Fenring, Dame (Mingus) Margot
Elle était reconnue par de nombreuses sources
comme la Bibliothèque du Bene Gesserit et ailleurs, comme la plus accomplie des séductrices de la
Communauté. Une grande partie de son habileté sexuelle peut être attribuée aux
deux années où elle quitta Wallach IX, alors qu’elle avait quatorze ans, pour
les passer à l'École des arts érotiques sur Gamont. Même si son programme
d'étude était une forme abrégée du travail régulier des cours, elle obtint un
rang de maîtresse VI, du jamais vu dans un si court laps de temps. Cependant,
le programme d'élevage Bene Gesserit avait produit des talents variés parmi sa
descendance, et les talents de Dame Fenring étaient certainement autant
génétiques qu’appris. Son apparence physique améliorait grandement ses
compétences : des cheveux d'or, des yeux gris-vert et une taille élancée, ses
attributs physiques par eux-mêmes devaient avoir fait l'objet de beaucoup d'attention
à la Cour de Shaddam IV.
Cependant, les capacités meurtrières de son
mari, ses manigances dans les intrigues de cour et son habileté au
corps-à-corps lui assurèrent de ne jamais avoir fait l'objet de ragots, et son
emprise sur le comte Fenring assurait qu'elle pouvait choisir ses compagnons selon
ses instructions Bene Gesserit ou selon ses propres goûts.
Elle était fille de l'union entre Shiirlon
Wiktor, une Bene Gesserit de rang caché, et le Baron Redmond Bagratoni, elle
naquit en 10153 dans la Maison des Voix sur Wallach IX alors que sa mère effectuait
une retraite. À l'exception de son séjour sur Gamont, elle fut formée dès sa puberté par Gaius Helen Mohiam,
la célèbre Révérende Mère. Cette attention particulière convenait à la femme dont
la promesse génétique avait amené l’Ordre à ordonner à un âge précoce qu'elle soit
mariée au Comte Hasimir Fenring, il pensait qu’elle pourrait engendrer un Kwisatz
Haderach. La formation de Margot fut suivie par celle de la future Jessica
Atréides. On ne sait pas si la formation des deux se soit chevauchée ou si elles
ne se soient jamais rencontrées sur Wallach IX, en tout cas, l'avertissement
que Margot laissa pour Jessica dans la serre humide sur la planète Arrakeen
indique une affection de part et d’autre.
Dame Margot quitta Wallach IX avec le grade
cachée de Mater Acrior et émissaire-espionne, en 10173 elle fut mariée au Comte
Hasimir Fenring par arrangement. Bien que le but initial de cette union fût
d'aider à l'éveil du Kwisatz Haderach, rapidement elle put confirmer que le Comte
était un eunuque génétique. En fait, dès 10147, la Révérende Mère Zoé
Partherin, la Diseuse de Vérité de l'empereur, avait rapporté de tels soupçons
à la Maison du Chapitre du Bene Gesserit. À ce stade, une série de messages
entre Dame Margot et la Matter Felicissimae indiqua un changement dans
l'objectif. Initialement la pêche de Margot dans diverses piscines génétiques était
un rôle secondaire pour elle ; puis il devint primaire, et ses charmes et ses
compétences importances lui donnaient un accès presque total aux ressources
génétiques de la Cour de Shaddam IV. Il était essentiel que le comte Fenring
approuve cette entreprise et qu’il puisse
utiliser son amitié de longue date avec Shaddam IV. Le Bene Gesserit avait
largement conditionné les choses pour que Margot soit offerte comme épouse au
Comte, les dispositions pour la vente commencèrent en 10172.
Peu de temps après leur mariage, Dame Margot trouva
une occasion de subjuguer le Comte. Il avait été envoyé comme émissaire royal
sur Arrakis, où il supervisait les activités de la Maison Harkonnen et le planétologue
royale, Pardot Kynes, et s’assurait que les attributions de mélange de
l'empereur étaient exactes. L’ennui à la cour provinciale de la planète désertique
permis à Dame Margot de former le comte aux techniques philosophiques du Bene Gesserit et la propagande. Fasciné par
leurs utilisations dans l'intrigue, il fut un élève convenable et disposé. A
cette époque, Margot révéla au Comte qu'elle avait été assignée à un programme
de séductions, elle lui révéla aussi que le na-Baron Feyd-Rautha Harkonnen en
faisait partie. Une école de pensée soutient qu’Hasimir Fenring avait été
programmé et ensorcelé pour qu'il accepte volontiers les « fonctions »
de sa femme et l’aide volontairement et de manière significative. Cependant,
les communiqués secrets de Dame Margot, maintenant ouverts au public pour la première fois à la bibliothèque du
Bene Gesserit, indiquent deux contrôles sur le comportement du Comte dont il
avait pu ou pas avoir eu connaissance. Tout d'abord, lors de leur nuit de
noces, Margot lui fit prendre un poison résiduel et l'antidote lui était administré,
par la suite, dans sa nourriture, déjouant ainsi les goûte- poison.
