Fenring, Comte Hasimir (10133-10225)
Né sur Kaitain de Dame Cirni Fenring (sœur d’Elrood
IX), Fenring fut élevé à la Cour impériale et fut l'ami d'enfance, du na-Empereur,
Shaddam (qui deviendrait Shaddam IV). Il acquit, à un âge très précoce, la
combinaison nécessaire des esprits, du charme, et de la cruauté qui lui permirent
non seulement de survivre, mais de se nourrir de l'atmosphère saturée d’intrigues
de la Cour. Ce faisant, il attira l'attention de beaucoup des plus puissants
courtisans, qui reconnurent son potentiel ; et il faut noter également, comme
preuve supplémentaire de son talent, qu'il avait réussi à repousser toutes les
approches qui lui avaient été faites, sans contrarier quiconque au-delà des
limites.
Les capacités de Fenring n’avaient pas été
remarqués que par les nobles et les retraités qui constitués le gros de la
Cour. En 10147, agissant sur les rapports de l'un de ses espions de ménage, la Révérende
Mère Zoé Partherin, Diseuse de Vérité de l'Empereur, testa l’enfant de quatorze
ans avec le jabbar gom. Dans son rapport à la Communauté des Soeurs, elle
déclara que le na-comte s’était bien comporté pendant l'épreuve, mais qu’il
semblait manquer de certaines de certaines qualités essentielles pour qu’il
puisse être utilisé dans le plan Bene Gesserit. Dans une communication
ultérieure, plus privée, à l'école Wallach IX, elle révéla que ce qu'elle avait
d'abord pris pour un retard dans le développement de l'enfant était quelque
chose de plus grave : Fenring était un eunuque génétique.
Elle nota, égalementt, que Fenring pourrait
se révéler utile en dépit de sa déficience, et continua à suivre ses progrès à
la Cour.
En 10153, à la mort du vieux comte, Fenring hérita
du titre et de la responsabilité du reste de la famille. Ses nouvelles
fonctions ne génèrent pas trop dans le temps qu’il passait avec le na-empereur
- à la grande joie de sa mère, veuve, une femme qui appréciait les avantages de
la protection royale. Le jeune comte illustra sa valeur lorsqu’il présenta
devant le Conseil, en 10155, les détails d'un complot d'assassinat contre lui.
Il conseilla également à Shaddam, plutôt que d'essayer de prendre des mesures
contre les comploteurs, il devait s’engouffrer dans leur plan, de ce fait, il
témoigna devant devant la Cour plénière.
Un tel mouvement rendait publique la connaissance
de l'existence du chercheur tueur, une arme d'assassinat qui n’était connue que
des membres de la Maison Corrino, un détail que Fenring n'avait pas manqué. Il
n'avait pas non plus négligé les nombreux indices qui pointaient Elrood IX, le
père de Shaddam, comme la source originale du complot.
La possibilité d’une complicité de l'empereur
dans le plan n'avait pas été mentionnée par Shaddam dans son Discours à la
Cour, et ni lui ni Fenring n’hésitèrent quand un membre mineur de la Maison Corrino
fut exécuté dans un complot contre la vie de l'héritier impérial. Cette coïncidence
historique est néanmoins une question intéressante, d’autant qu’Elrood mourut,
victime du chaumurky, l’année suivante.
La question de la participation du Comte dans
ce complot au chaumurky n'a jamais été résolue de façon satisfaisante. Les
rumeurs abondaient lors de l'ascension de Shaddam IV au Trône du Lion d’Or, et
quelques âmes effrontées furent assez audacieux pour les mettre par écrit
(quoique de façon anonyme, comme l’auteur de l’Histoire Pirate des Corrino). Mais pas même les chuchoteurs les
plus tenaces n’osèrent le faire face à Fenring - à cette époque, il était un
combattant éprouvé avec un score impressionnant de succès lors des duels - avec
quelque chose d'aussi brut qu’une accusation franche.
