Bene Gesserit, Rangs du
La structure interne des rangs du Bene
Gesserit se trouve dans le Matrium
Ordines. La Matrium Ordines
et les fichiers privés contenaient les dossiers d’adhésion et les rangs au sein
de l’Ordre ; certains dataient d’avant le jihad Butlérien, un seul titre
est utilisé dans ces dossiers, comme dans le Bene Gesserit moderne : celui
de Révérende Mère. A partir de ces informations actuelles, il semble que ce
titre avait beaucoup plus d’importance dans le passé que maintenant. L’Ordre
mendiant d’enseignement, connu actuellement comme le Bene Gesserit, semblait
manquer d’installations et de ressources pour maintenir la structure très
complexe qui comprenait l’initiation et la préparation pour accéder à un rang
décrit dans les documents historiques.
Le Matrium
Ordines indique qu’une femme était susceptible d’être choisit par l’Ordre
pour effectuer un travail à vie, selon certains critères. Les indices de
reproduction déterminaient l’admissibilité d’une personne à l’adhésion. Seules
les femmes qui présentaient les caractères génétiques particuliers dans sa
lignée et dont l’ascendance récente avait montré au moins une Révérende Mère,
étaient acceptées pour être initiées. Et même ces critères ne signifiaient pas
une acceptation automatique. Les Bene Gesserit, tout en faisant leur travail
régulier, observaient les nourrissons et les enfants en bas âge de sexe féminin
qui présentaient des caractéristiques particulières, elles les suivaient de
manière périodique. Dès que l’enfant avait ses premières règles, le Bene
Gesserit testait sa sensibilité en utilisant un gom jabbar qui prouvait son
humanité. Si la jeune fille présentait une sensibilité et un certain degré
d’intelligence, elle intéressait l’Ordre et pouvait commencer à être formée au
sein des Maisons du Chapitre ou par un professeur privé dans sa propre maison,
comme « initiae ». L’initiae formée au sein d’une Maison du Chapitre
était reconnaissable par sa jeunesse et son habillement – une chemise à manches
longues, unicolore, et des caleçons longs recouverts d’une courte tunique
brune.
Après 5 ans de formation, les initiae étaient
testées plus intensivement quant à leur sensibilité et leur potentiel, et elles
étaient séparées en deux groupes : le groupe « virgae » - les
Révérendes Mères potentielles – et le groupe « profictuae » - les
futures membres de la Sororité en général ; si elles réussissaient, elles
étaient présentées à la réunion Bene Gesserit nommée « La Cérémonie du
serment initial ». La Mère Supérieure faisait prêter serment à chacune
individuellement en lui touchant le front et en lui demandant de répéter ces
mots :
« Je
me trouve devant la présence sacrée d’un humain. Un jour, vous serez à ma place
et vous ferez ce que je fais. Je prie votre présence pour qu’il en soit ainsi.
Que l’avenir demeure incertain car il est le canevas propre à recevoir nos
désirs. Ainsi la condition humaine fait-elle face à sa perpétuelle tabula rasa.
Nous ne possédons rien de plus que cet instant où nous nous dédions en
permanence à la présence sacrée que nous partageons et créons ».
La candidate, face à la Communauté, répétait
son premier serment : « Je suis une Bene Gesserit. J’existe
uniquement pour servir. » Après la cérémonie, les jeunes femmes étaient
déplacées du premier au second rang, à la fois dans leur formation et dans leur
quartiers d’habitation. Leur nouveau statut se voyait à l’aba sans capuchon
qu’elles devaient porter dorénavant, même si parfois elles conservaient leur
tunique et leurs caleçons longs dessous, dans les climats froids.
Les rangs profictus et virga duraient 3 ans.