Deuxièmement, lors de sa formation Bene Gesserit, Margot implanta une
suggestion hypnotique, activé par la voix, qui devait paralyser le comte à
partir du cou. Les rapports n’indiquent aucune connaissance de ces contrôles
par le comte ce qui indique soit qu’ils ne furent pas consignés, soit non
divulgués publiquement, et il n'y a aucune mention d'une de ces activités dans Arrakis et après de Dame Margot ou dans le récit d’Irulan, Le Comte Fenring : un profil.
Quelles que soient les raisons pour lesquelles le Comte ne fut pas informé ou
fut trompé, mais cela marcha, et Dame Margot porta trois filles alors qu'ils
étaient sur Arrakis : Cynthe, Yana et Lianne.
Après la prise de contrôle des Atréides, le Comte
Fenring retourna à la cour royale. Dame Margot retourna sur Wallach IX pour un
temps, ce qui souleva la question sans réponse de la personne qui administrait
l'antidote au Comte pendant son absence. Peut-être fut-il administré par Gaius
Helen Mohiam ou par l'un des membres Bene Gesserit de sa suite à la cour. Dame
Margot avait prétendu retourner sur Wallach IX pour visiter des amis ; en
réalité, les dossiers indiquent qu'elle retourna auprès de la Communauté pour
débattre de la séduction Feyd-Rautha Harkonnen qui avait été planifiée de
longue date, et se reposa après avoir accompli quelques tâches inconnues sur
Arrakis, de plus, elle reconstitua son stock de stupéfiants et
d’aphrodisiaques.
À la fin de 10191 elle rejoignit Hasimir à la
Cour, et au début de 10192 les deux furent envoyés comme émissaires royaux pour
représenter l'empereur à l'anniversaire de Feyd-Rautha Harkonnen. Le Comte
Fenring avait convaincu Shaddam IV qu'ils devaient utiliser cette excuse pour maintenir
l'emprise de l'Empereur sur Harkonnens et s’assurer qu'il n'y avait pas de
confusion quant à la dette de Vladimir pour l'utilisation du soutien Sardaukar
dans la destruction des Atréides. Un complot dans un complot, les machinations
du Comte permettaient également à Margot
d’avoir une occasion de rencontrer Feyd-Rautha pendant que le Comte distrayait
Vladimir avec des menaces à peine voilées concernant les sources de confusion
qui entraînaient les soupçons et les préoccupations de l'empereur. Bien qu'il
soit clair que la poursuite de la coopération camouflée fut terminée, le Comte
restait un complice, et le Bene Gesserit ne voulait pas abandonner le
patrimoine génétique de ce Kwisatz Haderach, important dans leur
échantillonnage. Il était urgent de recueillir les gènes de Feyd-Rautha depuis que
sa nature violente, cupide, et mercurielle mettait sa survie en péril. Puisqu'il
devait s’accoupler à la fille de Dame Jessica, qui refusait obstinément d’en produire une, la préservation
de son hérédité pour une autre génération encore était importante, sa séduction
suivit la routine standard et s’acheva avec succès.
Dame Margot était plus que séduisante, suffisamment pour attirer Feyd-Rautha loin de
son harem de filles-esclaves. En fait, Feyd-Rautha retrouva Margot à l'écart dans
un apparent défi irrésistible, il supposa bêtement que son rôle était actif
dans leur rencontre, alors qu'en fait, il était à la fois passif et manipulé.
La mission du Bene Gesserit pour Dame Margot
était de faire plus avec Feyd-Rautha que simplement concevoir son enfant. Elle devait
aussi d'implanter une commande post-hypnotique, un mot (probablement
"Uroshnor"), qui rendrait ses muscles flasques si jamais il menaçait
le Bene Gesserit ou l'un des porteurs de gènes important pour leur programme
d'élevage (à son crédit, Paul Atréides maintint son indépendance et refusa
d'utiliser le mot dans son combat avec Feyd-Rautha).