Ce qui est certain, cependant, est que la
fortune du Comte fut assurée dès le début du règne de Shaddam. Fenring avait
déjà sources de revenus considérables qu’il avait hérités avec son titre, l'empereur ajouta suffisamment de
domaines, d’actions de la CHOM, etc., pour faire de son ami quelqu’un d’aussi
riche que la plupart des chefs de Maisons Majeures.
Il n’était pas complètement charitable.
Shaddam attendait en retour – et reçut – la loyauté des services d'un homme
capable de gérer les questions les plus délicates sans impliquer inutilement
son maître. Si habile qu’était le comte à aplanir ce qu'il appelait les « inconvénients »
(problèmes avec le Landsraad, par exemple, ou avec des Maisons en passe de
devenir renégates) qu'il devint
rapidement connu comme étant le « garçon de courses de l'Empereur ».
À la consternation de certains qui considéraient le titre comme une insulte,
Fenring trouva cette reconnaissance de ses talents, amusante.
Le comte se maria en 10173, à Dame Margot, une
diplômée récente de l’École Bene Gesserit
sur Wallach IX. Peu de temps après, il fut affecté comme agent impérial sur Arrakis, où
ses fonctions principales consistaient à espionner les Harkonnen et maintenir les taux de
mélange, l'épice gériatrique, pour la réserve de Shaddam IV.
Ce travail laissait à Fenring beaucoup de
temps de libre, dont il passait une grande partie avec sa Dame. Elle le forma
dans beaucoup de domaines Bene Gesserit, l’observation, le contrôle, et la
philosophie ; et, quand il fut prêt à l'accepter, elle lui révéla que sa
mission dans la Communauté des Sœurs était celle d'éleveuse, afin de préserver les
lignées pour le programme Bene Gesserit qui autrement pourrait être perdu.
La Révérende Mère Partherin ne s’était pas
trompée dans son estimation de l’utilité du Comte. Fenring, déjà influencé par
les doctrines Bene Gesserit autant que par des membres identifiés de la
sororité, d’autant que lui-même avait accepté de rôle de cocu passif avec une
telle facilité, que n’importe qui aurait été étonné qu’il ait pu accepter
publiquement cette qualité.
Durant le mandat du couple sur Arrakis, Dame
Margot porta trois filles : Cynthe, Yana, et Lianne. Chacune des trois ne fut
envoyée à l'école de Wallach IX à cinq ans – l'âge minimum d'admission – aucun
des dossiers traduits ne donne de détails concernant leurs progrès ou
l'identité de leur(s) père (s).
Cette information est extraite du livre de Dame
Margot Arrakis et après, un ouvrage imprimé par le Bene Gesserit ; mais
la Dame n’ébaucha que peu de choses au
sujet de ses enfants (et de les pères),
et pour ses trois premières filles, elle n’en fait aucune mention.
Le Comte Fenring retourna à la Cour après la
remise du fief d’Arrakis aux Atréides, Dame Margot se joignit à lui, après une
brève visite sur Wallach IX. Connaissant la trahison prévue contre la Maison qui
arrivait, le couple réagit chacun à leur manière : le comte, en jetant les
bases d’un système massif de pots de vin et de coercition qui pourrait éventuellement
servir à maintenir l'empereur en dehors des soupçons du Landsraad ; sa femme,
en laissant un message d'avertissement pour Dame Jessica, une compagne Bene
Gesserit, concernant les dangers contre la vie de son fils et du Duc.
Des deux efforts, celui de Fenring fut de
loin le plus réussi. Bien que cela lui a coûté plus d'un milliard de Solaris en
pots de vin d'épices en plus d'un montant non divulgué dépensés pour des femmes esclaves, des honneurs royaux, et des titres
de rang, le Comte réussit à garder le nom de son maître en dehors de tout lien
avec le massacre Harkonnen (et Sardaukar) des Atréides sur Arrakis. Les avertissements de
Madame Margot donnèrent trop peu d'informations sur la menace contre le Duc
Leto pour être efficaces, et vinrent trop tard pour aider Paul Atreides, bien
que le garçon ait échappé au chercheur-tueur grâce à ses propres moyens.