La profictuae recevait un enseignement spécialisé pour la préparer à son
travail de sœur. Bien que toutes fussent formées pour les tâches générales de
« pellices » (reproductrices), certaines recevaient une formation
spéciale pour devenir concubines ou épouses dans l’aristocratie. D’autres
étaient formées pour des carrières : « Praecetrix », enseignante
et tutrice ; « Emissariae espionne » pour rejoindre la
toile d’araignée des informatrices du Bene Gesserit ; les historiennes et
les archivistes de l’Ordre ; les scribes et les comptables de la gestion
des entreprises de l’Ordre ; et les gestionnaires principaux pour les
écoles et les Maisons du Chapitre. La virgae était préparée pour son rôle
éventuel de Révérende Mère. Après 3 ans de préparation, les deux groupes de
novices se réunissaient dans le hall de rassemblement de la maison-mère pour
renouveler leurs vœux de Bene Gesserit. La Mater Felicissimae officiait devant
un parterre de Bene Gesserit de tous grades confondus, qui encadraient la
répétition du credo des Sœurs plus récentes :
« La
religion est l’émulation de l’adulte par l’enfant. La religion est
l’enkystement des croyances passées : la mythologie, qui est la
conjecture, les hypothèses cachées de confiance en l’univers, ces déclarations
que les gens font lorsqu’ils cherchent un pouvoir personnel, tout cela se
mêlait aux lambeaux d’illumination. Et toujours le commandement tacite ultime
qui est « Tu ne questionneras pas ! » Mais nous nous
interrogeons. Nous brisons ce commandement naturellement. Le travail que nous
nous sommes fixé est la libération de l’imagination, l’exploitation de
l’imagination pour une plus profonde créativité de l’humanité. »
Les Sœurs formées pour l’Ordre général
étaient placées, en fonction de leur domaine de prédilection, dans les écoles
et le Maisons du Chapitre. Les Révérendes Mères potentielles entraient au
deuxième niveau de leur formation pour devenir « filiae alvi ».
Les postulantes devenues filiae alvi
travaillaient comme étudiantes. Elles étaient placées dans les Maisons du
Chapitre et à la Maison-mère, principalement comme messagères. N’importe quelle
Révérende Mère en voyage d’affaire prenait avec elle plusieurs filiae alvi
formées à la transe mémorielle. Elles travaillaient et étaient constamment
évaluées pendant 2 ans, puis testées et jugées par une commission d’examen
formée par des surveillantes supérieures. A ce stade, les postulantes
recevaient l’un des trois destins : la réaffectation à une à une formation
complémentaire ; la disqualification pour le rôle de Révérende Mère –
elles redevenaient alors des Sœurs ordinaires ; ou l’avancement au niveau
d’acolyte. Promues à l’acolytat, elles étaient assignées à une Révérende Mère
spécifique pour laquelle elles devenaient leurs serviteurs personnels pendant 1
à 6 ans, selon les capacités de chaque acolyte.
La troisième étape préparatoire pour devenir
une Révérende Mère était le passage au grade de « Mater Acrior ».
Lors de la cérémonie d’acceptation d’une femme comme Mater Acrior, elle devait
reconnaitre « l’interdiction interdisant l’immortalité » :
« Accepter l’âge lentement, mais vieillir lentement. Le temps du monde est
habité par des créatures qui ont été usé par le temps – et nous devons leur
ressembler. Prolongez votre temps, mais ne dépassez pas les limites de votre
culture. Il vaut mieux mourir de sa propre mort qu’être tuée comme une
sorcière. » Elle devait également accepter la deuxième partie du credo :
« Soupçonner
votre propre mortalité c’est connaître le début de la terreur ; pour
apprendre de manière irréfutable que tu es mortelle, il faut connaître la fin
de la terreur. »
A l’issue de cette cérémonie, la femme
enfilait un aba noir à manches longues mais sans capuche. Maintenant, la Mater
Acrior commençait le travail de responsable dans son domaine de prédilection.
Souvent, elle devenait l’apprentie d’une Révérende Mère, mais en général, elle
assumait son rôle de travailleuse au sein de l’Ordre. Le temps qu’elle passait
à ce grade était variable selon l’individu. Certaines femmes vivaient leur vie
entière comme Matres Acrior, alors que d’autres étaient prêtes pour le rite
final dans les 5 à 10 ans.
