vendredi 8 juillet 2016

Impérium, Les modèles féodaux de l’


Impérium, Les modèles féodaux de l’

  Alors que les détails précis des forces et des relations entre les plus puissants de l’Empire, à savoir, l’Empereur, les Grandes Maisons et le Maisons Mineures, le Landsraad et la Guilde, attendaient l’achèvement des traductions des documents trouvés dans le trésor de Rakis, la féodalité fondamentale de l’ancien Empire fut établi en dehors de tout doute. La féodalité – un système politique souvent considéré, aujourd’hui, comme primitif – était, dans le passé, considéré comme une façon de mieux gouverner un tel Empire de planètes très dispersées – chacune avec la possibilité d’être autonome tout en conservant ses caractéristiques uniques – et une frontière sans cesse en expansion avec de nouvelles planètes. Pour un Empire qui ne disposait pas de l’évolution technologique nécessaire pour neutraliser efficacement les distances et les différences entre ces planètes, seul le féodalisme était la bonne combinaison de stabilité et de flexibilité, de centralisation et de décentralisation, pour permettre de gouverner un tel système. Malgré cela, l’Empire féodal nécessitait le plus délicat équilibre des forces, de solides loyautés et des responsabilités, pour se maintenir. Le pouvoir politique, la civilisation elle-même, reposait sur un trépied composé de l’Empereur et ses vassaux, leurs moyens de communication et de contact – la Guilde.

  Tous les pouvoirs étaient centralisés en la personne de l’Empereur Paddishah, qui possédait, sous ce titre, l’ensemble de l’Empire. Dans la pratique, le terme « Empereur Padishah » désignait la tête de la Maison Corrino, qui avait établi son ascendant, après la Bataille de Corrin en 88 av.G., comme Maison Impériale ; à la chute de Shaddam IV, une Régence fut mise en place en 10196 – période ininterrompue jusqu’en 10284 (pour le sort de l’Empire, voir Maison Atréides).

  Bien que la Maison Corrino ait pu affirmer qu’elle régnait sur la galaxie, elle régnait directement sur une infime partie de cette galaxie – plus particulièrement sur Kaitain, le siège de la Cour Impériale, et Salusa Secundus, le monde-mère de la Maison Corrino, transformé en planète-prison Impériale. Le reste de la galaxie fut donné en fiefs aux Maisons Majeures qui pouvaient posséder une ou plusieurs planètes, ou un système planétaire, qu’elles contrôlaient au nom de l’Empereur. Ces fiefs étaient normalement accordés à perpétuité, à une Grande Maison, mais ils pouvaient tomber en déshérence par l’Empereur, par défaut d’héritier d’une Maison (une circonstance qui résultait plus d’une contrainte à l’exil que d’un réel défaut du à la génétique), ou lorsque l’Empereur déclarait la forfaiture du fief en raison de l’échec d’une Maison à remplir ses obligations féodales. Ces forfaitures de fiefs dirigées contre l’autorité impériale étaient toutefois, relativement rares, sauf lorsque ces fiefs détenaient des richesses exceptionnelles et/ou un pouvoir politique, comme Arrakis (documents écrits par Omar Bruus, L’histoire politique de Dune, (Fides : Malte)) 

  La règle de l’octroi d’un fief à une Maison Majeure comportait une protection impériale contre les violations de la Grande Convention dans les litiges entre Maisons et contre les menaces (possibles mais jamais vues) d’invasions par des adversaires extragalactiques, non humains. Un fief impérial garantissait également le statut de chef au titulaire de la Maison Majeure et lui donnait aussi un siège au Landsraad, une adhésion (bien que pas nécessairement à un poste d’administrateur) au CHOM, et des privilèges d’expédition auprès de la Guilde (cela dépendait de l’approbation de la Guilde) et l’absence d’ingérence impériale directe. Les interférences indirectes, sous forme d’espionnage, de « visites » non officielles de dignitaires, et même de sabotage, étaient constantes et attendues (comme l’indique Zhuurazh Nimkii dans J’ai vécu trois vies : mémoires d’un agent double, (Zimaona ; Zinat)). L’octroie d’un fief planétaire, sans cette immunité, donnait au titulaire un « quasi » fief dans lequel le pouvoir gouvernemental était partagé avec un Caïd des sardaukars impériaux – un arrangement considéré comme éminemment insatisfaisant par les Grandes Maisons.