Au début de 10192, le Comte et Dame Fenring furent
envoyés comme observateurs officiels à Harko, sur le monde natal des Harkonnen,
Giedi Prime, pour assister à la cérémonie d'anniversaire de Feyd-Rautha
Harkonnen, le na-Baron. Ce fut durant cette visite que Fenring confronta le
Baron Harkonnen avec un certain nombre de mensonges et de demi-vérités que le
baron avait envoyés à l'empereur, et lui conseilla, en termes non équivoques, de
ne pas insister sur ses duperies qui pourraient bien encourir des dangers.
Les implications étaient claires : Ayant déjà
attaqué, mais de manière cachée, une Grande Maison, le maître du comte ne
craignait rien à en attaquer une autres, si le besoin se faisait sentir.
Dame Margot avait ses raisons propres – ou,
plus exactement, le Bene Gesserit en avait – pour aller sur Giedi Prime. La
Sororité avait repéré des traits génétiques sur Feyd-Rautha Harkonnen, qu’elle
convoitait pour son programme. Comme le garçon était connu pour ne fréquenter, comme
son oncle le baron, uniquement des femmes-esclaves, lorsque le vieil homme le
lui permettait, pour avoir un de ses enfants, ordonné par la Communauté des
Sœurs, il allait falloir user de séduction et de ruse. Dame Margot, qui avait
elle-même montré à plusieurs reprises des talents dans ces arts particuliers, et
qui pouvait entrer en scène sans éveiller les soupçons, fut le choix le plus
évident pour porter cet enfant.
Le Comte Fenring connaissait et assistait sa
femme dans ses plans. La nuit de leur arrivée, et à un bon nombre d'occasions
pour que sa dame soit sûre de sa grossesse et de son contrôle sur garçon, le Comte
prit à part le Baron Harkonnen pour lui parler de tout un tas de choses, y
compris des merveilleuses activités de son héritier. Pendant le temps de la
visite de Fenring, le baron fut maintenu dans un état constant de confusion
quant à son statut avec l'empereur dont les droits impliquaient la nomination
de Feyd-Rautha comme héritier, et d'autres sujets avec lesquels le Comte était
certain de garder son attention.
Il fallut plusieurs jours après le départ à
ses invités, moins que bienvenues, pour que le baron pense à demander à Feyd-Rautha
comment il avait passé son temps ; et comme le garçon avait été conditionné sous hypnose
à oublier ce qui avait eu lieu entre lui
et Dame Margot, il ne put donner à son oncle aucune information.
Les fonctions du Comte Fenring, comme employé
de l’Empereur, prévoyait – comme tache suivante – et la dernière – d'accompagner son maître pendant les
batailles finales sur Arrakis, qui allaient aboutir à l'abdication de Shaddam
IV (10196). A cette occasion, et selon des mémoires de Dame Margot et celles de
la fille de Shaddam, la Princesse Irulan, le Comte refusa obstinément d’obéir à
son Empereur, pour la première fois, en refusant de tuer un homme pour lui.
L'homme en question était le Duc Paul
Muad'Dib Atréides. Il avait combattu et gagné un duel à mort avec Feyd-Rautha
Harkonnen, écrasant ainsi les espoirs de Shaddam d'échapper aux exigences de
Paul la main d’Irulan et son ascension
au trône. La dernière chance de salut de l'Empereur résidait en Fenring qui
pouvait éliminer l’Atréides déjà épuisé, l'élimination de ce dernier « inconvénient ».
Le Comte su ce que l’on attendait de lui, grâce
à l’étude des techniques d'observation, qu’il avait acquis avec le Bene
Gesserit, il sut qu'il était invité à assassiner le jeune homme.