Au terme des rites d’initiation à
« l’eau de vie », une femme devenait une « Mater
Sapientissima » ou, pour le grand public, une Révérende Mère. Pour marquer
son statut, c’est le moment où elle choisissait son nom en trois parties, à la
fois pour montrer son ancienneté dans l’Ordre et l’efficacité des plans de
fécondation des Bene Gesserit. Une femme gardait son nom de famille pour
désigner sa position dans les indices de reproduction, puis elle ajoutait un
nom (toujours masculin) appartenant à l’Ordre original du Bene Gesserit sur
l’ancienne Terre et le nom d’une femme célèbre dans l’histoire de la Sororité.
Par exemple, si une Sœur se nommait Cora de la lignée des Corrino, elle pouvait
choisir le nom de Marcus Jehanne Corrinus sous sa désignation de Révérende
Mère. Le vêtement de son nouveau statut était alors un aba noir à manches
longues avec capuche.
Le titre de Révérende Mère était générique,
utilisé par toutes les Révérende Mère en public, peu importait le rang ou la
position d’autorité qu’elles tenaient au sein de la Sororité. On ne devait pas
confondre ce titre général avec celui du « rang caché, car c’était deux
désignations différentes. Le rang caché était utilisé par une Bene Gesserit qui
avait vécu ou travaillé à un poste dans lequel son rang officiel lui aurait
interdit ce poste ou lorsque cela aurait pu mettre sa vie en danger. Par
exemple, si une femme au statut de Révérende Mère se mariait dans une Maison
Majeure ou Mineure, elle devait garder son rang secret en utilisant le rang
caché (peu d’homme désiraient accepter une Révérende Mère dans leur lit). De
temps en temps, une sœur pellex était forcée de garder sa filiation secrète,
elle reconnaissait seulement avoir été formée dans une école Bene Gesserit.
Dans ce cas, même les fichiers de l’Ordre de cette femme l’enregistraient comme
étant de rang caché. Dans la dénomination générale de la Révérende Mère, il y
avait quatre rangs spécifiques : la Révérende Mère régulière, la Rectrice,
la Surveillante Générale et la Rectrice Supérieure. Il y avait aussi plusieurs
autres appellations, limitées aux Révérendes Mères de tous grades. Deux
diplômes universitaires étaient réservés uniquement aux Révérendes Mères :
« Erudica » et « Doctissima » ; deux professions leurs
étaient également uniquement réservées, celle de « Ambactae »
(Ambassadrice » et « Cogita Vera » (Diseuse de Vérité).
Parce qu’elles éduquaient les femmes de
Maisons Majeures et Mineures, les Bene Gesserit avaient également un rang réel,
et des titres honorifiques laïcs. Les Sœurs converses étaient autorisées à
travailler dans les écoles et les Maisons du Chapitre, elles exerçaient un
travail banal, nécessaire au fonctionnement
de n’importe quelle institution. Les titres honorifiques accordés aux
femmes du Bene Gesserit qui instruisaient l’aristocratie, leurs étaient
attribués annuellement pour les exercices scolaires, dans chaque école Bene
Gesserit. Les titres de « Mater Adfarata » et « Mater Custodia
Viarum », apparaissaient dans les fichiers Bene Gesserit pour avoir été
souvent obtenus. Quand on compare les récompenses annuelles aux récits
historiques, on constate des fluctuations de pouvoir parmi les Maisons ;
on pourrait en conclure que ces titres honorifiques étaient principalement un
moyen d’attirer les faveurs et le maintien de mécènes pour l’Ordre.
Le Matrium
Ordines montre que la Communauté des Sœurs était beaucoup plus
compliquée que l’actuel Bene Gesserit. Il est impossible de vérifier la
validité de cela, mais les informations actuelles nous apprennent que les rangs
actuels du Bene Gesserit ne peuvent pas être consultés.
Autres références :
-
Bene Gesserit, Gouvernement ;
-
Bene Gesserit, Histoire du.
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