  En contrepartie, le bénéficiaire d’un fief planétaire acceptait le titre de « vassal » et déclarait allégeance à l’Empereur Padishah et à ses descendants lors d’un serment public ; il s’engageait à verser une dîme annuelle sur tous les bénéfices du fief, et également à fournir des hommes pour les forces impériales, celles-ci s’élevant à pas moins d’un dixième de tous les appelés au service militaire pour les armées planétaires. En outre, diverses « occasions et aides » féodales furent attachées au système au fil des ans et furent considérées comme inviolables par une longue habitude. Celles-ci incluaient le paiement essentiel des droits de succession du lors de la mort d’un vassal et l’acceptation d’un fief par l’héritier légal de ce vassal ; à « l’occasion » d’un mariage, l’héritière légale devait payer pour choisir son propre mari (en pratique, une simple taxe de mariage, mais qui était prise très au sérieux par l’impérium, comme en témoigne la jurisprudence de Dame Angelica Hagal contre l’Imperium (archives du Landsraad 9183), lorsque le Conseil Supérieur de Landsraad jugea que « le mariage entre les membres de Maisons Majeures ne pouvait pas être interprété autrement que comme une fusion politique et économique et en tant que telle, dépendait directement de la juridiction de Notre Sublime Empereur Padishah lui-même » ; et – par-dessus tout – le droit d’hospitalité ou droit de gite, qui était redouté par toutes les Maisons Majeures car pour divertir l’Empereur dans le style auquel il était habitué, peu avaient les finances nécessaires, sauf les Maisons les plus riches. Heureusement, peu d’Empereurs utilisèrent ce droit  de manière inconsidérée.  En effet, le dernier Empereur à avoir usé de ce droit lors d’une tournée d’inspection à travers son Empire, Corrin XXII (9235-9294) occasionna pas moins de 143 émeutes dues à la famine sur les 17 planètes qu’il visita, des dizaines de lettres de protestations furent présentées devant le Landsraad et quatre révolutions aboutirent (rapidement anéanties par son successeur Ezhar X), avant qu’il ne succombe au chaumes lors d’une visite sur Bolchef (voir Le dernier banquet, par Lors Karden (Yorba : Rose)).

  La féodalité impériale différait des systèmes féodaux historiques sur un point très important, le respect : l’Empereur Padishah ne s’appuyait pas sur ses vassaux pour avoir des soldats. Certes, il exigeait d’eux une levée de troupe en soutien. Ces troupes servaient à deux fonctions : comme façon factice pour couvrir la véritable source des sardaukars (Salusa Secundus), ainsi que comme chair à canon pour la formation des légions impériales. Ces troupes n’étaient pas utilisées au combat réel. Dans de tels cas, l’Empereur faisait appel aux sardaukars qui, à leur apogée, équivalaient, chacun, à dix conscrits ordinaires au Landsraad. Ce fait, combiné avec la connaissance qu’avait la Maison Corrino des armes et atomiques, prouvaient que la Maison impériale pouvait égaler les forces de toutes les Grandes Maisons ; et les stocks de mélange de la Maison Corrino, une richesse presque illimitée, donnait à l’Empereur Padishah, le pouvoir de faire appliquer ses décisions sur le champ, sans avoir à attendre les autorisations de quelques instances chargées de l’application des lois.