Malheureusement pour son maître, il reconnut dans ce Duc parvenu tous les
traits et les capacités qu'il possédait lui-même (capacités qui avaient, il y a longtemps, conduit la Révérende
Mère Partherin à espérer qu'elle ait trouvé un Kwisatz Haderach pour la Communauté
des Sœurs. Il reconnut aussi que le jeune homme n’avait pas la faille qui avait
tué l'espoir de la vieille femme.
Le Comte vit une chose qui retint sa main et
qui l'amena à trahir son empereur après
tant d'années où il avait gardé la foi. Comme il avait reconnu Paul Muad'Dib
pour ce qu’il était, il sut que l’autre l’avait reconnu aussi, et compris
toutes les façons dont ce seul défaut avait déformé sa vie.
Cette compréhension était un cadeau que
personne d'autre n’avait jamais pu lui donne. Le Comte ne pouvait pas se
résoudre à obéir et le tuer.
Il ne pouvait, malgré sa colère, riposter à
son Empereur quand Shaddam, furieux de son refus, le fit menotter vicieusement.
Il accepta ce geste, impuissant, pour ce qu’il était, et, conseilla son ancien
maître pour régler les détails douloureux de la mise en place de la Régence d’Irulan,
et il prit en charge la préparation de la maison de Shaddam sur Salusa
Secundus, l'ancienne planète prison à laquelle l'empereur déchu fut exilé.
Une fois que toutes les dispositions
nécessaires furent prises, Fenring retourna brièvement au Tribunal. Là, il prit
des dispositions pour son propre compte : il transféra ses avoirs, prit soin de
la fille cadette de Dame Margot, Elissa, jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge
d'admission à l'école de Wallach IX, et organisa le passage pour lui-même et sa
femme vers Salusa Secundus, où ils rejoignirent Shaddam dans son exil.
Cette compagnie a pris fin avec la mort de
Shaddam en 10202 ; la santé de l'ancien Empereur
avait diminué de façon constante la suite de son exil, et sa disparition précoce ne surpris personne, et surtout pas le Comte. Fenring resté sur Salusa Secundus – à cette époque, planète-prison n’était plus une planète aussi difficile, mais un monde modifié pour convenir au goûts du nouvel Empereur, à savoir, un « monde-jardin, plein de choses douces » – jusqu'à ce que lui aussi meurt en 10225, après avoir passé les dernières années de sa vie dans une étude plus approfondie des techniques Bene Gesserit (une remarque favorite de son époux, qui amusait énormément Dame Margot mais offensait souvent ses sœurs en visite, était qu'il était « plus Bene Gesserit qu’homme »).
avait diminué de façon constante la suite de son exil, et sa disparition précoce ne surpris personne, et surtout pas le Comte. Fenring resté sur Salusa Secundus – à cette époque, planète-prison n’était plus une planète aussi difficile, mais un monde modifié pour convenir au goûts du nouvel Empereur, à savoir, un « monde-jardin, plein de choses douces » – jusqu'à ce que lui aussi meurt en 10225, après avoir passé les dernières années de sa vie dans une étude plus approfondie des techniques Bene Gesserit (une remarque favorite de son époux, qui amusait énormément Dame Margot mais offensait souvent ses sœurs en visite, était qu'il était « plus Bene Gesserit qu’homme »).
La veuve de Fenring quitta Salusa Secundus en
10226 pour servir comme professeur à l'école de Wallach IX. Les élèves qui
étudièrent sous son égide remarquèrent souvent que les cours qu’elle
affectionnait le plus étaient ceux pour lesquels elle avait enseigné son défunt
mari.
Autres références :
- Arrakis ;
- Harkonnen, Feyd-Rautha na-Baron ;
- Shaddam IV ;
- Dame Margot Fenring, Arrakis et Après, études Arrakis 12 (Grumman: Worlds Unies) ;
- Irulan Atréides-Corrino, Le Comte Fenring: un profil Lib. Conf. Temp. Ser. 243.
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