En 10196, Dame Margot et époux furent
autorisés à rejoindre la cour de Shaddam IV exil sur Salusa Secundus. Jusqu'à la
mort d’Hasimir en 10225, Dame Margot resta à ses côtés, son inactivité fut probablement
le résultat de la combinaison entre la direction Bene Gesserit et une maladie
sans nom qui la rendit stérile. Elle aida peut-être son mari dans ses tentatives
infructueuses pour remettre Shaddam IV
sur le trône. Après la mort du Comte, Dame Margot retourna sur Wallach IX pour
enseigner et coopérer avec le groupe de
travail chargé d'étudier l'échec Bene Gesserit dans l'affaire Atréides. Ses
cours traitaient souvent de l'utilisation de la séduction comme un outil
politique, et elle siégea à un certain
nombre de comités de sélection, pour décider des candidates appropriées pour
une formation spéciale sur Gamont. Elle faisait souvent référence à son défunt
mari et ses fréquentes luttes contre ses préjugés primordiales lors de ses
séductions diverses et rappelait souvent sa remarque qu'il était « plus Bene
Gesserit que le Bene Gesserit ». Malheureusement, les conférences de Dame
Margot et ses commentaires enregistrés sont tels qu'il est impossible de savoir
si ses remarques au sujet de son mari étaient affectueuses, sarcastiques, ou
simplement informatives.
Une question majeure concernant Dame Margot
demeure : Qu'était-il advenu de ses filles, en particulier celles engendrées
par Feyd-Rautha Harkonnen ? Un petit corpus de légendes apocryphes entoure
l'enfant et son destin. Il est clair, cependant, qu'il ne fut jamais contrôlé
par le Bene Gesserit. Comme une grande partie de leur recherche du Kwisatz Haderach,
l'enfant aurait été un élément essentiel dans leur programme d'élevage. Mais,
il n'y avait aucune trace nulle part d'une telle femme extraordinaire, et la longue chaîne de la Communauté des Sœurs avait des défaillances, suite l’avènement des
Atréides, l’interruption de leur programme souligne l'absence d'un tel être.
Un récit intéressant que la légende d'un
enfant de sexe féminin, bénie par le Bene Tleilax. Il est spéculé que, malgré
les directives de l'Empereur Paul, un prix énorme fut exigé par la Guilde
Spatiale pour transporter les restes de la cour de Shaddam IV sur Salusa
Secundus, et Shaddam contracta des dettes, par la suite, avec le Bene Tleilax
et les Ixiens, dans une tentative clandestine de se rétablir sur le trône. La précieuse
fille de trois ans de Dame Margot aurait pu suffire à payer le Bene Tleilax.
L'existence d'un tel enfant de sexe féminin coïnciderait avec les légendes
d'une « mère-matrice qui commença à se développer au sein du Bene Tleilax
au début des années 10200, une femme qui contribua à l'hérédité incroyablement virile
de leurs machinations génétiques.
En effet, la légende d'une évolution par
parthénogenèse reproduisant une femelle avec d’énormes pouvoirs sur Tleilax
persiste bien à travers le règne de l'Empereur-Dieu Leto II. Ces récits, sans
doute exagérés au cours des âges, racontent son élevage avec le ghola Hayt et les
gholas suivants de Duncan Idaho, son union prévue avec le jeune Leto II, et la
plus intrigante, son identification directe avec ou par rapport à la production
Ixienne de Hwi Noree, la bien-aimée de Leto II. Si Hwi Noree était le double
parthénogénétique de l'enfant de Dame Margot Fenring et Feyd-Rautha Harkonnen,
elle était la moitié androgyne de l'union que le Bene Gesserit avait essayé de
créer à la fin de 10100 via les enfants Harkonnen et Atréides. L’attraction de
Leto II pour Hwi peut être expliquée comme la fascination de la rencontre en
face-à-face d’un ancêtre vieux de 3600 ans. De même l’importance de la
possibilité que ces gènes aient
également été introduits dans le dernier ghola Duncan Idaho, expliquait l'antagoniste
avec Leto II dans les derniers jours. Une telle théorie est fortement
conjecturale, mais elle montre la possibilité fascinante que Leto II
apparemment invincible était confronté à des parts significatives de lui-même
qu’il retrouvait dans Hwi Noree et dans le dernier Duncan.
Les rumeurs contemporaines selon lesquelles
Sœur Quintinius Violet Chenoeh était une descendante de cette fille, sont sans
valeur et devraient être écartées. R.C.S.
Autres références :
-
Irulan Atréides-Corrino, Conte
Fenring : un profil Lib. Conf. Temp. Série 243 ;
-
Dame Margot Fenring, Arrakis
et Après, études Arrakis 12 (Grumman: Worlds Unies) ;
-
Lars Karden, Vérité et
fantaisie dans l'histoire orale (Yorba: Rose).
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