  Cette autorité et la richesse donnaient aussi à la Cour impériale (et à sa bureaucratie), une splendeur et des solaris qui grandissaient d’année en année. Le Palais impérial sur Kaitain abritait non seulement l’Empereur et sa famille proche de la Maison Corrino, les serviteurs, gardes du corps et esclaves, mais aussi les esclaves du harem de l’Empereur avec sa crèche attenante pour la progéniture de la communauté des concubines et, à un supérieur, les quartiers des visiteurs aristocratiques, ainsi que le personnel toléré, comme les costumiers, les chargés de pétitions, les coursiers diplomatiques et autres. Les gens de moindre importance attendaient dehors. Tous, cependant, imploraient l’autorisation d’entrer dans le selamlik impérial, pour pouvoir franchir les portes de plastacier et de marbre, sous les arcades où la légende impériale était sculptée, « Le droit est la science ultime », passer les bannières capturées des Grandes Maisons vaincues, se tenir à six pieds du Trône du Lion d’Or, en présence, enfin, du pouvoir lui-même. La grande salle d’audience était bondée de gardes du corps impériaux, de courtisans, noukkers, pages, esclaves, parasites, qui ne formaient qu’une fraction de ceux qui réclamaient le droit d’entrer ; les audiences semblaient sans fin, mais ne recevaient que quelques pétitionnaires sur les nombreuses personnes qui attendaient. L’Empereur, vêtu de l’uniforme gris des sardaukars avec seulement le plumet impérial sur la tête pour indiquer sa position – il indiquait, si tel rappel était toutefois nécessaire, exactement là où le pouvoir impérial se trouvait – écoutait chaque pétitionnaire qui déclinait son nom et exposait son affaire en termes pratiquement identiques, les formules étaient établies par l’usage antique : « Moi, un Duc d’une Grande Maison, un parent impérial, donne ma parole de cautionnement en vertu de la Convention… »

  A quelques exceptions près, les membres de la famille impériale n’assistaient pas aux innombrables événements sociaux qui donnaient à la Cour sa réputation de splendeur étincelante. Il n’est pas vrai que (à l’exception peut-être de la Cour de Chalic I, 8216-8225) derrière la façade publique, la vie de la Cour sur Kaitain n’était qu’orgies perpétuelles, fêtes, beuveries et combats. Les journaux privés et les revues de la Maison Royale, encore en cours de traduction, indiquent que les fonctions impériales, et non les privilèges avaient cours sur Kaitain.

  Ces tâches comprenaient non seulement l’administration des planètes impériales et la gestion des redevances féodales, les obligations et les dîmes, mais également le fonctionnement quotidien des divers départements et ministères. Il fallait assister au recensement impérial tous les dix ans (qui nécessitait sa propre bureaucratie : aucun autre bureau n’était censé connaître le nombre exact de mondes sous la domination impériale, et le recensement se préoccupait des personnes) ; le dictionnaire impérial, un dossier uniquement rédigé en galach, mais qui nécessitait une révision et une mise à jour constante ; les contres de recherche en écologie, botanique et zoologie (sous contrôle strict pour limiter l’avance technologique) ; sans oublier l’agence de renseignements impériale, dont les dossiers disponibles résistent, à ce jour, à tous décryptages. La journée de l’Empereur, à l’exclusion des interventions publiques, consistait en une série de rapports et de conférences exigeant les services d’une batterie d’aides et de secrétaires-mentats.

  Les tribunaux régionaux et planétaires des grandes Maisons avaient tendance à singer les coutumes et les habitudes de la Maison Impériale. Les Ducs et Barons portaient de pompeux costumes, accordaient des audiences et écoutaient les doléances partout dans la galaxie, en imitant leur Sublime suzerain. La plupart des Grandes Maisons, en effet, accordaient des sub-fiefs à leurs propres vassaux, seigneurs de Maisons Mineures, dans un double effort pour (a) accroître leur prestige en créant des vassaux personnels, et (b) réduire leur travail personnel et les dépenses nécessaires au gouvernement d’une planète. Ce processus de sous-inféodation pouvait se poursuivre avec les Maisons Mineures qui octroyaient des sub-fiefs à d’autres Maisons Mineures ou à des particuliers (ou même, dans des cas extraordinaires, à des Maisons Majeures pauvres), jusqu’à ce qu’une bureaucratie écrasante devienne nécessaire uniquement pour démêler qui devait quoi et à qui. La chute de certaines Grandes Maisons, devenues des Maisons Mineures (entrainant la perte de leur représentation au Landsraad, de leur privilèges de transport par la Guilde et de leur adhésion à la CHOM) faisait remonter directement à la Maison enchevêtrée dans embroglio de layautés conflictuelles et d’obligations (voir E. Alaynbat, La chute de la Maison Hiirak, (Grumman : Lodni), pour une anamnèse détaillée et intéressante). Une astuce utilisée par les Maisons Mineures pas trop scrupuleuses, que ce processus de sous-inféodation pour élever leur Maison au statut de Maison Majeure, et bon nombres d’intrigues et de complots planétaires mineurs étaient de cette même nature.

