Jacurutu
Un légendaire sietch, déclaré tabou par les
fremen de la génération d’avant le début de la transformation écologique de
Kynes. Jacurutu était, du temps de la Régence Impériale d’Alia, devenu un
mythe, son existence historique réelle, doublé de son nom invoqué comme une
terrible leçon de chose dans la discipline de la conservation de l’eau,
imprégnaient la société fremen.
Le sietch Jacurutu fut habité par une tribu
appelée les Iduali, « Insectes d’eau ». On l’appelait ainsi parce que
ses membres n’hésitaient pas à voler l’eau des autres fremen – le plus odieux
des crimes de droit, qui menaçait non seulement la survie de l’individu, mais
celle de la tribu et, en fin de compte, celle des fremen en tant que peuple.
Pour eux, c’était « adenb alaguil gual quibir » - le premier et le
plus grand pêché. La gravité du crime était directement proportionnelle à la
rareté de l’humidité sur le monde rude d’Arrakis. Cette rareté peut facilement
être sous-estimée. Pour l’apprécier, il faut comprendre ce que Jacurutu représentait
dans les mythes fremen : la trahison ultime.
Les réponses multiples des fremen, à la
rareté de l’eau, sont bien documentées. La conservation de l’eau était au cœur
de la culture fremen – le centre de leurs lois, le rituel, les obligations
sociales et les aspirations religieuses. Aucun aspect de la vie des fremen
n’était affecté par ces derniers. Pour les fremen, l’eau était la vie. Par
leurs crimes, les Iduali de Jacurutu violaient les valeurs fremen à tous les
niveaux. La gravité de la transgression était, bien sûr, aggravée par le fait
que les Iduali étaient également des fremen.
Selon la légende, Jacurutu avait et agressé
et son peuple anéanti, par l’alliance générale des tribus fremen. Par la suite,
les Iduali furent chassés et leur sietch fut déclaré tabou. C’est sans doute à
cause d’une certaine psychologie fremen que seuls les habitants de Jacurutu
furent détruits, alors que les pièges-à-vent et autres appareils utilisés pour
la collecte et le stockage de l’eau restèrent intacts.
Au cours de la lutte pour le pouvoir qui
précéda l’avènement de Leto II sur le trône impérial, il devint évident que
Jacurutu n’était pas un mythe et que les « insectes d’eau » n’avaient
pas été complètement anéantis. Bien que dispersés, le reste des Iduali s’étaient
regroupés après de nombreuses années et ils devinrent des passeurs de mélange
et de vers des sables dans des expéditions hors-monde. Avec la fausse fierté
des gens justement persécutés, ils jurèrent vengeance à tous ceux qui n’étaient
pas des Réprouvés. Tous ceux qui avaient le malheur de découvrir leurs
sanctuaires étaient assassinés et leurs corps envoyés au distille de mort. Ces
sanctuaires se trouvaient à deux endroits : Jacurutu lui-même, alors connu
sous le nom de Fondak – un lieu de « passeurs » à la localisation
incertaine ; et Shuloch. Tous les deux jouissaient d’une certaine sécurité
– Jacurutu, parce que c’était un lieu tabou ; Shuloch, parce que, comme un
autre sietch mentionné dans l’histoire, son existence réelle était sujet à caution
et sa localisation inconnue.
Jacurutu émergea du mythe pour retrouver une
place dans l’histoire contemporaine pour deux raisons, durant les derniers
jours de la Régence Impériale. On découvrit que Muad’Dib, Paul Atréides
aveugle, avait trouvé le sanctuaire. Et Leto II, fils de Muad’Dib avait subi le
terrible jugement pour possession.
Muad’Dib et les réprouvés de Fondak fondèrent
une alliance contre nature. Paul Atréides, aveugle, était partit dans le désert
pour y mourir, du moins en apparence, mais il réapparu comme le Prêcheur, dont
les sermons avaient pour but de purifier la religion fanatique fondée sur son
propre mythe et que, plus tard, Alia et son clergé transforma en un instrument
cynique du pouvoir politique. Lorsqu’il arriva à Fondak/Jacurutu, Paul était
presque un homme brisé. Les Réprouvés reconnurent sa valeur et lui permirent de
rester en vie dans l’espoir de l’affaiblir d’avantage et de l’utiliser comme un
instrument de vengeance. Paul, comme les Réprouvés, étaient des rebelles contre
le gouvernement impérial et Jacurutu, Paul encouragea le trafic illégal de vers
des sables vers des climats désertiques similaires, dans l’espoir qu’ils se
développeraient et casseraient le monopole d’Alia sur l’épice. Mais, selon ses
propres termes, Paul « ne leur donna jamais une seule de ses
visions » qu’ils auraient pu utiliser pour leurs propres desseins.
Pourtant, en tant que Prêcheur, il avait besoin d’un refuge, et seul Jacurutu
pouvait lui offrir ce lieu.
Leto II, selon ses propres visions, se rendit
à Jacurutu, à la recherche de son père. Il trouva Gurney Halleck qui, sur ordre
de Dame Jessica liguée avec le Bene Gesserit, le força à se soumettre au
jugement de Possession par administration de surdoses d’essence d’épice. Leto
survécut à l’épreuve et, ironiquement, ce fut le jugement lui-même qui lui
ouvrit la voie du Sentier d’Or. Par la maîtrise de ses voix intérieures, Leto
fut en mesure de passer à l’étape suivante sur le Sentier, fusionnant avec un
ver des sables pour devenir l’incarnation humaine de Shai-Hulud et porter dans
sa conscience le spectre entier de l’histoire humaine. M.T.
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