurélius Venport et Norma Cevna furent des pionniers dans le
domaine des voyages interstellaires, ils allèrent au-delà des capacités de la
nouvelle technologie, et ils furent donc obligés, à contrecœur, de diriger
leurs recherches d’ailleurs. Maoins d’un siècle après leur départ, les
richesses de Komos, désormais appelée Ix par ses habitants – dérivé d’un ancien
système de calcul qui identifiait le symbole IX comme étant le chiffre 9 –
avaient combiné les avantages des meilleurs travaux scientifiques menés dans un
univers dévasté, sur le plan technologique, pour faire de la planète quelque
chose d’unique. En effet, Ix était devenue un centre de recherches
scientifiques. Une extrême diligence fut exercée pour maintenir l’apparence d’un
monde bucolique consacré à l’agriculture. Les centres de tous les scientifiques
et les quelques complexes de fabrication autorisés furent cachés sous terre.
Au-dessus du sol, tout ce que l’on voyait était la vie des agriculteurs et des
éleveurs.
En
25 av. G les ixiens commencèrent à s’aventurer dans les mondes sédentarisés.
Leurs déplacements étaient uniquement exploratoires, afin de juger de l’état de
la civilisation dans le reste de la société humaine et de vérifier s’il y avait
une menace contre leur anonymat. La possibilité d’une commercialisation des
éléments technologiques fut discutée, mais elle fut fermement rejetée lorsque
la profondeur des sentiments au sujet du jihad et des machines informatiques
fut déterminée.
L’isolement volontaire d’Ix se maintint jusqu’au premier siècle de
l’établissement de la Maison Corrino. Une fois que l’imperium fut crée et que
la Guilde ait rendu les voyages dans l’espace d’une utilisation courante, la
situation d’Ix changea. Il devint évident, qu’avec le temps, le système
attirerait l’attention d’une société expansionniste transportée à travers les
étoiles par la Guilde : une fois que les machines seraient découvertes,
comme elles le seraient inévitablement, les ixiens seraient détruits. Afin
d’éviter l’anéantissement, les ixiens firent le premier pas. Avec une attention
qui n’eut d’égal que le premier contact de la Guilde avec la Maison Impériale,
les ixiens envoyèrent un ambassadeur à Saudir I, en 55.
Une fois que le choc de la nouvelle fut assimilé, les possibilités
qu’offrait la situation devinrent évidentes. Si une source contrôlée de
technologie était disponible pour la Maison Impériale, la Guilde et les Grandes
Maisons, cela pouvait avoir les avantages des machines sans leurs dangers pour
le système socio-politique. Toute autre solution, comme la prise de contrôle
d’Ix par l’un des pouvoirs de l’imperium. Un accord fut conclu : Ix
resterait isolée ; la Guilde pouvait s’assurer qu’aucun visiteur non
autorisé n’atteigne le système d’Eridani A. Les ixiens continuaient d’exploiter
Richèse et Richèse devint le centre de fabrication d’Ix. Les intérêts de toutes
les parties furent assurés par des concessions équilibrées, typiques de
l’impérium. Cet état continua tout au
long des millénaires de la domination de la Maison Corrino.
Après la défaite de la maison Corrino par les Atréides, et l’ascension
ultérieure de Leto II, Ix changea peu, sauf qu’elle devint de plus en plus
publique. Au cours des derniers siècles du règne de Leto, la politique de
l’Empereur à l’égard d’Ix subit de subtils mais cohérents changements. Leto
cessa d'appliquer strictement l’interdiction contre les machines pensantes et
commença même à utiliser lui-même certains produits ixiens, ce qui aurait été
un anathème dans les premières années de son règne. Ix eut aussi l’autorisation
tacite pour commencer les recherches et l’expérimentation avec des machines qui
avaient le potentiel pour remplacer les Navigateurs de la Guilde. Les
scientifiques d’Ix croyaient que Leto n’était pas au courant de leurs progrès
sur ces constructions ; Mais en fait, il les aidait clandestinement en
leur fournissant certains minerais nécessaires et les alliages, par le biais de
canaux privés que les ixiens croyaient être leurs propres découvertes.
L’attitude de Leto envers Ix était au moins aussi ambiguë que celle des
autres puissances autorisées par Leto. Toute la question du maintien d’une
puissante civilisation interstellaire sans l’utilisation d’ordinateurs ou
autres machines pensantes, troubla l’humanité depuis l’époque du jihad
butlérien, quelle que soit la solution ultime au problème, l’une des plus
grandes ironies de l’histoire résida surement dans le fait que, la planète
avait conçu l’anti-machine du jihad, donna naissance à la technologie d’Ix.
E.M.
Autres références :
-
Jihad
butlérien ;
-
L’imperium, les
habitudes féodales, RC neltan, l’identité des planètes Komos et Ix à la
lumière du Trésor de Rakis (Jeremy : Lothat).
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