  Le siridar-seigneur et la Dame de la planète étaient censés être plus que de simples figures politiques comme les gouverneurs planétaires, ils étaient comme les pères et mères de substitution de leur peuple. Ainsi, en plus d’assurer la paix et la prospérité, ils définissaient et appliquaient certaines normes sociales, les modèles de courtoisie en quelque sorte, parmi la population. Dans la pratique cette obligation devint l’application de la main de fer dans un gant de velours, du système de castes des Faufreluches : « Une place pour chaque homme, et chaque homme à sa place ». Une strictes hiérarchie des privilèges sociaux et du rang qui prévalu tout au long de l’Empire, et chaque membre de la société prenait soin de conserver sa place de choix contre les ordres inférieurs, de l’Empereur lui-même vers le bas, à travers les Maisons, les commerçants, artisans et affranchis, péons, serviteurs et esclaves. La mobilité dans les rangs était théoriquement impossible, car l’état d’une personne était déterminé à la naissance, par le rang de la famille et les possibilités d’éducation ouverte à la descendance de cette famille. La politique officielle décourageait les aspirations à l’ascension sociale. Pourtant, les routes étaient ouvertes à ceux qui étaient assez gourmands (ou assez fous) pour s’y risquer.

  Pour preuve, la capacité potentielle des mentats, ou l’intelligence couplée à la volonté qui permettaient à une conscience pyrétique d’opter pour une vie bourgeoise, soit par le biais du conditionnement de l’école Suk, soit, de manière détournée (et en toute sécurité), grâce à une formation renégate aux mains de l’imagination.

  Psychologiquement plus sur, mais encore physiquement dangereux, l’itinéraire le plus courant pour les classes inférieures était de passer par les carrières militaires. Il n’est pas vrai, comme la rumeur l’affirmait, qu’un jeune homme entreprenant pouvait, par le biais de prouesses et de bravoure, faire son chemin dans le corps d’élite des sardaukars, bien que beaucoup aient essayé alors qu’ils avaient été enrôlés lors des levées de soutien de l’Empereur. Mais un homme pouvait gravir de nombreux rangs dans une armée planétaire pour devenir commandant, général, ou même Maître-assassin (voir par exemple, Juniper Atreo, éd., Le journal d’un assassin, une biographie de Gurney Halleck, Etudes d’Arrakis 25 (Grumman : les mondes unis), collection de dossiers trouvés dans la Grande Bibliothèque sur Caladan).

  La troisième voie permettant de gravir la hiérarchie des Faufreluches était, comme on peut s’y attendre, la voie financière. Avec les nouvelles planètes, les nouveaux produits et l’ouverture des exportations, il était possible pour les hommes d’affaires légitimes et leurs cousins illégitimes – les contrebandiers – de faire fortune dans le commerce : cette richesse pouvait servir à acheter des titres ou des Maisons Mineures (et même une Maison Majeure), un statut, par le biais de négociations discrètes dans des quartiers appropriés. L’accusation de Noble sac-à-main – signifiait que les titres étaient sortis de sa poche – était l’une des insultes les plus meurtrières de l’Impérium, pourtant les sources montrent que cela pouvait être attribué aux Harkonnen qui avaient acquis leur fortune de cette façon.

  Parfois des populations entières vivaient en dehors du système des Faufreluches : l’exemple le plus marquant est certainement celui des fremen sur Arrakis. Un autre exemple, bien que ce fut peut-être une légende (les dossiers sont fragmentaires) était la planète Tupile (ou les planètes), et sa population – qui était un endroit de salut, selon la rumeur sinon dans les faits – qui avait cherché là un refuge au cours des siècles.

  Le gouvernement impérial avait bien sur, consciemment bloqué tous les efforts pour contourner le système des Faufreluches. La Maison Corrino n’avait pas entretenu son ascendant  sur tant de générations en encourageant le changement, ou même l’espoir de changement. La pyramide féodale devait apparaitre à tous les membres de l’Impérium comme gravée dans la pierre : aucune mobilité n’était facile, la révolte impossible. Les agent impériaux cultivaient un pessimisme persistant dans la population pour renforcer la base de leur pouvoir. Ce pessimisme agissait comme un moyen de dissuasion psychologique (en plus des restrictions religieuses) contre l’innovation technologique et politique, gardant ainsi l’Empire en toute sécurité féodale durant plus de 10.000 ans.

  Ces forces qui pouvaient s’opposer à l’Empereur – la Landsraad et la Guilde – furent absorbées dans la pyramide féodale, ce qui était indispensable pour sa stabilité. La fédération des Grandes Maisons du Landsraad avait d’abord été formée pour constituer une défense contre l’impérium, mais chaque Grande Maison vivait dans la peur de trouver les sardaukars à leur porte, peut-être déguisés sous la livrée d’une autre Maison, et les Grandes Maisons ne pouvaient combattre les sardaukars que si elles s’unissaient. Dans la pratique, cependant, le Landsraad agissait comme une agence d’auto-surveillance, empêchant les conflits entre Maisons d’échapper à son contrôle, supervisant les changements de fief, les kanly, vengeances et guerres des assassins, appliquant les règles de la Grande Convention, ainsi, l’Empereur n’avait pas besoin d’utiliser ses sardaukars. Dans toutes les situations d’urgence, le Landsraad agissait pour protéger les bénéfices, pas les droits et, durant 10.000 ans, les bénéfices accompagnèrent la Maison Corrino. Les sysselraads régionaux, formés par les Maisons Mineures, en imitant le Landsraad, jouèrent essentiellement la même fonction en miniature, en ce qui concernait les Maisons majeures individuelles.

  Le troisième pied du trépied politique était la Guilde, avec son monopole sur les transports et les voyages interstellaires, et donc sur les banques interstellaires. Même si elle devait allégeance formelle à la Maison impériale, dont elle avait accepté la charte, la Guilde avait un pouvoir égal, à la fois à l’Empereur et aux forces combinées des Maisons du Landsraad, devait-elle choisir d’utiliser ce pouvoir ? Cela fut reconnu tacitement et symboliquement en instaurant le début du calendrier Impérial en même temps que la création de la Guilde Spatiale, en l’an 1. Toutes les communications, les voyages, le commerce et les opérations militaires dépendaient de l’approbation de la guilde. Aucune Grande Maison, même la toute puissante Maison Corrino, n’osait mettre en danger son privilège d’expédition en commettant une infraction peu judicieuse envers la toute puissante Guilde Spatiale ; l’Empereur lui-même était contraint d’employer des espions et des contrebandiers pour tenter de contourner le contrôle de la Guilde.

  Pourtant, la Guilde elle-même était une organisation fondamentalement conservatrice. Son conservatisme s’enracinait dans deux sources : la peur de l’avancée technologique dans son domaine ; Ix ou le Tleilax risquaient de briser son monopole avec de nouvelles méthode astronautiques, et la crainte que son approvisionnement en mélange – qui seul rendait les déplacements possibles – soit coupée. Les guildiens estimaient, à juste titre, depuis plus de 10.000 ans, que l’imperium, avec sa structure féodale et les restrictions religieuses contre la technologie, était la seule garantie contre ce danger. Pour se perpétuer, la Guilde était disposée à laisser entériner la maîtrise de la charte de l’Empereur et équilibrer sa puissance contre le Landsraad et toutes autres menaces contre l’ordre impérial établi. Seulement, sur Arrakis, la seule source de mélange, la politique de la Guilde était sans fondement, et cette erreur fut désastreuse, non seulement pour la Guilde, mais aussi pour l’ensemble de l’Empire Corrino. Avec la mise en place du gouvernement de Régence en 10196, ce fut la fin de la période impériale de féodalité classique et les formes allaient durer plusieurs générations par la suite. J.T.

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